Nous sommes dans la ville de Dakar, ville fondée en
1857 par Pinet-Laprade. Située sur la presqu'île du Cap Vert, elle
est en même temps la capitale de la République du
Sénégal, la capitale de la région de Dakar et le chef-lieu
du département de Dakar. Dakar est l'une des quatre (04) communes
historiques (Saint Louis, Gorée, Rufisque et Dakar) du
Sénégal. La zone d'étude constitue les deux communes de
Ouakam et de Mermoz Sacré-Coeur, qui font parties des 19 communes de la
Ville de Dakar. Précisément, le terrain d'étude est la
voie publique et cette dernière est fréquentée par toute
la population de la ville de Dakar voire de la région ou plus. De ce
fait, avant de faire la présentation de deux communes, une
présentation de la Ville de Dakar ou du moins ce qui est en relation
avec l'objet d'étude, sera faite pour mieux intégrer le cadre
d'étude.
Carte n°1 : Les 19 communes
de la Ville de Dakar
Le processus d'urbanisation de Dakar s'est effectué de
la zone du port vers le Nord (périphérie). Au fur et à
mesure des équipements et infrastructures furent réalisés
: le port, la gare ferroviaire, le marché Kermel, la place Protêt
(actuelle place de l'indépendance), éclairage public et
égouts, etc. La ville s'étend ainsi dans le temps
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Deuxième partie : cadre de l'étude et
méthodologie
et dans l'espace, par la création des quartiers
aménagés et lotis ou une occupation non contrôlée du
sol par la population (provenant des zones rurales ou c'est la population
expulsée des zones urbanisée), entrainant ainsi une
urbanisation de la région toute entière. L'urbanisation de la
zone de Ouakam et de Mermoz quant à elle, s'inscrit dans les
années 1970 à 1980 (zone encerclée en rouge) comme le
montre la carte ci-dessous.
Carte n°2 : Occupation
de l'espace dans la région de Dakar depuis 1978
Aujourd'hui la région est la plus peuplée du
pays avec 3 137 196 habitants, soit près du quart de la population
nationale (23,2%) sur une superficie représentant 0,3% de la superficie
totale du pays. Ce qui donne une densité de 5 704 personnes/km2. La
population est majoritairement urbaine avec un taux d'urbanisation de 96%,
regroupant ainsi presque la moitié de la population urbaine du pays
(49,6%). Le Département de Dakar quant à lui est le
deuxième territoire le plus peuplé avec 1 146 053 individus, soit
36,5% ; après celui de Pikine (1 170 791 habitants, soit 37,3%). Au
niveau des communes, la population est inégalement répartie. Cela
s'explique par la configuration de la ville et son urbanisation complexe qui
ont conduit plus ou moins à un zonage du territoire : zone
résidentielle (Mermoz, Almadies, Liberté), zone
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Deuxième partie : cadre de l'étude et
méthodologie
industrielle (Colobane, zone du Port), zone administrative
(Dakar Plateau), zone dortoir (Yoff, Parcelles Assainies), etc.
Carte n°3 :
Répartition de la population de Dakar
Les communes de Grand Yoff et Parcelles Assainies sont les
plus peuplées de la ville avec respectivement 185 503 hbts et 159 498
hbts. Entre ces zones, s'effectues des échanges dans une logique de flux
permanant entre des points émetteurs et d'autres récepteurs. Ce
flux est caractérisé par le niveau d'équipements et
infrastructures de chaque zone et de son accessibilité. La
fréquence varie dans le temps et l'espace.
Les communes de Ouakam et Mermoz Sacré-Coeur ont-elles
aussi respectivement 74 692 hbts et 28 798 hbts. Cette inégale
répartition est une conséquence du processus d'occupation du sol.
En effet, la zone de la commune de Mermoz fut aménagée dans le
cadre des politiques de construction de logement de la SICAP. L'occupation du
sol est donc organisée avec des habitats de standing moyen et
élevé. Par contre, la commune de Ouakam abritait
déjà un village Lébou. Ce denier s'est urbanisé
dans des conditions de précarité voire une occupation anarchique
du sol. En plus, le type d'habitat correspond à un niveau
économique moins élevé (souvent avec un grand
ménage). Ainsi la zone se densifie dans ces conditions de
précarité. Cette situation peut avoir des effets sur les
modalités d'occupation de la voie publique dans les deux communes.
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Deuxième partie : cadre de l'étude et
méthodologie
Carte n°4 : Exemple de flux
dans la Ville de Dakar
Au niveau des activités, Dakar a une population active
de 53, 2 % (ANSD. EPSFII 2011) supérieure aux autres villes du pays
(49%). Par contre 23,7% de cette population est au chômage (18, 8 % pour
les autres villes). De ce fait pour trouver de l'emploi cette dernière
doit être mobile étant donné que la non mobilité
peut être une cause de pauvreté (Monique, 2010). Et dans la ville
de Dakar, nous avons 8 824 792 déplacements quotidiens
(Enquête EMTSU-2000/2001) de motifs variés.
Les différents flux sont plus concentrés vers
le centre-ville de Dakar. Car cette zone, grâce à ses
équipements et infrastructures, concentre presque tous les
activités et services et exerce ainsi une forte polarisation sur les
autres territoires. Par contre, il existe d'autres zones qui exercent une
polarisation et attirent un flux considérable. C'est le cas de la zone
de Liberté ou encore Mermoz Sacré-Coeur.
La capacité polarisatrice de la région de Dakar
a été favorisée par la densité du réseau
routier du pays. Celui-ci favorise les liaisons verticales nécessaires
à l'économie d'exportation. Ainsi, 75% des trajets
intérieurs de marchandises ont pour origine ou pour destination Dakar
(France Volontaires, octobre 2010). Parmi ces infrastructures, il y a les
routes qui facilitent l'accès à la ville. Dans la ville de Dakar,
il en existe beaucoup et de toutes les catégories (primaire, secondaire
et tertiaire). Quant à la qualité de ces voies, elles sont pour
la plupart aménagées et bitumées : la voirie urbaine
domine avec 382 km (76,1% de l'ensemble de la région) ; la
catégorie « nationale »
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Deuxième partie : cadre de l'étude et
méthodologie
avec 73 km et la catégorie «
départementale » très peu développée avec 11
km (Rapport sur la situation économique et sociale régionale de
Dakar de2013, ANSD avril 2015). Chacune de ces catégories joue un
rôle spécifique dans les flux de la ville et
l'accessibilité des différentes zones.
Figure n°1 : Les types de
routes
Source : Ageroute, 2013
La ville de Dakar est marquée une dynamique complexe
en plus de ces quelques caractéristiques. Ceux-ci permettent de mieux
intégrer les dynamiques de la ville à une échelle plus
réduite puisque la ville est un système dont les
différents éléments sont en interactions permanente.