2. Nouvelles orientations internationales de l'aide
publique au développement (APD)
Si les réponses de la communauté internationale se
sont longtemps fait attendre, son réveil n'en a pas mains
été «soudain» au sommet du Millénaire des
Nations unies à New York, en 2000, 177 chefs d'Etat et de gouvernement
adoptent solennellement les objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD), consacrant ainsi les stratégies officielles
de lutte contre la pauvreté comme nouveau cadre mondial de
référence pour les politiques de développement
(Alternatives sud ,2006). Tout en s'accordant sur des objectifs chiffrés
et des indicateurs mesurables assortis de délais, les pays
développés y prendront également l'engagement ferme
d'accroitre le volume d'aide et d'améliorer son efficacité ,
d'alléger la dette des pays les plus pauvres et d'offrir au sud de
nouvelles perspectives commerciales dans le cadre d'un «partenariat
mondial» Nord -sud renouvelé. S'ensuivront un nombre impressionnant
de rendez -vous internationaux majeurs destinés à traduire ces
promesses en actes et les bonnes intentions en politiques concrètes :
conférence des Nations unies de Monterrey sur le financement du
développement (2002), premier forum de haut niveau de Rome sur
l'harmonisation et l'alignement des aides coorganisé par l'OCDE et la
Banque mondiale (2003) , sommet mondial des Nations unies sur le
développement durable de Johannesburg (2004), sommet du G8 de Gleneagles
(2005) la pauvreté en Afrique , et surtout deuxième forum de haut
niveau de Paris sur l'harmonisation et le renforcement de l'efficacité
de l'aide (2005).
Outre la promesse d'accroître progressivement le volume
d'aide, et de mettre la lutte contre la pauvreté et la
réalisation des OMD au centre des priorités internationales, les
donateurs finiront par s'accord sur cinq principes directeurs communs :
- appropriation
- alignement
- harmonisation
- gestion axée sur les résultats
- responsabilité mutuelle, dont la mise en oeuvre est
supposée augmenter les effets de l'aide. Véritable pièce
maîtresse de cette nouvelle architecture de l'aide, la déclaration
de Paris formalisera ces nouvelles orientations , les déclinera en
mesures concrètes à mettre en oeuvre , et leur adjoindra un cadre
de suivi des engagements pris et des
14 indicateurs de progrès .
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Les objectif sont clairement énoncés, il s'agit de
permettre aux gouvernements du sud d'exercer le leadership dans la
planification et l'exécution des
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programmes d'encourager «une large participation d'acteurs
nationaux très divers à la définition des priorités
en matières de développement» et de favoriser ainsi une
meilleure appropriation («ownership») locale des aides
(Déclaration de Paris, art. 38).(5)
En fin, donateurs et partenaires doivent conjointement mettre sur
pied des dispositions et mécanismes (contrôle parlementaire ,
droit de regard de la société civile , outils de communication
,et c... qui puissent «renforcer la responsabilité mutuelle et la
transparence concernant l'utilisation (...) des ressources affectées au
développement » et s'engager à «unir leurs efforts dans
le cadre d'une approche participative afin de renforcer les capacités
des pays à instaurer une gestion axée sur les
résultats» (art.46)(6) vaste programme en somme, destiné
à jeter les bases pour la décennie à venir d'un nouveau
paradigme de la coopération au développement .
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