II-PROBLEMATIQUE
Après leurs indépendances dans les années
1960, les pays de l'Afrique en général et ceux de la CEMAC en
particulier ont été confrontés à d'énormes
difficultés économiques. Leur croissance est restée
insuffis ante pour permettre à ces pays de sortir du
sous-développement. Les chiffres de la Banque mondiale indiquent un taux
de croissance de 3. 1 % pour les pays de la CEMAC en 20 1 4 ; le taux de
chômage de la majorité de ces pays est toujours au dessus de 50%
de la population active (BEAC 200 1 ) ; leur tissu industriel est toujours
embryonnaire et dominé par le secteur alimentaire ; la balance
commerciale de ces pays vis-à-vis de l'Union Européenne est
déficitaire dan s la majorité des cas.
Outre ces
|
prob
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lèmes économiques,
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la sous région a été non seulement le
théâtre
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des conflits armés, des violences politiques (Tchad,
Congo, République Centrafricaine), mais, depuis un certain temps, elle
est une cible de la secte Boko Haram1, qui sème la terreur
par les attentats suicides. S'agissant de la corruption, les institutions
gouvernementales chargées de contrôler le commerce transfrontalier
sont corrompues. Elle demeure donc toujours un mal qui mine l'économie
de la sous région.
La créatio
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n d'un espace économique commun
|
ou d'
|
une zone d
|
' intégration
|
(grâce à
|
la s
|
ignature
|
des accords de Brazzaville en 1964, et c
|
eux de N
|
'Dj amena en
|
1994),
|
en principe était consi
|
dérée comme un
|
moyen susc
|
eptible de permettre à ces
|
pays
|
de promouvoir
|
et d' accé
|
lérer
|
la croissance économique.
|
Mais seulement, l
|
'
|
on constate que
|
plus de 20 ans après la créatio
|
n de la
|
CEMAC, le commerce intra-communautaire dans cette zone est
resté très faible et est même passé de 2,6% du
commerce total en 1972 à 2,3%en 20 1 2 (CNUCED 20 1 2).
Contrairement à ce qui se passe dans d
|
'
|
autres zone
|
s d'intégration
|
s telle
|
s l'UEMOA et
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l'Union Européenne. Selon un rapport de la Banque de
France, après l'abaissement et l'allégement des taxes
douanières, les échanges commerciaux intracommunautaires
1 La secte Bo ko H a ra m
menace les pays de la sous région tels que le Cameroun et le
Tchad
Corruption, insécurité transfrontalière et
dynamique du commerce intra- CEMAC
sont pass
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és de 50 .7% en 1994 à 74. 9 1 % en 2003 du
total
|
des
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échanges extérieurs, soit
|
une augmentation de plus de 25%.
La littérature économique ressort
|
une multitude de déterminant
|
des
|
échanges
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commerciaux bilatéraux : la taille des
économies, la distance, la même monnaie, la frontière et la
langue commune.
Hormis ce s facteurs qui expliquent le volume du commerc e
bilatéral, concernant le cas de la CEMAC, l'on est amené à
se poser les questions suivantes: qu'est ce qui explique réellement le
volume des échanges commerciaux entre les Etats de la CEMAC ? La
corruption et l'insécurité transfrontalière n'expliquent
elles pas les échanges commerciaux bilatéraux dans les pays de la
CEMAC?
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