1.2 ÉNONCÉ DU PROBLÈME
De nos jours, la prévalence de certaines maladies
baisse de manière considérable suite aux interventions de
santé de masse dont la vaccination et même la distribution des
moustiquaires imprégnées d'insecticides.
La vaccination est l'un des plus grands succès de la
santé publique : la variole a été éradiquée
en 1980, l'incidence mondiale de la poliomyélite a baissé de 99%
et le nombre des décès dus à la rougeole a diminué
de 39% en 5 ans. (12)
La poliomyélite étant une maladie qui touche
principalement les enfants de moins de 5 ans, le nombre des cas de
poliomyélite a diminué de plus de 99% depuis 1988, passant de 350
000 à 359 cas notifiés en 2014. Cette baisse est le
résultat de l'effort mondial pour éradiquer cette maladie.
Cependant, notons qu'il ne reste plus que 2 pays d'endémie (Afghanistan
et Pakistan), alors que l'effectif était de plus de 125 en 1988. Grace
à un système de vaccination et de surveillance, l'action mondiale
a permis de renforcer les capacités de lutte contre plusieurs maladies
infectieuses. En mars 2014, la Région OMS de l'Asie du Sud-Est a
été certifiée exempte de poliomyélite,
c'est-à-dire que la transmission du poliovirus sauvage a
été interrompue dans les 11 pays de cette région. Cette
réalisation marque une étape significative vers
l'éradication mondiale, puisque 80% de la population mondiale vit
désormais dans des régions certifies exemptes de
poliomyélite. Aujourd'hui, plus de 13 millions de personnes marchent,
alors qu'elles auraient pu être paralysées par cette maladie. On
estime à 1,5 million le nombre de décès d'enfants
évités grâce à l'administration systématique
de vitamine A au cours des activités de vaccination
antipoliomyélitique. (9)
Parlant de la rougeole qui est la première maladie
infantile mortelle évitable par la vaccination. Notons qu'entre 2000 et
2012, le nombre de décès par rougeole dans le monde a
diminué de près de 80%, passant de 560 000 à 122 000.
Pendant la période allant de 2010 à 2012, le nombre de
décès évités grâce à la vaccination
est estimé à 13,8 millions. Le pourcentage de couverture
vaccinale par une première dose de valence rougeole est passé de
73% en 2000 à 85% en 2014. Ainsi 154 pays sur 197 ont inclus une seconde
dose dans leur programme de vaccination systématique. L'OMS avait
recommandé que les pays soient parvenus à une couverture durable
supérieure à 80% pour la première dose d'un vaccin
à
5
valence rougeole avant d'introduire un vaccin à valence
rubéole. Cependant, fin 2014, 140 pays avaient introduit à
l'échelle nationale le vaccin contre la rubéole. Le nombre de cas
notifiés à l'OMS a chuté de 95%, passant de 670 894 cas
dans 102 Etats Membres en 2000 à 33 068 cas dans 162 Etats en 2014
(18).
Une étude sur l'amélioration de la satisfaction
des familles sur la vaccination des enfants montre que la satisfaction
était de 87,69%, la plupart des ménages était satisfait
par le conseil des soins soient 86,69% et une appréciation de la
compétence des prestataires de 85,27% (5)
La population française est en général
très favorable à la vaccination, cela est prouvé par 81%
des sondés, globalement favorables à cette dernière selon
une enquête de l'Institut National de Prévention et d'Education
pour la Santé (INPES) datant d'avril 2011(22).
En France, selon une étude, la couverture vaccinale
méningococcique C avant intervention, était de 57%. Un enfant non
vacciné sur quatre s'est fait vacciner suite au conseil vaccinal, ce qui
a permis d'obtenir une couverture vaccinale de 69% parmi les enfants inclus
dans l'étude. C'est plus que l'augmentation spontanée attendue
à cet âge mais ces résultats restent à certains
égards décevants par rapport aux objectifs de couverture
vaccinale (4).
L'adhésion à un vaccin est
corrélée à la perception de la gravité d'une
maladie, de sa prévalence et de la vulnérabilité de
l'individu face à une pathologie. Ainsi, malgré l'extrême
gravité de la pathologie, la rareté de la maladie pousse certains
à remettre en question l'utilité de la vaccination. En effet,
l'argument de la rareté de la maladie est la première raison
citée par les mères jugeant la vaccination inutile (17). Mais
c'est aussi l'un des principaux freins à la vaccination invoqué
(2).
Au Pakistan, le Gouvernement a renforcé le plan
d'action d'urgence national, élaboré en 2012, en lançant
des mesures correctives pour s'attaquer aux problèmes sanitaires
c'est-à-dire la mise en place d'une supervision gouvernementale
constante, l'appropriation et la responsabilisation à chaque niveau
administratif. Des progrès considérables ont été
réalisés en 2012 : au total, 58 cas dus à des poliovirus
sauvages ont été signalés. Par rapport aux 198
signalés en 2011, ceci représente une diminution de 71 % et en
juin 2013, seuls 14 cas ont été dépistés. Signalons
aussi qu'en 2012, l'Afghanistan a signalé 37 cas de poliomyélite,
contre 80 en 2011. Jusqu'à la fin juin 2013, deux cas avaient
été signalés, contre 11 sur la même période
en 2012 (10).
6
Au Niger, le paludisme est la première cause de
mortalité et de morbidité chez les femmes enceintes et les
enfants de moins de 5 ans. Pour le combattre, le pays a opté' pour la
prévention en s'engageant dans une politique de distribution gratuite de
moustiquaires imprégnées à longue durée d'action
(MILDA)(3).
A Bamako, au Mali, selon une étude, la
prévention contre le paludisme, singulièrement par la
moustiquaire imprégnée d'insecticide devient de plus en plus
fréquent. L'usage des moustiquaires pour la protection contre le
paludisme est la plus connue et la plus pratiquée avec 80,2%. La raison
la plus évoquée est d'éviter la piqure des moustiques et
cela par 76,8%, La presque totalité des participants soit 91% pensent
que les moustiquaires imprégnées d'insecticide sont plus efficace
que tous les autres moyens de lutte contre les moustiques (7).
De même, au bénin, l'efficacité des
Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d'Action
(MILDA) a été très largement démontrée ces
deux dernières décennies comme moyen efficace de lutte anti
vectorielle contre le paludisme(14).
En RDC, Selon le rapport de l'Enquête
Démographique et de Santé 2013-2014, il ressort
que plus de 7 ménages sur 10 possèdent, au moins, une
moustiquaire, imprégnée ou non, (72 %). Dans presque la
totalité des cas, il s'agit d'une moustiquaire imprégnée
puisque 70 % des ménages possèdent une MII. La moustiquaire
imprégnée d'insecticide reste l'un des moyens de
prévention les plus efficaces. D'autre part, on constate que parmi les
femmes enceintes, trois sur cinq se sont protégées contre le
paludisme en dormant sous une MII (60 %). Pour ce qui est de la vaccination,
les résultats de l'enquête mettent en évidence une tendance
à l'amélioration de la couverture vaccinale des enfants en RDC au
cours de la période 20072014, passant de 31 % à 45 % pour tous
les antigènes, de 72 % à 83 % pour le BCG, de 46 % à 66 %
pour la troisième dose de polio et, enfin, de 63 % à 72 % pour le
vaccin contre la rougeole. Signalons par ailleurs, que près des deux
tiers des enfants (65 %) sont vaccinés contre la fièvre jaune
(15).
Au Sud Kivu, la vaccination contre la méningite a
été organisée du 23 février au 5 mars. Cette
campagne de vaccination contre la méningite s'inscrit dans le cadre de
la prévention parce que la RDC fait partie de vingt-six pays inclus dans
la ceinture étendue de la méningite présentant un risque
accru d'épidémie à méningocoque de type A.
Ainsi donc, le long de ce travail, nous nous sommes posé
les questions de savoir:
7
y' Est-elle suffisamment informée sur ces
différentes interventions de santé de masse qui sont
organisées ?
y' Comment appréhende-t-elle ces interventions de
santé de masse ? y' la population de Bukavu est-elle satisfaite de ces
interventions de santé de masse ?
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