Ecole Supérieure de Institut d'Administration
Canal France International (Cfi)
Journalisme (ESJ) de Lille des Entreprises (IAE) de
Lille
Mémoire présenté pour
l'obtention du diplôme de:
Master 2: Communication et Marketing
Spécialité: Communication - Marketing -
Culture
Parcours: Master international de Management des
Médias
Diplôme cohabilité par l'Ecole
Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille, l'Institut d'Administration
des Entreprises (IAE) de Lille et Canal France International
(Cfi)
Mise en oeuvre de la formation in situ à
Radio
Okapi (R.D.Congo) 2011-2015:
Cas spécifique des jeunes journalistes
recrutés à Radio Okapi/Goma
en janvier 2015
- Année universitaire: 2014 /
2016
- Présenté par :
JULES NGALA WAMONA
- Tuteur universitaire : Madame
MYRTO GRECOS
République Démocratique du
Congo
Mes remerciements particuliers à ma chère femme,
Dr. Elisabeth MISHIKA. Tu savais combien ce travail me tenait à coeur
!
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le résultat d'un travail de terrain
d'au moins 5 ans.
En préambule, je voudrais adresser tous mes
remerciements aux personnes avec lesquelles j'ai pu échanger et qui
m'ont aidé pour la rédaction de ce mémoire. Je tiens tout
d'abord à exprimer toute ma reconnaissance à mon Tuteur, Madame
Myrto GRECOS. Je la remercie de m'avoir encadré, orienté,
aidé et conseillé.
J'adresse mes sincères remerciements à tous les
professeurs, intervenants et toutes les personnes qui, par leurs paroles, leurs
écrits, leurs conseils et leurs critiques, ont guidé mes
réflexions durant ma formation et mon travail de terrain. À tous
ces intervenants en journalisme, marketing et culture, je présente mes
remerciements, mon respect et ma gratitude.
Je tiens à remercier Alain, Christian, Freddy, Marc et
Sekombi. Vous avez servi de «cobayes» immédiats pour finaliser
ce mémoire. Mais, croyez-moi, son chantier réel est en place
depuis 2011, respectivement à Lubumbashi, à Goma et à
Kisangani où nous avons, avec la hiérarchie de Radio Okapi,
jeté les véritables bases de la formation in situ.
Je remercie tous mes collègues de Radio Okapi, en
particulier ceux de la future « Académie »de Radio Okapi en
gestation. Notamment Emmanuel IMBANDA, pour toutes les discussions autour des
pratiques journalistiques en vigueur actuellement sur notre chaine radio.
Discussions qui nous ont aidés, mutuellement, à revoir certaines
de nos convictions initiales sur la pratique du métier de journaliste
professionnel.
Je remercie mes très chers enfants, Sabine MEYA, Julie
BELA, Monique SANKAY, Henriette INA et Ben NGALA, qui ont toujours
été là pour moi, malgré plusieurs longs et courts
moments d'absence récurrents, en vue de finaliser ces études de
Master 2.
II
Tu as su garder patience lorsque j'étais très
occupé, me soutenir lorsque j'étais malade ou
découragé, et m'encourager lorsqu'il le fallait... MERCI !
III
RESUME
Pour informer son public dans la région, la station
régionale de Radio Okapi, installée à Goma dès le
25 février 2002, recourt à certaines pratiques journalistiques.
Celles-ci sont représentées à travers un camembert
contenant un journal parlé et des magazines, soit environ 60 minutes de
ce que nous appelons «Décrochage régional». Dans le
journal parlé de 10 minutes, sont exploités les formats courts
(leads, brèves, papiers, sons, enrobés, etc.), alors que les
formats plus longs font l'objet des magazines (dossier, invité de Radio
Okapi, etc.).
Tous ces formats journalistiques, ou presque, sont
déclinés sur base d'une ligne éditoriale claire. Savoir
«Une information factuelle rigoureuse basée au moins sur les
valeurs professionnelles d'objectivité et
d'impartialité». Une ligne éditoriale mise en place
depuis l'existence de ce «média de la paix», le 25
février 2002, par la MONUSCO et son partenaire d'alors, la Fondation
Hirondelle.
Une stratégie qui a permis à Radio Okapi
notamment de «résister» aux nombreuses pressions
gouvernementales, y compris des menaces de fermeture. Même si cela n'a
pas empêché la perte de deux journalistes de la radio, tués
à Bukavu en 2006 et 2007, dans des circonstances non encore
élucidées. Il s'agit de Serge MAHESHE et Didace NAMUJIMBO.
Initier les jeunes journalistes recrutés à Goma
en 2015 à l'Ecriture journalistique et les sensibiliser à la
Déontologie du journaliste : tels sont nos objectifs primordiaux tout au
long de cette spécifique Session in situ, initiée par la
hiérarchie de Radio Okapi/Goma, d'avril à juin 2015. Une
initiation basée sur cette ligne éditoriale rigoureuse ainsi que
sur le corpus médiatique actuellement en vigueur sur notre radio. Bien
que nos interventions in situ ont commencé déjà dès
2011, voire depuis 20082010, de manière quelque peu informelle.
Cette spécifique Session in situ a été
aussi l'occasion de nous poser la question suivante: «Peut-on
parvenir, avec un contenu à minima comme celui pratiqué
actuellement sur Radio Okapi / Goma, avec un budget à minima aussi et
dans un environnement post-conflits, à former un journaliste directement
utilisable par les médias qui pullulent dans la
région?».
iv
En effet depuis 20 ans que les conflits armés perdurent
dans la province du Nord-Kivu, au moins une vingtaine de radios et/ou
télévisions ont vu le jour dans la province, selon le Collectif
des radios et télévisions communautaires au Nord-Kivu, CORACON.
Et, nombreuses sont les Ongs et autres organisations qui créent des
stations de radio et télévisions pour la sensibilisation des
paysans et autres citoyens au respect des droits humains. Cela, dans un espace
où les écoles de journalisme font défaut, sinon rares.
Nous disons, avec Philippe DE BOECK, que cela est possible.
Pourvu qu'on respecte certaines normes de la formation in situ. Notamment
l'apprentissage dans l'environnement de l'entreprise, l'extension de la
formation dans la durée (au moins 3 mois) et le choix judicieux de
l'intervenant in situ.
Mots-clés : formation in situ, ligne
éditoriale de Radio Okapi, pyramide inversée, valeurs
professionnelles du journaliste
V
ABSTRACT
To inform its audience in the region, the regional station of
Radio Okapi in Goma installed since February 25th, 2002 use certain
journalistic practices. These are represented through a pie chart containing a
spoken newspapers and magazines, about 60 minutes of what we call "regional
Stall". In the newspaper spoken in about 10 minutes, are operated short formats
(leads, news, papers, sounds, packages, etc.), while the long formats are the
subject of magazines (Dossier, Invité of Radio Okapi, etc.).
Almost all these journalistic formats are declined on the
basis of a clear editorial line. Know "Rigorous factual information based
at least on moral and professional values of objectivity and
impartiality." An editorial line in place since the existence of this
"peace media" on February 25th, 2002 by MONUSCO and his then
partner, Fondation Hirondelle.
A strategy that has allowed especially Radio Okapi to "resist"
to the much government pressure, including threats of closure. Although this
has not prevented notably the loss of two radio journalists killed in Bukavu,
in not yet elucidated circumstances in 2006 and 2007.These are Serge MAHESHE
and Didace NAMUJIMBO.
Introduce young journalists hired by Radio Okapi / Goma in
2015 to journalistic writing based on this editorial strategy as well as the
media corpus current on our radio has been our approach throughout the session
in situ, initiated from April to June 2015 by our editor. Although our in situ
interventions began already in 2011, even before in 2008-2010 somewhat
informally.
This in situ session was also an opportunity to ask ourselves
the question: "Can we, with a minimum content as the one currently
practiced by Radio Okapi / Goma, with a minimum budget and also in a
post-conflict environment, achieve a journalist form usable by the media that
abound in the region?"
By the way, indeed 20 years of armed conflict persists in
North Kivu, at least twenty radios and / or T.V. were born in the province,
according to the Collective of community radios and televisions in North Kivu,
Coracon.
vi
And there are many NGOs and other organizations that create
radio stations for sensitization of farmers and other citizens in respect of
human rights. This, in a space where journalism schools are lacking.
With Philippe DE BOECK, let's say that this is possible.
Provide it meets certain standards of training in situ. Including the formation
in the environment of the enterprise, the extension of the training (at least 3
months) duration and the judicious choice of the speaker in situ.
Keywords: in situ formation, editorial line
for Radio Okapi, inverted pyramid, professional journalist values
VII
TABLE DE MATIERES
REMERCIEMENTS i
RESUME Error! Bookmark not defined.
ABSTRACT v
LISTE DES FIGURES ix
CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE 1
1.1. Objectifs de la session 1
1.2. Contexte du projet 1
1.3. La formation in situ à Radio Okapi
avant 2015 3
1.4. Désigné comme L'intervenant in
situ 11
1.5. Résumé de nos actions
12
CHAPITRE 2. MISE EN OEUVRE DE NOS ACTIONS
17
2.1. Introduction 17
2.2. Brève présentation de Radio
Okapi 17
2.3. Brève présentation de la
station régionale de Radio Okapi à Goma 21
2.4. Succincte présentation de la ville de
Goma, ville d'implantation de Radio
Okapi / Goma 23
2.5. Nos actions proprement dites
24
2.6. Les principales pratiques journalistiques
factuelles en vigueur sur Radio
Okapi / Goma 26
2.7. Les petits formats factuels en vigueur
à Radio Okapi/Goma 32
2.8. Les grands formats en vigueur à Radio
Okapi/Goma 50
CHAPITRE 3. QUELQUES ELEMENTS DE LA DEONTOLOGIE DU
JOURNALISTE
56
3.1. Déontologie et Ethique du journaliste
56
3.2. Quelques droits du journaliste congolais [23]
59
3.2. Evaluation de nos actions 62
3.3. L'impact budgétaire de la formation
in situ 66
3.4. Les difficultés rencontrées
69
VIII
3.5.CONCLUSION GENERALE 72
Notes bibliographiques et webographie 77
Bibliographie 77
Documents annexes 84
Annexe 1 : Test d'évaluation des 5 apprenants
in situ 85
Annexe 2: Communiqué de la MONUSCO du 05
octobre 2015 86
Annexe 3: Feuille de réponses
87
Annexe 4: Copie Alain WANDIMOYI
88
Annexe 4 (suite): Copie Alain WANDIMOYI
89
Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO
90
Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO
91
Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI
92
Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI
93
Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO
94
Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO
95
Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie SEKOMBI
96
Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie SEKOMBI
97
Annexe 5 : Rapport de fin de la session de formation
98
Annexe 6 : Fiche d'évaluation qualitative de la
formation par le stagiaire 99
Annexe 7 : C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA
100
Annexe 7 (suite): C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA
101
Annexe 8: Document CORACON- Radios membres et
sollicitant 2015 102
Annexe 9: Requête SOJPRO - Radio Okapi 2016
104
ix
LISTE DES PHOTOS
-Photo numéro 1 : Conférence de
rédaction mettant en présence des journalistes de Radio Okapi et
ceux des radios partenaires de la Province Orientale à
Kisangani (nord-est de la RDC), le 06 juillet 2011 3
-Photo numéro deux: Jules Ngala expliquant la Pyramide
inversée pour l'écriture
d'un papier lors de la session 5
-Photo numéro trois: Jules Ngala en formation avec les
stagiaires des Radios
partenaires à Kisangani sur la prise et le montage de
sons 6
- Photo numéro quatre : Une attitude des 5 apprenants
(assis) suivant la
démonstration de l'intervenant in situ (debout) sur
Power Point 13
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Logo de Radio Okapi 20
Figure 2 : Le camembert du décrochage régional de
Radio Okapi / Goma 22
-Figure 3: Carte de la RDC et la ville de Goma à l'est du
pays 23
Figure 5: La règle de 5 W selon «
24heuresdansunerédaction.com»
31
Figure 6: Schéma combiné étagé
PYRAMIDE INVERSEE vs 5 W 33
Figure 7: Schéma inversé des 5 valeurs
fondamentales du journaliste 56
LISTE DES TABLEAUX
Tableau no. 1 : Budget pour la tenue d'une session
de formation collective,
pendant 3 jours, pour jeunes journalistes à Rutshuru
67
Tableau No. 2 : Budget pour la tenue d'une session
de formation collective,
pendant 3 jours, pour jeunes journalistes à WALIKALE
68
L'un des objectifs étant d'adapter les
différents backgrounds des nouveaux journalistes à la ligne
éditoriale générale de Radio Okapi [4].
1
CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE
1.1. Objectifs de la session Nous avons
pour objectifs:
- d'améliorer in situ l'Ecriture
journalistique des jeunes journalistes recrutés en janvier 2015 par la
station régionale de Radio Okapi à Goma, et de les sensibiliser
à la Déontologie du métier de journaliste;
- et d'en tirer les conclusions éditoriale et
managériale qui s'imposent à la suite de cette session de
formation in situ.
1.2. Contexte du projet
A l'ouverture de la station régionale de Radio Okapi
[1] à Goma (Est de la RDC), le 25 février 2002, huit
journalistes avaient été engagés par la MONUC [2] et son
partenaire, la Fondation Hirondelle [3], y compris le technicien de studio et
de maintenance des équipements.
Mais avec le temps, notamment à cause des
déperditions successives, la station régionale de Goma s'est
retrouvée, au 31 décembre 2014, avec des effectifs très
réduits (Six staffs dont cinq journalistes de champ).
Et du coup, il était devenu difficile de
répondre à la fois, et aux tranches d'antenne variées de
la station mère basée à Kinshasa et aux nombreuses
rubriques du décrochage local quotidien de 60 minutes. Devant cette
difficulté réelle et profitant de la reconfiguration
générale de la mission, les responsables de la radio ont dû
procéder à un nouveau recrutement en janvier 2015.
De janvier à février 2015, les jeunes
«recrues» ont pu travailler dans la foulée du travail
quotidien, sous l'encadrement des «plus Anciens». Jusqu'à ce
que, lors de sa rituelle conférence de rédaction critique du
jeudi 19 mars 2015, la rédaction a décidé de la mise en
place d'une «Session spéciale de formation in situ», qui fait
l'objet de ce mémoire.
2
Etant entendu que la plupart des formés venaient des
médias différents, et donc avec des lignes éditoriales
diverses. Mais aussi, comme cela a été fait en 2011-2012 dans
toutes les stations régionales de Radio Okapi, d'inculquer un même
et unique esprit d'équipe «Radio Okapi» à tous les
journalistes de ce média onusien et à ceux des radios
communautaires partenaires disséminées dans tout le pays.
Qui plus est, les jeunes «recrues» avaient,
elles-mêmes, manifesté le besoin urgent d'être
formés. On se souviendra encore pour longtemps de cette énergique
protestation de l'un d'eux, un jour en pleine conférence de
rédaction critique. En effet, alors que certains de ses collègues
l'accusaient d'avoir «gâché» son magazine de la veille,
Alain WANDIMOYI s'était exprimé en ces termes: «...Je me
sens d'ailleurs abandonné à mon triste sort depuis mon
arrivée dans cette rédaction f». Et le Chef d'antenne,
madame Koumbo SY, de répondre: «...Dans tous les cas, en venant
ici, vous étiez sensé maîtriser au moins le B.A.Ba. du
métier de journaliste»...
3
1.3. La formation in situ à Radio Okapi avant
2015
-Photo numéro 1 : Conférence de
rédaction mettant en présence des journalistes de Radio Okapi et
ceux des radios partenaires de la Province Orientale à Kisangani
(nord-est de la RDC), le 06 juillet 2011
Source: OKAPI Express, Bulletin interne
d'information, numéro 354 du 21 juillet 2011, page 2.
« Dans un souci de pérennisation et de couverture
nationale de l'information, Radio Okapi travaille avec un réseau d'une
cinquantaine de radios communautaires réparties sur l'ensemble du
territoire de la RDC», déclarait Amadou BA, Chef d'Antenne
générale de Radio Okapi, qui répondait à la
question de savoir « Dans quel contexte est lancée cette
série des formations in situ », à l'ouverture de la
session de Kisangani (nord-est de la RDC), le 06 juillet 2011.
1.3.1. Pérennisation de Radio Okapi et Couverture
nationale de l'information
La session de Kisangani était la quatrième d'une
série des cinq sessions programmées par Radio Okapi et Fondation
Hirondelle, dans le cadre du premier volet de ce projet commun de capacitation
2011-2012.
4
L'on sait actuellement que l'expression «
pérennisation de Radio Okapi» est toujours d'actualité.
Dans la mesure où les responsables de la radio sont toujours à la
recherche des voies et moyens pour assurer la continuité de ce
« média de la paix en RDC » après le mandat de
la MONUSCO.
L'on sait également que la « Couverture totale du
territoire national par Radio Okapi » reste une préoccupation
quotidienne pour ces mêmes responsables, aussi bien de la radio que ceux
de la mission onusienne qui parrainent la radio depuis son implantation en
République Démocratique du Congo, le 25 février 2002.
Et même la plupart des Congolais souhaiteraient voir Radio
Okapi survivre à la mission. Mais Radio Okapi, qui demeure une
unité de l'Information publique de la MONUSCO, a des moyens financiers
et matériels limités. D'où le recours à certaines
radios communautaires implantées à travers le pays, pour parvenir
à atteindre cet objectif, celui de la « Couverture totale du
territoire national par Radio Okapi ».
1.3.2. Le contenu des sessions de formation in situ
En somme, les stagiaires travaillent prioritairement sur les
différents formats sensés contenir dans un journal parlé.
Notamment les lancement, brève, papier, son, enrobé, etc. Le
questionnement journalistique occupe bien sûr une place importante dans
le plan de la formation.
Sans oublier les fameuses 5 W, qui permettent de construire une
information claire et concise. Cette grille de lecture des
évènements permet à celui qui doit en rendre compte de ne
rien oublier et de restituer ce qu'on appelle le message essentiel.
Les collègues des radios partenaires participent
très activement aux ateliers, notamment ceux qu'ils partagent avec les
journalistes de Radio Okapi.
Ils contribuent également aux conférences de
rédaction en proposant des sujets. Ces conférences
élargies illustrent le potentiel que possède Radio Okapi,
conjugué aux radios partenaires.
5
-Photo numéro deux: Jules Ngala expliquant
la Pyramide inversée pour l'écriture d'un papier lors de la
session
Source: Okapi Express, Bulletin interne d'information
de Radio Okapi, numéro 352 du 07 juillet 2011; Op cit.
6
Mais aussi des apprentissages à caractère
technique, comme nous le montre la photo suivante:
-Photo numéro trois: Jules Ngala en formation
avec les stagiaires des Radios partenaires à Kisangani sur la
prise et le montage de sons
Source: OKAPI Express, Op. cit., page 4.
1.3.3. Evaluation de la session par les stagiaires
La formation de Kisangani s'est déroulée
début juillet 2011. Six jours d'un programme très dense qui a
réuni les journalistes des radios partenaires et ceux de la
rédaction de Radio Okapi. Ils ont travaillé ensemble et
partagé leurs expériences respectives. Comme à l'occasion
des précédentes formations à Lubumbashi (sud-est),
à Goma (est) et à Mbuji-Mayi (centre), le séminaire de
Kisangani s'est achevé par la traditionnelle cérémonie de
remise des diplômes.
7
En voici quelques réactions des participants des radios
partenaires, résumées ici par Bernard CONCHON, Chef d'antenne
adjoint et Chef de projet Fondation Hirondelle, dans un article intitulé
«La formation de Kisangani vue par les stagiaires des radios
partenaires (OKAPI Express, Numéro 354, Page 2)
1-Radio Télévision Evangélique
pour le Développement Intégral
« Merci Bernard, merci Emmanuel et merci Jules. Les amis
ont tout dit. Ce que je peux dire à mon tour, c'est de vous promettre
que je mettrai en pratique ce que j'ai appris ici. Désormais, je sais
exactement ce qu'est une brève, un lancement, un papier. Je sais
identifier les formats. Je termine par un souhait. Il faudrait que la
coopération entre Radio Okapi et les radios partenaires se
développe encore plus ».
2-Radio Nava - Isiro
« Je suis satisfait. J'ai senti qu'on voulait nous faire
atteindre des objectifs, pour que nous puissions progresser. J'ai trouvé
la pédagogie excellente et adaptée à la formation. Nous
sommes partis des réalités professionnelles pour comprendre
comment traiter une information. J'ai beaucoup appris sur les genres et les
formats. Tout cela nous permet de nous interpeller sur notre métier.
J'ai été aussi impressionné par la conférence de
rédaction et son sérieux. J'ai aussi apprécié la
qualité des formateurs et le contenu du programme de la formation qui
ont rendu simples, des principes complexes. Il faut vraiment revenir sur toutes
ces formations. L'idéal serait deux fois par an ».
3-Radio Rubi à Buta
« J'ai suivi beaucoup de formations, mais celle-ci
était particulière. J'ai eu des réponses concrètes
sur la manière de construire un papier, j'ai pu identifier les genres et
les formats. Ces schémas qu'on nous a présentés vont
faciliter mon travail. La formation est très pratique. Les formateurs
ont une très bonne pédagogie. Grâce à cette
pédagogie, nous avons retenu l'essentiel du programme. Cela dit, pour
l'avenir il faudrait que vous disposiez de plus de machines (ordinateurs et
enregistreurs)».
8
4-Radio Mwangaza de Kisangani
« J'attendais depuis plus de 5 ans cette formation
à l'écriture radio. J'avais oublié tous les fondamentaux.
J'ai ouvert les yeux sur toutes mes erreurs professionnelles. J'ai
particulièrement apprécié la façon dont travaille
Radio Okapi. Ici tout est organisé. Les conférences de
rédaction sont bien conduites. Elles sont efficaces. C'est le
rédacteur en chef qui les anime et répartit les tâches.
J'ai également compris les formats et la distinction qu'il y a
particulièrement entre un dossier et un magazine. J'ai été
aussi impressionné par la multiplicité des formats dans un
journal. Ce que je souhaiterais maintenant, c'est de pouvoir organiser d'autres
formations de cette qualité. Je tiens à souligner pour finir la
qualité des formateurs qui sont des gens de terrain et pas des
théoriciens. C'était vraiment bien ».
5-TeleRadio Uele à Ubundu
« Je suis très ravi d'avoir suivi cette
formation. Les confrères ont tout dit. Cette formation a
été merveilleuse. J'ai appris la ponctualité sans qu'on me
le dise. J'ai assisté à une pédagogie qui n'existe pas
dans nos écoles. Les matières ont été approfondies.
Maintenant je dois mettre en pratique ce que j'ai appris ici et le transmettre
au reste de l'équipe. J'ai vu le modèle du professionnalisme de
Radio Okapi. Le peu que nous avons partagé va nous transformer. Radio
Okapi nous approche. Radio Okapi nous tend la main et le fait aux petits que
nous sommes. Je promets d'être l'ambassadeur de Radio Okapi. Il faut que
ce media onusien continue à nous soutenir ».
6-Radio Télévision «Pêcheur
d'hommes» à Kisangani
« J'ai assisté à beaucoup de formations,
mais celle-là se distingue. Car, elle nous a permis de rentrer en
profondeur, notamment sur l'écriture journalistique et radiophonique. Je
tiens à dire que les formateurs sont excellents. Leur méthode
vraiment adaptée. J'aurais aimé travailler davantage sur le
montage numérique. C'est le point sur lequel je suis resté sur ma
soif. Malheureusement on ne peut pas tout faire en 6 jours. J'aimerais que vous
proposiez dans l'avenir une formation sur le montage numérique.
9
Je voudrais dire aussi pour terminer que j'ai
particulièrement été sensible à la rigueur du
travail des journalistes et à la préparation de ce travail. Nous
aimerions nous aussi avoir des formations sur des formats comme le magazine ou
le dossier du jour. Ce serait utile dans nos radios ».
8-Radio-Télé Amani de Kisangani
«Je tiens tout d'abord à remercier la Fondation
Hirondelle et Radio Okapi. Merci également aux formateurs d'avoir permis
à notre niveau de progresser. Ce qui me touche, c'est que Radio Okapi
s'intéresse aussi aux autres radios. Radio Okapi partage son savoir et
ne le garde pas uniquement pour elle seule. On voit, grâce à cette
formation, que Radio Okapi veut partager et ne veut pas rester seule et
à part dans le paysage médiatique du Congo. Ce que je retiens
aussi, c'est le sérieux de la conférence de rédaction et
le dialogue qu'il y a autour de l'actualité entre les journalistes. Ici,
on peut ne pas être d'accord mais éviter de se heurter. On peut
débattre même vivement sans conséquences négatives.
J'ai apprécié la pédagogie participative de la formation.
En fin de journée, je ne voulais pas quitter la formation tellement
j'étais dedans. Dans les demandes, il serait bien que nous ayons des
modules pour améliorer notre français. Il faudrait aussi que nous
apprenions à manipuler davantage les ordinateurs et les enregistreurs
numériques ».
9-Radio-Télévision Bondeko à
Isangi
« Je suis flatté d'avoir pu participer à
cette formation. J'ai mesuré son importance au moment où l'on
nous a présenté les objectifs. Ce que je retiens de plus
important pour moi c'est :
-la conférence de rédaction. J'ai compris
qu'elle était essentielle. Que c'était le point de départ
de la réussite dans le travail du journaliste.
-la multiplicité des formats de traitement de
l'information dans les journaux (papiers, brèves, lancements, sons,
enrobés)
-les angles. Dans ma radio, on se disperse sans trop savoir
de quoi on doit parler. Désormais j'aurai une méthode;
-la rigueur et le sérieux du travail journalistique
à Radio Okapi.
10
J'aime trop Radio okapi pour la critiquer. Ce qui serait bien
ce serait de revenir sur le travail de l'écriture. Nos papiers ont trop
de « que ». On ne sait pas comment couper les phrases. Nous aurions
aussi besoin des techniques d'animation des débats dans la perspective
des élections. Il nous faudrait approfondir les questions
d'éthique et de déontologie. Mais encore une fois merci.
»
1.3.4. Pour quels résultats attendus?
La richesse des échanges et la proximité de
différentes rédactions montrent la puissance de frappe
rédactionnelle que constituent les futures composantes de Radio Okapi:
la station nationale basée à Kinshasa, les stations
régionales en provinces et les radios partenaires
disséminées sur l'ensemble d'un pays vaste, comme 4 fois la
France.
Grâce à cet échange, il est désormais
possible d'envisager la mise en place d'un réseau de correspondants dans
la Province Orientale. La formation de Kisangani, comme toutes les autres
organisées de juillet à septembre 2011, aura permis
d'établir un pont entre les radios partenaires et Radio Okapi, avec
comme point d'horizon commun: la «Couverture totale du territoire
national par Radio Okapi ».
Par la suite, c'est Emmanuel IMBANDA, coordinateur de la cellule
«Radios partenaires» et l'un des formateurs, qui fut chargé
d'assurer le suivi de l'encadrement des apprenants. Jusqu'au moins en
décembre 2012.
11
1.4. Désigné comme L'intervenant in
situ
J'ai été désigné comme le
formateur ad hoc. Grâce à ma relative longue expérience
dans le métier bien sûr (une vingtaine d'années au moins,
dont environ 15 déjà passées à Radio Okapi et au
moins une dizaine d'années de gestion d'une équipe).
Mais aussi, j'ai reçu la formation de «Formateur
des journalistes» dans le cadre d'un projet commun conduit dans ce sens en
2011-2012 par RFI et TV5, en partenariat avec Radio Okapi.
Du reste, je fais partie des formateurs retenus pour
constituer le noyau de la future «Académie Radio
Okapi», encore en chantier mais qui a déjà
assuré plusieurs formations in situ des journalistes de Radio
Okapi et des radios partenaires, respectivement à Lubumbashi, à
Kisangani, à Mbuji-Mayi et à Goma en 2011-2012.
En outre, il est apparu que chaque fois qu'il a fallu initier
les jeunes journalistes à l'exercice du métier de journaliste,
les partenaires impliqués, notamment l'Union nationale de la Presse du
Congo (UNPC), le PNUD, la MONUSCO par sa section PIO (Public Information
Office) et autres ONGs, ces partenaires ont toujours mis en place de
«Courtes sessions de formation» dont la durée est
restée relativement courte (entre 3 et 5 jours). De courtes sessions qui
doivent prendre en compte, aussi bien l'Ecriture journalistique que les notions
de la Déontologie du métier.
Souvent invité à contribuer à ces courtes
sessions de formation, en qualité de Formateur, j'en suis souvent sorti
avec un «goût d'inachevé». Au fait, les apprenants n'en
sortent qu'avec des bribes du journalisme, et nous leur demandons d'aller
compléter la formation acquise «sur le terrain».
Selon ces organisations intéressées,
«Le budget ne permet pas d'organiser une session plus
longue», laquelle s'avère pourtant indispensable. D'où
la question suivante: Comment calibrer cette courte session de formation, de
façon à assurer une immersion relativement complète des
jeunes journalistes, sans pour autant impacter négativement sur le
budget ad hoc? Ce projet tutoré constitue donc, aussi, un essai de
«calibrage» de la matière pouvant fonder le
soubassement de prochaines «courtes sessions de formation, in situ ou
collectives».
12
Par ailleurs, cette session s'est tenue dans un contexte
d'urgence et dans une région post-conflits. C'est le cas de la province
congolaise du Nord-Kivu (est de la RDC) où un personnel qualifié,
formé dans des écoles de journalisme notamment, est plutôt
rare. Où les conflits armés sont récurrents et où
la radio joue un rôle de premier plan pour permettre aux leaders
sociopolitiques de lancer des messages de paix et de tolérance.
Des talents ne manquent pas dans la région: beaucoup
parmi eux ont d'ailleurs leur diplôme d'études supérieures.
Mais il faut les munir du B.A.Ba. du journalisme nécessaire pour leur
permettre d'exercer le métier qu'ils ont choisi avec un minimum de
professionnalisme.
Or, la formation, in situ ou collective, a un coût qui
pèse lourd sur les budgets des partenaires intéressés. Et,
dans ce cadre, Radio Okapi expérimente, depuis près d'une dizaine
d'années maintenant, une expérience unique en son genre en
matière de «courtes formations in situ».
Cette expérience qui a commencée en 2011, et qui
vient d'être récemment appliquée sur nos 5 jeunes
confrères recrutés en janvier 2015 par Radio Okapi/Goma, leur a
permis de s'adapter vite et d'exercer actuellement le métier qu'ils ont
choisi, avec un minimum de professionnalisme. C'est cette expérience que
nous voudrions partager avec les lecteurs de ce mémoire de master.
1.5. Résumé de nos actions
Pour parvenir à «professionnaliser» ces
jeunes journalistes, nous avons, ensemble avec les apprenants, mis sur pied un
programme de formation d'environ 48 heures étalées sur environ 3
mois, à raison de deux séances de 4 heures par semaine, soit
seize heures par mois. Ce qui nous permet, du coup, de nous poser la question
globale de savoir si: «Avec un contenu à minima comme celui
pratiqué actuellement par Radio Okapi/Goma, dans un contexte
post-conflits, en un temps et avec un budget à minima aussi, on peut
parvenir à former un «professionnel», directement utilisable
par les médias qui pullulent dans notre région?»
13
1.5.1. Calendrier de nos actions
De la discussion intervenue, ce lundi 23 mars 2015 dans la
salle de conférences «Press centre» de la Section de
l'Information publique, PIO, de la Monusco à Goma, le formateur
désigné et les apprenants recrutés ont convenu de ce qui
suit:
1. La formation in situ concernerait 5 journalistes:
- Alain WANDIMOYI, un ancien de la presse écrite;
- Christian MAPENDANO, jeune diplômé de
l'université;
- Marc MARO FIMBO, venant du secteur NTIC-Vidéo à
Bunia
- Jérémie SEKOMBI, ancien directeur de
«MUTAANI- Fm» basée à Goma
- et, Freddy BIKUMBI, un ancien de la RTNC-Goma
-Photo numéro quatre : Une attitude des 5
apprenants (assis) suivant la démonstration de l'intervenant in situ
(debout) sur Power Point
14
2. Le formateur devrait baser le contenu de la session sur les
pratiques journalistiques considérées comme les plus courantes
sur Radio Okapi/Goma.
Après discussion, le contenu suivant a été
retenu: Phase 1: Quelques notions générales de l'Information ;
Phase 2: Les pratiques journalistiques factuelles les plus
utilisées sur Radio Okapi/Goma ;
Phase 3: Quelques éléments de la Déontologie
du journaliste congolais.
Il s'est posé ensuite le problème de la charge
horaire. Me basant sur l'expérience du passé, il est apparu
important de proposer que la formation in situ s'étende sur au moins 48
heures.
C'est par expérience, comparativement aux
précédentes sessions de formation auxquelles j'ai personnellement
participé, respectivement à Lubumbashi, à Goma et à
Kisangani.
En effet, lors de ces courtes sessions de formation in
situ, deux formateurs, Emmanuel Imbanda et moi-même, travaillant les
avant-midis comme les après-midis, à raison de 08 heures par
jour, mettions 6 jours d'affilée pour assurer toute la formation, avec
des résultats relativement acceptables.
Pour le cas qui nous concerne, la pratique professionnelle
était représentée par le travail quotidien du journaliste,
d'où l'expression «in situ» pour dire «formation
dans l'environnement de l'entreprise».
De sorte qu'au rythme déterminé par la
rédaction de Radio Okapi/Goma, soit 04 heures par semaine, mardi et
jeudi après la conférence de rédaction matinale, il
faudrait au moins 48 heures, soit au moins 12 semaines d'affilée pour
terminer la formation. Ce, en tenant compte du fait que les exercices pratiques
(applications) sur les notions apprises se feraient à travers le travail
quotidien, lequel n'est pas nécessairement calqué sur le
programme prédéterminé. Ainsi, toutes choses restant
égales par ailleurs, la session se ferait pendant au moins 3 mois, soit
d'avril à juin 2015. Ce qui fut fait.
15
1.5.2. Contenu détaillé de nos actions
Comme demandé par les apprenants et après
discussion avec le formateur désigné, le contenu
détaillé suivant a été déterminé:
Phase 1: Notions générales de l'Information
(mi-avril 2015) 1.1. La nouvelle journalistique
1.2. La nouvelle journalistique et l'Information
Phase 2: Les principales pratiques journalistiques factuelles en
vigueur sur Radio Okapi/Goma (mi-avril - mai 2015).
2.1. Les petits formats
- L'amorce
- La brève
- Le son
- Le papier
- L'enrobé
- Le reportage
- La chronique
- Les titres
- Le Portrait
- L'Angle
2.2. Les grands formats
- Le dossier
- Le magazine
- L'invité de Radio Okapi ou
l'Interview
Phase 3: Quelques éléments de la Déontologie
du journaliste (juin 2015]
- L'Ethique et la Déontologie du
journaliste - Droits et devoirs du journaliste congolais
16
Le détail de toutes ces notions font l'objet des lignes
qui suivent.
17
CHAPITRE 2. MISE EN OEUVRE DE NOS ACTIONS
2.1. Introduction
«Tous les sondages le montrent: la radio est le
média préféré des Français
[davantage des Congolais, à cause notamment de la culture de la
tradition orale, Ndlr]. Elle offre chaleur et proximité, mais
aussi rigueur et intelligence. Résultat, à l'heure de la RNT
(Radio Numérique Terrestre) et du boom des web-radios, de nombreux
journalistes, apprentis ou aguerris, comme de simples amateurs, se lancent
aujourd'hui dans l'aventure. Mais voilà, la radio est exigeante et
difficile. Et sans une connaissance approfondie des techniques... le message ne
passe pas.»
Cette citation de Vincent Martin [5], journaliste
passionné de la radio et formateur en journalisme au CFPJ (Centre de
Formation et de Perfectionnement des Journalistes de Paris) indique, non
seulement l'importance de ce média de masses dans le monde
d'aujourd'hui, importance qui n'a jamais été démentie
à ce jour malgré l'arrivée sur le marché de
plusieurs nouveaux médias. Mais aussi la complexité du
métier qui rend l'exercice de cet art aussi difficile que dangereux pour
la communauté.
Cela est vrai ailleurs, cela reste vrai aussi pour la
République Démocratique du Congo (RDC) où est
implantée Radio Okapi, média qui m'emploie depuis 2002 et que
j'ai tout le plaisir de présenter dans les lignes qui suivent.
2.2. Brève présentation de Radio
Okapi
« Aujourd'hui, Radio Okapi est de très loin le
média numéro 1 en RDC, avec ...plus de 50 % de l'audience totale
des radios, devant toutes les radios congolaises, mais aussi loin devant les
grandes radios internationales comme RFI et la BBC [6].
Ce succès repose sur plusieurs facteurs, entre autres :
« Une ligne éditoriale en phase avec les
aspirations profondes de la population congolaise.» : écrivait
Yves Renard [7] dans son article intitulé « Des médias
entre prolifération anarchique, impunité et pauvreté : le
défi de la reconstruction du champ médiatique en RDC »,
Afrique contemporaine 3/2008, n° 227, p.135-152.
18
Il est presqu'évident que ce que ce grand journaliste,
devenu grand responsable de l'ESJ - Lille en 2011, écrivait en 2008,
reste valable à ce jour.
En fait, aucun autre sondage n'est venu contredire ni
démentir, jusqu'à ce jour, ceux d'Immar en 2004, 2005 et 2006.
La couverture nationale comme le plus grand atout de
Radio Okapi
Radio de la Mission de maintien de la paix des Nations unies
en RDC (Monuc), Radio Okapi a été créée en
partenariat avec la fondation Hirondelle (Pour plus d'informations on pourra se
reporter au site Internet de l'organisation: www.
hirondelle.org.).
Cette radio bénéficie des moyens logistiques
considérables des Nations unies (déplacements aériens,
liaisons satellite, réseau informatique intégré) qui lui
ont permis de se déployer dans toutes les provinces du pays.
Radio Okapi est le seul média à avoir une
couverture nationale de l'actualité et à être captée
dans tout le pays. Le statut de « radio UN » est aussi un gage de
sécurité puisque toutes ses installations sont
protégées militairement par les casques bleus et les services de
sécurité onusiens. Les employés de la radio jouissent, en
outre, du statut d'immunité accordé au personnel de l'ONU.
Une protection appréciable qui a tout de même ses
limites, comme le prouve bien l'assassinat de deux de ses journalistes à
Bukavu, respectivement Serge Maheshe en 2006 et Didas Namujimbo en 2007.
Depuis sa création en 2002, le partenaire technique de
la Monuc dans le projet, la Fondation Hirondelle, a su imprimer à cette
radio la ligne éditoriale des médias post-conflits.
Cette organisation a su convaincre les Nations unies
d'accepter une ligne éditoriale basée sur l'actualité et
les attentes de la population congolaise, plutôt que sur la communication
autour des activités onusiennes en RDC.
19
Ce choix éditorial courageux de la part des Nations
unies explique une grande partie du succès d'audience de cette radio.
La radio emploie environ 200 salariés, dont plus de 90
% sont des Congolais. Les membres du personnel de la radio
bénéficient des salaires et avantages en vigueur aux Nations
unies.
Les droits des salariés s'accompagnent de devoirs
équivalents : ainsi par exemple, accepter le fameux « coupage
» [8] est une cause de licenciement immédiat pour les
journalistes de Radio Okapi, qui sont également tenus d'observer une
stricte neutralité dans leur couverture de l'actualité ; et,
d'une manière générale, de connaître et de respecter
la ligne éditoriale de la radio.
L'encadrement des journalistes est progressivement
confié aux collaborateurs et collaboratrices congolais, grâce
à une politique volontariste de renforcement des capacités.
Symbole de la paix et de l'unité en
RDC
Radio Okapi a couvert, dès le premier jour (le 25
février 2002), l'actualité de part et d'autre des lignes de front
entre les trois belligérants qui s'affrontaient alors : le Gouvernement
du président Laurent Désiré Kabila, la rébellion du
Mouvement de Libération du Congo, MLC, soutenue par l'Ouganda, ainsi que
celle du Rassemblement congolais pour la démocratie, Rcd, soutenue par
le Rwanda. Les nouvelles ont aussi, dès le début,
été données dans les quatre langues congolaises (le
kikongo, le lingala, le swahili et le tshiluba) et en français, la
langue d'enseignement et de l'administration.
À une période où on prédisait le
morcellement inéluctable de cet immense pays (plus 2 345 000 km2), Radio
Okapi est apparue aux oreilles des auditeurs comme un symbole de l'unité
nationale et comme la preuve que la nation congolaise n'était pas une
fiction.
Autre raison de son succès éditorial : Radio
Okapi consacre une très large part de ses programmes aux sujets
politico-militaires, à la bonne gouvernance et au développement,
selon l'actualité du moment.
Au fil des années, la radio a multiplié les
décrochages locaux et lancé des éditions régionales
d'information.
20
Les auditeurs sont captivés par tous ces sujets
porteurs d'angoisses, de désespoir mais aussi d'aspirations et
espérance de tout un peuple.
A travers ses journaux, son émission politique phare
"Dialogue entre Congolais", ses magazines sur la santé ou la musique, la
radio aborde tous les sujets, des crises institutionnelles aux luttes
acharnées entre les princes du ndombolo (héritier de la rumba des
années 60), en passant par "les notes sexuellement transmissibles"
accordées par des enseignants contre les faveurs des
élèves ou la "prévention du Money-pox", une maladie
mortelle liée à la manipulation des carcasses de singe par les
braconniers.
L'autre facteur déterminant de l'immense
adhésion des auditeurs à cette radio est son absence de parti
pris, la fiabilité de ses informations toujours vérifiées
et sourcées, la parole qu'elle donne systématiquement à
toutes les parties, sa volonté d'expliquer l'actualité
plutôt que de la commenter.
Bien sûr, actuellement, le défi consiste à
capitaliser sur cette réussite pour pérenniser Radio Okapi. Dans
la mesure où tout le budget et toute la logistique dépendent de
l'étranger. Cette pérennisation « impliquerait de
dégager des ressources propres grâce au marché
publicitaire.» [9].
Un animal, un symbole
Radio Okapi tient son nom d'un animal vivant en RDC, l'Okapi.
Ses reportages sont souvent repris par les journaux congolais qui n'ont pas les
moyens de couvrir un territoire grand comme quatre fois et demie la France.
Figure 1: Logo de Radio Okapi
21
Radio Okapi couvre à ce jour 56 villes grâce
à 10 stations régionales, ses relais et ses radios partenaires
installées à travers le pays. Elle offre également une
couverture de la moitié de l'Afrique de part et d'autre de
l'équateur grâce à son signal satellite sur Dstv Channel
68. Parmi ces 10 stations régionales, celle de Goma (est du pays) qui
fait l'objet de notre étude.
2.3. Brève présentation de la station
régionale de Radio Okapi à Goma
Dès l'implantation de Radio Okapi en RDC, des stations
régionales ont également été implantées.
Respectivement à Goma et à Kisangani. Vont suivre, dans la
foulée, les stations régionales de Bunia, de Bukavu, de Kananga,
de Mbuji-Mayi, de Lubumbashi, de Kalemie, de Gbadolite, de Mbandaka et de
Bunia.
Visiblement, la MONUSCO et son partenaire Fondation Hirondelle
semblaient être guidées par la progression des « foyers de
tension » dans le pays, mais aussi par la possibilité de
pérennisation de la radio, dans la perspective d'un probable
départ de la mission. Plus tard, a été
développé le partenariat avec des stations de radio
communautaires implantées dans toutes les provinces de la RDC, ce qui
boosté davantage la couverture du territoire national par « la
radio de la paix ».
Plusieurs autres stations relais ont été
implantées par la suite dans des localités comme Beni, Butembo,
Kanyabayonga, Rutshuru, Walikale ou Kitchanga, toutes au Nord-Kivu.
L'idée qui a germé au départ
était, apparemment, d'arroser ces contrées avec des
émissions, simultanément à partir de Kinshasa et à
partir des décrochages régionaux.
Un décrochage régional est un espace d'antenne
consacré essentiellement aux nouvelles de proximité, aux
nouvelles essentiellement locales, provinciales. Un décrochage
régionale d'environ 60 minutes se présente sous-forme d'un
camembert représenté ci-après :
22
Figure 2 : Le camembert du décrochage
régional de Radio Okapi / Goma
Source : Direction de Radio Okapi
Le processus d'implantation des stations régionales ou
relais semble se poursuivre encore aujourd'hui, mais cette fois sans la
Fondation Hirondelle, qui a interrompu son partenariat avec la mission depuis
2014, sans qu'on ne sache trop pour quelle raison.
On parle déjà de la possible implantation,
prochaine, de la sous-station régionale de Beni, apparemment à
cause du climat particulier d'insécurité et des tensions qui y
sont récurrentes depuis octobre 2014. Rappelons que dès le
départ, les stations régionales avaient 2 rôles essentiels
:
- Alimenter la station centrale basée
à Kinshasa en nouvelles de toute la région ; -
Constituer un forum citoyen local.
23
En examinant brièvement ce camembert, on peut se rendre
compte, qu'hormis le magazine, dont les thématiques ne sont pas
nécessairement liées à l'actualité, au moins 97% du
décrochage sont constitués des factuels. Mais pour des raisons
pédagogiques, tous les formats seront considérés dans
notre mémoire.
2.4. Succincte présentation de la ville de Goma,
ville d'implantation de Radio Okapi / Goma
Goma est située dans la région des Grands Lacs
africains, à la frontière entre le Rwanda et l'est de la
République démocratique du Congo (RDC). Kinshasa, la capitale du
pays, est située 2000 kms à l'ouest de cette capitale provinciale
du Nord-Kivu. Tandis que Kigali, la capitale du Rwanda, est toute proche (170
kms).
Goma compte « Autour d'un million d'habitants
», selon un responsable du service d'état civil de la mairie,
qui n'exclut pas les divers déferlements des milliers de
déplacés de Rutshuru et de Masisi, à cause de plusieurs
phases d'insécurité dans la zone. Mais selon les ONG, la
population de Goma serait d'environ 800 000, oo habitants. La ville est
située au bord du lac Kivu et à 18 kms environ au sud du volcan
Nyiragongo, l'un des plus dangereux volcans au monde.
-Figure 3: Carte de la RDC et la ville de Goma
à l'est du pays
Source : Google maps
24
Nyiragongo est célèbre pour son lac de lave
bouillonnant et permanent au coeur de son cratère. En janvier 2002,
l'écoulement de lave suite à l'éruption du Nyiragongo a
détruit 14 villages et une grande partie de la ville. Toute la
population a été évacuée, vers la ville rwandaise
voisine de Gisenyi ou vers la ville congolaise plus proche de Bukavu, au moins
200 kms au sud, pendant au moins trois jours.
La lave incandescente s'est déversée directement
sur la ville avant de se jeter dans le lac Kivu. Les dates précises de
la catastrophe, qui s'est déroulée sur plusieurs jours, de
même que l'estimation des dégâts et du nombre des victimes
varient selon les rapports.
On retiendra cependant qu'il y aurait eu environ 150 morts
[10], 400 brûlés, 10 000 maisons détruites et 12 000
familles sans-abri.
La région de Goma a aussi été le lieu de
l'exil forcé, dans d'interminables toiles de camps de
réfugiés, de près d'un million de réfugiés
du génocide rwandais (19941996). Sa population est majoritairement
très pauvre.
2.5. Nos actions proprement dites
2.5.1. Généralités sur la formation in
situ
La formation in situ peut être définie
comme « Un processus de renforcement des capacités de
personnels d'une entreprise ou d'une organisation, par l'intégration,
dans l'équipe de la structure bénéficiaire, d'un formateur
interne/externe, impliqué dans le travail quotidien et pouvant
accompagner l'appropriation concrète de nouvelles techniques et
pratiques. Il s'agit d'une stratégie managériale de formation en
entreprise. Une sorte de tutorat, visant à professionnaliser les
apprenants dans l'environnement direct de l'entreprise » [11].
25
Avantages de la formation in situ :
Parmi les avantages cités par De BOECK, on
pourrait retenir :
«La formation in situ permet d'accompagner les
changements, de transférer l'expertise par la pratique au sein
même de l'entreprise, et en tenant compte de ses caractéristiques
matérielles et humaines ;elle génère des résultats
directs au sein de l'entreprise et de son produit médiatique,
résultats visibles pouvant encourager les personnels, qui deviennent
capables de mesurer, par eux-mêmes, les progrès
réalisés ; elle permet d'assurer un meilleur suivi de la part du
formateur, même après la fin de son intervention au sein de
l'entreprise, étant donné la connaissance intime du contexte
qu'il aura développé et de l'attention qu'il pourra prêter
à la poursuite des initiatives impulsées ».(Propos
recueillis par Pierre MINOT) [13]
2.5.2. La ligne éditoriale de Radio Okapi
Comme dit précédemment dans notre introduction
générale, « Depuis sa création en 2002, le
partenaire technique de la Monuc dans le projet, la Fondation Hirondelle, a su
imprimer à cette radio la ligne éditoriale des médias
post-conflits.
Cette organisation a su, en effet, convaincre les Nations
unies d'accepter une ligne éditoriale basée sur
l'actualité et les attentes de la population congolaise, plutôt
que sur la communication autour des activités onusiennes en RDC. Ce
choix éditorial courageux de la part des Nations unies explique une
grande partie du succès d'audience de cette radio.
L'autre facteur déterminant de l'immense
adhésion des auditeurs à cette radio est son absence de parti
pris, la fiabilité de ses informations toujours vérifiées
et sourcées, la parole qu'elle donne systématiquement à
toutes les parties, sa volonté d'expliquer l'actualité
plutôt que de la commenter.» [14]
Cette valeur de Radio Okapi, décrite par Yves Renard,
est bien résumée par la Fondation Hirondelle en «Une
information factuelle rigoureuse basée au moins sur les principes
d'objectivité et d'impartialité».
26
C'est la ligne éditoriale de Radio Okapi, qui n'exclut
pas d'autres valeurs morales qui conduisent le journalisme professionnel comme
l'»Indépendance», la
«Responsabilité» ou le «Respect de la
dignité humaine».
Pour rappel: Radio Okapi insiste sur 2 obligations minimum
sans lesquelles l'information ne peut passer: l'exactitude, par le recoupement
des sources; et l'équilibre en donnant la parole à toutes les
parties concernées dans un événement.
2.6. Les principales pratiques journalistiques
factuelles en vigueur sur Radio Okapi / Goma
2.6.1. La nouvelle journalistique et l'information
Lorsque deux individus qui se connaissent depuis plusieurs
jours se rencontrent à nouveau, ils ont l'habitude de se saluer en se
posant, l'un à l'autre, la question « Quelle nouvelle ? »,
« Quoi de neuf ? », « Quoi de nouveau ? » « Quid novi
? » en latin. En fait, les deux amis voudraient savoir, l'un
vis-à-vis de l'autre, si, depuis la dernière rencontre, et donc
depuis qu'on a fait le dernier point de la situation sur notre environnement
direct ou indirect, il y a eu « Quelque chose de nouveau » et dont on
n'avait pas parlé la dernière fois ? S'il y a eu un «
Nouveau développement de la dernière situation »? S'il y a
eu un « Fait nouveau ».
« Quelle nouvelle ?», « Quoi de nouveau ?
», « Quel fait nouveau ? », « Quoi de neuf ? » nous
semble donc constituer « LA question essentielle en journalisme
factuel». Ainsi donc, la nouvelle journalistique est un « Fait
nouveau, susceptible d'un nouveau développement », car les deux
amis pourraient encore se rencontrer et se demander, une fois encore, quoi de
neuf ?
La nouvelle journalistique devient une information lorsque
l'intérêt humain s'en mêle. Et l'intérêt humain
intervient lorsque certains critères d'appréciation
interviennent.
2.6.2. Les critères déterminant
l'intérêt humain dans une nouvelle journalistique [15]
Pour déterminer si une nouvelle
intéresse/pourrait intéresser les gens de la communauté,
et donc susceptible de constituer une information, il faut tenir compte des
critères ci-après :
Dans cet exemple notamment, puisque le manque d'eau affecte
des centaines, voire des milliers de gens à Kisangani, alors il s'agit
d'une information à cause de l'impact.
27
a)L'actualité : une nouvelle
intéresse les gens d'autant qu'elle est plus récente. En d'autres
termes, la nouvelle vient-elle à peine de se produire ? S'est-elle
produite aujourd'hui, hier, il y a deux jours ou la semaine dernière ?
Va-t-elle se produire dans les heures qui suivent ou demain ?
Ex. Le maire a tenu une réunion, hier à la
mairie avec tous les conseillers municipaux de Goma, pour discuter du
problème de manque d'eau potable dans la ville.
L'événement a eu lieu hier, donc il constitue une
information.
Attention ! L'actualité semble
être le critère primordial dans la détermination d'une
information, mais, seule, elle n'est pas suffisante. D'où, d'autres
critères suivants:
b) La proximité : un
événement intéresse les gens d'autant qu'il se
déroule plus près d'eux. En d'autres termes, si
l'événement est survenu dans votre communauté, dans votre
cité ou dans la cité voisine, il constitue une information.
Autrement dit, « Plus loin de nous l'événement se
déroule, moins il nous intéresse », et vice-versa.
Ex. : Deux personnes étaient
blessées hier sur la route du village, lorsque leurs véhicules
sont entrés en collision. Dans ce même cadre, on peut aussi
évoquer la fameuse « théorie du mort
kilométrique... ».
c)L'impact : Il s'agit de se poser la
question de savoir « Combien de personnes sont-elles
concernées/affectées par l'événement ? ».
Si la réponse à cette question est «
beaucoup... », « plusieurs... », « des dizaines, centaines,
milliers... », alors il s'agit d'une information.
Ex. : Le maire a tenu une réunion
urgente avec les conseillers urbains pour discuter du problème de manque
d'eau dans la ville de Kisangani.
28
d) La proéminence : Il s'agit du
caractère des « gens qui ont toujours fait l'actualité
», « qui ont toujours posé des actes... » qui rencontrent
l'approbation de la communauté, du public. Il s'agit
d'événements qui impliquent des décideurs du pays, de la
communauté. Dans la mesure où ces personnalités inspirent
toujours un sentiment national, communautaire ; une certaine idée de
développement, du progrès, quelque chose qui affecte/ heurte le
sentiment national ou communautaire.
Ainsi les personnalités publiques (Président de
la République, Ministre de l'Intérieur, Gouverneur, Maire, etc.)
sont constamment impliquées dans des événements concernant
leur pays, leur communauté :
Ces personnages sont presque toujours « Acteurs »
incontestables de l'actualité, et donc de l'information. C'est pourquoi
d'ailleurs certains médias ont toujours des « Reporters
spéciaux » au Parlement, à la mairie, etc.
Il en est de même des « Figures publiques
» comme des grands chanteurs ou sportifs.
Exemple : Le décès du grand
chanteur congolais Papa Wemba, le 24 avril 2016 à Abidjan, a
été diffusé dans presque tous les médias du
monde.
Autre exemple : Le passage à Goma de
DROGBA, grand footballeur ivoirien des temps modernes, quelle que soit la
raison, ne peut pas ne pas constituer une information.
e) L'émotion : Il s'agit
d'événements qui appellent l'émotion, la sympathie
humaine. Ainsi donc les événements impliquant les « Sans
abris », les survivants d'un désastre ou d'une calamité
sont-ils toujours des informations. L'objectif étant d'informer la
communauté qu'il existe des personnes qui souffrent et qui ont besoin de
notre solidarité humaine. Et de trouver une solution à leur
souffrance.
Ex. : Deux familles de l'Avenue du Golf,
à Goma, ont passé la nuit à la belle étoile ce
lundi après l'incendie qui a consumé leurs maisons suite à
un feu de la bougie, selon la police.
f) La rareté de l'événement :
Il s'agit d'événements non usuels.
- Pyramide, qui induit une organisation
hiérarchique des informations, qui s'enchaînent entre elles de
manière fluide et logique.
29
Exemples : -le premier bébé de
l'année 2015 à l'hôpital Du Cinquantenaire ; -le plus grand
élève du Complexe scolaire Saint esprit de Goma ; -la plus grosse
carotte récoltée cette saison en RDC, etc.
g) La polémique, l'adversité ou le
débat : Il s'agit d'événements où au moins
deux personnes sont dans une sorte de « désagrément ».
L'une pas d'accord du tout avec le point de vue de l'autre. De tels
thèmes intéressent les gens qui sont curieux de savoir comment
argumentent les uns et les autres quant aux tenants et aux aboutissants d'un
tel ou tel autre sujet.
Ex. : Pour faire face à
l'insécurité récurrente à Beni, certains
députés pensent qu'il faut regrouper les habitations alors que
d'autres privilégient la solution militaire contre les rebelles
ougandais.
h) L'humour : Tout sujet qui conduit les
gens à rire, à se détendre par le rire, est un sujet
d'information. Juste pour rire et se satisfaire soi-même !
Attention ! Il faut toutefois se rassurer
qu'il s'agit d'une nouvelle objective et non une fiction.
2.6.3. Le principe de la Pyramide inversée ou
renversée
La plupart du temps, l'information journalistique se
décline selon la stratégie ou le « principe de la
Pyramide inversée ou renversée ». Le principe de cette
stratégie de la rédaction journalistique est simple : «
Commencer par dire l'essentiel avant de développer des informations
plus accessoires ». Il satisfait directement et efficacement
l'auditeur, pressé de commencer d'autres activités ou de
répondre à d'autres rendez-vous de la journée.
Le principe de «Pyramide inversée» se compose
de deux termes qui parlent d'eux-mêmes :
30
- puis, Inversée qui suppose que
la partie la plus large du triangle pyramidal se trouve en haut, alors que la
plus étroite est située en bas. Autrement dit, que le
générique précède le spécifique.
Appliquée à la création de contenus, la
pyramide inversée donne à voir en premier lieu l'Essentiel du
propos. Celui-ci est ensuite développé du général
vers le particulier et de l'essentiel vers l'accessoire.
Figure 4: La Pyramide inversée: du
général au particulier, de l'essentiel à l'accessoire et
du plus important au moins important
Source:
Redacteo.com,
Rédacteur de qualité
La pyramide inversée se révèle donc
l'exact opposé du principe qui veut que l'on garde le meilleur pour la
fin. Elle se distingue aussi de la classique stratégie
«Thèse-antithèse-synthèse» et de
l'approche latine, racontant des histoires. Le principe de la Pyramide
inversée peut se dupliquer sur la fameuse «Règle des 5
W» décrite brièvement comme suit par le site «24
heures dans une rédaction» de l'Ecole Supérieure de
Journalisme de Lille, notre alma mater.
31
2.6.4. La règle d'or des 5 W
Figure 5: La règle de 5 W selon «
24heuresdansunerédaction.com»
Source :24heuresdansunerédaction.com
Les réponses aux 5 W (de l'anglais : What, Who, Where,
When, Why/How ? ou en français: Quoi, Qui, 0ù, Quand,
Pourquoi/comment?) dans chaque nouvelle constitue la règle fondamentale,
incontournable, impérative du journalisme. Il ne peut pas y avoir de
compromis sur les quatre premiers W. L'auditeur a besoin de repères :
qu'est-ce qui s'est passé ? Où ça s'est passé,
quand, qui est l'acteur?
C'est la même chose dans la vie quotidienne quand vous
rencontrez un ami, vous lui racontez ce que vous avez vu (Quoi de neuf ?),
Où, Quand, par
Qui ?
Il peut arriver que l'on doive rédiger un texte sans
connaître la réponse au cinquième W, le Why, le Pourquoi ?
- ou le Comment (How) ? Une démarche plus poussée d'analyse de
l'information nous aidera à trouver cette réponse.
- Dire le plus clairement possible en quoi
consiste l'action. «Il y aurait des désaccords au sein de
l'équipe dirigeante» est une mauvaise information, «Pierre et
Jean se disputent la présidence» est une meilleure information.
- Toujours identifier le sujet de l'action.
«La rentrée des classes a été repoussée»
est une mauvaise information ; « le ministre de l'éducation
repousse la rentrée des classes » est une information plus
claire.
- Toujours dire où cela se passe-t-il:
à Kinshasa, Brazzaville, N'Djamena, Bangui, Ouagadougou, Bujumbura,
Casablanca, Dakar, Oran, Alger, Tunis, Tripoli... dans tel quartier, telle rue,
etc.?
32
- Toujours dire avec précision quand
s'est passé l'évènement que l'on relate : ce matin,
aujourd'hui, hier, il y a deux jours, il y a une semaine, le 10 janvier...
Rechercher absolument la réponse
Si l'on ne dispose pas de ces renseignements, il faut tout
faire pour les rechercher. Une information n'a de valeur que si la
réponse à ces quatre questions fondamentales (quoi, où,
quand, par qui ? est donnée. Un bon rédacteur en chef devrait
jeter à la poubelle toute nouvelle qui ne comporte pas ces
réponses, et un journaliste ne devrait jamais donner une nouvelle qui ne
les comporte pas.
Cette règle s'applique à tout : lancements radio
par exemple - Où, Quand, Qui, Quoi ? Le Comment/Pourquoi étant
l'angle du reportage. Elle aide à la construction de papiers radio, de
reportages, dans les interviews, partout.
Et le site de conclure, « Vous voyez par vous-même,
ce sont des questions de tous les jours. Nous les utilisons par réflexe.
Dans le journalisme, elles doivent devenir LE REFLEXE ».
Nous estimons donc, sur base de l'expérience de toutes
ces années, que la meilleure stratégie pour inculquer
l'idée des genres journalistiques aux jeunes apprentis en journalisme,
c'est de partir de la combinaison de deux stratégies : le principe de la
Pyramide inversée et la règle des 5 W.
2.7. Les petits formats factuels en vigueur à
Radio Okapi/Goma
En combinant le principe de la Pyramide renversée et la
règle des 5 W, on obtient le schéma étagé suivant
conçu comme tel pour des raisons
pédagogiques:
33
Figure 6: Schéma combiné
étagé PYRAMIDE INVERSEE vs 5 W
What/Quoi?
Who/Qui?
When/Quand
?
Where/
Où?
How/Commen t?/ Why/Pourquo i?
- What : quelle nouvelle? de quoi s'agit-il ?
- Who : de qui s'agit-il ? qui est l'acteur?
- When: quand cela est-il arrivé
?/...a-t-il commencé / ...va-t-il commencer ?
- Where : où l'événement
s'est-il produit / ...va-t-il se produire ?
- How/Why: comment/pourquoi cela est-il
arrivé/...va-t-il se produire?
En pratique, les réponses aux 4 premiers W constituent
le lancement, ou encore la brève. Et la dernière question
(How/Why ?) constitue l'explication, déjà calée
normalement dans l'angle.
Lorsqu'on rédige selon le principe de la Pyramide
inversée ou renversée, les informations sont
développées par ordre d'importance décroissante.
Au tout début de l'article journalistique, ces
informations sont résumées par une Introduction, un Lancement
appelé aussi Attaque, Chapô, Amorce ou Lead en anglais.
2.7.1. Lancement, Introduction, Chapô, Amorce,
Attaque ou Lead [16]
Définition: Le lancement est un petit
texte rédigé par le présentateur qui permet de«
lancer », c'est-à-dire d'introduire un sujet pendant un journal. Il
s'agit d'un texte qui répond à au moins 4 questions des 5
W (What, Where, When, Who), tout en gardant à l'esprit
que le How/Why introduit souvent l'angle.
34
Un lancement dure en moyenne une vingtaine de secondes, soit
un minimum de trois phrases et un maximum de cinq ou six phrases.
Structure d'un lancement [17]
Un lancement est structuré en trois parties :
1ère partie : La phrase d'accroche qui contient
l'information d'actualité.
Pour déterminer qu'elle est l'info d'actualité,
il existe une technique toute simple. Il faut se poser la question suivante
: « quelle est l'information nouvelle ? ». La
réponse à cette question doit tenir en une phrase. Il faut
rédiger cette phrase de façon accrocheuse, pour fixer l'attention
de l'auditeur.
2ème partie : Les informations
complémentaires.
Il s'agit au minimum d'une phrase, mais le plus souvent de
deux ou trois phrases qui apportent les éléments indispensables
à la compréhension de l'information.
Pour être sûr que vous n'avez rien oublié
utilisez les 5 W. Pensez à vérifier que votre lancement
réponde au moins à 4 des 5 questions.
3ème partie : la phrase qui
présente l'angle sous lequel le sujet sera traité.
Le reporter, chaque fois qu'il réalise un sujet, peut
le faire selon des « angles », des éclairages
différents. Prenons par exemple un reportage sur le début d'un
procès.
Voici différents angles possibles :
- le portrait de l'accusé sous forme de
papier.
- le rappel des faits qui ont amené
à ce procès, sous forme de papier. - une
interview croisée des avocats des victimes et de l'accusé,
etc.
Exemple de lancement
1ère partie : Le procès des
assassins présumés de Laurent Désiré Kabila
débute ce matin à Kinshasa.
35
2ème partie : Ce premier jour sera
consacré à la lecture de l'acte d'accusation. Les accusés
resteront enfermés à la prison de Makala pendant toute la
durée du procès
3ème partie : Le principal
accusé est Eddy Kapend, l'ancien chef d'Etat-major du président
Kabila. Son portrait par notre reporter...
2.7.2. La brève (24 heures dans une
rédaction, projet ESJ-CFI, op. cit., fiche 12)
Définition et caractéristiques d'une
brève
Une brève est une information qui n'est pas
développée sous la forme d'un sujet, comme un papier ou un son.
Elle peut être utilisée dans un flash ou dans un journal complet.
Comme l'Amorce, la brève répond au moins à 4 des 5
questions de l'introduction.
La brève se caractérise par sa concision, tant
dans la durée (max.30 à 40 secondes) que dans son contenu.
Synthétique, elle résume une nouvelle en répondant
malgré tout aux questions principales de l'amorce. Savoir : Quoi
de nouveau ? Où ? Quand ? Qui ?
Comme son nom l'indique, une brève tient en quelques
lignes. Trois ou quatre phrases permettent en général
d'écrire une brève. En termes de durée, cela
représente entre une dizaine et une vingtaine de secondes.
La brève est l'art de la radio...
Pour écrire une bonne brève, il faut parfois s'y
reprendre à plusieurs fois. Si une brève est trop longue, cela
signifie que vous n'avez pas été directement à
l'essentiel.
Structure d'une brève
Une brève est structurée en deux parties :
1ère partie : La phrase d'accroche qui contient
l'information d'actualité.
Pour déterminer quelle est l'info d'actualité,
il existe une technique toute simple. Il faut se poser la question suivante :
« quelle est la nouvelle information ? », « Quoi de
nouveau ? ». La réponse à cette question doit tenir
en une phrase. Il faut rédiger cette phrase de façon accrocheuse,
pour fixer l'attention de l'auditeur.
36
2ème partie : Les informations
complémentaires
Il s'agit au minimum d'une phrase, mais le plus souvent de deux
ou trois phrases qui apportent quelques éléments indispensables
à la compréhension de l'information.
Il existe un truc élémentaire pour être
sûr que vous n'avez rien oublié : les 5 W qui
sont Who, When, Where, What, Why, soit en français
Qui, Quand, Où, Quoi, et Pourquoi ? Pensez à
vérifier que votre brève réponde bien à ces cinq
questions.
N.B. La brève fait souvent une
polémique au sein des rédactions (elle est trop longue, elle est
incomplète, elle manque de concision, etc.). L'essentiel, c'est qu'on
atteigne les mêmes objectifs c.à.d. la concision.
Une brève un peu plus fournie (qui répond
pratiquement à toutes les 5 questions de l'amorce) s'appelle
Filet.
Voici ce que pense un spécialiste à propos des
vertus de la brève:
Encadré no.2 : Texto de Jacques CREMERS
[18]
« La brève offre, par sa courte durée,
une grande souplesse éditoriale. Plus mobile que les autres modes du
langage radiophonique, elle peut être plus aisément
déplacée à l'intérieur du journal, même
pendant son déroulement. Elle permet au présentateur de conserver
une meilleure maîtrise de la durée de son journal, habilement
lorsqu'elle est placée en fin du conducteur.
Bien disposées à l'intérieur d'un
journal, les brèves peuvent lui donner du rythme tout en
conférant à l'auditeur, une impression de satiété
de l'information. A moins d'annoncer un fait majeur dont le présentateur
vient à peine de prendre connaissance (fausse ouverture), la
brève n'est jamais placée au début de journal. Mieux vaut
également éviter d'enchaîner deux brèves
successives, afin de ne pas susciter une impression de lourdeur. »
|
( in Des radios pour informer, Pierre Martinot, Panos
Paris, op.cit., p.76).
Le choix rédactionnel : Parfois il est
plus opportun de faire un papier qu'un son. Par exemple, vous devez analyser ou
expliquer un sujet complexe.
37
Exercice 1 : Prenez une brève
écrite par un de vos collègues et réécrivez-la en
barrant tous les mots qui vous paraissent inutiles. Passez-la à un autre
journaliste et demandez-lui de la réécrire.
Lui aussi va la raccourcir. C'est ce qui se passe lors de la
préparation du soir. Le journaliste de permanence écrit des
brèves à partir des dépêches ou des reportages.
Le lendemain matin, le présentateur les regarde d'un
oeil neuf et les réécrit encore plus courtes et quasiment dans
une forme parfaite. La radio est un travail d'équipe.
Exercice 2 : Ecoute des brèves
- Après avoir écouté une
brève, situez la réponse aux quatre questions essentielles de
l'amorce ;
- Dites si l'information
présentée dans la brève est Complète ?
Compréhensible ? Pertinente ?
2.7.3. Le Papier radio et le Reportage Définition
et caractéristiques:
Le Papier est le format de base du journalisme radio. Le
papier radio est un article court (25 lignes maximum). Sa durée, plus ou
moins 1 minute ; c'est le texte que le journaliste écrit et lit dans sa
voix. Il peut être en direct ou enregistré.
En reportage, il se fait au téléphone. Mais quel
que soit le cas de figure, le papier a une structure : un début, un
milieu, une fin. Une phrase d'accroche, une chute. Il ne répète
surtout pas ce qu'il y a dans le lancement. Il répond à la
question Comment/Pourquoi ?
Deux facteurs amènent à traiter un sujet
sous la forme d'un papier :
La nécessité : vos
interlocuteurs refusent d'être enregistrés, mais acceptent de vous
donner des informations. Ou alors il n'y a pas d'interlocuteur possible, vous
n'avez pas de source orale.
38
Il existe deux types de papier :
Le papier de desk est un papier
rédigé sans sortie en reportage. Le journaliste travaille dans la
rédaction. Il traite des informations qui lui viennent de
différentes sources.
Il utilise le plus souvent des dépêches d'agences
de presse, des articles de journaux, des textes et documents divers. Le
journaliste complète ces informations en effectuant des recherches sur
Internet et en utilisant le téléphone.
Le papier de reportage est le produit d'un
reportage. Pour le réaliser, le reporter va collecter des informations
sur le terrain. Il observe, prend des notes, pose des questions sur le sujet
qui l'intéresse.
Avant de rédiger un papier :
- Vérifiez d'abord qu'il ne vous
manque aucun élément, que vous maîtrisez le sujet. Ensuite,
vous triez et organisez la matière que vous avez collectée.
- Concentrez-vous sur l'angle que vous devez
traiter. Pour cela, écartez tout ce qui ne concerne pas cet angle.
- Mettez de côté les
informations qui permettront au présentateur de lancer votre papier, et
rédigez votre lancement.
- Préparez l'ordre dans lequel vous
allez rédiger vos informations : il doit être logique, faciliter
la compréhension des auditeurs. Choisissez soigneusement votre
première et dernière information, l'attaque et la chute.
- N'oubliez pas la mise en bouche :
Répétez plusieurs fois votre papier avant d'aller en studio ou de
l'enregistrer, parlez-le, dites-le à haute-voix. Si votre papier est
issu d'un reportage sur le terrain, relisez-le en vous demandant : est-ce que
j'aurais pu écrire le même papier en restant dans la
rédaction en travaillant par téléphone ? Si la
réponse est oui, réécrivez le papier !
39
Structure d'un papier : Elle comprend :
Une attaque : A travers quelques mots et/ou
une tournure de phrase efficace, il faut accrocher l'auditeur, faire en sorte
qu'il écoute attentivement. Ci-dessous, une belle remarque d'un
spécialiste :
Encadré no.3 : Texto de Vincent GARIGUE
[19]
« Souvent, le présentateur a envie de donner
l'info dans son lancement. Le reporter également...Chacun a envie de
tirer la couverture à soi, et finalement les deux donnent la même
information. Le présentateur et le reporter doivent s'entendre pour ne
pas faire de répétition ».
(Cité par Pierre Martinot, Des radios pour informer,
Panos Paris, op.cit., p.70)
Moralité: L'attaque assure la liaison
entre le lancement et le papier, ce qui nécessite une bonne coordination
avec le présentateur.
Un développement : Le journaliste apporte
les réponses aux 5 questions fondamentales, puis donne des informations
secondaires pour cerner le contexte.
Une chute: C'est la conclusion du papier.
Elle peut être le point de départ d'une réflexion pour
l'auditeur. Exemple: Qu'en pensent les étudiants? La prochaine
réunion apportera un éclairage important à ce sujet.
Elle ne peut toutefois pas contenir la position du
journaliste. Exemple: Cette mesure prise par le Recteur va sûrement
raviver la colère des étudiants...
Enfin, elle peut être une info-service. Exemple: La
prochaine réunion entre le Recteur et le Collectif des étudiants
est fixée au 09 septembre 2016.
Le papier s'intéresse à tous les champs de
l'actualité: politique, judiciaire, économique, social; sports,
culture, etc.
40
2.7.4. Le son
Définition et caractéristiques :
Le son est un extrait d'interview. Il correspond à un angle. Ce
n'est pas le résumé d'une interview. Il fonctionne par
lui-même derrière le lancement, lequel indique alors le nom, la
fonction de la personne interviewée et l'angle, la question à
laquelle elle répond.
Comment monter un son ?
- Il faut d'abord isoler toute la partie de
l'interview qui correspond à l'angle. Cela peut aller de 2 à 3
minutes, voire plus.
- Ensuite, on regarde où cela peut
commencer, l'attaque ; puis on regarde la chute, la fin.
- Sélectionner cette partie-là
et la copiez sur une nouvelle time-line.
- Enregistrer sous : il est important de
constituer deux dossiers - un pour les sons bruts, un pour les sons
montés - et d'enregistrer régulièrement pour éviter
de tout perdre en cas de coupure de courant. En cas de mauvais montage, le son
d'origine est là en réserve, inchangé.
Dernière opération :
RÉDUIRE. C'est la plus longue. On élimine d'abord les
hésitations, les redites. Dans la vie, quand on parle, on va rarement au
but tout de suite, il y a des digressions, des incidentes. En cours de route,
vous éliminez vos questions si elles n'apportent rien. Ensuite, vous
tâtonnez pour arriver au format demandé : 30, 40, 50 secondes, 1
minute...
N.B. : Un bon Son ne trahit pas la
pensée de l'interlocuteur. Il se contente de raccourcir son propos en
lui donnant du punch. Si vous avez un doute, n'hésitez pas à le
faire écouter à un collègue ou à votre
rédacteur en chef. Il vaut toujours mieux corriger avant la
diffusion.
41
2.7.5. Le Papier-plus-Son ou Enrobé
Définition et caractéristiques :
Le papier-plus-son, comme son nom l'indique, est un texte
enregistré avec un ou plusieurs sons. Le texte enrobe le son,
d'où le nom d'enrobé. Les Anglais l'appellent Package :
pour eux, c'est le vrai reportage, the report.
Il y a plusieurs formes d'enrobé : du simple avec un
son, aux plus complexes avec plusieurs sons, des ambiances. C'est le reportage
vivant. L'enrobé comme le son se lance avec un lead qui donne à
la fin le nom du journaliste et l'angle de son reportage.
L'architecture d'un Enrobé peut être classique,
en alternant les voix Off et les interviews :
Voici trois schémas possibles : Enrobé avec
un son
Lancement À Angle du reportage:
Texte du journaliste 20 sec.--
|
Extrait d'interview 30sec.
|
----Texte journaliste 10sec
|
--
|
|
|
Enrobé avec plusieurs sons
Texte 1
|
Son 1
|
Texte 2(relance)
|
Son 2
|
Texte 3
|
---
|
--
|
|
---
|
|
Enrobé avec des ambiances
|
Texte 1----
|
Son 1--- --
|
Texte 2
---
|
|
Son
2---
|
Texte 3
|
|
|
Sur fond d'ambiance
|
|
Ambiance
|
|
ambiance
|
|
Source : 24 heures dans une rédaction, ESJ
Lille, radio
Varié, vivant et englobant plusieurs voix ou ambiances,
l'Enrobé est un genre apprécié des auditeurs. Sa dynamique
maintient le niveau d'écoute.
42
Les possibilités sont toutefois multiples. Et, le
journaliste peut exercer sa créativité (mettre plus de sons).
Mais attention au TEMPS.
Deux recommandations:
Sous les voix, on baisse toujours un peu l'ambiance (mixage).
La voix doit rester compréhensible. On commence et on termine par un
léger fade, c'est plus joli.
Cela évite que le Son n'arrive comme une brute et ne
termine Cut. Le technicien mixe la voix du présentateur sur la
dernière ambiance, c'est encore plus joli.
Procédure pour réaliser un enrobé
:
- Selon la même procédure que pour
monter un son
- D'abord monter les sons - courts - 30 à
20 sec. ou moins.
- Isolez les ambiances sans les monter. C'est
facile de les raccourcir sur la time-
line.
- Ensuite, on calcule le temps de tous ses sons
et on écrit son texte en fonction du
temps qui reste.
- ENREGISTREZ votre texte après l'avoir
bien murmuré.
- Mettez TEXTES et SONS bout à bout ou
sur deux pistes.
- Si c'est encore trop long : réduisez
les sons ou enlevez du texte
N.B. Les éléments sonores
utilisés constituent des témoignages authentifiant en quelque
sorte votre reportage. Les acteurs-clés de cette actualité ont
l'occasion d'exprimer leurs commentaires et opinions. Le journaliste les
utilise pour confirmer la véracité des faits, en s'appuyant sur
des sons (interviews, ambiances sonores).
Ce genre journalistique nécessite un montage pour
enrober le texte autour des illustrations sonores. Sa réalisation est
plus longue (environ 2hoo du temps pour un débutant) et par
conséquent plus onéreuse (les rendez-vous avec les personnes
ressources, les contacts téléphoniques, les déplacements,
le temps de montage, etc.).
(Cité par Pierre Martinot, Des radios pour informer,
Panos Paris, op.cit., p.72).
43
Quand faut-il privilégier un Enrobé
?
- lorsqu'on dispose de témoignages
forts, qui apporteront un plus à la crédibilité de la
nouvelle;
- lorsqu'on doit mettre en valeur une
déclaration importante d'une personnalité; -
lorsqu'il faut équilibrer la nouvelle en présentant deux
points de vue
contradictoires (Dans le cas d'un conflit universitaire par
exemple, donner le point
de vue du Recteur puis l'interview d'un étudiant).
Comment réaliser un Enrobé?
- définir un angle;
- identifier et contacter les personnes
ressources à interviewer;
- préparer leurs interviews;
- réaliser les différentes
interviews;
- prendre des sons d'ambiance sur le lieu de
reportage, si cela se justifie;
- prendre des notes pour se remémorer
les informations et les ambiances du
reportage;
- avant le montage, écouter la
matière brute et sélectionner les extraits
d'interviews. Il faut être strict dans la
sélection pour respecter les durées
imparties;
- scénariser le reportage (textes +
interviews + sons d'ambiance);
- construire le texte harmonieusement pour
garantir la fluidité des informations:
pour cela, il faut écouter le début et la fin de
chaque élément sonore pour y
associer son texte;
- enregistrer les voix;
- finaliser le montage définitif.
Encadré no. 6: Texto de Christophe
BOISBOUVIER [20]
«Un bon enrobé, c'est un enrobé dans
lequel les sons priment sur la partie papier du journaliste. Quand les sons
sont à la hauteur de l'ambition, qu'ils sont de varies illustrations,
qu'ils frappent les esprits...Si vous n'avez pas de bons sons, il vaut mieux
faire un papier: vous raconterez mieux l'histoire
|
Approche innovante: réaliser un
reportage sans voix off. Le contenu se trouve dans les sons recueillis
(ambiance, son in et interviews).
44
2.7.6. Le Reportage
Nous l'avions déjà esquissé lors de la
définition et des caractéristiques de deux types de Papier:
papier desk et papier reportage. Nous nous limiterons aux techniques de sa
réalisation.
Techniques de réalisation du Reportage
En résumé, la stratégie
du Reportage (...et du Grand Reportage) est similaire à celle de
l'Enrobé. Au départ, comme toujours, il y a une idée et un
angle de traitement. A partir de ce moment, le journaliste va chercher la
documentation, les personnes ressources et les illustrations sonores qui
pourront permettre de construire ce reportage.
La durée du reportage implique une construction bien
plus réfléchie: il faut scénariser le récit, le
faire rebondir, le faire respire, construire un commentaire en
adéquation avec les illustrations sonores.
Le montage sera aussi techniquement plus approfondi.
Un conseil: Laisser respirer le reportage en
apportant un soin particulier au décor sonore. Des moments de silence,
du son d'ambiance et de la musique permettent à l'auditeur de
réfléchir au sujet, sans être assommé par un contenu
trop dense. Trop d'informations tuent le reportage, dit un principe
d'information.
Certains reportages se construisent aussi sans voix Off
journalistique. Seules les interviews et les illustrations sonores (sons
d'ambiance et sons in) apportent l'info. Dans ce cas, la prise de son
lors du reportage doit être techniquement bonne.
Exercice: Produire deux reportages sur le
même thème:
Approche classique: réaliser un
Enrobé en étant attentive au fond (quelles sont les personnes
ressources à interviewer?) et à la forme (scénarisation et
réalisation).
(in Des radios pour informer, Panos Paris,
op.cit.).
45
2.7.7. Les Titres
Définition et caractéristiques:
Le titre informe sur le contenu du journal et sur sa hiérarchie
c.à.d. qu'il communique l'ordre des sujets dans le journal.
Stratégie de construction des titres:
L'écriture des titres est vive pour accrocher l'auditeur. Il
peut s'agir de phrases nominales (Koffi Olomidé, en concert à
Nairobi...Point de départ de sa tournée africaine d'adieu aux
concerts de scène) ou verbales (Koffi Olomidé en concert
à Nairobi. C'est la première étape d'une tournée
africaine pour dire au revoir aux concerts de scène).
La lecture des titres est soutenue par un tapis musical et se
termine par une ponctuation sonore marquant la fin des titres et le
début du développement.
En général, le présentateur annonce deux
ou trois titres. Pour marquer le caractère exceptionnel d'une
actualité, il pourra se contenter d'un seul titre. Ainsi, en brisant le
rythme habituel, il attire l'attention de l'auditeur sur cette information qui
fait la Une de toute l'actualité (Mort de Papa Wemba en plein
concert à Abidjan...Une édition spéciale consacrée
entièrement aux préparatifs des obsèques du grand chanteur
congolais à Kinshasa. Ce sera le 20 mai prochain.).
Enfin, selon le style du présentateur ou les exigences
du format du journal parlé, les titres seront plus ou moins longs.
Encadré no.6: Texto de Patrick
Ector [21], journaliste RTBF
«Le titre, c'est un peu l'annonce du journal.
L'invitation à écouter ce qui va suivre. Donc, c'est capital pour
accrocher l'auditeur. En ce qui me concerne, je fais des titres assez courts,
sans verbes, qui essaient de donner l'information principale et complète
aussi, parce qu'il faut qu'un titre se suffise à lui-même. Il faut
qu'il soit suffisamment percutant pour provoquer cet effet d'annonce qui va
faire que l'auditeur, qui aura été accroché par l'un des
titres, restera jusqu'au moment où l'information sera
développé dans le journal».
46
Certains présentateurs réécrivent les
lancements, d'autres reprennent le texte de leur journaliste. Le contrat tacite
qui lie les deux journalistes, c'est le respect du fond.
2.7.8. La Chronique
Jusqu'à présent, nous sommes restés dans
le strictement factuel. Mais, à la faveur de plusieurs
événements liés à la problématique de la
sécurité au Nord et Sud-Kivu, la rédaction centrale de
Radio Okapi, tout en restant dans les limites du factuel, a permis que des
journalistes qui connaissent bien la région du Kivu puissent intervenir
sous le genre «Chronique». C'est- à- dire, tout en tablant sur
les faits, tolérer que l'intervenant se permette une sorte de
«Point de vue personnel», en tant que «Spécialiste»
du coin. Ce petit «relâchement» allait aussi dans le cadre de
la «spécialisation des cadres» prônée par la
hiérarchie de Radio Okapi, en son temps.
Définition et caractéristiques de la
chronique:
Il s'agit d'un commentaire personnalisé, stylisé
et dont la durée est plus longue qu'un papier/billet. Il porte sur un
champ particulier de l'actualité ou sur une thématique: chronique
politique, économique, culturelle ou scientifique. La chronique se
caractérise aussi par sa régularité, quotidienne ou
hebdomadaire.
La chronique porte une signature régulière,
c.à.d. celle d'un journaliste chevronné ou d'une
personnalité reconnue dans son domaine. Elle est incluse dans un journal
ou dans une tranche d'information comprenant divers intervenants et
chroniqueurs. Dans ce cas, le chroniqueur fait office d'invité
spécialisé. La chronique peut alors se fondre dans un dialogue
avec le présentateur, appelé
«Converse».
En radio, on distingue deux types de
chronique:
-la chronique généraliste: elle se rapporte
à un thème. Travail de réflexion, traduisant de
manière personnelle et subjective, la pensée de son auteur.
Exemples: chronique sur la mort; chronique
judiciaire...
Exercice de précision et d'observation,
l'écriture du portrait demande un riche vocabulaire, diversifié,
image mais précis...
47
-la chronique spécialisée: Elle est axée
sur l'actualité d'un secteur particulier: la politique, la musique, le
cinéma, l'économie, le développement durable, la science,
la géopolitique, la santé, etc.
Exemples: la Chronique sécuritaire de
la semaine au Nord-Kivu ou au Sud-Kivu« sur Radio Okapi;
«Mémoires d'un continent» du professeur Elikya MBOKOLO sur
RFI...
Exercice: Ecoute des chroniques
généralistes et spécialisées sur Radio Okapi.
- Qu'est-ce qui différencie ces
éléments des éléments d'information
«objectifs»? - Qu'apporte ce point de vue à
l'auditeur?
P.S. Les chroniques ont un point commun: ce
sont les observations de leur auteur qui nourrissent leurs réactions,
leurs réflexions ou leurs impressions. Certains chroniqueurs cultivent
l'amour du «je», et donc écrivent leur texte à la
première personne du singulier.
L'écriture est très différente d'un
auteur à l'autre, certains pouvant adopter le ton froid de l'analyse
alors que d'autres adoptent la verve du polémiste.
Mais la chronique doit toujours être plaisante: et,
c'est pour goûter à ce plaisir radiophonique que l'auditeur
respectera son rendez-vous régulier avec les chroniqueurs.
2.7.9. Le portrait
Comme le ferait un peintre ou un photographe, le journaliste
offre un regard sur une personne en évoquant, avec beaucoup de verve, sa
personnalité et son parcours. Il ne peut s'agir toutefois d'un texte
ronflant sur les qualités de cette personne.
Pour sa crédibilité, le journaliste mettra un
point d'honneur à brosser ce portrait avec justesse. Parfois, il lui est
demandé de solliciter le témoignage d'un tiers s'il se rend
compte qu'il risque d'être trop favorable à la personne.
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Exercice: Ecoute des portraits sur Radio
Okapi.
- Quel type d'informations le journaliste
utilise-t-il pour cerner la personnalité?
- L'approche vous semble-t-il neutre? Trop
favorable à la personne? Trop critique? Pourquoi?
P.S. A la suite de ce format, une vive
discussion s'est invitée à notre séance de formation. Les
apprenants voulaient en effet savoir «quelles catégories de
personnes méritent un portrait?». La réponse est «Toute
personne, dans notre milieu de vie, mérite un portrait». Car, non
seulement toute personne est unique dans la vie, mais aussi parce que
«Chacun de nous a sa manière de s'adapter à la vie».
Bien sûr, la tendance est d'accorder priorité
à ceux qui «ont réussi» ou «se sont
distingués» dans la vie. Mais chacun de nous devrait droit à
un portrait, ayant une quelconque particularité à partager avec
les auditeurs.
2.7.10. L'Angle
La radio ne peut tout dire, les journaux sont limités
dans le temps, il faut donc choisir. La notion d'angle renvoie au traitement
journalistique appliqué à un reportage. Un journaliste peut
mettre en valeur différents aspects ou angles d'un même sujet.
Chaque information peut être prise, présentée,
envisagée, vue, sous différents angles.
L'angle, un choix journalistique.
Tous les jours, les médias concurrents traitent les
sujets importants. Sur un même sujet, chacun peut constater que le
résultat est différent d'une radio à l'autre. Tout
dépend de l'angle choisi pour traiter le sujet. Si l'angle est bon, le
reportage sera intéressant.
Il est impossible de donner toutes les informations dans un
papier d'une minute. Le journaliste radio assume cette contrainte et la
transforme en atout.
Le choix d'un bon angle compense le délai limité
imposé à votre reportage. Rien ne vous interdit de traiter votre
sujet sous deux angles différents : de proposer un des angles au journal
du soir et le second au journal du lendemain matin.
Même chose pour un procès : papier de rappel des
faits, présentation de l'accusé, papier résumant la
séance, enrobé avec sons des avocats des deux parties.
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Quand faut-il déterminer l'angle d'un sujet
?
Le moment pour choisir un angle de traitement d'un sujet,
c'est la conférence de rédaction : comment on va traiter chaque
sujet, qu'est-ce qui intéresse les auditeurs dans ce sujet, qui sont les
bons interlocuteurs pour une interview ?
La meilleure façon de répondre à ces
questions, c'est de les discuter en équipe pendant la conférence
du matin.
Exemples d'angles.
Prenons un sujet d'actualité : un incendie fait rage
dans un quartier de votre ville, les maisons et les commerces sont en
flamme.
Voici quelques exemples d'angles possibles :
1er angle : Envoyer un reporter sur place qui nous appellera
dans le journal pour décrire l'incendie. Traitement : un papier en
direct par téléphone.
2ème angle : Faire un bilan matériel et humain :
combien de morts, de blessés, comment s'organisent les secours, combien
de rues, de maisons sont touchées, etc. Traitement : un extrait
d'interview d'un responsable.
3ème angle : Expliquer ce qui s'est passé. Quand
et où le feu a démarré ? Pour quelle raison ? Est-ce un
incendie criminel ou accidentel ? Traitement : un papier dans le studio.
On peut choisir parmi de multiples angles. On peut traiter
plusieurs angles pour varier les reportages d'une édition à
l'autre.
N.B. Si l'évènement est très important,
on peut lui consacrer plusieurs angles dans une même édition et
constituer un Dossier.
Le principe s'applique à tous les
évènements : politique, culture, économie, sports (papiers
d'avant match, sons d'avant match, compte rendus d'après match,
interviews de joueurs, entraîneurs, papier d'analyse...).
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2.8. Les grands formats en vigueur à Radio
Okapi/Goma
2.8.1. Le Dossier
Définition et caractéristiques:
Faut-il rappeler que si l'événement est très
important, on peut lui consacrer plusieurs angles dans une même
édition et constituer un dossier.
Un genre journalistique qui sert à expliquer:
Le dossier est un texte ou un reportage (ou une série de textes
et de reportages) pour donner une vue d'ensemble d'un sujet, d'un
problème, d'une situation. On dit parfois d'un reportage qu'il «va
au fond des choses» que c'est un dossier, parce qu'il repose sur une
analyse méthodique, s'appuie sur une démarche approfondie.
Tel que développé sur Radio Okapi/Goma, le
Dossier porte sur un événement intéressant, mais
directement lié à l'actualité.
Il se caractérise aussi par une ou plusieurs
problématique (s) posée (s) et qui va déterminer la
démarche du journaliste.
Exemple: «Le dialogue inclusif voulu par
le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, s'est ouvert ce 1er septembre
à Kinshasa. Une partie de l'opposition politique congolaise y prend
part, mais plusieurs autres grandes formations politiques de l'opposition sont
absentes.
Elles posent plusieurs préalables dont
l'élargissement des prisonniers politiques détenus en prison ou
la cessation des poursuites judiciaires contre certaines figures de
l'opposition (c'est le factuel).
Problématique
(s): Il y a plusieurs façons de
poser la problématique. Mais pour des raisons pédagogiques, ce
modèle a été privilégié.
Exemple : Comment ce dialogue pourrait-il
être inclusif, alors qu'une importante frange des partis politiques de
l'opposition n'y participent pas? Comment opposer les résultats du
dialogue à tous les Congolais, alors que certains compatriotes disent en
être exclus? Etc.
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Démarche dans la construction du Dossier:
Narration des faits + Problématique (s) + Intervention des
acteurs (politiques, économiques, sociaux, sportifs...) Ressources pour
répondre à la Problématique.
Exercices:
- la problématique de
l'insécurité à Beni: indiquer la démarche pour
trouver des pistes de solution
- la problématique de la fuite des
cerveaux en R.D.C.: indiquer la démarche pour créer un mouvement
inverse, soit de l'extérieur de la R.D.C. vers le pays.
2.8.2. L'Interview ou l'Invité de Radio Okapi
Introduction : Interview provient du mot
français Entrevue c.à.d. une brève rencontre avec
quelqu'un.
Encadré no.7 : Texto de Claude SAUVE
[22]:
«L'interview est un entretien avec une personne sur
ses actes, ses idées, préparé et dirigé par un
journaliste et destiné à être diffusé, en tout ou en
partie, dans une émission de radio ou de télévision, soit
en direct, soit en différé. Elle donne à entendre ce qui
manque à l'explication du journaliste. Elle est devenue un outil
indispensable pour confirmer une réalité ; elle devient en
quelque sorte une preuve en chair et en os ».
(in Des radios pour informer, Panos Paris,
op.cit., p.78). Exercice : Ecoute d'interviews sur Radio Okapi
- Qu'est-ce que le journaliste essaye
d'apporter à l'auditeur, en réalisant une telle interview ?
- Comment construit-il la succession de ses
questions ? - Que va retenir l'auditeur au terme de cette
interview ?
Pour le journaliste, l'interview est la base de son travail.
D'une part, pour offrir une information complète et
étayée, l'interview lui servant alors de source de documentation.
D'autre part, elle donne à entendre des témoignages authentifiant
son travail journalistique.
-l'interview portrait : Elle rentre dans
l'intimité. Celle-ci parle de sa personne, de sa vie, de son travail,
etc.
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Toute interview suppose l'existence d'un contrat tacite entre
l'Interviewé et le journaliste :
- l'interviewé accepte le ou les sujets
abordés dans l'entretien ; - le journaliste respecte
les limites du sujet ;
- enfin, l'interviewé accepte la
diffusion publique de ses propos.
Les relations au savoir sont parfois ambiguës lors de
l'entretien : le journaliste doit reconnaître que, souvent,
l'interviewé en sait plus que lui. Néanmoins, pour rester
crédible aux yeux de son interlocuteur, il doit montrer une bonne
connaissance du dossier.
Encadré no. 8 : Texto de Christophe
BOISBOUVIER, journaliste RFI :
« L'essentiel de l'interview, c'est avant
l'interview. Dans la préparation, dans le travail de documentation
».
(in Des radios pour informer, Panos Paris,
op.cit., p.79). Types d'interviews
Il faut distinguer les différents types d'interviews
selon les objectifs poursuivis par le journaliste.
Il s'agit notamment de :
-l'interview de recherche documentaire : il
permet au journaliste d'enrichir sa documentation lors de la préparation
d'un sujet. Il sollicite alors l'entrevue des personnes ressources qui, par
leur connaissance, donne des informations sur le sujet donné. Ce genre
d'interview n'est pas destiné prioritairement à la diffusion.
-l'interview témoignage : Elle permet de
recueillir l'avis d'une personne sur un sujet (avoir des infos expliquant ce
sujet) ou sur événement (en qualité de témoin
(quelles sont les causes du réchauffement climatique ? Vous étiez
sur le lieu de l'incendie, qu'avez-vous pu voir ?etc.).
Les pauses entre les questions et les réponses
établissent et définissent des rapports de force au cours de
l'échange des paroles.
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Ce genre d'interview rentre souvent dans le cadre
d'émissions de type magazine. Le temps de parole est alors plus long.
Type « Comment a débuté votre parcours
artistique?».
-l'interview d'opinion : Elle permet à
l'interviewé d'expliquer son point de vue. Elle permet au journaliste de
confronter différentes positions.
Exemples : «Que pensez-vous de cette
hausse de prix de l'essence ? »; «Etes-vous d'accord avec ce
projet de révision de la Constitution ? », etc.
Quels sont les outils du journaliste ?
a) Ses questions :
-Ouvertes (type «Que pensez-vous de...
?», «Pourquoi soutenez-vous ce candidat ? »,
etc.), elles ouvrent la porte à des réponses
détaillées et donne la possibilité à
l'interviewé de gérer sa réponse ;
-Semi-ouvertes (type «Combien de
prisonniers se sont échappés ? », «Quand
commenceront les travaux ? », «Qui est le
représentant du Maire dans ce dossier ? », elles permettent
des éléments de réponse plus précis.
-Fermées (type «Etes-vous
pour ou contre l'implantation de cette usine dans le quartier ? »,
«Au moment des faits, étiez-vous responsable ou
exécutant de ce projet ? », etc. Elles offrent deux
possibilités de réponse : oui ou non.
Eventuellement complétées par une justification de la
réponse, elles permettent d'obtenir une position claire et
précise de l'interlocuteur.
b) L'écoute
Essentielle pour garder le canal de la communication ouvert.
L'écoute est aussi nécessaire pour formuler des questions
découlant des réponses (relances) et pour comprendre le sens
réel des propos échangés.
c) Le silence
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Entre deux questions, le silence du journaliste induit que
l'interviewé n'a pas encore répondu complètement à
sa question, que le journaliste attend la suite...).
d) La gestuelle
Garder le contact visuel avec son interlocuteur est essentiel.
C'est lui témoigner du respect. Les sourires, les gestes de la main ou
du corps peuvent exprimer des réactions aux propos d'autrui, de
manière à orienter son discours.
La réalisation d'une interview
a) Préparer l'interview
Le journaliste doit se documenter sur le sujet et identifier
son interlocuteur. Le choix de cette personne est capitale afin d'obtenir de
bonnes informations. Il peut écrire ses questions pour structurer son
questionnaire. Sur le plan technique, il doit vérifier son
matériel (enregistreur, piles, casques...).
b) Juste avant l'interview
Il faut mettre à l'aise l'interlocuteur. Pour le
déstresser, le journaliste peut déjà aborder les grands
sujets de l'interview, hors enregistrement. Cette conversation peut aussi
être utile pour compléter le questionnaire. Enfin, il faut cadrer
l'interview c.à.d. délimiter les sujets qui seront
abordés.
c) Pendant l'interview
Le journaliste doit :
- annoncer clairement à son
interlocuteur, le début effectif de l'enregistrement ;
- garder l'écoute et le contact visuel
avec la personne interviewée ;
- mettre l'interviewé en confiance avec
les premières questions qui servent à
installer l'interview, les questions-clés viennent plus
tard ;
- reposer poliment la question si
l'interlocuteur ne répond pas ;
- alterner questions ouvertes et questions
fermées ;
- ne pas poser deux questions en même
temps ;
- ne pas prendre position dans l'interview ;
- éviter les questions- bateau (genre
« Quel est votre message à l'adresse de la
population ? », «Votre dernier mot ?
», etc.
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2.8.3. Le magazine
Définition et caractéristiques
:
Emission périodique qui peut être construite sur
un sujet ou une thématique, ou sur une diversité de sujets. Elle
fait appel à des formats de présentation divers : interviews,
reportage, billet, débat, reportages...et alterne Entretiens en studio
et en extérieur. Ses sujets sont en général très
près de l'actualité du moment, ou font référence
à des événements liés à l'actualité
immédiate, mais pas nécessairement. Plusieurs fois, les
informations que ce type d'émission véhicule se veulent
concrètes, pratiques. Ce sont des sujets qualifiés
d'«intéressants ».
On y intègre aussi des émissions qui se penchent
sur l'actualité : Le « magazine de la rédaction », les
matinales comme celle de Pamela AMUNAZO sur Radio Okapi, etc.
Procédure pour créer un
magazine:
Le magazine d'information est axé principalement sur
l'Interview / Entrevue et le Reportage. Ces deux formats ont pour but «
d'approfondir les grandes questions » d'actualité ou du moment.
Ici, des invités sont conviés à titre de «
Spécialistes » ou encore en raison de leurs «
Responsabilités publiques »;
Ensuite, des citoyens viennent aussi témoigner de la
façon dont ils vivent les répercussions des décisions
prises en leur nom.
Donc, il y a au moins deux genres journalistiques
combinés: l'Interview, le Reportage (au besoin, un Vox-pop.), etc.
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Exactitude
Equilibre
Responsabili
te
INDEPENDA NCE Respect de
la dignité
CHAPITRE 3. QUELQUES ELEMENTS DE LA DEONTOLOGIE DU
JOURNALISTE
3.1. Déontologie et Ethique du journaliste
La déontologie est relative à
l'ensemble de règles qui s'appliquent au sein d'une profession. Souvent,
c'est le corps lui-même qui met en place ces règles et s'applique
à les respecter, sous peine de sanctions par les membres du corps.
En revanche, l'éthique est une
règle de conscience de l'individu, fondée sur des valeurs morales
et personnelles. Mais, dans la pratique quotidienne, éthique et
déontologie sont utilisées l'une pour l'autre, sans
distinction.
Parfois, on utilise l'expression «...en âme et
en conscience » pour faire ressortir cette valeur morale, en
journalisme ou dans n'importe quel autre métier qualifié de
« noble ».
En journalisme, 5 valeurs fondamentales guident
l'éthique et la déontologie du métier. Elles ont la
même valeur intrinsèque, mais pour des raisons
pédagogiques, nous allons les présenter également sous
forme d'une «Pyramide renversée », devenue notre
bible.
Figure 7: Schéma inversé des 5 valeurs
fondamentales du journaliste
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3.1.1. L'obligation de Vérité /
Objectivité / Sincérité / Exactitude Elle
implique :
- la loyauté dans la recherche de
l'information : ce qui implique de ne pas appeler à la délation
et de ne pas recourir à la menace ou au chantage pour obtenir
l'information;
- la confrontation de différentes
sources et le recoupement des informations recueillies avec ce que le
journaliste sait lui-même par ailleurs ;
- la sélection minutieuse des sources,
la réserve pour des informations incertaines et le refus de relayer la
rumeur, même quand elle est reprise par tout le monde ;
- sans embellir, exagérer ni
dissimuler certaines informations pour nuire ou plaire à quelqu'un ;
- la citation systématique des sources
utilisées, sauf pour des informations couvertes par la
confidentialité dont les sources doivent être
protégées quel qu'en soit le prix pour le journaliste ;
- la rectification immédiate de toute
information qui se révèle inexacte.
3.1.2. L'obligation d'équilibre
Elle implique de s'efforcer de donner les différents
points de vue sur un événement, notamment dans le cas d'une
question controversée (sociale, politique, économique, etc.)
Voici quelques exemples de déséquilibres pouvant
devenir graves :
· l'utilisation abusive ou exclusive du point de vue
officiel, par exemple gouvernemental ;
· l'utilisation exagérée de
Déclaration d'intention, par exemple ce que le gouverneur dit qu'il
envisage de faire.
3.1.3. L'obligation de Responsabilité
La responsabilité du journaliste implique :
- qu'il se pose chaque fois la question de
l'opportunité et du but recherché en publiant telle ou telle
information.
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- Est-ce par animosité pour régler un compte
personnel (ce qui est interdit par la déontologie), ou pour servir
l'intérêt général et le droit du public d'être
informé (ce qui doit être le seul leitmotiv dans la diffusion des
faits rapportés) ?
- de connaître et d'analyser l'environnement dans lequel
on évolue pour pouvoir juger de l'opportunité de diffuser une
information...
Cas pratique classique de non respect de l'obligation de
Responsabilité
Le 16 novembre 2002, au Nigéria, le quotidien «
This day » a publié un article d'une de ses journalistes, ISSIOMA
DANIEL. Dans cet article, la journaliste critiquait l'opposition de la
communauté musulmane au fait d'accueillir au Nigeria l'élection
de Miss Monde.
Dans son article, la journaliste écrivait que le
prophète Mahomet aurait certainement choisi l'une des candidates Miss
Monde pour épouse.
Conséquence : une fatwa a été
décrétée contre la journaliste pour «
blasphème » et la manifestation a dû être
délocalisée vers Londres.
3.1.4. L'Obligation d'indépendance
Elle implique :
- le refus de toute pression extérieure, et donc
l'acceptation de seules directives
émanant des responsables de la rédaction ;
- le refus de faire de la propagande ;
- le refus de prêter son image ou sa voix à des fins
publicitaires ;
- le refus de toute rétribution en raison de la
publication/ diffusion d'une
information.
3.1.5. L'obligation du respect de la dignité
humaine
Cette obligation implique :
- le respect de la vie privée (encore que la notion de
vie privée est encore floue, surtout pour des personnalités qui
mènent une vie d'intérêt public!);
- le refus de la stigmatisation des sujets vulnérables
(femmes, enfants, handicapés, Pvv, etc.) ou des personnes en raison de
leur origine, de leur religion, de leur catégorie sociale, etc.;
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- l'absence de publication de certaines images pouvant heurter
la sensibilité du public ou choquer des sujets représentés
ou leurs proches (cadavre mutilé, corps nu, etc.) ;
N.B. Tout en souhaitant que toutes
ces valeurs morales soient respectées, Radio Okapi insiste sur 2
obligations minimum sans lesquelles l'information ne peut passer. Savoir:
- l'exactitude, par le recoupement des sources;
- et l'équilibre, en respectant le principe de
«deux sons de cloche ».
3.2. Quelques droits du journaliste congolais [23]
Les journalistes n'ont pas que des devoirs : ils ont aussi des
droits. Mais dans la pratique, devoirs et droits des journalistes forment un
tout indissociable. Ces droits sont au nombre de six, mais ils peuvent se
résumer en deux catégories :
3.2.1. Les droits / garanties juridiques ou
réglementaires
Ils concernent, entre autres :
- la protection des sources d'informations obtenues
confidentiellement ;
- le libre accès à toutes les sources
d'information, surtout publiques ;
- la clause de conscience.
3.2.2. Les garanties économiques supposent :
- une rémunération à même de mettre
le journaliste à l'abri des sollicitations pécuniaires ;
- et la mise à disposition des outils de travail par
l'Employeur.
3.2.3. Le Code du journaliste congolais comporte 15 devoirs
:
Article 1 : OEuvrer en tout
temps en faveur de la liberté dans la collecte, le traitement et la
diffusion/publication des informations, opinions, commentaires et critiques ;
cette liberté étant indissociable du droit du public à
être informé et à recevoir et émettre librement des
opinions ;
Article 2 : Faire preuve, dans
ses tâches quotidiennes, d'équité, d'exactitude,
d'honnêteté, du sens de responsabilité,
d'indépendance et de décence dans la relation des faits
liés aux individus et à la société ;
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Article 3 : Traiter tous les
problèmes sans parti pris et présenter honnêtement les
sujets soulevant controverse;
Article 4 : Prendre
l'entière responsabilité de tout texte (écrit ou
parlé) publié sous sa signature (ou sa voix) ou avec son
consentement, ou sous un pseudonyme personnel ;
Article 5 : Bannir l'injure, la
diffamation, la médisance, la calomnie, les accusations sans preuve,
l'altération des documents, la déformation des faits, le
mensonge, l'incitation à la haine (religieuse, ethnique, tribale,
régionale ou raciale) ainsi que l'apologie de toute valeur
négative dans la pratique quotidienne de son métier ;
Article 6 : Rechercher à
tout instant, le triomphe de la vérité, par une relation exacte,
honnête, fidèle et loyale des faits dûment
avérés et vérifiés ; et des informations obtenues
sans chantage et sans surprendre la bonne foi de quiconque ;
Article 7 : Ne pas accepter un
quelconque présent de la part des sources d'information, aucun avantage
ou cadeau pour diffuser/publier ou étouffer des informations, ni aucune
gratification en raison de la publication, de la distorsion ou de la
suppression d'une information ;
Article 8 : Identifier toutes
ses sources d'information, les traiter avec un sens critique, les citer et
protéger celles qui requièrent expressément la
confidentialité ; ainsi que citer ses confrères lorsqu'ils
constituent des sources d'information ;
Article 9 : Ne pas déformer,
dénaturer ou fausser, par leur formulation, par insistance,
grossissement, ou omission ou manipulation, les opinions d'autrui, les titres
ou les commentaires des articles qui doivent être traités avec
impartialité et publiés de bonne foi;
Article 10 : Rectifier
spontanément toute information révélée, en tout ou
en partie, erronée et faire publier, sans frais ni récrimination
les rectificatifs, précisions, réactions contradictoires et
droits de réponse des personnes citées dans ses papiers ;
Article 11 : Respecter la
dignité humaine, la vie privée et la sphère
d'intimité des individus, ainsi que les institutions et autorités
publiques, l'ordre public et les bonnes moeurs ;
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Article 12 : Promouvoir la
culture nationale, la citoyenneté responsable et les vertus
républicaines de tolérance, de pluralisme des opinions et de
démocratie, ainsi que les valeurs universelles de l'humanisme: paix,
égalité, droits de l'homme, progrès social ;
Article 13 : Faire preuve de
retenue dans la présentation des faits de nature à mettre en
danger ou de nuire aux intérêts vitaux de l'Etat et de la
société ;
Article 14 : Etre solidaire de
ses confrères et se plier à toute décision ou directives
prises par les instances de la Corporation ;
Article 15 : S'interdire de
publier des rectificatifs pour des articles qu'on n'a jamais
publiés.
3.2.4. Le Code du journaliste congolais comporte 6
droits:
Article 16: La protection de ses
sources d'information ;
Article 17: Le libre
accès à toutes les sources d'information et le droit
d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie
publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut, en ce
cas, être exigé du journaliste que par exception et en vertu des
motifs clairement définis ;
Article 18 : Le refus de toute
subordination qui serait contraire à la ligne générale de
l'organe d'information auquel il collabore, de même que toute
subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne
générale :
-Alinéa 1: En vertu de la
« Clause de conscience », le journaliste ne peut être contraint
d'accomplir un acte professionnel ou d'exprimer une opinion qui serait
contraire à sa conviction, à son honneur, à sa
réputation ou à ses intérêts moraux ;
-Alinéa 2: En cas de
conflit lié à la « Clause de conscience », le
journaliste peut se délier de ses engagements contractuels à
l'égard de son entreprise, dans les conditions et avec les mêmes
effets qu'un congédiement normal;
Article 19 : L'équipe
rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute
décision importante de nature à affecter la vie de l'Entreprise.
Elle doit être au moins consultée avant toute décision
définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la
Rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de
journalistes ; Article 20 : En considération de sa
fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit, non
seulement aux bénéfices des Conventions collectives,
62
mais aussi à un Contrat personnel assurant la
sécurité matérielle et morale de son travail ainsi
qu'à une rémunération correspondant au rôle social
qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance
économique ;
Article 21 : Tout journaliste
s'engage, dans l'exercice de sa profession, à se conformer aux
règles ci-dessus édictées.
Conclusion sur l'éthique et la
déontologie du journaliste
Il n'existe pas de règles absolues pour faire un
journalisme de qualité. Mais il existe des principes fondamentaux,
universels sur lesquels repose le métier. Ces principes tiennent en
quelques mots, surtout dans une zone de conflit comme le Nord-Kivu. C'est
notamment :
- l'exactitude, par la vérification de
toutes les sources d'information disponibles (la double
vérification);
-et l'équilibre, par application du
principe de «deux sons de cloche ».
-mais aussi la distinction entre les faits et le
commentaire : ne dit-on pas que « les faits sont têtus,
mais le commentaire est libre » ?
3.2. Evaluation de nos actions
3.2.1. Evaluation par le formateur
Dans mon «Rapport de la session de formation in
situ» adressée, le 23 octobre 2015, à madame la Chef
d'antenne de Radio Okapi / Goma, j'écrivais notamment ceci:
«Alain WANDIMOYI, Christian MAPENDANO, Freddy BIKUMBI, Marc MARO FIMBO
et Jérémie SEKOMBI KATONDOLO, recrutés en janvier 2015 par
Radio Okapi, sont désormais capables d'utiliser, de
manière professionnelle et selon la ligne
éditoriale de notre média, les petits et grands formats
journalistiques pratiqués sur Radio Okapi. Ils ont également
été sensibilisés à la Déontologie et
à l'Ethique du journaliste.»
De manière professionnelle:
C.à.d. en respectant les règles de base qui conduisent
à l'élaboration de principaux formats radiophoniques, tels que
décrits plus haut (Voir le point 2.2.). Dans cet apprentissage
justement, nous avions insisté, et consacré beaucoup de temps,
sur la brève et le papier.
63
Cela, sur insistance des stagiaires bien sûr, mais aussi
du fait que nous avions considéré ces formats comme
génériques de tous les autres.
Pourquoi la Brève?
Eh bien! Parce que les spécialistes estiment que «
La brève est l'art de la radio». Dans la mesure où
ce format fait ressortir les qualités essentielles d'un bon journaliste
radio, savoir la clarté et la concision: aller directement au but comme
nous l'a appris notre Pyramide inversée.
Mais aussi, question de me rassurer que le mécanisme de
base pour l'écriture d'une brève a été
maîtrisé. Savoir: répondre aux questions principales de
l'amorce:
- Quoi de nouveau?
- Où?
- Quand?
- [avec] Quels acteurs?
Quitte à faire de la réponse à la
question «Comment / Pourquoi ?» dans le corps du papier.
Pourquoi le papier?
Pour la simple et bonne raison que, comme le disent aussi les
spécialistes «Le papier est le format de base du journalisme
radio». Il vient à la suite de la Brève, laquelle
pourrait, par la même occasion, servir de «Lancement» au
papier. Il s'agit également d'un article court: 25 lignes au
maximum...
De telle sorte que, dans notre Test de contrôle à
la fin de la session (Voir document en annexe), la question sur la Brève
a ouvert le test. Il s'agissait en effet de construire, à partir d'un
communiqué de presse de la Monusco, du 05 octobre 2015, une
brève. A obtenu le maximum des points à cette question, le
stagiaire qui a su répondre, justement, aux 4 questions essentielles de
l'amorce (les 4 premières parmi les 5 W).
A la question de savoir «Quelle partie de la
formation vous a le plus intéressé?», 75% des
stagiaires, soit 3 sur 4, ont indiqué «La ligne
éditoriale de Radio Okapi».
64
D'autres questions relatives à d'autres principes du
journalisme radio ont également été posées. C'est
pour voir si l'essentiel de l'apprentissage a été
maîtrisé par les apprenants. Ces derniers se sont bien
défendus en obtenant des notes allant de 5 à 6,5 sur un maximum
de 10, à notre grande satisfaction.
Selon la ligne éditoriale de Radio
Okapi
Faut-il le rappeler, cette ligne éditoriale peut se
résumer en «Une information factuelle rigoureuse basée
au moins sur les principes d'objectivité et
d'équilibre». L'objectivité et
l'équilibre font partie de 5 grandes valeurs morales des
journalistes dans le monde depuis la conférence de Munich en 1974.
Quoi de plus normal que de respecter au moins ces deux
valeurs, surtout pour des jeunes journalistes qui voudraient bien devenir et
rester professionnels au sein d'une radio comme Radio Okapi !
Faut-il rappeler également que Radio Okapi reste
stricte pour l'application de ces principes d'une information
«...factuelle rigoureuse basée au moins sur les valeurs morales
d'objectivité et d'équilibre», principes sans lesquels
l'information ne saurait passer.
3.2.2.Evaluation par les stagiaires
Sur conseil de l'unité «Training» de la
Monusco, nous avons estimé important que les stagiaires évaluent,
eux-mêmes, ce qu'a été le contenu de leur formation in
situ.
Un questionnaire leur a été soumis, auquel 4
d'entre eux ont donné des réponses (Voir «Fiche
d'évaluation par le stagiaire» en annexe).
A la question de savoir «Comment évaluez-vous,
de manière globale, cette formation? (Cochez la case adéquate,
selon votre appréciation) «, 50% des stagiaires ayant rempli
la fiche d'évaluation (4 stagiaires sur 5 l'ont remplie, la 5è
fiche d'évaluation ne nous ayant pas été retournée)
ont coché la case «Excellente». Alors que 50% ont
indiqué que la formation était «Bonne» soit la
2è note qualitative sur l'échelle des valeurs dans la fiche
d'évaluation.
65
Alors qu'un seul stagiaire, soit 25%, a indiqué
«Les Grands formats». Bien entendu, étant
donné que la question n'était pas fermée, certains
stagiaires ont indiqué «la rédaction des News», pour
dire «Petits formats», mais, secondairement après
«Ligne éditoriale de Radio Okapi» et les
«Grands formats».
Les stagiaires étaient donc plus
intéressés par «La ligne éditoriale de Radio
Okapi», et secondairement par les «Grands formats» de notre
contenu (Dossier, Magazine, Invité de Radio Okapi) plutôt
que par les «Petits formats» tels que
«Brève» , «Papier»,
«Enrobé», etc.
Cela pourrait être motivé par le fait qu'avant de
venir à Radio Okapi, chacun des stagiaires avait déjà
brièvement évolué dans un média
périphérique quelconque, et donc avait pratiqué un format
journalistique quelconque sans une certaine rigueur.
Invités également à émettre un
commentaire ou une suggestion en vue d'améliorer une éventuelle
prochaine session de formation in situ, la plupart des stagiaires ont
souhaité voir le formateur accorder «Plus de temps aux
formés». Ou encore «Poursuivre la
formation». Ceci peut révéler une relative
insatisfaction quant au temps accordé effectivement aux stagiaires. En
effet, à l'époque de la formation, je remplissais encore
presqu'exclusivement les fonctions de «Secrétaire de
rédaction». Celui-ci est en effet appelé à faire le
suivi de l'écriture journalistique de tous les journalistes de la
rédaction, et non pas seulement des seuls apprenants in
situ.
3.2.3. Evaluation par la hiérarchie
Cet après-midi de mercredi 07 septembre 2016, alors que
l'un des stagiaires présentait, en direct, l'une des rubriques phare, le
«Dossier du jour» de Radio Okapi /Goma, madame Koumbo Chef d'antenne,
m'apostropha dans la salle de rédaction: «Jules, tu devrais
être fier de Christian. Il est vraiment parmi tes meilleurs
élèves. Non seulement il fait bien son travail, mais aussi il est
responsable».
La chef d'antenne de Radio Okapi / Goma est parmi les
professionnels de médias formés et expérimentés
à Radio Okapi. Avant d'arriver à Radio Okapi, madame Koumbo Sy a
pratiqué le métier de journaliste dans son pays, le Tchad,
où elle a même fait la prison à cause de ses écrits
envers le régime dirigeant de l'époque. En plus, elle est
à la tête de la station régionale de Goma depuis au moins 6
ans.
66
Le tout coiffé d'un diplôme de journalisme de
l'une de grandes écoles de journalisme de Dakar. Elle connaît donc
bien ce qu'elle dit quand elle estime que Christian «...est parmi mes
meilleurs élèves».
En d'autres termes, elle était satisfaite que le
dossier de Christian sur «La problématique d'enlèvements
des humanitaires à Bashali Mokoto» soit écrit et rendu
en respectant un minimum des principes édictés par la
hiérarchie de Radio Okapi en ce qui concerne ce grand format.
Les principes relatifs au dossier c.à.d. un reportage
qui «va au fond des choses», qui repose sur une analyse
méthodique et s'appuie sur une démarche approfondie. Avec
notamment : une Narration des faits, une ou plusieurs Problématique (s)
ainsi que l'Intervention des acteurs (politiques, économiques, sociaux,
sportifs...) ressources pour répondre à la
Problématique.
« Il a peut-être bénéficié
de certains atouts personnels », pourraient dire d'autres
observateurs. Ce qui est, peut-être, vrai. Mais ce qui est aussi vrai est
qu'avant Radio Okapi, Christian n'avait jamais traité un « dossier
» au sens où l'entend Radio Okapi.
D'autres stagiaires de la formation in situ
excellent, depuis lors, dans d'autres domaines de la formation : Sekombi
dans la modération du décrochage régional, Marc en
magazines sportifs et/ou culturels, et Freddy en News. Alain a
été affecté à l'unité Vidéo de la
Monusco où, au moins, il est capable de rédiger des brèves
pouvant accompagner ses prises de vue au quotidien. D'ailleurs, souvent, il
aide la radio avec du son pris en pleine manifestations auxquelles des
journalistes radio n'ont pas assisté.
3.3. L'impact budgétaire de la formation in
situ
Comme nous l'écrivions dans le point relatif au
contexte de ce mémoire, « La formation, in situ ou collective, a un
coût ». Et, souvent les organisations qui s'y frottent s'y
brûlent. «Le budget ne permet pas d'organiser une session plus
longue», déclarent-elles, tout en reconnaissant qu'avec une
session de moins de 5 jours, il est extrêmement difficile, sinon
impossible, de former un vrai professionnel de la radio. Or, une telle
formation s'avère indispensable, surtout dans un contexte post-conflits
comme celui de la province du Nord-Kivu.
Source : Section Information
publique À Monusco/Goma
67
Dans un tel environnement, loin de former des professionnels
de la radio, on forme plutôt des « journalistes dangereux
», pour ne pas reprendre l'expression chère à Donat
MBAYA de « Journalistes en danger ».
La formation a un coût
En compulsant quelques dossiers budgétaires introduits
par la section de l'Information publique de la Monusco / Goma et visant la
« Formation des journalistes dans la province», il appert qu'en
moyenne, il faut entre 1 000 et 2 000 dollars pour assurer la formation,
collective, de 20 à 25 journalistes pendant 3 jours maximum.
Un budget ventilé comme le prouve le budget
ci-après, élaboré à l'occasion d'une formation
collective de 3 jours pour les jeunes journalistes du territoire de Rutshuru.
Moi-même j'étais parmi les intervenants dans la formation.
Tableau no. 1 : Budget pour la tenue d'une
session de formation collective, pendant 3 jours, pour jeunes journalistes
à Rutshuru
FORMATION JOURNALISTES RUTSHURU
MOD: 3000005001 BUDGET :1.800
US $
1. LOCATION SALLE: 150$
2. LOGEMENT ET REPAS FORMATEURS :212$
3. LOGEMENT ET RESTAURATION JOURNALISTES: 215.6$
4. REPAS ET PAUSE CAFE A LA SALLE DE FORMATION :554$
5. ACHAT PAPIERS BRISTOL ET FLIP CHARTS : 128$
6. PRODUCTION CALICOTS : 150$
7. TRANSPORT DE JOURNALISTES :150$
8. PAYEMENT DES FORMATEURS : 240$
TOT : 1.799.6US $
68
Voici un autre budget : celui concernant la tenue d'une autre
session de formation collective, au cours de la même période, en
territoire de WALIKALE, où les intervenants étaient
transportés par avion par la Monusco, mais où la nourriture
coûte relativement moins cher.
Tableau No. 2 : Budget pour la tenue d'une
session de formation collective, pendant 3 jours, pour jeunes journalistes
à WALIKALE
FORMATION JOURNALISTES WALIKALE MOD:
3000005001
BUDGET: 1.024 US $
1. PAYEMENT GO PASS FORMATURS : 105$
2. PAYEMENT 4FORMATEURS :200$
3. LOGEMENT ET COCKTAIL FORMATEURS, JOURNALISTES DE MUBI ET DE
ITEBERO, REPAS DE MIDI : 719$
TOT : 1.024 US $
Source : Section Information
publique À Monusco/Goma
N.B. Dans tous les deux cas, le
transport des 4 intervenants n'est pas inclus, la Monusco prenant en charge
leur déplacement, par avion ou par route.
Quoi qu'il en soit, et comme nous l'avons dit
précédemment, une session de formation collective, d'après
les indications fournies par les deux budgets ci-haut, coûte entre 1 000
et 1 800 dollars américains, soit une moyenne journalière de
près de 500 dollars, 470 plus exactement.
Or, ces deux sessions n'ont duré que trois jours
maximum. Ce qui donnerait, par extrapolation, 2 500 dollars au moins, pour une
session de cinq jours Genre
Fondation Hirondelle à Lubumbashi, Goma, Kisangani et
Mbuji-Mayi en 2011-2012. Encore que, là-bas aussi, la Monusco est chaque
fois intervenue dans le transport de 25 stagiaires des radios communautaires et
de l'équipe de facilitation de la session qui comprenait au moins 5
personnes dont 2 à 4 intervenants.
69
Compte tenu de ce qui précède, nous pouvons donc
estimer avoir, par notre session in situ tenue à Radio
Okapi/Goma, entre avril et juin 2015, épargné à la mission
et à Radio Okapi, des dépenses d'au moins 2 500 dollars
américains.
3.4. Les difficultés rencontrées
La même question fut posée, en son temps,
à Philippe De Boeck. Et avec des mots presque similaires, à
quelque petites différences près : « Quelles sont les
difficultés que tu as rencontrées globalement, et peut-être
aussi quotidiennement ? ». Voici sa réponse :
« Globalement, je me suis rendu compte que peu de
journalistes avaient vraiment envie de changer leurs habitudes. Souvent, ils se
demandaient ce qu'un « Expert » venait faire chez eux. Ou encore,
s'ils allaient être payés pour m'écouter. Dans pas mal de
cas, la rédaction n'avait pas été avertie de mon passage,
parce que l'éditeur ne les avait pas informés.
Quotidiennement, le principal problème était
lié aux horaires. Le matin, la plupart des rédactions sont vides.
A une exception près, aucun de 7 journaux ne faisait de réunion
de rédaction, etc. Les journalistes arrivaient vers 16hoo-17hoo
(après avoir fait une chose?) et commençaient à
écrire leurs articles à la main. Les journaux bouclaient entre
02hoo et 03hoo du matin, et tout le monde se plaignait de rentrer trop tard
à la maison. Beaucoup de choses ont évolué positivement
depuis et ça tient ! » (Philippe de BOECK, op. cit.).
Je peux donc affirmer que j'ai éprouvé les
mêmes difficultés ou presque, à quelques différences
près. Dans mon cas en effet :
-Globalement, bien que la formation fût
réclamée par les journalistes concernés et
recommandées par la rédaction de Radio Okapi / Goma, il m'a
été donné de remarquer que malgré cela, les
récipiendaires avaient effectivement beaucoup de mal à changer
leurs habitudes.
Exemple, en introduisant la notion de « Lead »,
« Chapô » ou « Lancement », un apprenant est sorti de
la salle disant qu'il avait déjà eu une formation sur cette
notion.
70
Et, comme l'apprentissage se faisait dans le respect de la
liberté de chacun d'aller et revenir (nous sommes des adultes), Monsieur
est sorti.
Pourtant, chacun avait bien intérêt à y
participer car, la vraie « ligne éditoriale » de Radio Okapi
commence par la question: « Quel fait nouveau ? » au lieu de
commencer par « Qui fait quoi ? », selon la ligne imposée par
certains médias, surtout les radios et les télévisions
publiques où nous avons, tous, fait nos premiers pas en journalisme.
Conséquence : jusqu'il y a peu, le stagiaire concerné continuait
à écrire ses papiers précédés d'une «
Introduction », inscrite comme telle en prélude du papier. Nous
savons tous que l'amorce est une introduction, mais il existe un langage
journalistique consacré, que nous tous nous devrions adopter. Sinon, nos
médecins appelleraient leur bistouri « couteaux », et cela ne
gênerait personne !
En revanche, pas de problème quant à ma
désignation comme L'intervenant in situ, ni pour une quelconque
demande de « motivation », même si la session a eu lieu alors
que les stagiaires n'étaient pas encore payés par la Monusco.
-Quotidiennement, et comme le dit De Boeck, le principal
problème était lié aux horaires. Au même moment
qu'une séance de formation était prévue, mardi et jeudi,
les formés avaient aussi des tâches de la rédaction
à accomplir. Or, certaines rubriques comme le dossier, le magazine ou le
reportage demandent un grand investissement en termes de temps et
d'énergie. Ce qui faisait que, plusieurs fois, nous nous sommes
retrouvés à 3, voire à deux seulement dans la salle de
formation. Conséquence, le jour suivant, on était obligé
de reprendre la séquence précédente.
Mais, comme conclut également De Boeck, «
Beaucoup de choses ont évolué positivement depuis, et
ça tient ! ».
D'où des critiques parfois acerbes contre eux, de la
part de leurs collègues, surtout les anciens.
71
Conclusion sur l'évaluation
Interrogé par Pierre Martinot [24] avec la question
spécifique de savoir « Comment mesurer l'impact d'une
intervention in situ? », De Boeck (ibidem) déclare
que « C'est parfois difficile ». Il propose toutefois
quelques pistes de solution en répondant comme suit:
« ...Il faudrait d'abord effectuer un relevé
précis (une sorte de radioscopie) des titres visés, avant et
après. On peut se contenter de quelques exemples d'avant l'intervention
et les comparer à ceux d'après. Pour les apports «
invisibles », il faut demander des supports d'évaluation
séparés et confidentiels aux auditeurs. Des évaluations
indépendantes sont aussi souhaitables, mais alors [celles qui sont]
faites par de vrais professionnels, qui connaissent bien les
réalités du pays concerné. »
(Propos recueillis par Pierre Martinot, in Des
radios pour informer, Médias pour la pluralité, Panos Paris,
2007).
On remarque bien qu'à travers sa réponse, De
Boeck propose 4 possibilités pour évaluer l'impact d'une session
de formation in situ :
1. Effectuer un relevé précis des titres
visés, avant et après l'intervention in situ ;
2. Se contenter de quelques exemples d'avant l'intervention
et les comparer à ceux d'après ;
3. Demander des supports d'évaluation
séparés et confidentiels aux auditeurs, pour les cas d'«
apports invisibles » ;
4. Des évaluations indépendantes sont
souhaitables, mais alors celles réalisées par de vrais
professionnels.
Pour le cas qui nous concerne, nous pensons que les solutions
2 et 4 ont été mises en application et elles semblent avoir
donné de bons résultats. En effet, avant cette formation in
situ, les participants se plaignaient d'être «
abandonnés à leur triste sort » depuis leur
arrivée au sein de la rédaction de Radio Okapi / Goma.
72
Depuis la fin de la formation et le suivi qui en a
été fait, et qui se poursuit du reste, les remarques
négatives à leur endroit ont considérablement
diminué. Certains excellent même jusqu'à prétendre
« donner des leçons » à leurs collègues.
En plus de cela, plusieurs éloges ont
déjà été formulées à l'endroit des
formés, à l'issue de la session et dans plusieurs domaines,
surtout pour le respect de la ligne éditoriale et les grands formats
comme le dossier et le magazine. La dernière en date est celle de madame
Koumbo, Chef d'antenne de Radio Okapi / Goma, qui a été on ne
peut plus éloquente et sur laquelle nous avons suffisamment
épilogué.
3.5. CONCLUSION GENERALE
En termes de «Quels bénéfices de cette
formation in situ ? »
1-Sur l'amélioration de la ligne éditoriale
de Radio Okapi chez les apprenants?
Il est indéniable que, malgré le
désengagement de la Fondation Hirondelle depuis 2014, la ligne
éditoriale de Radio Okapi n'a jamais été modifiée.
Il existe néanmoins un certain « relâchement ». Selon
notre constat en effet, la radio a tendance à devenir un outil de
communication de la Monusco. Cette dérive contre laquelle Fondation
Hirondelle s'est battue, becs et ongles, nous rattrape aujourd'hui.
A mon avis, c'est à cause de plusieurs luttes internes
entre les différents Chefs PID (Direction de l'Information publique de
la Monusco). Mais aussi parce que l'actuel Directeur de la radio est
lui-même fonctionnaire de la Monusco. Serait-il atteint par le syndrome
du « fonctionnariat » ?
Du « syndrome de fonctionnariat »
justement, il en a encore été question dernièrement. Cette
fois-ci parmi les journalistes de Radio Okapi eux-mêmes.
En effet, à travers un mémo du 07 septembre 2016
(voir Annexe) de la SOJPRO, une sorte de syndicat des journalistes et autres
professionnels de Radio Okapi, le président du comité provisoire
relève une réel « baisse du niveau de prestation au sein de
la radio ».
73
Entre autres raisons de cette baisse, Mr. Ascain ZYGBYA
relève ce qu'il appelle « le fonctionnarisme » des
journalistes, et demande des « innovations » notamment au niveau du
service de planification.
La SOJPRO estime également qu'après sa propre
enquête, « Il se pose un problème réel
d'écoute de la Radio Okapi actuellement à Kinshasa ».
Elle parle d'une radio périphérique, TOP-CONGO Fm, qui aurait
pris de l'ascendance sur Radio Okapi, en termes d'audience à Kinshasa.
Reste à savoir quel degré de crédibilité accorder
à ce « Sondage-SOJPRO », et s'il peut remplacer
l'Enquête-SMAART de 2006-2007.
Et encore que ces observations ne concernent que Kinshasa.
Peuvent-elles s'étendre au reste du pays ? La question vaut la peine
d'être posée.
Quoi qu'il en soit, et en attendant de nouvelles
enquêtes plus fiables, les journalistes et autres professionnels de Radio
Okapi restent attachés à la ligne éditoriale d'une «
radio de la paix : objective, neutre et 100% congolais ».
2-Sur l'amélioration de l'écriture in
situ ?
A la question de savoir « Quels changements avez-vous
remarqués dans le comportement professionnel des apprenants depuis le
début de la formation ? », Sifa, une ancienne de Radio
Okapi/Goma répond à peu près en ces termes : «
J'ai surtout noté que tous ont beaucoup évolué.
Surtout du côté de la ligne éditoriale, et cela se voit
dans l'attaque de leurs papiers. Avant, ils avaient tendance à mettre
beaucoup de commentaire dans le papier, mais maintenant ils ont compris que
Radio Okapi privilégie les faits ».
Et d'ajouter : « Il y a encore quelques
problèmes d'écriture chez Marc et Sekombi, mais chez Christian et
Freddy ça va déjà. Et même chez les autres (Marc et
Sekombi), ça ira. Il faut seulement continuer à les encadrer
».
En initiant cette formation in situ, nous avions pour
objectif principal, d'améliorer l'écriture des jeunes
journalistes, tout en les sensibilisant aussi à l'éthique et la
déontologie du journaliste. Les différentes évaluations
qualitatives administrées ont abouti à des résultats
relativement bons, mais qui restent tout de même discutables.
74
Les apprenants ont acquis les éléments de base
de l'écriture journalistique, reste maintenant à capitaliser cela
pour devenir des vrais professionnels. En effet, jusqu'à ce jour, le
travail quotidien de formateur en journalisme radio me permet encore de
poursuivre et de compléter leur formation, par des remarques et
suggestions diverses. C'est d'ailleurs ce que suggère Philippe De Boeck
(op.cit) quand on lui pose la question de savoir « Quelle est la
plus-value de l'intervention in situ ? ». Il répond:«
Elle est surtout liée au fait qu'on est dedans, et que l'on peut
assez bien cerner les principaux problèmes, les attitudes des uns et des
autres; découvrir les problèmes cachés, proposer des
solutions, etc. Le fait de travailler avec ses pairs est, à mon avis,
plus intéressant qu'une relation Prof.-Elève...».
Qui plus est, comme le dit également Philippe De Boeck,
« Pour porter ses fruits, une intervention in situ doit
s'étendre dans la durée ». Et c'est la situation qui est la
nôtre aujourd'hui, soit une année au moins après la
clôture de la formation formelle.
3-Sur la gestion ou le management de l'équipe
rédactionnelle?
Comme nous l'avons dit dès le début du
mémoire, avant l'intervention in situ d'avril 2015, nous avions affaire
à une équipe rédactionnelle
hétérogène : sur 10 journalistes, 5 avaient
déjà suivi plusieurs courtes formations dont une formation in
situ où j'étais aussi intervenant. On peut dire qu'ils
avaient déjà acquis l'essentiel de l'écriture
journalistique ainsi que de l'éthique et la déontologie du
journaliste.
En revanche 5 autres, plus jeunes et « nouveaux »
dans le métier, avaient tendance à former un bloc à part.
Leur frustration a été d'autant plus grande qu'ils avaient
tendance à se regrouper, même lors de la conférence de
rédaction du matin (08Hoo) comme de l'après-midi (14H30).
Jusqu'à ce jour où on a commencé la
formation in situ, et dès lors la confiance en soi a commencé
à revenir au fur et à mesure qu'on avançait dans la
formation.
Tant et si bien qu'aujourd'hui, il est satisfaisant de
remarquer qu'une certaine symbiose est revenue à la rédaction :
les deux groupes nettement distincts de janvier à mars 2015 ont
complètement disparu. Quelle a été la part de la formation
? Quelle a été l'action du temps et celle des autres membres du
groupe ? Difficile à répondre à la question.
75
On sait toutefois que le « manque de confiance en soi
dans le groupe» est aussi le résultat du « manque de
maîtrise des sujets discutés au sein du groupe ». Ceux qui
maîtrisent mieux ayant tendance à supplanter ceux qui ne
maîtrisent pas, et ces derniers ayant tendance à s'effacer dans le
groupe au profit des premiers.
Par ailleurs, la formation in situ, elle-même, se
définit comme « Un processus de renforcement des capacités
de personnels d'une entreprise ou d'une organisation, par l'intégration
dans l'équipe de la structure bénéficiaire, d'un formateur
interne/externe, impliqué dans le travail quotidien et pouvant
accompagner l'appropriation concrète de nouvelles techniques et
pratiques.
Il s'agit d'une stratégie
managériale de formation en entreprise. Une sorte de tutorat,
visant à professionnaliser les apprenants dans l'environnement direct de
l'entreprise ».
Peut-on, dès lors, répondre à la
question qui constituait notre problématique de
départ?
Savoir : «Avec un contenu à minima comme celui
pratiqué actuellement sur Radio Okapi/Goma, dans un contexte
post-conflits, en un temps et avec un budget à minima, peut-on parvenir
à former un journaliste professionnel, directement utilisable par les
médias qui pullulent dans notre région?»
La question est à la fois complexe et
facile.
Facile parce que des actions ont
été menées comme prévu, des évaluations
effectuées, avec des résultats relativement satisfaisants, et
pour les formés eux-mêmes et pour ceux qui les utilisent
directement c.à.d. Radio Okapi. Nous pouvons donc nous estimer
relativement « heureux » de ces résultats, malgré
quelques difficultés que nous avons énumérées plus
haut.
Et donc, nous pouvons estimer qu'«
Avec un contenu à minima comme celui pratiqué
actuellement sur Radio Okapi / Goma, dans un contexte post-conflits, dans un
temps et avec un budget à minima, il y a lieu de parvenir à
former un journaliste professionnel, directement utilisable par les
médias qui pullulent dans notre région ».
76
A condition, bien entendu, que
l'intervenant in situ respecte un minimum de conditionnalités
de cette « stratégie managériale de formation en
entreprise».
Ces conditions minimales sont notamment :
1. que l'apprentissage in situ se fasse
directement « dans l'environnement de l'entreprise
»;
2. et que, comme le dit Philippe De Boeck,
«... l'intervention in situ s'étende dans la
durée (au moins 3 mois) ». Elle ne peut
donc pas se résumer en un passage de quelques jours au sein d'un
quelconque service d'un média.
3. L'autre condition, non moins importante
pour la réussite dans l'apprentissage in situ, c'est le
choix de l'intervenant. Comme le dit encore De Boeck, « Le
choix du formateur est crucial : il doit être doté d'une
expérience professionnelle solide, qui lui permet de jouir d'une
certaine reconnaissance aux yeux de ses confrères, mais aussi des
compétences humaines particulières. En effet, tous les
formateurs, même s'ils sont bons pédagogues, ne peuvent pas
s'adapter forcément au mécanisme de travail in situ...
». Il faut donc faire très attention pour le choix de
l'intervenant in situ.
La question est en même temps complexe :
dans la mesure où, dans notre cas d'espèce, le cursus
intellectuel des apprenants a beaucoup joué. Tous universitaires ou
presque, ils ont eu des prédispositions intellectuelles à
maîtriser plusieurs éléments de l'apprentissage in
situ. En outre, avant d'arriver à Radio Okapi, les 5 apprenants
étaient d'abord passés par certains médias
périphériques. Ils n'étaient donc pas des «
néophytes » à proprement parler. On pourrait donc dire
qu'ils avaient un pré-requis adéquat. Serait-il possible de
réussir là où les mêmes conditions ne sont pas
réunies ? Cela serait une nouvelle problématique qui reste
ouverte...
77
Notes bibliographiques et webographie
Bibliographie
[1] Média onusien implanté en République
Démocratique du Congo (RDC) avec le partenariat de la Fondation
Hirondelle;
[2] Mission d'Observation de l'Organisation des Nations Unies
en RDC, devenue par la suite Monusco, la Mission des Nations Unies pour la
Stabilisation de la RDC, à travers la Résolution 1925 du Conseil
de Sécurité du 28 mars 2010;
[3] Organisation non gouvernementale suisse regroupant des
journalistes et des professionnels de l'action humanitaire. Depuis 1995,
Fondation Hirondelle crée et soutient des médias d'information
indépendants et citoyens dans des zones de guerre, dans des situations
de crise endémique ou des situations de post-conflits;
[4] La ligne éditoriale générale de
Radio Okapi est basée sur le principe d' «Une information factuelle
rigoureuse, basée au moins sur les valeurs morales d'Objectivité
et d'Impartialité/Equilibre». Ces obligations d'objectivité
et d'équilibre sont celles sans lesquelles l'information ne peut,
généralement, pas passer sur les antennes de la radio. L'autre
grande valeur journalistique de cette ligne éditoriale qui ne pardonne
pas est l'Indépendance du journaliste de Radio Okapi notamment
vi-à-vis de la puissance de l'argent: certains journalistes ont
été carrément licenciés pour des soupçons
vérifiés de «coupage» dans l'exercice de leur
métier;
[5] Vincent Martin: Journaliste radio, La pratique au
quotidien, CFPJ, 2014, p.110;
[6] Sondages IMMAR 2004, 2005, 2006;
[7] Renard Yves: «Des médias entre
prolifération anarchique, impunité et pauvreté: le
défi de la reconstruction du champ médiatique en RDC, Afrique
contemporaine 2008, No. 227, p.135-152;
78
[8] En RDC, le coupage est en fait le reniement, la
négation de l'indépendance du journaliste vis-à-vis du
pouvoir d'argent. Le journaliste se fait .../...«couper» c. à.
d. qu'il se fait rémunérer par l'organisateur de
l'événement médiatique;
[9] Yves Renard: Op. cit.;
[10] Chiffres utilisés souvent par les humanitaires
à Goma dans leurs rapports;
[11] Panos Paris, Des Radios pour informer, 2007, p. 70;
[12] De BOECK Phillipe, Journaliste au quotidien Le Soir de
Belgique entre 2003 et 2006. Il a réalisé un nombre important
d'interventions in situ dans plusieurs rédactions congolaises.
Il est aussi le directeur de publication du «Journal du
citoyen», JDC, un supplément indépendant d'informations
électorales, répertorié parmi les médias
congolais;
[13] Pierre MARTINOT, Des radios pour informer, Médias
pour la pluralité, Panos Paris, 2007;
[14] Renard Yves, Op. cit.;
[15] Professor Stanford G. MUKASA, Certificate in journalism,
Partenarship Indiana University of Pennsylvania (IUP)-Department of journalism
- African Virtual University (AVU), Lecture 3.0, 2010;
[16]
24heuresdansuneredaction.com
[17] Fondation Hirondelle, La Pratique du journalisme en zone
de conflit, Version 1, Fiche pratique 19, septembre 2003,
p.66;
[18] Jacques CREMERS, ex-journaliste à la RTBF et
Chargé des cours à l'Université de
Liège;
[19] Vincent GUARIGUE, journaliste RFI;
[20] Christophe BOISBOUVIER, journaliste
RFI;
[21] Patrick ECTOR, journaliste RTBF;
[22] Claude SAUVE, ancien journaliste canadien, Faire dire -
L'interview à la radiotélévision;
79
[23] Code de déontologie du journaliste
congolais, Congrès de la Presse (Kinshasa, Centre
Catholique NGANDA, le 4 mars 2004)...
Webographie
-
https://communication.revues.org
-
www.24hdansuneredaction.com
-
www.radiookapi.net
-
www.redacteo.com
-
www.hirondelle.org
Autres ressources bibliographiques et
webographie:
24. Jean-Guy GRENIER, Dictionnaire d'informatique et
d'Internet, anglais-français, La maison du dictionnaire, Paris
2000, 800 pages;
25. Francis BALLE [Sous la direction de...], Lexique
d'information-communication, 1re Edition, Dalloz, 2006, 475 pages;
26. Francis BALLE, Médias et
Sociétés, 13è Edition, Montchrestien 2007, 687
pages;
27. Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT [Sous la direction
de...] Serge GUINCHARD, Lexique des termes juridiques, 17è
Edition, Dalloz 2009, 769 pages;
28. Charles M. MUSHIZI, Avocat, Les infractions de
presse, Régime de repression et Options de réformes, Edition
du CERJI (Centre d'échanges pour des réformes juridiques et
institutionnelles), MédiaSPaul, Kinshasa 2012,189 pages;
29. Liam MAHONY, Des stratégies d'action non
militaires pour la protection des civils en RDC, Document de
réflexion, Fieldview Solutions, mars 2013, 57 pages;
80
30. Gérard DEREZE, Méthodes empiriques de
recherche en Communication, InfoCom- Licence, Master, Doctorat, Deboeck
Université, 1re Edition, 2009, 249 pages;
31. GREVISSE B., Ecritures journalistiques, InfoCom-
Licence, Master, Doctorat,
Deboeck.com;
32. JESPERS J.-J., Journalisme de
télévision,InfoCom- Licence, Master, Doctorat,
Deboeck.com;
33. LITS M., Du récit au récit
médiatique, InfoCom- Licence, Master, Doctorat,
Deboeck.com;
34. MARTOZ J.-P., Journalisme international,
InfoCom- Licence, Master, Doctorat,
Deboeck.com;
35. Pierre MARTINOT, Des radios pour informer,
Un guide de formation multimedia pour les intervenants in situ,
Institut Panos Paris, 2005-2006;
36. Donat MBAYA et Charles M. MUSHIZI, Comprendre les
textes juridiques et déontologiques, février 2006,
Panosparis.org;
37. Afrique centrale: Cadres juridiques et pratiques du
pluralisme radiophonique, mai 2005,
Panosparis.org;
38. Jean-Claude GUYOT, Luc-Adolphe TIAO, La
régulation des médias: principes, fondements, objectifs et
méthodes, février 2007,
Panosparis.org;
39. Serge CACALY, Ives F. LECOADIC, Paul-Dominique POMART,
Eric SUTTER, Dictionnaire de l'Information, 2è Edition, Armand
Collin Campus, 2006, 269 pages;
40. Stéphane BEAUD, Florence WEBER, Guide de
l'enquête de terrain, nouvelle édition, Repères -La
Découverte, Paris 2003, 353 pages;
81
41. Malcoln F. MALLETTE & Mary-Esther DATTATREYAN,
Handbook for African journalists - Whith leaders in African
journalism, Second Edition, World Press Freedom Committee, 1996, 153
pages;
42. Jean CHAUMELY et Denis HUISMAN, Les relations
publiques, Que sais-je? 5è édition revue et corrigée,
PUF, 1977;
43. Antoine CHAR, Comme on fait son lead, ON ECRIT,
Presses de l'Université du Québec, 2002, 195 pages;
44. Antoine CHAR, La guerre mondiale de l'Information,
Presses universitaires du Québec, 1999, 168 pages;
45. Daniel MAISONNEUVE, Catherine SAOUTER et Antoine CHAR
[Sous la direction de ...], Communications en temps de crise,
2è Edition, 1999, 410 pages;
46. Donat MBAYA et Charles M. MUSHIZI, Comprendre les
textes juridiques et déontologiques régissant la presse en
RDC, Outil pédagogique, Institut Panos Paris, février 2006,
135 pages;
47. FOUCHER, Communication et gestion des ressources
humaines, BAC-STG, éditions Plein pot, 2007, 159 pages;
48. Henri H. SCHULTE & Marcel P. DUFRESNE, Pratique du
journalisme, 3è tirage, Nouveaux horizons, ARS-Paris, 2007, 159
pages;
49. Journal officiel de la RDC-Cabinet du Président de
la République, Loi no. 96-002 du 22 juin 1996 fixant les
modalités de l'exercice de la liberté de presse, 42è
année, No. spécial, août 2001;
50. Reporters sans frontières - Pour la liberté
de la presse, Guide pratique du journaliste en période
électorale, Edition RSF et OIF, 2002, 69 pages;
82
51. Philippe CABRIS et Bruno CHOC [Coordonné par...],
Les organisations-Etat des savoirs, 2è édition actualisée,
Edition Sciences humaines, 2005, 435 pages;
52. J.SEYBOLD & F.DRESSLER, La microédition
selon Seybold, Bordas, Paris, 1987, 280 pages;
53. Marie-Agnès LEPLAIDEUR et André LINARD,
Le guide du journaliste de Syfia, Syfia international- FormAction,
juin 2009, 41 pages;
54. Fondation Hirondelle, La pratique du journalisme en
zone de conflit, Radio Okapi, 2003, 67 pages;
55. Thierry LAEBERT & Marie-Hélène
WESTPHALEN, La Communication- Toute la communication d'entreprise,
6è édition, Campus LMD, Dunod, Paris 2012, 615 pages;
56. OLIVIER (sous la direction de...), Lexique de Science
politique À Vie et Institutions politiques, 2è
édition, Campus LMD, Dalloz 2011, 599 pages;
57. Daniel BOUGNOUX, Introduction aux sciences de la
communication, Nouvelle édition, Observatoire des politiques
culturelles, Collection Repères, La découverte - Culture -
Communication, Paris 2006, 127 pages;
58. Jacques CERSTLE, La communication politique, Que
sais-je?, PUF, 1992, 127
pages;
59. Centre technique de coopération agricole et
technique (CTA) - ACP-UE, Communication institutionnelle: Manuel à
l'usage des ONG et des Instituts de Recherche agricole en Afrique, 2002,
160 pages;
60. C. CHAMPAGNE & D. BOUCKENHOVE, Communication et
Organisations, Première STT, Boréal, 192 pages;
83
61. Michel HAMELIN, pour Fondation Hirondelle, Formation de
base en Management, Radio Okapi, 2011, 37 pages;
62. Réal BARNABE [En collaboration/Sous la direction
de...), Guide de Rédaction À Les nouvelles Radio et
l'Ecriture radiophonique, Collection Communication, Bibliothèque
nationale du Québec, Editions Saint - Martin, 1989, 125 pages;
63. UNESCO, Manuel de la Radio Communautaire, Brochure
de formation, 1987, 107 pages;
64. -Okapi Express, Bulletin interne d'information -
numéros 352 et 354, juillet 2011;
Autre Webographie:
-
www.editions-Dalloz.fr
-
www.scienceshumaines.com
-
www.panosparis.org
84
Documents annexes
1. Annexe 1: Test d'évaluation des 5
apprenants in situ
2. Annexe 2: Communiqué de la MONUSCO du
05 octobre 2015
3. Annexe 3: Feuille de réponses au
test
4. Annexe 4: Copies d'évaluation pour les
5 apprenants
5. Annexe5: Rapport de fin de la session de
formation
6. Annexe 6: Fiche d'évaluation
qualitative de la formation par le stagiaire
7. Annexe 7: C.V de Mr. Jules NGALA
WAMONA
8. Annexe 8: Document CORACON- radios membres et
sollicitant 2015
9. Annexe 9: Requête SOJPRO - Radio Okapi
2016
85
Annexe 1 : Test d'évaluation des 5 apprenants in
situ
RADIO OKAPI/GOMA
TEST D'EVALUATION -- SESSION DE FORMATION IN SITU
-- STAGIAIRES 2015/2016
Nom du Stagiaire:
-Statut avant Radio Okapi:
-Date:
Répondez aux questions suivantes
1. Soit le Communiqué de presse ci-joint de la
MONUSCO, du 05 octobre 2015. Faites-en une Brève (4 pts).
2. A la définition "Faire suivre
l'événement à l'auditeur comme s'il y était
lui-même présent", correspond une pratique journalistique
très utilisée sur Radio Okapi: de quel format s'agit-ii?
(1 pt)
a) Le papier
b) Le reportage
c) La Table ronde
3. a) Déterminez, en peu de mots, la Politique
éditoriale de la Radio Okapi ( 3 pts).
b) Cette ligne éditoriale, procède-t-elle
de la Déontologie ou de l'Ethique du journaliste congolais, telles
qu'étudiées lors de la formation?
4. A votre avis, qu'est-ce qui fait de la radio Le
média par excellence? (1 pt)
a) la sélection de son auditoire
b) son omniprésence
c) son accessibilité aux pauvres
5. La meilleure qualité d'unh bon Professionnel de
média est: (1 pt)
a) la clarté
b) les 5 W
c) la longueur de son message
86
Annexe 2: Communiqué de la MONUSCO du 05 octobre
2015
87
Annexe 3: Feuille de réponses
88
Annexe 4: Copie Alain WANDIMOYI
89
Annexe 4 (suite): Copie Alain WANDIMOYI
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90
Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO
RADIO OKAPI/GOMA
TEST DEVALUATION -- SESSION DE FORMATION IN SITU -- STAGIAIRES
2015/2016 Nom du Stagiaire: Ci/R/, /A-AJ
10A-PeA)4e4M-1
-Statut avant Radio Okapi: MFQM f7G.c/G A
Df~y
Date: € 6/ ,/ o
Répondez aux questions suivantes
1. Soit le Communiqué de presse ci-joint de la MONUSCO, du
05 octobre 2015. Faites-en une Brève (4 pts).
2. A la définition "Faire suivre l'événement
à l'auditeur comme s'il y était lui-même présent",
correspond une pratique journalistique très utilisée sur Radio
Okapi: de quel format s'agit-il? (1 pt)
a) Le papier
0Le reportage A o) La Table ronde
3. a) Déterminez, en peu de mots, la Politique
éditoriale de la Radio Okapi (3 pts).
b) Cette ligne éditoriale, procède-t-elle de la
Déontologie ou de l'Ethique du journaliste congolais, telles
qu'étudiées lors de la formation?
4. A votre avis, qu'est-ce qui fait de la radio Le média
par excellence? (1 pt) j'la sélection de so_n_auclitoire C7
b) son omniprésence (//' `
c) son accessibilité aux pauvres
5. La meilleure qualité d'unh bon Professionnel de
média est: (1 pt)
a) la clarté
b) les 5W
la longueur de son message
91
Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO
92
Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI
93
Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI
Quo4z o'T ik il\) `v/` 6-utco.k kAAY
~c.so v\v\a_s. S-S d.Y\ CAA k Ca,
virlt)- y'ackNi --e9/) Nik'1020,r)
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ir-p-o/V1-05.11k.3-C 8,i.J.,_ (r NiJ2sjis
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R a.k gr)) -€-4): 6 AN-&
ti,m,Arro.
&c,N4,3,.,;
c, `,. d R v °k ' t - . I r , ,_ ~`~"
e , ,
CY,,o,k, o\ I' N t ..Y \ ç r y1 4
94
Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO
95
Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO
96
Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie
SEKOMBI
97
Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie
SEKOMBI
98
Annexe 5 : Rapport de fin de la session de
formation
99
Annexe 6 : Fiche d'évaluation qualitative de la
formation par le stagiaire
FICHE D'EVALUATION QUALITATIVE DE LA FORMATION par le
STAGIAIRE
|
-Formation: « ...in situ de 5 journalistes
de Radio Okapi/Goma » -Lieu: Goma/Nord-Kivu
-Date: avril - juin
2015-Formateur: Jules NGALA WAMONA
|
1. Comment évaluez-vous, de manière
globale, cette formation?(Cochez la case adéquate, selon votre
appréciation)
|
|
Excellente (5)
|
Bonne (4)
|
Moyenne (3)
|
Mauvaise (2)
|
Médiocre (1)
|
|
|
|
|
|
|
3. Evaluez les aspects de la formation ci-après
en cochant la case appropriée (X) :
|
|
|
Composantes générales
|
Excellent (5)
|
Bon
(4)
|
Moyen (3)
|
Mauvais (2)
|
Médiocre (1)
|
Objectifs de la formation
|
|
|
|
|
|
Conception et utilité de la formation
|
|
|
|
|
|
Orientation de la formation par rapport à mes
attentes
|
|
|
|
|
|
Support didactique (Power Point, Vidéo, Syllabus)
|
|
|
|
|
|
Interaction Formateur - Participants
|
|
|
|
|
|
Opportunités pour les participants d'échanger leur
expérience
|
|
|
|
|
|
4.Autre commentaire ou suggestion pour les prochaines sessions
in situ (s'il y en a)
|
|
Source : Extrait de la Fiche d'évaluation
de la formation - Section Training de la MONUSCO (septembre 2016)
100
Annexe 7 : C. V de Mr. Jules NGALA WAMONA
europass Curriculum vitae
PERSONAL INFORMATION JULES NGALA WAMONA
|
9 10, Avenue du GOLF, GOMA / Nord-Kivu
(Democratic Republic of the Congo)
+243 9 98 50 83 89 t. +243 8 1841 23 26
4 ~
ngalawamona@un.org
|
POSITION Formateur des Journalistes
WORK EXPERIENCE ·
1 Jan 2011--Present Formateur régional des journalistes
Radio Okapi, GOMA (Democratic Republic of the Congo)
-Encadrement professionnel des jeunes journalistes, nouvellement
récr utés par Radio Okapi ou ceux des Radios communautaires
partenaires de Radio Okapi en RDC;
-Formation continue des journalistes de Radio Okapi par des
conseils quotidiens;
-Invité ou Associé à diverses sessions de
formation, à travers la cooperation des journalistes du pays (UNPC), les
médias internationaux (TV 5, RF1...) ou d'autres Regroupements ou
Associations des journalistes et personnels de médias (UCOFEM, POLE
INSTITUTE, PNMLS, etc.)...
EDUCATION AND TRAINING
1 Nov 2013--Present MI2: Management des Médias
|
Master professionnel: Mon mémoire de master était
centré sur la formation permanente des journalistes (Session
spéciale de formation in situ des journalistes de Radio Okapi / Goma.
avril-novembre 2015)...
|
ESJ/Lille - IAE1Lille - CFI -AUF, Lille/Nord Pas de Calais
(France)
1 Oct 2012-30 Jun 2014
Master 1 (Bac +4)
Maîtrise en Droit - Gestion et Economie - parcours Droit
public - mention Administration générale et territoriale (AGT)
Université Toulouse Capitole, Toulouse (France)
1 Oct 2008-30 Jun 2010 Certificat en Journalisme - Clés
d'Analyse du monde contemporain
SciencesPo - Toulouse, Toulouse (France)
Certificat d'aptitude professionnelle
12112115 (c) European Union, 2002-2015 I htip l/
europass.cedefop.europa.eu
Page 1 12
25 Feb 2002--Present
|
13 ans de pratique continue du métier de journaliste en
situation post-conflit
A l'est de la R.D.Congo, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri...
|
101
Annexe 7 (suite): C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA
europass
|
Curriculum vitae JULES NGALA WAMONA
|
PERSONAL SKILLS
Mother tongue{s) SWAHILI ( très couramment) et LINGALA
(Couramment).
UNDERSTANDING SPEAKING
WRmNG
Reading I Spoken interaction
Spoken production
Listening
Other language(s)
français (très couramment) et anglais (+ ou -
coramment)
Levels: Al and A2: Basic user- B1 and 82: Independent user -
Cl and : Proficient user Common European
Framewo& of Reference for Languages
Communication skills
Bonnes compétences en communication. Compétences
acquises grâce à ma formation universitaire en Langues (formation
initiale d'Histoire-Géographie), en Communication ou encore comme
Juriste (comment défendre un client?).
Mais aussi grâce à mon métier de
Journaliste, dans lequel j'ai eu la chance de beaucoup voyager ou de rencontrer
plusieurs cultures ainsi que diverses personnes...
12+12/15 (c) European Union, 2002-2015 I
hilp:Ileuropass.cedefop.europa.eu Page 2 12
Organisational / managerial skills -Leadership: depuis au moins 6
ans, jusqu'au 07 novembre 2015, responsable d'une équipe d'une
dizaine de personnes à la rédaction
régionale de Radio Okapi à Goma;
-Bonnes capacités d'organisation acquises en tant que
secrétaire de rédaction pendant plus de 5 ans. Exemple:
malgré les difficultés liées aux comportements inopportuns
de certains journalistes, la station mère de Kinshasa était
toujours approvisionnée en News et autres Magazines intéressants,
le décrochage régional avait toujours eu lieu sur les antennes de
la station régionale de Goma;
-Aptitudes à la direction d'équipe, acquise
grâce à mes formations, aux diverses fonctions de leader depuis la
radio nationale (1995-2002);
-Aptitudes à l'auto-organisation, acquises grâce
à ma brève passage à l'AFP (2000 - 2002). Ici, chaque
correspondant, accrédité ou non, était responsable de ses
sujets qu'il proposait à la rédaction du bureau régionnal
chaque matin. Car le paiement était au prorata des sujets retenus et
édités...
Job-related skills
|
-Bonne maîtrise des processus d'apprentissage chez les
adultes (Andragogie). Mais aussi chez les enfants et adolescents
(pédagogie), grâce à ma formation initiale en
pédagogie appliquée à l'Ecole normale Supérieure
(ISP de Lubumbashi et de Bukavu, respectivement).
-Aptitude au Tutorat (en tant qu'ancien enseignant au secondaire)
et chef de promotion ou d'équipes partout où je suis
passé. Par exemple, dans notre formation en master à l'ESJ-Lille,
mes camarades d'autres pays (Algérie, Maroc, Tchad,
France...souhaitaient toujours me voir assurer les responsabilités de
Chef d'équipe lors des "travaux en groupes)...
|
Digital competence SELF-ASSESSMENT
Information processing
|
Communication
|
Content creation
|
Safety
|
Problem solving
|
|
|
|
|
|
Proficient user
|
Proficient user
|
Independent user
|
Proficient user
|
Independent user
|
Digital competenees Sself-asses ment grid
-Certificat de la MONUSCO sur l'utilisation des réseaux
sociaux;
102
Annexe 8: Document CORACON- Radios membres et
sollicitant 2015
RADIOS MEMBRES et SOLLICITANTS
N°
|
RADIOS
|
LOCALISATION (VILLES OU TRRRITOITRES)
|
VILLAGES OU QUARTIERS
|
FONCTIONNEL ?
|
CONTACTS DES RESPONSABLES
|
Commentaires
|
1
|
Radio Tayna de Goma
|
Goma
|
Les volcans
|
Oui
|
0994013064
|
Validé
|
2
|
Radio Alpha na Omega
|
Goma
|
Kyeshero
|
Oui
|
0997704158
|
Validé
|
3
|
Radio SautiyaInjili
|
Goma
|
Mabangasud
|
Oui
|
0813134109
|
Validé
|
4
|
Hope channel
|
Goma
|
Murara
|
Oui
|
0994770844
|
Validé
|
5
|
Radio TV Emmanuel
|
Goma
|
Les Volcans
|
Oui
|
0975924914
|
Validé
|
6
|
Radio Dorika
|
Rutshuru
|
Nyalmilima
|
Oui
|
0972898497
|
Validé
|
7
|
Radio Ushirika de Kiwanja
|
Rutshuru
|
Kiwanja
|
Oui
|
0998863573
|
Validé
|
8
|
Radio Kanyabayonga
|
Lubero
|
kanyabayonga
|
Oui
|
0994088867
|
Validé
|
9
|
Radio communautaire Amani
|
Lubero
|
kanyabayonga
|
Oui
|
0993297795
|
Validé
|
10
|
Radio Coq du village
|
Lubero
|
Luofu
|
Oui
|
0994110155
|
Validé
|
11
|
Radio Congo one de Kayna
|
Lubero
|
kayna
|
Oui
|
0998668342
|
Validé
|
12
|
Radio
CommunautaireLuberoSud
|
Lubero
|
kirumba
|
Oui
|
0994110381
|
Validé
|
13
|
Radio Tayna de Kasugho
|
Lubero
|
kasugho
|
Oui
|
0994013064
|
Validé
|
14
|
Radio Adventiste de Rwese
|
Lubero
|
Lukanga
|
Oui
|
0997557996
|
Validé
|
15
|
Radio Mweso
|
Masisi
|
Mweso
|
Oui
|
0899116451
|
Demande en
étude
|
16
|
Radio Evangelique de Butembo
|
Butembo
|
Vulumbi
|
Oui
|
0990495568
|
Validé
|
17
|
Radio Moto ButemboBeni
|
Butembo
|
Kambali
|
Oui
|
0991370314
|
Validé
|
18
|
Radio Soleil
|
Butembo
|
Matanda
|
Oui
|
0998549170
|
Validé
|
103
19
|
Radio Moto Oicha
|
Beniterritoire
|
oicha
|
Oui
|
0997281909
|
Validé
|
20
|
Radio MuunganoOicha
|
Beniterritoire
|
oicha
|
Oui
|
0998398546
|
Validé
|
21
|
Radio zèbre de kantine
|
Beniterritoire
|
kantine
|
Oui
|
0998690913
|
A payé le DA
|
22
|
Radio ruraleIshango
|
Beniterritoire
|
Kyavinyonge
|
Oui
|
0997906079
|
Validé
|
23
|
Radio MuunganoBeni
|
Beniville
|
Malepe
|
Oui
|
0994039390
|
Validé
|
24
|
Radio Communautaire de Masisi
|
Masisi
|
Masisi centre
|
Oui
|
0815790242
|
Validé
|
25
|
Radio Ecologique de Pinga
|
Walikale
|
Pinga
|
Oui
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0994037540
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Validé
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Fait à Goma, le 18 Décembre 2015 Pour le
CORACON KAKULE VAGHENI Jacques Coordonnateur
Première requête de SOJPRO Page
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Annexe 9: Requête SOJPRO - Radio Okapi 2016
REQUETTE URGENTE DE SOJPRO A L'INTENTION DE LA
REDACTION EN CHEF DE
RADIO OKAPI
Se référant à ses statuts, la
Société des
Journalistes et Personnel de Radio Okapi/SOJPRO s'est
assigné plusieurs missions pour la bonne marche de la radio Okapi sur le
plan professionnel, déontologique et socio-culturel. C'est dans ce cadre
que le bureau du comité provisoire de SOJPRO a bien voulu adresser
à la rédaction en chef sa première requête dans
l'esprit de maintenir la perspicacité de radio Okapi depuis sa
création jusqu'à présent.
Cette présente requête s'articule autour de quelques
irrégularités et laisser-aller observées dans le
fonctionnement de Radio Okapi sur le plan professionnel et éditorial. Ce
qui nécessite une thérapeutique urgente afin d'éviter
à Radio Okapi sa dégradation lente telle que ça se raconte
obstinément par bon nombre du personnel.
De ce qui précède, la SOJPRO relève que ce
qui suit :
- La baisse du niveau d'engagement professionnel des
journalistes, animateurs et techniciens de Radio Okapi.
- Déficit criant dans la planification des ressources
humaines qui imparce sur la production au quotidien de la Radio Okapi dont les
effets se font sentir au sein de l'équipe de la rédaction.
- Les irrégularités perpétuelle dans la
présentation et traduction du journal soir en langues chaque
vendredi.
- Inadéquation entre la surcharge de la grille de
programme de Radio Okapi et l'effectif du personnel (Exemple :
décrochage de Kinshasa).
Le manque de planification sérieuse et
détaillée dans la couverture des grands évènements
socio-politiques et économiques dans le pays, à l'instar du
dialogue national politique en cours.
Voilà quelques maux parmi tant d'autres qui rongent la
Radio Okapi confrontée aujourd'hui à une forte concurrence loyale
de certaines chaines qui font parler
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