4.1 Problématique
Dans cette première partie, nous avons
présentél'intuition sous les angles philosophiques,
psychologiques et neuroscientifiques. Une même définition de
l'intuition fait lien entre toutes ces discipline, celle de savoir que l'on
sait sans savoir comment. Nous avons la connaissance face à un
problème mais nous ne connaissons pas les mécanismes, les
étapes qui nous ont permis d'acquérir ce savoir, au contraire de
l'insight. De plus, l'intuition et l'insight sont associés à une
émotion intense et dépendent de notre expérience
subjective. Pour les neurosciences, l'intuition serait donc un processus
cognitivo-émotionnel de haut niveau qui impliquerait à la fois
les structures conscientes et langagières, et des structures
impliquées dans l'apprentissage implicite, l'attention non-consciente et
les émotions. Par conséquent, l'intuition se situerait à
la jonction du conscient et du non-conscient, et notre hypothèse serait
qu'elle permettrait face à une problématique, de créer des
liens entre des informations non-conscientes de l'environnement et des
informations de notre expérience subjective.
Une problématique qui se présente à nous
(qu'elle soit existentielle, mathématique, sociale, ou encore
instinctive), créerait une tension psychique qui nécessiterait de
résoudre le problème afin de revenir à une position
homéostasique stable. Cette tension entraînerait alors une
pré-activation des représentations mnésiques en lien avec
la problématique, ce qui faciliterait la recherche dans l'environnement
d'informations liées plus ou moins fortement à ces
représentations internes. Lorsqu'il existerait une relation de
similaritéentre les représentations internes
pré-activées par la problématique, et des informations
perçues consciemment ou non dans l'environnement externe, alors
l'intuition pourrait émerger. Selon son degréd'activation
(émotions plus ou moins intense), une prise de conscience (insight) de
la similaritépourrait avoir lieu ou non. Afin d'investiguer cette
problématique, nous allons tester plusieurs hypothèses dans la
suite de ce travail.
4.2 Hypothèses
Nous avons utiliséun environnement naturel contenant des
amorces visuelles et olfactives associées à un caféet un
environnement virtuel dans lequel des cafés se trouvent parmi d'autres
commerce, dans lequel le participant
devait utiliser son intuition afin de prendre une
décision verbale consciente (Giannopulu et al, 2008). D'après les
études précédemment citées, il se pourrait que les
amorces aient pu activer des représentations non-conscientes qui
58 4 Problématique et hypothèses
faciliteraient la prise de décision verbale
(consciente). La prise en charge non-consciente des amorces modifierait
l'état physiologique (activitéélectrodermale et
température) des participants (Bechara et al, 1999; Crone et al, 2004).
Dans ce contexte, la prise en charge non consciente des informations ferait
émerger l'intuition verbalement. De plus, les participants ayant eu un
insight pourraient avoir une activitéélectrodermale et thermale
plus importante que ceux n'ayant pas eu d'insight.
L'hypothèse générale de cette recherche,
est que les indices visuels et olfactifs de l'environnement naturel
préactiverait de manière non-consciente des
représentations internes qui feraient émerger l'intuition, qui
s'expri-merait dans la prise de décision verbale.
Dans le but d'étayer cette hypothèse, plusieurs
hypothèses secondaires furent énoncer :
1 Les individus amorcés auraient des variations de leur
activitéphysiologique signe de la préactivation non-consciente
(température et activitéélectrodermale) plus importantes
que les individus du groupe non-amorcé.
2 Les individus du groupe amorcéayant eu un insight de
la solution, auraient des variations de leur
activitéphysiologique plus importante que les individus sans
insight.
3 Les individus amorcés présentant des scores
élevés au test d'intuition énuméreraient plus de
lieux cibles que les individus présentant des scores faibles.
4 Les individus immergés (participants amorcés)
dans un environnement naturel présentant des amorces visuelles et
olfactives auraient un nombre de décisions intuitives correctes
(dénommer le café) plus élevées que les
participants non-amorcés (absence d'amorces visuelles et olfactives).
5 Il existerait une corrélation positive entre la prise
de décision et les activités physiologiques effectuées :
l'activitéphysiologique est d'autant plus élevée que la
prise de décision est correcte.
Troisième partie
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