Connaissances des étudiants des sciences de la santé de l'UPN sur les facteurs favorisant l'infection à virus Ebola et ses moyens de prévention.( Télécharger le fichier original )par Annie MBUYI NTITA Université pédagogique nationale - Licencié en Sciences de la Santé 2015 |
1.1.5. Diagnostic de la fièvre hémorragique à ÉbolaDes tests spécialisés sur les échantillons de sang mettent en évidence des antigènes spécifiques ou des gènes du virus. Il est possible de détecter des anticorps contre le virus et d'isoler celui-ci en culture cellulaire. Ces examens de laboratoire présentent un risque biologique extrême et ne doivent être pratiqués que dans les conditions de confinement les plus rigoureuses possibles. Les progrès des techniques de diagnostic ont abouti à l'élaboration de méthodes non invasives (sur des échantillons de salive ou d'urine) et à des tests sur des échantillons inactivés qui accélèrent le diagnostic au laboratoire et contribuent ainsi à la prise en charge des cas et à la lutte contre les flambées. 1.1.6. Traitement et vaccin contre la fièvre hémorragique à ÉbolaLes cas graves doivent être placés en unité de soins intensifs, car les malades sont souvent déshydratés et doivent être mis sous perfusion ou réhydratés par voie orale avec des solutions d'électrolytes. Il n'existe aucun traitement ni vaccin spécifiques pour la fièvre hémorragique à virus Ébola. Plusieurs vaccins candidats sont en cours d'essai, dont un qui aurait sauvé la vie d'un chercheur accidentellement contaminé, mais qui n'a pas encore été validé. Une nouvelle thérapie médicamenteuse semble prometteuse au laboratoire. Son évaluation se poursuit mais prendra sans doute des années. Les études expérimentales portant sur l'utilisation de sérums hyperimmuns qui ont été effectuées sur des animaux de laboratoire n'ont mis en évidence aucune protection contre la maladie. Bien que l'isolement des malades et la mise en place de mesures de protection de l'entourage des patients suffisent à endiguer les épidémies, de nombreuses équipes concentrent leurs efforts désormais sur l'élaboration de traitements et de vaccins. Cependant, les infrastructures nécessaires à la manipulation du virus Ebola, ainsi que le manque de modèles animaux pour l'évaluation des candidats vaccins ou des molécules thérapeutiques, freinent considérablement les avancées. Dans le domaine vaccinal, plusieurs candidats se sont montrés efficaces chez le cobaye mais partiellement, voire complètement, inefficaces chez le macaque, tels que des préparations virales inactivées par la chaleur, le formol ou les rayons ã, des plasmides codant la GP ou la NP, des particules virales recombinantes du virus de l'encéphalite équine vénézuélienne exprimant la GP, des vaccins varioliques recombinants exprimant la GP, et des particules virales Ebola encapsulées dans des liposomes. Récemment, l'utilisation de vecteurs viraux vivants, ou de particules virales, pour produire la GP, a permis la mise au point de deux candidats vaccins qui se sont montrés efficaces à la fois chez le cobaye et le singe macaque. Deux protocoles vaccinaux ont été testés, l'un repose sur l'administration unique d'une dose de 2x1012 particules de l'adénovirus 5 recombinant, exprimant à la fois la GP et la NP (ADV-GP/NP), l'autre sur deux injections à 9 semaines d'intervalle. Les deux protocoles assurent une protection totale, et induisent une réponse CD8+IFNã+ et une réponse humorale après une inoculation à faible dose (13pfu) et à forte dose (1500 pfu) une ou quatre semaines plus tard. La variante simple offre une protection plus rapide mais moins durable que la variante double. De même, l'immunisation unique par une dose de 107pfu particules du virus de la stomatite vésiculeuse recombinant, vivant et atténué, exprimant la GP Ebola (VSVÄG/ZEBOV), assure une protection totale des macaques contre une inoculation de virus Ebola à forte dose (1 000 pfu) 28 jours plus tard. Elle induit une augmentation modérée des IgG anti-GP et une forte augmentation des CD8+IFNã+, CD8+TNFá+, CD4+IFNã+et CD4+ TNFá+. A ce jour, près de 30 macaques ont reçu cette immunisation, aucun d'entre eux n'a développé de signe clinique. Dans le domaine thérapeutique, l'utilisation de fluides ou de molécules biologiques a toujours été infructueuse. L'immunisation passive par du plasma de patients guéris ou par des anticorps monoclonaux s'est montrée inefficace à plusieurs reprises, ce qui confirme que les réponses humorales ne joueraient pas un rôle important dans le contrôle de l'infection par EBOV. De même, l'administration d'IFNá recombinant à des singes macaques ne permet pas de les protéger contre l'infection. En revanche, plusieurs schémas thérapeutiques se sont révélés récemment efficaces. Le candidat vaccin VSVÄG/ZEBOV, administré immédiatement après l'inoculation, protège les macaques de la maladie. Les administrations d'un facteur VIIa/TF inhibiteur de la voie du TF, ou de protéine C activée recombinante permettant d'activer la voie anticoagulante de la protéine C naturelle, ou encore de petits brins d'ARN interférents ou d'oligonucléotides anti sens visant à inhiber la réplication virale, ont abouti à des résultats prometteurs. Malgré les progrès considérables réalisés dans les domaines de l'immunologie, la physiopathologie, la thérapeutique et la vaccination, les stratégies de lutte et de contrôle des épidémies de filovirus reposent, aujourd'hui encore, principalement sur la prévention de la transmission interhumaine du virus. Des candidats vaccins et des molécules antivirales se sont certes révélés efficaces in vitro et dans certains modèles animaux, mais les phases ultimes de l'évaluation ne sont pas réalisables. En effet, les essais cliniques chez l'homme ne sont pas envisageables et l'évaluation chez le chimpanzé, génétiquement et physiologiquement très proche de l'homme, se heurte à des problèmes d'éthique. De même, il devient primordial d'identifier avec précision les mécanismes physiopathologiques impliqués dans l'apoptose des lymphocytes et l'effondrement réponses immunitaires adaptatives. Une réflexion s'est alors engagée sur les moyens de prévenir l'apparition des épidémies, c'est-à-dire la contamination de l'homme à partir des sources animales. Unetelle stratégie fait nécessairement appel à une connaissance parfaite de l'écologie du virus et à l'identification complète des hôtes intermédiaires et des réservoirs. En particulier, la géographie de la distribution de ces virus doit permettre de déterminer de manière assez précise les zones à risque. Une certaine saisonnalité des épidémies a été observée à plusieurs reprises, ce qui nécessite l'intégration, dans les stratégies de prévention, d'une dimension temporelle dont les tenants restent encore à définir. Enfin, la mise en évidence récente qu'une part importante de la population, vivant dans les régions où aucune épidémie n'a été observée, possède une mémoire immunitaire spécifique au virus Ebola soulève des interrogations sur les lieux et les modes de l'exposition au virus, la réalité fonctionnelle de cette réponse mémoire ainsi que la pathogénicité réelle du virus. Par les moyens de prévention, il sied de signaler qu'à ce jour, il n'existe pas de vaccin préventif contre Ebola. En l'absence de vaccin pour l'homme, la mise en oeuvre et le respect des mesures de protection à prendre à titre individuel sont le seul moyen de prévenir l'infection : · ne pas se déplacer dans les zones de foyer de l'épidémie ; · respecter les consignes des autorités locales ainsi que les règles d'hygiène de base (notamment se laver fréquemment les mains avec du savon ou une solution hydro-alcoolique) · éviter tout contact rapproché avec des personnes ayant de la fièvre ; · éviter tout contact avec des animaux sauvages (singes, chauves-souris...) vivants ou morts ; · ne pas consommer ni manipuler de viande de brousse ; · cuire soigneusement avant consommation les produits animaux : sang, viande, lait... Dans le souci de comprendre les perceptions et le niveau de connaissance des citoyens à la base sur l'épidémie d'Ebola qui prend aujourd'hui une dimension transfrontalière, Cecode-Guinée (op.cit.) a réalisé un sondage auprès de 87 personnes dans la commune de Ratoma. L'objectif visé par le sondage est d'accroître le système de communication et d'information en faveur des communautés sur la question relative à l'épidémie d'Ebola afin de renforcer la sensibilisation et promouvoir la participation communautaire. Au total, 87 personnes ont été interviewées. Après traitement et analyse des fiches, nous vous livrons la transcription intégrale des perceptions et le niveau de connaissance des citoyens sur l'épidémie d'Ebola. Plus de 72% des personnes interviewées trouvent la maladie « dangereuse, contagieuse, grave et mortelle ». Par contre, pour 24% des enquêtés, l'épidémie Ebola ne représente rien ; et 4% des personnes interviewées reste perplexes. 24 sujets interrogés sur 87 ne croient pas du tout l'existence de la maladie, soit 28%. Les raisons qu'ils évoquent sont : - « ils n'ont pas vu un malade du virus Ebola ». - « C'est un mensonge ». - « C'est le travail des politiciens » Parmi les citoyens qui croient à l'existence de la maladie, les enquêteurs ont relevé dans leurs propos des réponses erronées comme : - « Le virus Ebola se transmet par la chaleur ». - « Le virus Ebola se transmet par les ordures ». De façon générale, les populations interrogées et qui croient à l'existence de la maladie connaissent les modes de transmission du virus Ebola : - « Le contact avec les cadavres des victimes d'Ebola » - « La sueur des malades d'Ebola ». - « Les habits portés par les malades d'Ebola ». - « Le contact physique avec les malades d'Ebola ». - « En mangeant la viande de brousse ». Par ailleurs, nous pouvons signaler que peu d'études sont réalisées dans ce domaine et sur ce sujet. C'est pourquoi les données de nos études feront objet d'une publication et serviront d'outil pour les futurs chercheurs. 1.3. Schéma conceptuelFacteurs favorisant l'infection à virus Ebola Moyens de prévention de l'infection à virus Ebola Connaissances des étudiants des Sciences de Santé de l'UPN sur les facteurs favorisant l'infection à virus Ebola et ses moyens de prévention 1. Manipulation ou consommation de viande contaminée 2. Contact direct avec des animaux sauvages 3. Travail dans un laboratoire de recherche disposant du virus 4. Rapports sexuels avec le sujet infecté 5. La proximité avec la zone à risque 1. Etre propre 2. Eviter de manipuler le corps des victimes 3. Se laver les mains après les toilettes 4. Eviter le contact direct avec les inconnus 5. « Eviter les lieux publics non protégés 6. Ne pas saluer 7. Ne pas manger avec les malades 8. Désinfecter les latrines 9. Ne pas voyager dans les régions où se trouve la maladie 10. Eviter les lieux de regroupement : marché, bus, taxis 11. Se laver les mains avec l'eau de javel |
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