Les effets de la politique budgétaire sur la croissance économique en république démocratique du Congo. "Volet dépenses publiques" de 1985 à 2015.( Télécharger le fichier original )par Reagan Protais MUFAUME MULANGWA Université de Kinshasa - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) 2016 |
Section 2. L'EVOLUTION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE DE 1985 à 2015L'économie congolaise postindépendance n'a pas connu des transformations structurelles importantes, car elle est restée tributaire de la production et de l'exportation de quelques produits primaires (principalement le cuivre, le cobalt, le caoutchouc et le pétrole brut) Bien qu'ayant connu un début de diversification économique, le tissu industriel congolais dans son ensemble, s'est très vite rétréci, face aux difficultés de gestion, d'orientations stratégiques et de marchés. 3.1.1.1. La Décennie 1986-1996La situation économique et financière de la République qui a prévalu, a la période allant de 1986 à 1996, a amené l'économie à une profonde dégradation. La politique d'ajustement économique et financier lancée à cette époque était basée sur le principe d'une gestion libérale de l'économie. Les objectifs ci-après étaient poursuivis : Ø La stabilisation des prix et du taux de change ; Ø Le redressement de la balance des paiements et ; Ø La relance de l'économie par la promotion des investissements. La mise en oeuvre de cette politique s'est réalisée grâce à des mesures strictes d'encadrement de liquidité intérieures37(*). Mais signalons que, Le Congo (Zaïre de l'époque) avait poursuivi un programme d'ajustement structurel depuis 1983, mais ce programme a été interrompu à plusieurs reprises. La difficulté à maitriser les équilibres macroéconomiques et à stabiliser l'économie fait que finalement il n'y a guère eu d'ajustement structurel au pays. La classe politique congolaise de l'époque avait toujours reproché à cette politique de rigueur articulée essentiellement autour d'une logique de remboursement de la dette extérieure d'avoir entrainé des coûts sociaux insupportables pour la population et un effritement continu du pouvoir d'achat des salariés de la fonction publique, les infrastructures de base se détérioraient d'année en année et près de 50% du budget de l'Etat étaient consacrés au remboursement de la dette extérieure alors que le pouvoir d'achat de la population n'avait cessé de s'effriter. Les institutions de Betton Wood ont reconnu plus tard ces dérives dans leurs différents rapports d'évaluation, notamment dans le Document-cadre de politique économique à l'appui d'un programme d'Ajustement Macro-économique et Structurel de mai 1987 - avril 1990 Ce document reconnait que le service de la dette a de plus constitué une contrainte certaine. Même après avoir été réaménagé à des conditions exceptionnellement favorables, le service de la dette extérieure (dette à l'égard du Fonds incluse) a représenté en 1986 un cinquième des exportations des biens et services et la moitié environ des dépenses budgétaires.38(*) Les pillages de tristes mémoires des années 1991 et 1993 ont eu des conséquences fâcheuses sur le tissu économique du pays. Presque tous les domaines de la vie de Kinshasa sont gravement touchés par les pillages successifs, tant sur le plan politique, économique et social39(*). Cette situation a caractérisé un déclin continu de l'économie congolaise et du niveau de vie de la population suite au déséquilibres internes qui favorisa la détérioration des infrastructures de base, la vétusté des équipements et appareils de production, le manque de capitaux et la faiblesse à la fois de l'appareil institutionnel et des ressources humaines nécessaires à la gestion tant administrative que financière du pays. * 37MabiMulumba, Congo - Zaïre : Les coulisses du pouvoir sous Mobutu, « Témoigne d'un ancien Premier Ministre », Edition de l'Université de Liège, 2011, p. 92 * 38MabiMulumba, Op.cit., P. 93. * 39 www.fao.org |
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