1.2. Hypothèses
H1:la
priseenchargeglobalerespecteles normeset standardsdans
l'accompagnementdes filles victimes des violences basées sur le
genre de l'ESGB-La Passerelle;
H2: les
violences basées sur le genre constituent de véritables
traumatismespsychologiquespourcesfilles;
H3:
lesactivités socio-éducatives sont insuffisantes par rapport
à l'accompagnementdesfillesvictimesdes
violencesbaséessurlegenre.
De ces hypothèses,endécoulentdes
objectifsci-dessous:
1.3. Objectifsderecherche
Lesobjectifsdecetterecherchesontsubdivisésenobjectifgénéral
eten objectifsspécifiques.
1.3.1.Objectifgénéral
L'objectif
généraldecetteétudeestd'analyserl'apportde
l'accompagnementsocio-éducatifàtraverslesviolencesbaséessurlegenre.
1.3.2.Objectifsspécifiques
Defaçonspécifiqueils'agitde:
üfairel'étatdeslieuxdesdifférentstypesd'accompagnements
socio-éducatifpour lesfillesvictimesde
violencesbaséessurlegenre;
üdéterminerlesdifférentesconséquencespsychologiques
des VBG aux filles;
ümettreenplaceunaccompagnementsocio-éducatifadaptépour
lesfillesvictimesdeviolencesbaséessurlegenre.
1.4. Clarificationconceptuelle
1.4.1. Accompagnement
SelonLePetitRobert(2001),l'accompagnement
estl'action
d'accompagner.Accompagnersignifiesejoindreàquelqu'unpouralleroùilva
enmêmetempsquelui; allerde compagnie.
PhilippeGaraben(2008:118)Quantà lui,
expliquedanssondictionnaire
quedepuislesannées80,letermeaccompagnement remplacedeplusenplus
l'expressionpriseencharge.
Cette-dernièreévoque une attitude passive de
l'autre. Quant au mot
accompagnement,ilsuggèrel'imagededeuxpersonnescheminantensemble.
Etymologiquementlemot renvoieàlanotionde partage.
Lecompagnon,«cumpagnere»enlatin,estceluiquipartagelepain
avec, le pain ayant d'abord ici une valeur symbolique; sont ainsi mis en
communlelabeuretlestempsdeloisirs,lespeinesetlesjoies.C'estbience
sens-là dupartage quenousretenons del'usagedumotaccompagnementdansle
champdel'éducation.
Selon Martine Beauvais (2004)
l'accompagnementest une démarche visantàaider
unepersonneàcheminer,àse construireetà atteindredes
buts.
Danssonmémoire,AngèleTetehécrit:«L'accompagnementmisesur
lescapacitésdespersonnesàdévelopperleurautonomie:capacitésd'initiative,
de choix, de construction, de projet. Il est une démarche
entreprise conjointement
parunepersonneendifficultéetunensembledeprofessionnels
coordonnés...».
1.4.2. Evaluation de l'accompagnement
socio-éducatif
Tout projet individualisé d'accompagnement devient
également un enjeu éthique pour l'éducateur
spécialisé dans le sens où il est lié à
l'évaluation, entendue comme un jugement.
Pour Guy Le Bortef(1999), évaluer un
processus n'est pas la même chose qu'évaluer un
résultat. Il insiste également sur la différence entre
évaluer la situation d'un usager et le fonctionnement d'une
institution.
1.4.3.Accompagnementsocio-éducatif
Iltientdudomainesocialetdudomaineéducatif.
Nous comprenons ainsi que l'accompagnement devient une aide
à la relation, quand le lien social est rompu, remplaçant la
relation d'aide.
Selonl'IRTS(2010),l'accompagnement
socio-éducatifchercheàpromouvoirle
changementsocial,larésolutiondeproblèmesdel'émancipationdespersonnes.
Plusprécisément,l'EducateurSpécialiséaideaudéveloppement
dela
personnalitéetl'épanouissementdelapersonne,ainsiqu'àlamiseenoeuvredes
pratiquesd'actioncollectives.
1.4.4. Violence
Laviolenceestunexerciceabusif depouvoirparlequelunindividuen
possessionde force chercheà contrôlerune autre personneen
utilisantdes moyensdedifférentsordresafindelamaintenir
dansunétatd'infériorité oude
l'obligeràadopterdescomportements
conformesàsespropresdésirs.Unifem,
Unfpa(2008).
Selonla loi
n°2011-26portantpréventionetrépressiondes
violences faitesauxfemmes,l'article
2stipulequelesviolencesàl'égarddesfemmes sont
définiesauxtermesdelaprésenteloicomme,tousactesdeviolencedirigés
contrelesexeféminin,etcausantoupouvantcauserauxfemmesunpréjudice
oudessouffrances physiques,sexuellesoupsychologiques ycomprislamenace
detelsactes,lacontrainteoulaprivationarbitrairedeliberté,quecesoitdansla
vie publiqueoudanslavie privée.
Selon le Centre de Recherche Interdisciplinaire sur la
Violence à
l'IntérieurdelaFamilleetfaiteauxFemme(CRI-VIFF),
laviolenceestun exerciceabusifdepouvoirparlequel
unindividuenpossessiondeforcecherche
àcontrôleruneautrepersonneenutilisantdesmoyensdedifférentsordresafin
delamaintenir dansunétatd'infériorité
oudel'obligeràadopterdes comportementsconformesà
sespropresdésirs.
1.4.5. Genre
Selon le dictionnaire Larousse (2009),le
genre est un ensemble de traits
communsàdesêtresouàdeschosescaractérisant
etconstituantuntype,un groupe,unensemble,sorteespèce.
Legenreseréfèreauxrelationssociales
entreHommeetFemmeetaux différences structurelles qui les
caractérisent en termes de rôles, statut et
fonctionsocialementattribuésetculturellement
justifiés,quiévoluentdansle tempsetdansl'espace.
Alorsquelesexebiologique
estdéterminéparlescaractéristiques
génétiquesetanatomique
;legenres'acquiertàtraversl'apprentissage,change
d'uneépoqueàl'autreetvarieconsidérablement
auseindesculturesetd'une cultureàl'autre.
Legenreestrelationneletneserapportepasseulementauxfemmeset
auxhommes maisauxrelationsentreleshommesetlesfemmes.
1.4.6.Violencesbaséessur le genre
L'OMS (Organisation Mondiale de la
Santé) définit les violences
baséessurlegenrecommelamenaceoul'utilisationintentionnelle delaforce
physiqueoudupouvoircontresoi-même,contreautrui oucontreungroupeou
unecommunautéquientraîneourisqued'entraînerfortementuntraumatisme,
un décès, des dommages psychologiques, un mal
développement ou des privations.
C'esttoutactedeviolence
dirigécontrelesexeféminin, etcausant ou pouvantcauseraux
jeunesfillesoufemmesunpréjudice oudessouffrances
physiques,sexuellesoupsychologiques, ycomprislamenacedetelsactes,la
contrainteoulaprivationdeliberté,quecesoitdanslaviepubliqueoudansla vie
privée.
Cesontlesviolencesàl'égarddestravailleusesmigrantes,latraitedes
femmesetdesfilles;lespratiquestraditionnellesoucoutumièrespréjudiciables
àlasantédesfemmesetdesfilles;lescrimesd'honneurcontrelesfemmes,et
laviolencefamilialeàl'égarddesfemmes.
Ellenedésignepaslaviolencesexistesubieparleshommes,maisconcerneles
personnesdesexeféminindetousâges,ycomprislesfillesâgéesdemoinsde
18ans.
1.4.7.Les Centresd'Accueilet de
Protectiond'Enfants(CAPE)
Cesontdessolutionsd'hébergement
temporaireapportéesauxenfants victimesdeviolencesainsiqu'étant en
situationsdifficiles.Cesderniersoffrent unepriseenchargedestinée
àles aider àretrouverleurautonomiepersonnelleet l'estimede
soi.
Les Centres d'Accueilet de Protectiond'Enfantssont
égalementdes
structuresd'accueilcollectifayantpourobjetdeplacerlesenfantsvictimesdans
unedynamiqued'accompagnement socio-éducatif.Cescentresfonctionnenten
milieu ordinaire ouvert appelés
aussi « CATE »ou en milieu
protégé et fermé
appelés« CAPE ».
Selonl'article2dudécretn°2012-416
du06novembre2012fixantles normes et standards applicables aux Centres
d'Accueil et de Protection
d'Enfants(CAPE),ils'agit«d'uncentrereconnuparl'Etatquis'investitdans
ledomainedel'accueiletdelaprotectiond'enfantsensituationsdifficiles,pour une
duréevariableet limitée».
1.4.8.L'enfantensituationdifficile
SelonYves
Marguerat(2002)lesenfantsensituationsdifficilessont
ceuxquisonttouchéspardesformesdemarginalisation,
demiseàl'écartdes
normesdeviecommunémentadmises,quileursontspécifiquesetdontilssont
lesvictimes.
Ilsvivent danslesespaces publics(enfants
delarue,prostituésouvendant aumarché),lesespacesdomestiques
(enfantschefsdefamille,placés,maltraités
ouenprison),dansleslieuxdeproduction (ouvriersouapprentis)etdansles
banlieuespauvres,bidonvillesetghettos(tueursàgages,membresde gangs).
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