V.2. Signes de présence animale
Pour réaliser ce sondage sur la présence des
éléphants et grands singes (Gorille et Chimpanzé), nous
avons considéré comme éléments : Les observations
directes, les crottes, les nids, les carcasses et les empreintes. Nous avons
également tenu compte de manière non chiffrée des couloirs
et pistes d'éléphants.
V.2.1. Eléphant (Loxodonta
africana).
L'éléphant est reconnaissable par sa grande
taille, sa trompe, ses défenses et sa couleur. L'éléphant
vit et se déplace dans les forêts un peu ouvertes. Il ouvre des
passages en forêt ce qui facilite le déplacement de beaucoup
d'autres animaux. L'éléphant est herbivore. Il mange des
branches, des écorces, des feuilles, de l'herbe et des fruits. Il peut
faire des dégâts aux cultures (bananiers, maniocs canne à
sucre etc.). Il mange entre 50 et 150 kg par jour. Son poids moyen est de 1950
kg pour la femelle et 2350 kg pour le mâle.
Tableau n° 5 : Indices de présence de
l'éléphant
Zone
|
Signes
|
Crottes
|
Carcasses
|
Observation
|
Malouma
|
43
|
1
|
2
|
Ekata
|
93
|
1
|
1
|
Total
|
136
|
2
|
3
|
|
|
|
|
Les indices consignés dans le tableau ci-dessus nous
révèlent des indices de rencontre de 0.89 crottes/km à
Malouma et 3 crottes/km à Ekata pour le même nombre de carcasses.
Ces chiffres augurent d'une présence évidente et abondante
d'éléphants dans le secteur. Il convient tout de même de
retenir que cette présence n'est pas également repartie dans tout
le secteur. A Malouma cette présence est plus nette du côté
du parc alors qu'à Ekata c'est du côté de la Zadié
qu'elle est la plus forte. Ces zones recouvrent de grandes étendus de
marantacées. C'est également dans ces endroits que nous avons
rencontré des éléphants.
V.2.2. Les grands singes.
IV.2.2.1. Gorille (Gorilla gorilla)
C'est le plus grand de tous les singes. Il est
caractérisé par sa couleur noire sur tout le corps et noir-brun
sur la tête, une grosse tête, une face noire et de petites
oreilles. Le gorille vit dans les forêts humides d'Afrique centrale, en
pleine et en montagne. Les gorilles sont herbivores. Ils consomment des
feuilles, des fruits, des écorces et des herbes. Son poids moyen est de
182 kg pour la femelle et 185 kg pour le mâle.
Etude de la chasse villageoise dans le massif forestier
de Mwagne : secteur Malouma-Ekata
IV.2.2.2. Chimpanzé (Pan
troglodytes).
C'est un singe facile à reconnaître, il ressemble
à l'homme avec des jambes plus courtes et le corps couvert de grands
poils noirs. La face ne porte pas de poils et les oreilles sont grandes. Il vit
dans les milieux où il y a des arbres. Il est omnivore et
apprécie surtout les fruits. Son poids moyen est de 30 kg pour la
femelle te 35.5 kg pour le mâle.
Tableau n°6 : Indices de présence de gorille
Tableau n°7 : Indices de présence de Chimpanzé
zone
|
Signes
|
Crottes
|
Empreintes
|
Observation
|
Malouma
|
0
|
1
|
1
|
Ekata
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
0
|
1
|
1
|
Zone
|
Signes
|
Crottes
|
Empreinte
|
Nids
|
obs.
|
Malouma
|
1
|
0
|
2
|
0
|
Ekata
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
1
|
0
|
2
|
0
|
Alyas Aimé LIBESHY MOUNDENDA, Elève
Ingénieur des Techniques des Eaux et Forêts. ENEF, juillet 2005.
26
Ces deux tableaux présentent les indices de
présence de grands singes. Ils nous confirment ce que nous pensions
déjà à savoir que l'épidémie d'Ebola a
décimé ces espèces d'où leur rareté dans ce
secteur. Néanmoins, dans la zone de Malouma il semble que ces
espèces sont entrain de repeupler ce site. Il nous est arrivé de
rencontrer un gorille et d'observer deux nids de chimpanzé dans ce site.
Selon les dires des chasseurs de ce village, depuis un certain temps ils
croisent de plus de gorilles et des chimpanzés. Dans la zone d'Ekata, il
est très difficile de rencontrer un grand singe comme le prouvent nos
tableaux. Il est à craindre qu'avec le retour de
l'épidémie d'Ebola, les grands singes ne disparaissent
complètement de ce secteur. D'autant plus que les chasseurs continuent
à les chasser dès qu'ils en ont la possibilité. Il est
à noter que nous avons observé les premiers indices de ces
espèces à une distance de 8.84 km du village, de
préférence à proximité des palmiers et des
afromomum.
V.3. La filière de la chasse villageoise V.3.1.
Les Chasseurs
Les chasseurs du village Malouma sont tous des
indigènes du village et de nationalité gabonaise. Au village
Ekata, les chasseurs sont des habitants du village mais de nationalité
différente. Les plus grands chasseurs en terme de maîtrise sont
les pygmées qui sont également utilisés pour la grande
chasse notamment la chasse d'éléphant.
La majorité des chasseurs sont des jeunes dont
l'âge est compris entre 19 et 35 ans. Il y a au minimum un chasseur par
famille. La plupart des chasseurs ne disposent pas de fusils, ils utilisent des
fusils appartenant à des particuliers résidant à
Mékambo ou à des fonctionnaires retraités et autres cadres
locaux disposant de moyens financiers pour s'en approprier.
Tableau n°8 : Nombre de chasseurs par village et par
nationalité.
Nationalité
|
Secteur
|
Malouma
|
Ekata
|
Gabonais
|
17
|
62
|
Congolais
|
0
|
6
|
Autres
|
0
|
1
|
total
|
17
|
69
|
Alyas Aimé LIBESHY MOUNDENDA, Elève
Ingénieur des Techniques des Eaux et Forêts. ENEF, juillet 2005.
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Etude de la chasse villageoise dans le massif forestier
de Mwagne : secteur Malouma-Ekata
Nous avons dénombré un total de 86 chasseurs
dans le secteur Malouma-Ekata ce qui représente 9.45% de la population
du secteur soit 7% pour le village Malouma et 10.3% pour le village Ekata.
Congolais
6%
Gabonais Congolais Autres
Repartition des chasseurs par
nationalité
Autres
1%
Gabonais
93%
Figure n° 1 : Répartition des chasseurs par
nationalité
Une analyse de la nationalité des chasseurs nous
révèle qu'il y a des expatriés, composés en
majorité des Congolais, représentent 10% des chasseurs à
Ekata. Cela s'explique par la position géographique de ce village qui
est à la frontière avec le Congo et dont les habitants ont
beaucoup d'échanges avec ceux du village Oloba (Congo)
favorisé par une perméabilité de la frontière due
à l'absence d'un poste de contrôle gabonais. Les deux villages ne
sont séparés que de 8Km soit 2h de marche. Cette situation est
inquiétante car il constitue un facteur d'accroissement de la chasse
illicite due à l'ignorance de la réglementation en vigueur au
Gabon sur la faune et la chasse.
Il est très important de souligner que la chasse
transfrontalière est difficile à gérer par
l'administration gabonaise d'où l'intérêt d'une
collaboration entre les deux pays pour essayer d'enrayer ce
phénomène.
V.3.2. Les moyens de chasse utilisés
Lors de notre étude, nous avons pu constater que les
moyens de chasse utilisés dans notre secteur cible sont essentiellement
les pièges et les fusils. Toutefois, les autres moyens sont quelques
fois utilisés notamment au village Ekata en l'occurrence le filet, la
lance et les chiens.
Le piégeage est la forme de chasse la plus
pratiquée pour la capture des espèces de taille moyenne
(Céphalophes, potamochères etc.) alors que l'usage du fusil est
fait pour la chasse des singes, les oiseaux et autres espèces difficiles
à attraper à l'aide des pièges et aussi pour la chasse de
nuit.
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