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Exposée: contraintes et facteurs de vulnérabilités et de crises liés à  l'eau .

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par Adrien Diatta
UCAD ( institut des sciences de là¢â‚¬â„¢environnement) - master1 gestion des ressources naturelles et du développement durable  2015
  

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II-FACTEURS DE VULNERABILITES

Caractéristique sociale, économique, physique (matérielle) ou naturelle d'une collectivité ou d'un élément exposé, susceptible de les rendre plus sensibles à la manifestation d'un ou de plusieurs aléas.

1-CHANGEMENTS CLIMATIQUES

L'eau- est-elle devenue une grosse victime des changements climatiques en Afrique ? Selon le Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), 20 % des problèmes globaux de l'eau résultent du réchauffement climatique. La crise de l'eau et les changements climatiques sont devenues des réalités similitudes et cruciales pour l'humanité. « La crise de l'eau douce est aussi important et représente la même menace que les changements climatiques » comme le souligne PNUD(2007) dans le RMDH 2007.

De ce fait, plusieurs millions de personnes au sud et en particulier en Afrique luttent au quotidien pour survivre aux caprices du climat. Il est à noter que les maux qui minent l'Afrique, les maladies, l'insécurité alimentaire, les sous infrastructures de base, l'eau apparaît comme une victime des changements climatiques. Les conditions climatiques extrêmes prennent des dimensions dramatiques dans les pays subsahariennes et voire toute l'Afrique. De longues périodes de sécheresses dictent leur loi dérogeant ainsi les cycles de saisons ; des pluies diluviennes accompagnées d'inondations sont des maîtresses détruisant ainsi les bases existentielles des populations vulnérables dans les contrées du continent africain le plus frappé par les variabilités climatiques. Le cycle normal de l'eau est rompu et compromet la distribution et l'utilisation des ressources en eau. L'insécurité de l'eau est la conséquence de sa rareté physique, elle-même le résultat de facteurs climatiques ou géographiques.

Les agents climatiques qui jouent un rôle dans la disponibilité de la ressource en eau sont essentiellement les précipitations, la température et la demande évaporative. Les récents travaux du GIEC, constitue un enjeu capital pour les régions sèches affectées par la désertification et soumises à la variabilité et aux extrêmes climatique. Le GIEC prévoit par ailleurs, le tarissement des fleuves dans de nombreuses zones du continent africain. En effet déjà, plusieurs zones sahélo-sahélienne sont confrontées à des ensablements des cours d'eaux et des fleuves ; c'est le cas du fleuve Niger.

Le volume d'eau du fleuve Niger a fortement diminué au cours de ces dernières années. La Banque Mondiale dans un rapport redoute que les changements climatiques coupent l'accès à l'eau à des milliards de personnes dans les prochaines décennies du siècle. Cette situation risque de s'accentuer au cours de cette dernière décennie à avenir avec la hausse de température liée au réchauffement climatique accru.

Même si le changement climatique n'est pas la cause principale de la crise de l'eau, il pourrait générer des impacts très négatifs sur les ressources en eau et leur gestion en exerçant une pression de plus en plus forte sur les eaux de surface et souterraines. Le changement climatique devrait influer sur la quantité et la qualité de l'eau. Les périodes de sécheresse, d'inondation, d'ouragan et de mousson sont de plus en plus sévères et affectent plus particulièrement les populations des pays en développement. La hausse des températures entraîne une augmentation de l'évaporation et de la fonte des glaciers et réduit ainsi la fiabilité et la qualité de l'approvisionnement en eau. Dans les zones côtières, les impacts du changement climatique seront aggravés par la hausse de la mer et la baisse du niveau des eaux souterraines, qui pourraient causer une intrusion d'eau salée dans les aquifères côtiers. Les inondations et les crues dépendent de l'intensité, du volume, de la répartition dans le temps des précipitations et de l'état antérieur des cours d'eau. L'augmentation observée de l'intensité des précipitations indique que le changement climatique a d'ores et déjà une incidence sur l'intensité et la fréquence des crues

Il est largement prouvé par des relevés d'observations et des projections climatiques que les sources d'eau douce sont vulnérables et auront à souffrir gravement du changement climatique, avec de grandes répercussions sur les sociétés humaines et sur les écosystèmes. La disponibilité de la ressource en eau est également affectée par des facteurs non climatiques comme le changement d'affectation des terres, la construction et la gestion de réservoirs, l'émission de polluants, le traitement des eaux usées, mais aussi par l'usage fait de la ressource, ce tout causé par l'expansion démographique.

CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

La croissance de la population mondiale augmente les besoins en eau de 64 milliards de mètres cubes chaque année, soit plus de 2 millions de litres chaque seconde. D'ici 2080, il faudra pomper deux fois plus 'eau pour satisfaire les besoins de l'humanité. La fourchette estimée de la consommation d'eau en 2080 varie de 7 000 à 10 0000 km3Le monde est confronté à une urbanisation et un taux de croissance démographique sans précédent, principalement dans les pays en développement. En 2008, l'humanité a franchi une étape, avec plus de la moitié de la population mondiale vivant dans des zones urbaines. En2030, la population urbaine en Afrique et en Asie devrait doubler par rapport à 2000 et les villes des pays en développement constitueront près de 80% de la population mondiale. Les villes des pays en développement sont en expansion avec des taux de croissance comparables à ceux des villes européennes au 19ème siècle et éprouvent les mêmes difficultés, notamment le manque d'accès aux services de base tels que l'eau et de l'assainissement. 

Cette explosion démographique exerce une pression sur l'accès à l'eau et à l'assainissement et augmente la dégradation des ressources. Au cours des dernières décennies, la demande en eau a augmenté deux fois plus vite que la population, ce qui conduit à des pénuries d'eau généralisées et à des crises de l'eau.

On constate, par ailleurs, de fortes disparités dans l'accès à l'eau et à l'assainissement entre les zones urbaines et les zones rurales et entre les pauvres et les riches ménages urbains. En général, l'accès à l'eau et à l'assainissement est relativement meilleur dans les zones urbaines que dans les zones rurales même si l'accès à l'eau et à l'assainissement progresse moins vite dans les villes du fait de la croissance urbaine.

De l'eau pour tous : les effets de la croissance démographique Les effets de la pression de la croissance démographique sur les ressources en eau douce sont aggravés par la concentration des populations dans les zones urbaines, particulièrement dans les régions du monde où le niveau de développement est faible. Dans les pays du «Tiers Monde», on assiste de plus en plus à une montée des revendications pour une plus grande et plus juste répartition de l'eau (l'eau comme bien inaliénable), mais celles-ci se heurtent parfois aux compagnies privées (généralement situées dans les pays développés de l'hémisphère nord) qui possèdent les capitaux et les savoir-faire en matière d'opérations hydrauliques. La croissance démographique a également une incidence directe sur l'augmentation des besoins alimentaires :


· l'UNICEF estime à 3 000 litres par jour la quantité d'eau nécessaire à la fabrication des produits d'alimentation, contre 30 litres pour se laver,


· la FAO estime que les surfaces irriguées augmenteront d'environ 14 % d'ici à 2035. L'agriculture devra répondre à la nécessité de produire davantage tout en réduisant sa consommation en eau.

LES POLITIQUES DE GESTION

Beaucoup de pays ne disposent pas de politiques nationales en matière d'eau, ce qui constitue un handicap majeur car c'est la politique qui sert de fondement à la législation, à la planification stratégique et à la gestion opérationnelle. Même lorsqu'il existe des politiques, elles sont souvent inappropriées, et la législation en matière d'eau est mal élaborée dans plusieurs cas. C'est notamment le cas au niveau des problèmes liés à la qualité de l'eau, qui ne font pratiquement l'objet d'aucune législation

Le niveau de la gestion présente un problème particulier. Pour des raisons opérationnelles, il est indispensable de décentraliser la gestion de l'eau jusqu'au niveau des limites hydrologiques, c'est-à-dire du bassin versant des affluents ; cependant, ces limites ne correspondent pas toujours aux frontières administratives. La détermination des limites les plus adéquates constitue un défi majeur pour lequel il ne saurait y avoir une réponse simple. Afin de garantir l'efficacité et la durabilité de la gestion de l'eau, il faudrait la décentraliser jusqu'au niveau approprié le plus bas et dans l'espace géographique le moins étendu. L'absence de discipline et de transparence au sein de nombreux organismes de l'Etat et de services d'utilité publique est à l'origine d'un cercle vicieux de problèmes dont l'exploitation inefficace des systèmes, la mauvaise maintenance, la facturation laissant à désirer et des taux de recouvrement encore moins satisfaisants, des déperditions d'eau importantes et des pertes financières. Des prestations non fiables se traduisent dans l'ensemble par une moindre disposition à payer. De nombreux pays membres régionaux confrontés à ce problème reconnaissent qu'il faudrait de toute urgence restructurer et décentraliser le secteur de l'approvisionnement en eau.

Il existe au moins cinquante-quatre (54) masses d'eau qui traversent ou constituent des frontières internationales en Afrique. Très peu d'entre elles sont conjointement gérées. La dépendance des pays situés en aval vis - à - vis de ceux qui se trouvent en amont pour ce qui est de l'accès à l'eau ou à sa mise en valeur constitue une menace potentielle pour la stabilité et la paix régionales. Une approche intégrée de la gestion des ressources en eau requiert la coopération régionale en vue de la gestion conjointe des cours d'eau internationaux.

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