DEDICACE
A toute personne vivant avec handicap physique,
A ma chère mère, membre de l'association des
handicapés Kimbanguistes,
Ce précieux travail vous est dédié.
REMERCIEMENTS
A S.E. Simon KIMBANGU KIANGANI, Chef spirituel et
représentant légal de l'Eglise Kimbanguiste qui, non seulement
avait répondu favorablement à ma requête pour la
spécialisation mais aussi m'a fait une recommandation spéciale
pour mon inscription et enfin m'a soutenu moralement et matériellement
tout au long de cette formation. Puisse-t-il retrouver, par ce travail,
l'expression de ma profonde gratitude.
A André MBENZA KIANGANI et le général
ZAKO KIANGANI tous deux conseillers directs du chef spirituel pour leur
encadrement moral sur l'éthique Kimbanguiste et le soutien
matériel tout au long de ma formation.
À mes chers maitres :
Prof PUNGA MAOLE doyen de la faculté de
médecine ;
Prof MUSHEGERA KAGARABI chef du département de
chirurgie ;
Prof PANDA MBUTU qui a accepté de diriger ce
précieux travail en dépit de ses multiples occupations ;
Prof BIANDA NTOMO, Prof KIBADI KAPAY Anatole,
Prof MOKASA, Prof LUFUMA, Prof MPUTU, feu Prof KIULA, Prof KASIAM,
Prof LONGO, Prof KILEMBE qui sont mes modèles.
Au maitre de stage Dr Pierre FUMU TAMUZO AKOHAE, merci pour la
patience avec laquelle il nous a conduit jusqu'au bon port.
A tous les superviseurs du département de chirurgie,
qu'ils retrouvent ici l'expression de ma gratitude. A cette liste je joins
volontiers Dr NGANGA et Dr MPIANA.
A mes collègues assistants de chirurgie sans oublier
nos alliés de tous les jours ceux du département
d'anesthésie et réanimation, je ne les oublierai jamais.
A ma tante bien Aimée Saty VANGU, mon intercesseuse de
tous les temps, dans l'allégresse comme dans la souffrance, prête
à se sacrifier pour son fiston depuis la naissance jusqu'à ce
jour, avec la même détermination. Le langage humain est trop
inférieur pour trouver le mot qu'il faut pour le remercier.
A Blaise VANGU, puisse-t-il accepter le remerciement que
j'aurai du adresser à mon oncle Clément VANGU PHIBA qui vit dans
l'au-delà pour m'avoir préparé à surmonter les
difficultés de la vie avec courage et amour.
A Ma chère Epouse Kelly NKENI BAMBUTA, que des
sacrifices, que d'incertitudes, que d'indifférences causées par
ma lourde formation de chirurgien au sein de la vie conjugale ! Les livres
qui envahissaient notre lit sont maintenant rangés dans la
bibliothèque afin de s'occuper de l'éducation de nos enfants
quelque peu sacrifiée pour nos longues et pénibles
études.
A Mes enfants Kervais LELO, Ségolène LELO,
Kérène LELO : pour leur soutien.
À Belinda MAFUTA pour son engagement actif à la
réalisation du présent travail.
A Mes parrains Monsieur et Mme MAKENESHI pour
leur soutien tant moral que matériel, je leur en suis reconnaissant.
A mes amis Jean Paul DIVENGI, Robert KIBUANDA, Dolly BILONDA,
Eugénie LUSIYA, Bernard NKONGOLO, Simon LUMBANZILA, Michel MOMBO
Albertine MABUILA, Lydia LUYUVULA, Christine BAFILUA, Gauthier, Alex
ZANTOKO, Matty MATONDO, Abbé NTWEBA, José MASALA, SR Odette
MOLO, SR Edouardine NTANGU, SR Francine, SR Ester MATALA TALA. Je les remercie
de tout coeur.
À tous les agents de l'Institut Supérieur des
Sciences de la Santé Kimbanguiste (ISSSK), pour leur collaboration.
LISTE DES ABREVIATIONS ET
SIGLES
AVP
|
accident de voie publique
|
|
VIH
|
virus d'immunodéficience humaine
|
UI
|
unité internationale
|
|
TP
|
taux de prothrombine
|
|
TCE
|
traumatisme crânio encéphalique
|
TCA
|
temps de céphaline activé
|
|
SPSS
|
statical package for social science
|
SIDA
|
syndrome d'immunodéficience acquise
|
SDRA
|
syndrome de détresse respiratoire aigu
|
SAMU
|
service d'aide médicale d'urgence
|
Rh
|
rhésus
|
|
|
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
RAI
|
recherche d'agglutinine irrégulière
|
PNB
|
produit national brut
|
|
PFC
|
plasma frais congelé
|
|
OMS
|
organisation mondiale de la santé
|
NTA
|
Nombre total d'accident
|
|
NFS
|
numération de la formule sanguine
|
MST
|
maladie sexuellement transmissible
|
moto
|
motocyclette
|
|
|
mg
|
milligramme
|
|
|
M
|
million
|
|
|
|
LCR
|
liquide céphalo rachidien
|
|
IVD
|
Intraveineuse directe
|
|
IV
|
intraveineuse
|
|
|
ISS
|
injuryseverityscale score
|
GS
|
groupe sanguin
|
|
|
GCS
|
Glasgow coma scale score
|
|
|
ECM
|
enclouage centro médullaire
|
|
DML
|
dégât matériel léger
|
|
DMI
|
dégât matériel important
|
|
CUK
|
cliniques universitaires de Kinshasa
|
CRF
|
capacité résiduelle fonctionnelle
|
CNPR
|
commission nationale sur la prévention routière
|
C7
|
septième vertèbre cervicale
|
|
BL
|
blessé léger
|
|
|
BG
|
blessé grave
|
|
|
BAAC
|
bulletin d'analyse d'accident de la circulation
|
ATR
|
accident du trafic routier
|
|
AIS
|
score de gravité de traumatisme abrégé
|
%
|
pourcent
|
|
|
|
|
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Modèle épidémiologique d'un
traumatisme causé par un accident de motocyclette.
Figure 2. Chronologie des traumatismes.
Figure 3. Les segments exposés lors d'ATR par la
moto.
Figure 4. Décès d'ATR par moto
Statistique des ATR par la moto aux CUK
Figure 5. Un blessé grave avec rupture vésicale
intra péritonéale post ATR par moto
Figure 6. fracture-luxation de la cheville type III B de Gustilo
Anderson infectée chez le motocycliste.
Figure 7. Une polytraumatisée victime d'ATR par moto.
Figure 8. Statistique des ATR par la moto aux CUK.
Figure 9. Répartition des victimes par tranche
d'âge.
Figure 10. Répartition des victimes par sexe.
Figure 11. Port de casque.
Figure 12. Le traitement chirurgical.
Figure 13. Le traitement orthopédique.
Figure 14. Les principales associations thérapeutiques.
Figure 15. L'évolution des victimes.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Valeur des différentes lésions
anatomiques qui entrent dans le calcul de l'ISS selon Baker et
coll.(1974)
Tableau 3. Les groupes des victimes.
Tableau 4. Répartition des motocyclistes par tranche
d'âge.
Tableau 5. Répartition des motocyclistes par sexe.
Tableau 6.L'état civil des victimes.
Tableau 7. Répartition de nombre d'enfants par
victime.
Tableau 8. La profession des victimes.
Tableau 9. Le motif de déplacement des victimes.
Tableau 10. Les antagonistes pendant l'accident.
Tableau 11. L'effectif des passagers sur la moto pendant
l'accident.
Tableau 12. Moment desurvenued'accident.
Tableau 13. Le délai de consultation
Tableau 14. Les lésions anatomiques qui entrent dans le
calcul de l'ISS selon Baker et coll.
Tableau 15. Répartition des lésions selon l'AIS.
Tableau 16. Répartition des victimes selon l'ISS.
Tableau 17. Le type de fractures.
Tableau 18. Classification des fractures ouvertes selon
CAUCHOIX.
Tableau 19. Les segments fracturés
Tableau 20. Iconographie.
Tableau 21. Le type de traitement
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
iv
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
TABLE DES MATIERES
viii
RESUME
xi
INTRODUCTION
1
0.1. PROBLEMATIQUE
2
0.2. HYPOTHESE
3
0.3. BUT
3
0.4. OBJECTIFS
3
0.4.1. Objectif général
3
0.4.2. Objectifs spécifiques.
3
0.5. DELIMITATION DU TRAVAIL
4
CHAPITRE I. LA REVUE DE LA LITTERATURE
5
1. LES DONNEES
ACCIDENTOLOGIQUES
6
1.1. ACCIDENT DE TRAFIC ROUTIER(ATR)
6
1.2. ANALYSE DES ACCIDENTS DE
CIRCULATION : CAS DE LA MOTO.
6
1.3. PERSONNES TUEES PAR ACCIDENT
9
1.4. VICTIME
10
2. LES LESIONS
ANATOMO-CLINIQUES POST-TRAUMATIQUES
12
2.1. ATTEINTES CUTANEES
12
2.1.1. La contusion
12
2.1.2. L'ecchymose
12
2.1.3. La plaie
12
2.2. ATTEINTES OSTEO ARTICULAIRES
13
2.2.1. Une entorse
13
2.2.2. Une luxation
13
2.2.3. Une fracture
13
3. LE POLYTRAUMATISME
15
CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES
20
1. MATERIEL
21
1.1. Cadre de l'étude
21
1.2. Population cible
21
1.3. Critères d'inclusion
21
1.4. Critères d'exclusion
21
2. METHODES
22
2.1. Type d'étude :
22
2.2. Période d'étude
22
2.3. Documents consultés
22
2.4. Données
prélevées
22
2.5. Définitions
opérationnelles
24
2.6. Gravité des lésions.
25
2.7. Analyse statistique
26
CHAPITRE III. RESULTATS
27
3.1. LES VICTIMES D'ATR PAR
MOTO
29
3.2. LES GROUPES DES
VICTIMES
30
3.3. LES PARAMETRES
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
31
3.3.1. L'âge des victimes
31
3.3.2. L'âge des motocyclistes
32
3.3.3. Le sexe des victimes
33
3.3.4. La répartition des
motocyclistes par sexe.
34
3.3.5. L'état civil des victimes
35
3.3.6. La composition familiale des
victimes
36
3.3.7. La profession
37
3.4. L'EPIDEMIOLOGIE
TRAUMATOLOGIQUE
38
3.4.1. Le motif du déplacement
38
3.4.2. Les antagonistes pendant
l'accident
39
3.4.3. Le port de casque
40
3.4.4. Nombre de passagers sur la moto
41
3.4.5. Le moment d'accident.
42
3.4.6. Délai de consultation
43
3.5. BILAN LESIONNEL
44
3.5.1. Etage lésionnel
44
3.5.2. ABREVIATED INJURY SCALE
SCORE(AIS)
46
3.5.3. INJURY SEVERITY SCORE(ISS)
47
3.5.4. Le type de fractures
48
3.5.5. Classification des fractures
ouvertes
49
3.5.6. Les segments fracturés
50
3.6. IMAGERIE
51
3.7. LE TRAITEMENT
52
3.7.1. Les types de traitement
52
3.7.2. Traitement chirurgical
53
3.7.3. Le traitement
orthopédique.
54
3.7.4. L'association
thérapeutique
55
3.8. L'EVOLUTION DES VICTIMES
SOUS TRAITEMENT
56
CHAPITRE IV. DISCUSSION
57
DISCUSSION
58
CONCLUSION
66
RECOMMANDATIONS
67
PERSPECTIVES D'AVENIR
68
BIBLIOGRAPHIE
69
RESUME
Les motocyclettes taxi sont utilisées pour le transport
urbain à Kinshasa depuis l'année 2008 . Cet engin constitue
un risque pour les usagers de la route.
Notre objectif principal est d'établir un état
des lieux sur les victimes d'accidents du trafic routier (ATR) par la
motocyclette recus et pris en charge aux CUK.
Il s'agit d'une étude rétrospective,allant de
janvier 2011 à juin 2013, qui porte sur 206 victimes.
Il s'est dégagé à l'issue de notre
étude ce qui suit :
o Les victimes d'ATR par moto sont en nette progression
à Kinshasa depuis 2008 et leurs lésions sont graves et
variées;
o Les victimes sont des motocyclistes, des passagers et les
piétons ;
o Ces victimes sont dans la majorité des cas jeunes et
du sexe masculin ;
o Les passagers (39,3%) et les motocycilstes (37,9%) sont plus
atteints que les piétons (21%);
o Les motocyclistes sont tous du sexe masculin et la tranche
d'âge la plus touchée est comprise entre 17 à 24 ans
(37,2%) avec des extrêmités de 9 à 68 ans.
o Les motifs de deplacement les plus communs sont des sorties
privées (68,4%) et les études (14,6%);
o L'antagoniste principal à l'accident est une
automobile (41,7%) ;
o La plupart des lésions, graves dans le tiers de cas ,
sont observées aux membres inferieurs et à la
tête ;
o Les fractures ouvertes (64,3%) sont les plus
observées et le membre inférieur est le plus fracturé
(54,8%) ;
o Le traitement chirurgical (93,6%) est le plus
fréquemment réalisé dont le parage chirurgical des plaies
cranio-cutanées , de la face et des membres surtout pour les
fractures ouvertes qui elles, bénéficieront de la
réduction-contension à défaut de l'ostéotaxis faute
de moyen ;
o Le quart de nos patients a évolué vers
l'invalidité.
De ce qui précède, il est impérieux de
créer des unités d'urgence pour le ramassage des
bléssés ainsi que l'organisation d'une équipe
multidisciplinaire de prise en charge traumatologique intra-hospitaliere.
INTRODUCTION
Le système de transport routier se compose de trois
éléments qui interagissent entre eux, à savoir : la
route et son environnement, les véhicules, et enfin les usagers,
occupant les véhicules ou les piétons.
L'accident de trafic routier (ATR) est un choc qui a lieu sur
le réseau routier entre un engin roulant (automobile, moto, vélo,
etc.) et toute autre chose ou personne et qui engendre des blessures humaines
et/ou des dégâts matériels. Ces dégâts
matériels peuvent intéresser les véhicules, un
élément de la route (chaussée, panneaux, barrière
de protection, etc....) ou des bâtiments. (1)
La motocyclette est un véhicule à moteur muni de
deux roues et dépourvu d'habitacle. Ces deux roues nécessitent de
l'équilibre pour les usagers et le manque d'habitacle les expose au
moindre choc.
L'ATR par la motocyclette est un accident de circulation qui
implique une motocyclette. Ce qui entraine des victimes parmi les occupants de
la moto (motocycliste et les passagers) et/ou les piétons.
Selon les statistiques de l'Organisation Mondiale de la
Santé(OMS), chaque année, 1,3 millions des personnes trouvent la
mort sur les routes du monde avec 25 à 50 millions des blessés.
Soit chaque jour plus de 3 000 personnes tuées, 140 000
blessés dont 15 000 personnes resteront handicapées à
vie. (2)
L'accident de la circulation était la 2ème cause
de décès en 2002 dans le monde pour les deux sexes chez les
enfants et les jeunes de 5 à 29 ans, et la 1ère cause chez les
jeunes de 15 à 29 ans en 2004. (3, 4)
D'après une étude réalisée au
Benin entre janvier 1997 et décembre 2007, les conducteurs de taxis-
moto sont impliqués dans 40,64% des accidents de la route et les motifs
les plus cités sont : le mauvais dépassement (14,40%) et
l'excès de vitesse (12%). (5)
Les traumatismes et les décès chez les jeunes
conducteurs des motos posent un problème majeur dans nos pays car,
ainsi le montre la Banque mondiale et l'OMS sur le rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, les
accidents survenus à des jeunes conducteurs causent entre 20% et 30% de
tous les décès enregistrés sur la route. (4,6)
0.1PROBLEMATIQUE
Le trafic routier fait supporter des coûts
énormes aux individus et à la société toute
entière (1) du fait :
· des accidents ;
· de la pollution sonore (bruit) ;
· de la pollution chimique (pollution de l'air) suite
à la production des gaz à effet de serre plus importante pour les
motos que pour les automobiles ;
· de la pollution des eaux ;
· de la poussière engendrée ;
· des conséquences esthétiques sur
l'environnement. (3, 6, 7,8)
L'accident entraine chez la victime :
ü l'atteinte physique;
ü les conséquences mentales ;
ü les modifications comportementales par exemple le
tabagisme, les pratiques sexuelles à risque, l'abus d'alcool et de
drogues ;(9)
Avec comme conséquences les décès,
les incapacités, les suicides, le VIH et MST, les maladies
cardiovasculaires, les autres maladies non transmissibles. (3)
Celles-ci ont d'énormes répercussions sur les
familles et les communautés touchées, dont la vie est bien
souvent irrémédiablement changée par le tragique
évènement. De nombreuses familles sombrent dans la
pauvreté à la suite du décès du soutien de famille
ou de surcroît des dépenses qu'entraîne la prise en charge
des membres de famille rendus infirmes par un ATR.(3,7)
Le mode de transport par motos- taxis s'est aussitôt
développé dans le monde et plus particulièrement dans les
pays en développement depuis le début des années
1990.C'est ainsi que plusieurs dénominations qualifient cette
activité à travers le monde :
- Bend-skin au Cameroun,
- Zemidjans au Mali,
- Okoda au Nigeria, Niger, Burkina Faso et Togo,
- Conchos en République Dominicaine, Rio de Janeiro
(Brésil) et Pérou,
- Wewa à Kinshasa (RDC).
A Kinshasa,le transport urbain est assuré en partie par
les taxis-motos à visée commerciale communément
appelés « WEWA ». Ces dernières serpentent
nos routes depuis les boulevards jusque dans les rues des quartiers de jour
comme de nuit depuis l'année 2008.
Assez économiques, très rapides, contournant les
embouteillages, ne respectant généralement pas les règles
de la circulation, ils circulent à des endroits où les taxis
automobiles ne peuvent accéder.
0.2HYPOTHESE
Les victimes d'ATR par moto présenteraient des
lésions traumatiques multiples et graves avec comme
conséquences : des décès et des invalidités
plus élevés.
0.3BUT
Le but de cette étude est de poser des prémisses
aux études ultérieures sur ce phénomène
socio-sanitaire de taxi-moto à Kinshasa en particulier et en
République Démocratique du Congo en général
d'autant plus qu'aucune autre étude n'a porté à ce jour
sur ce sujet.
0.4 OBJECTIFS
0.4.1 Objectif
général
Notre objectif principal est d'établir un état
des lieux sur les lésions traumatiques des victimes d'accidents du
trafic routier (ATR) par la motocyclette reçus et pris en charge aux
cliniques universitaires de Kinshasa (CUK).
0.4.2 Objectifs
spécifiques. Ils visent à :
Ø Etablir le profil des conducteurs des
taxis-motos ;
Ø Fournir des données
épidémiologiques des lésions causées par les ATR
par moto ;
Ø Etudier le profil clinique de ces lésions et
évaluer leur traitement.
0.5 DELIMITATION DU
TRAVAIL
La présente étude s'est réalisée
aux cliniques universitaires de Kinshasa, au Département de chirurgie
durant la période allant de janvier 2011 à juin 2013.
CHAPITRE I. LA REVUE DE
LALITTERATURE
1. LES DONNEES
ACCIDENTOLOGIQUES
1.1 ACCIDENT DE TRAFIC
ROUTIER(ATR)
Appelé aussi accident de voie publique(AVP), les
accidents de la route se définissent comme des événements
malheureux ou dommageables survenant sur une route, un chemin ouvert à
la circulation et appartenant au domaine publique.(1)
Selon le ministère Français de
l'équipement, il s'agit des accidents corporels de la circulation
routière.
Ils doivent :
- Survenir sur la voie publique ;
- impliquer au moins un véhicule (plus un
animal) ;
- provoquer un traumatisme corporel nécessitant un
traitement médical avec ou sans hospitalisation et/ou un
dégât matériel.(1,10)
1.2 ANALYSE DES ACCIDENTS DE
CIRCULATION : CAS DE LA MOTO.
L'utilisation d'un modèle décrit dans la figure
1 peut permettre d'identifier tous les facteurs qui entrent en jeu dans le
traumatisme.
Il permet également de réfléchir sur les
modes d'intervention destinés à prévenir les traumatismes
de ce type à l'avenir ou pour atténuer les lésions qui en
résultent.
Par exemple, pour le modèle d'accident de motocyclette,
il existe sans doute des facteurs concernant le motard, la motocyclette ou la
route qui contribuent à l'accident.
Ces facteurs (motard, motocyclette ou conditions
routières) pourraient éventuellement être modifiés
pour prévenir des accidents comparables à l' avenir.
ENVIRONNEMENT
(ROUTE GLISSANTE)
|
|
Figure 1. Modèle épidémiologique
d'un traumatisme causé par un accident de motocyclette.(1, 10)
La chronologie des traumatismes
La « chronologie des traumatismes » est un
autre outil utile à analyser des traumatismes.
La figure 2 ci-dessous dresse une représentation
chronologique d'un traumatisme, à partir de l'exposition de l'hôte
au danger, puis à l'événement lui-même et à
la survenue du traumatisme, jusqu' à l'incapacité et(ou)
décès en résultant.
DECES
EXPOSITION
EVENEMENT TRAUMATISME
INCAPACITE
Figure 2. Chronologie des traumatismes (10)
La chronologie du traumatisme permet de dégager 3
niveaux de prévention :
Ø la prévention primaire consiste à
empêcher l'événement de se produire. Ce, en agissant sur
les facteurs (motard, la route, la motocyclette et la vitesse ou le port de
casque) ;
Ø la prévention secondaire correspond à
un diagnostic rapide et à la tenue d'une conduite appropriée face
au traumatisme. C'est la prise en charge pré hospitalière du
traumatise qui a lieu sur le lieu de l'accident ;
Ø la prévention tertiaire est
l'amélioration des résultats à terme. C'est la place de la
prise en charge hospitalière, dans un centre de traumatologie.(10)
Figure 3. Segments exposés lors d'ATR par la moto
(8)
1.3. PERSONNES TUEES PAR
ACCIDENT
Cette notion varie d'un pays à l'autre. Certains pays
font intervenir un laps de temps depuis l'accident durant lequel le
décès survenu chez la victime est considéré par le
médecin certificateur comme causé par l'ATR.
Ce délai varie de 3 à 10jours selon les pays.
En France on considère comme tué par accident de
la route, la personne tuée sur le coup(fig.) ou
décédée dans les 30 jours qui suivent l'accident. (1)
1.4 VICTIME
On appelle victime, un tué, un blessé grave ou
un blessé léger par suite d'un accident.
Le blessé grave (BG) est une personne ayant subi un
traumatisme nécessitant au moins 6 jours d'hospitalisation.
Les blessés légers (BL) sont les autres
personnes ayant subi un traumatisme ne nécessitant pas
d'hospitalisation.
L'indemne est un usager, piéton ou occupant d'un
véhicule non victime.
On appelle accident mortel, un accident ayant fait au moins un
tué.(1)
Un traumatisme est défini comme étant une
lésion de l'organisme due à un choc de l'extérieur.(10)
Figure 4. Décès d'ATR par
moto
Figure 5. Un blessé grave avec rupture vésicale
intra péritonéale post ATR par moto
2. LES LESIONS
ANATOMO-CLINIQUES POST-TRAUMATIQUES
2.1 ATTEINTES CUTANEES
2.1.1 La contusion
Est une lésion qui respectant
l'intégralité cutanée, entraînent la destruction des
tissus sous-jacents.
La contusion se manifeste par une voussure constatée
à l'endroit d'application d'un corps traumatisant. Il s'agit soit d'un
oedème soit d'un hématome ; dans ce dernier cas une
ecchymose peut apparaître.
Le plus souvent l'oedème et l'hématome sont
associés et il est cliniquement difficile de différencier les
deux.(11,12,13)
2.1.2 L'ecchymose
Est une suffusion de sang dans les tissus sous cutanés.
Elle n'est visible que sur une peau claire, elle accompagne souvent une
tuméfaction mais elle peut exister sans celle-ci.
Dans certaines régions de l'organisme l'ecchymose est
un signe clinique de présomption d'une fracture.(14)
2.1.3 La plaie
Est une solution de continuité de tissus de
revêtement.
Elle peut être linéaire,
irrégulière ou contuse ; superficielle ou profonde, simple
ou complexe ; dans cette dernière éventualité la
plaie comporte, outre la section cutanée, une atteinte de tissus
sous-jacents : tendons, nerfs, vaisseaux ou os.(12,13,14)
Les plaies superficielles sont appelées
éraflures, égratignures, écorchures, excoriations ou
érosions.(14)
Certains types de plaie portent des noms appropriés.
· Scalp : plaie du cuir chevelu entraînant un
large décollement cutané.
· Crush syndrome résulte de l'écrasement
prolongé d'une masse musculaire importante.
· Plaie par avulsion est caractérisée par
un décollement cutané large.(14)
2.2 ATTEINTES OSTEO
ARTICULAIRES
2.2.1 Une entorse
Est une lésion localisée au niveau d'une
articulation dont les surfaces osseuses se sont déplacées
momentanément au-delà de leurs limites physiologiques
entraînant ou non des lésions ligamentaires.
Cliniquement l'entorse se manifeste par une tuméfaction
et par des douleurs spontanées et provoquées.(15,16)
2.2.2 Une luxation
Est un déplacement permanent des surfaces articulaires
des os qui composent une articulation. La luxation s'accompagne souvent des
lésions ligamentaires periarticulaires.
L'examen clinique révèle :
· une déformation de l'articulation ;
· une tuméfaction à installation
progressive ;
· une position vicieuse du membre ;
· une douleur spontanée et
provoquée.(15,16)
2.2.3 Une fracture
Est une rupture de la continuité osseuse due au
dépassement local des contraintes admissibles par l'effet d'une
sollicitation mécanique, soit que l'os se trouve fragilisé par
quelques conditions pathologiques, soit que l'os étant de
résistance normale, la sollicitation extérieure dépasse le
seuil de sa résistance. (15)
Une fracture peut être fermée ou ouverte.
On établit une distinction entre les fractures
fermées, où le foyer de fracture ne communique pas avec
l'extérieur, et les fractures ouvertes, où son foyer est en
communication avec l'extérieur, suite à une effraction
cutanée ; soit de dehors en dedans par un traumatisme broyant les
tissus périphériques, soit de dedans en dehors par un fragment
osseux fracturaire.(12,13,15,16)
L'importance de cette distinction réside dans le fait
qu'une fracture ouverte a un pronosticsombre non seulement du fait du risque
infectieux toujours présent, mais également du fait de
l'interférence des troubles de la vascularisation et de la
nécrose tissulaire sur les phénomènes de
consolidation.(13)
Différents types de classification des fractures
ouvertes sont proposés partant de la classification bien connue de
CAUCHOIX, passant par celle de GUSTILO et ANDERSON et enfin celle
proposée par l'Association Internationale pour l'Etude de
l'Ostéosynthèse (AO).
Pour CAUCHOIX :
- Les fractures ouvertes du type I se caractérisent par
une ouverture punctiforme ;
- Celles du type II par une ouverture linéaire
suturable ;
- Afin celles du type III par une avulsion cutanée.(17)
Pour GUSTILO et ANDERSON, dans les fractures de degré
III, les lésions des parties molles sont variées et complexes.
Les auteurs ont proposé de distinguer 3
sous-classes :
- III A : lésions étendues des parties molles
par traumatisme à haute énergie mais avec possibilité de
couverture cutanée.
- III B : en plus décollement périostique et
exposition de l'os, contamination massive et comminution nécessitant un
lambeau de couverture.
- III C : lésion vasculaire dont la réparation
est indispensable pour la survie du membre. (17)
Figure 6 : fracture-luxation de la cheville type III B
de Gustilo Anderson infectée
chez le motocycliste
1. LE POLYTRAUMATISME
On appelle polytraumatisme toute association de
deuxlésions traumatiques grave ou plus (orthopédique,
viscérale et crânienne) entraînant une répercussion
respiratoire ou circulatoire. Ces lésions multiples peuvent se masquer
les unes par rapport aux autres. Le pronostic vital peut être en cause
à court et à moyen terme du fait d'une lésion
prépondérante ou d'une association de lésions de
gravité moyenne.(12,18)
Le diagnostic étant rétrospectif, toute victime
d'une situation traumatique susceptible de mettre en jeu le pronostic vital est
un polytraumatisé jusqu'à preuve du contraire.
D'où l'importance de ne pas s'arrêter aux seules
conséquences physiologiques immédiates visibles du traumatisme
mais aussi de connaître le mécanisme lésionnel et la
violence du traumatisme pour décider d'orienter en salle de
déchoquage ces blessés dont la symptomatologie initiale peut
être parfois frustre.(18)
La mortalité hospitalière du patient
polytraumatisé survient essentiellement au cours des premières
heures (19), d'où l'importance d'une prise en charge rapide pré
hospitalière et aux Urgences. Elle est essentiellement liée
à une atteinte cérébrale et/ou une hémorragie
(tableau 2). Elle nécessite un plateau technique complet disponible 24
h/24 h, capable de dépister et de faire face à la
nécessité d'une hémostase chirurgicale et/ou radiologique
interventionnelle en urgence.
Une équipe rodée, bien coordonnée,
multidisciplinaire est indispensable et permet d'améliorer le pronostic
(20). Le facteur temps est central dans la prise en charge tant au plan du
monitorage initial que dans le choix raisonné des investigations
complémentaires.
Ce bilan doit s'effectuer sans interrompre la
continuité de la réanimation.
En somme, la conduite à tenir devant un
polytraumatisé doit être systématisée afin d'obtenir
les meilleures chances de guérison. La rapidité et la
qualité tant du ramassage que du transport du blessé sont
fondamentales. (12)
Les accidents de la voie publique représentent la
très grande majorité des poly traumatismes.
De façon analytique, on peut mettre en évidence
des lésions décrites dans le tableau 1
Le polytraumatisé est une urgence chirurgicale type. La
Médecine d'urgence étant une Médecine difficile pleine de
pièges et dont l'objectif premier est d'éliminer ou
d'authentifier l'urgence et non pas de faire un diagnostic à tout
prix(21).
Plusieurs scores sont proposés pour dépister le
polytraumatisé (22, 23, 24,25) :
ü Abbreviated injury score scale (AIS);
ü Injury Severity Score (ISS);
ü Revised Trauma Score (RTS);
ü Glasgow Coma Score (GCS);
ü Trauma-Injury Severity Score (TRISS).
Dans notre étude nous retenons AIS et ISS.
SCORE AIS et ISS
Le corps est subdivisé en six régions :
1. tête et cou ;
2. face ;
3. thorax ;
4. abdomen et bassin ;
5. extrémités ;
6. externe.
A chaque région anatomique a été
attribué le chiffre de 1à5 en gravité
1. lésion mineure ;
2. lésion modérée ;
3. lésion sérieuse mais ne mettant pas la vie en
danger ;
4. lésion sévère, vie en danger mais survie
probable ;
5. lésion critique, vie en danger et survie improbable.
Exemple de score AIS : VOLET THORACIQUE =4
Figure 7.Unepolytraumatiséevictime d'ATR par moto
Tableau 1. Valeur des différentes lésions
anatomiques qui entrent dans le calcul du ISS selon Baker et coll.(1974)
Régions
|
Lésions
|
Cote
|
SNC
|
GCS=15
GCS=13-14
GCS=9-12
GCS=5-8
GCS< ou=4
|
1
2
3
4
5
|
Face, cou
|
Contusions
Fractures non déplacée :
-défiguration
-décollement
-perte d'un oeil
Fractures déplacées
Destruction os et tissus mous
Obstruction traumatique voies respiratoires sup.
|
1
2
3
4
5
|
Thorax
Abdomen
Membres
|
Contusions
1cote ou sternum cassé
-Hémo ou pneumothorax
-contusion pulmonaire
-rupture diaphragmatique
Ouverture thoracique
-pneumomédiastin
-contusion myocardique
Lacération trachéale, aortique :
-hémomédiastin
-rupture myocardique
Contusion parois
Contusion intra-abdominal
-hématome rétropéritonéal
-rupture vésicale extra-péritonéale
-fracture colonne thoraco lombaire
Lacération minime intra-abdominale
-rupture vésicale intra-abdominale
-fracture colonne avec lésion moelle
-lésions spléniques
Rupture d'organe ou de vx intra-abdominale
Contusions mineures
Fracture de doigt :
-fracture non déplacée des os longs
-fracture non déplacée du bassin
Fracture déplacée fermée ou ouverte
d'un os long
-fractures multiples de main ou pied
-fracture déplacée du bassin
-lacération neuro-vasculaire
Fractures fermées multiples os longs
Fractures ouvertes multiples os longs
|
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
|
Pour calculer L'ISS :
· on calcule le score AIS (1 à 5) pour chacune des 6
régions ;
· on retient les 3 scores les plus
élevés ;
· le score ISS est la somme des carrés des trois
scores les plus élevés du score AIS de chaque région.
(10)
Ce score va théoriquement de 0(aucune lésion)
à 75.
Il existe une relation exponentielle entre la valeur de l'ISS
et la mortalité.(11)
Un patient accidenté est un polytraumatisé
lorsque le score ISS> ou =16 car correspond à la possibilité
d'une lésion mortelle à 10%, et un ISS de 59 une mortalité
statistique de 100%.(10 ,11).
Ainsi, avons-nous regroupé l'ISS en trois classes
dont : <16, entre 16 et 59 et > 59.
Tableau 2 : la spoliation sanguine des lésions
traumatiques (21,25)
Lésion
Perte sanguine
|
Fracture d'une côte :
125 cc
|
Fracture vertèbre ou avant-bras :
250 cc
|
Fracture de l'humérus :
500 cc
|
Fracture des deux os de la jambe :
1000 cc
|
Fracture du fémur :
2000 cc
Fracture du bassin :
500-5000 cc
Plaie du scalp > 10 cm :
500-1000 cc
Epanchement péritonéal visible :
250 cc
Epanchement pleural visible :
500 cc
|
CHAPITRE II. MATERIEL ET
METHODES
0. MATERIEL
0.1. Cadrede l'étude
Il s'agit d'une étude réalisée au
Département de chirurgie des cliniques universitaires de Kinshasa. Nous
avons recruté les victimes qui ont été reçues aux
urgences de chirurgie, celles qui étaient hospitalisées ainsi que
celles qui ont consulté au bloc C de chirurgie. Ce dernier, est un
pavillon de consultation externe.
0.2. Population cible
La population concernée dans cette étude est
celle des victimes d'ATR par la motocyclette reçues et prises en charge
aux CUK.
Un total de 302 dossiers ont été
colligées dont seulement 206 ont pu être retenus à la suite
de l'application de nos critères d'inclusion.
0.3. Critères
d'inclusion
Nous avons inclus dans la présente étude, toute
victime d'ATR par la motocyclette qui a consulté aux CUK, durant la
période de notre étude et qui a présenté au moins
une lésion traumatique.
0.4. Critères
d'exclusion
Tous les dossiers n'ayant pas répondu à nos
critères d'inclusion ont été exclus de la présente
étude.
1. METHODES
1.1. Type
d'étude :
Il s'agit d'une étude rétrospective et
descriptive qui porte sur les victimes d'accident de trafic routier (ATR)
impliquant une motocyclette traitées aux cliniques universitaires de
Kinshasa(CUK).
1.2. Période
d'étude
Notre étude s'est étendue sur une période
de 2 ans et 6 mois, soit de janvier 2011 à juin 2013.
1.3. Documents
consultés
Nous avons consulté au cours de notre
étude :
- le registre des patients reçus aux urgences,
- le registre des patients opérés en urgence,
- le registre du bloc opératoire,
- le registre de consultation au bloc C,
- le registre des malades hospitalisés au service de
chirurgie ostéo-articulaire et traumatologique,
- les fiches des malades,
- les comptes- rendus opératoires,
- les registres de la Commission National Sur la
prévention routière(CNPR),
- et les fiches de collecte des données.
1.4. Données
prélevées
Nous avions prélevé les éléments
suivants dans les dossiers :
- les victimes d'ATR par moto ;
- les groupes des victimes reparties en motocyclistes,
passagers et piétons
- les paramètres socio démographiques :
l'âge, le sexe, l'état civil, la composition familiale, la
profession ;
- les motifs de déplacement : regroupant le motif
familial, d'étude, de travail et privé ;
- les paramètres anamnestiques :
· la modalité de l'accident (antagoniste) :
nous recherchions ici le facteur qui est à la base de la collision, de
la chute ou du dérapage ;
· le port de casque pendant l'accident ;
· le nombre de passagers sur la moto : motocycliste
seul, moto à deux, à trois ou à quatre personnes ;
· le moment précis de l'accident.
- le bilan lésionnel
· nous avons évalué la gravité des
lésions traumatiques provoquées en utilisant l'ISS
(InjurySeverity Score) défini par Baker et collaborateurs en 1974
(Tableau I) ;
· le type de fracture : fermée ou
ouverte ;
· pour les fractures ouvertes, c'est la classification
selon Cauchoix qui a été utilisée ;
· Le segment fracturé.
- Le bilan d'imagerie
Les examens d'imagerie médicale retenus dans le but
diagnostic sont les suivants :
· la tomodensitométrie cranioencéphalique
(scanner) ;
· la radiographie du crâne(CR) ;
· la radiographie du thorax(THOR) ;
· la radiographie d'un segment de la colonne
vertébrale(CV) ;
· la radiographie de l'abdomen sans préparation
et/ou l'échographie abdominale(ABD).
- Le traitement
Les traitements médicaux, chirurgicaux,
orthopédiques et kinésithérapiquesontété.
Parmi les traitements chirurgicaux nous avons retenu :
· le parage chirurgical ;
· l'attouchement des écorchures ;
· le pansement simple ;
· le drainage thoracique ;
· l'enclouage centromédullaire (ECM);
· la plastie ;
· l'ostéosynthèse ;
· l'osteotaxis ;
· la laparotomie ;
· la craniotomie ;
· l'amputation ;
· la cystostomie.
Les traitements orthopédiques sont :
· la réduction-contention ;
· la traction ;
· le corset (collier) : amovible ou
plâtré ;
· le repos : sur un plan dur, avec drainage postural
et observation.
Les associations thérapeutiques retrouvées
sont :
· parage chirurgical-réduction
contention-traitement médical ;
· parage chirurgical-osteotaxis ;
· repos-traitement médical.
- L'évolution des traumatisés
L'issue thérapeutique a été
évaluée à la sortie de l'hôpital, et au bout de
6mois. Les résultats été caractérisés de la
manière suivante :
· la guérison,
· le décès,
· l'invalidité.
1.5. Définitions
opérationnelles
Pour la clarté de notre exposé nous adoptons la
nomenclature suivante :
- le motocycliste est le conducteur de la motocyclette.
il est communément appelé « WEWA » ;
- la motocyclette est un véhicule motorisé muni
de deux roues et dépourvu d'habitacle.
- le passager sur la moto est la personne
transportée sur la motocyclette ; l'effectif des passagers varie de
1 à 3, le premier passager étant la personne proche du
conducteur. Le troisième passager, généralement un enfant,
est placé devant le motocycliste sur le réservoir ;
- Le piéton est une personne marchant sur la
chaussée ou au bord de celle-ci ;
- et l'occupant est toute personne embarquée à
bord d'un véhicule. Il implique le conducteur et le passager.
1.6. Gravité des
lésions.
Nous avons évalué la gravité des
lésions selon le score AIS et ISS.
Le corps est subdivisé en cinq régions :
1. tête et cou ;
2. face ;
3. thorax ;
4. abdomen et bassin ;
5. extrémités ;
A chaque région anatomique a été
attribué un chiffre allant de 1à5 en gravité
croissante pour avoir le AIS:
1. lésion mineure ;
2. lésion modérée ;
3. lésion sérieuse mais ne mettant pas la vie en
danger ;
4. lésion sévère, vie en danger mais survie
probable ;
5. lésion critique, vie en danger et survie improbable.
Pour calculer L'ISS :
- On calcule le score AIS (1 à 5) pour chacune des 5
régions,
- On retient les 3 scores les plus élevés.
- le score ISS est la somme des carrés des trois scores
les plus élevés du score AIS de chaque région. (13)
Ce score va théoriquement de 0(aucune lésion)
à 75.
Il existe une relation exponentielle entre la valeur de l'ISS
et la mortalité.(22)
Un patient accidenté est un polytraumatisé
lorsque le score ISS> ou =16 car correspond à la possibilité
d'une lésion mortelle à 10%, et un ISS de 59 correspond à
une mortalité statistique de 100%.(13 ,22).
Ainsi, avions-nous regroupé l'ISS en trois classes
dont : <16, entre 16 et 59 et > 59.
1.7. Analyse statistique
Les données ont été saisies à
l'aide du logiciel Excel de Microsoft office 2007 et analysées sur le
logiciel SPSS 21.0 d'IBM.
L'analyse descriptive a permis de résumer les variables
quantitatives en moyenne et les variables qualitatives en proportion.
La comparaison des proportions a été faite
à l'aide du test Khi-carré de Pearson. Le seuil de signification
a été fixé à 0,05.
Les résultats ont été
présentés sous forme des tableaux et figures.
CHAPITRE III. RESULTATS
Nos résultats ont été
présentés sous forme :
- des tableaux,
- d'histogrammes,
- des diagrammes en gâteaux.
Dans les tableaux, les données sont
présentées en trois colonnes :
· la première colonne reprenant la variable
à étudier ;
· la deuxième reprenant les fréquences
respectives observées ;
· la troisième colonne étant celle des
pourcentages.
Dans les histogrammes, les différentes classes d'une
variable, figurant chacune d'entre elles par un rectangle dont la dimension est
proportionnelle à l'importance quantitative de chaque classe.
Parmi les coordonnées, les abscisses
représentent les variables à étudier. Les ordonnées
représentent les fréquences observées.
Dans les diagrammes en gâteau, chaque tranche
représente l'importance de la variable à étudier.
1.1. LES VICTIMES D'ATR PAR
MOTO
Figure 8. Statistique des ATR par la moto aux CUK
La figure 8 nous montre 78 victimes d'ATR par moto en 2011, 84
en 2012, et enfin 96 en 2013 avec un taux d'accroissement annuel de 13,5%.
1.2. LES GROUPES DES
VICTIMES
Les 206 victimes de notre série sont reparties en 3
groupes comme il est illustré dans le tableau 3.
Tableau 3. Les groupes de victimes
Victimes
|
Fréquence
|
%
|
p
|
Passagers
|
81
|
39,3
|
|
Motocyclistes
|
78
|
37,9
|
0,81
|
Piétons
|
47
|
21,0
|
0,002
|
Total
|
206
|
100
|
|
Dans le tableau 3, la comparaison des passagers aux motocyclistes
n'a pas montré une différence significative. Par contre, celle
des passagersaux piétons ainsi que celle des motocyclistes aux
piétons ont montré une différence significative.
1.3. LES PARAMETRES
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
1.3.1. L'âge des
victimes
La répartition par tranche d'âge en année
de toutes les victimes est représentée dans la figure 9.
Figure 9. Répartition des victimes par tranche
d'âge.
La figure 9 montre une fréquence plus élevée
(70 cas) chez les victimes dont l'âge varie de 17 à 24 ans.
1.3.2. L'âge des
motocyclistes
La répartition par tranche d'âge des motocyclistes
est reprise dans le tableau 4.
Tableau 4. Répartition des motocyclistes en tranche
d'âge.
AGE
|
FREQUENCE
|
%
|
<8
|
0
|
0
|
9-16
|
4
|
5,1
|
17-24
|
29
|
37,2
|
25-32
|
23
|
29,5
|
33-40
|
10
|
12,8
|
41-48
|
5
|
6,4
|
49-56
|
2
|
2,6
|
>56
|
5
|
6,4
|
TOTAL
|
81
|
100
|
Le tableau 4 montre dans le groupe des motocyclistes, une
fréquence plus élevée des motocyclistes dont l'âge
varie de 17 à 24 ans (37%)et nous pouvons aussi remarquer un nombre non
négligeable de conducteurs très jeunesdans la tranche de 9
à 16 ans (5%).
1.3.3. Le sexe des victimes
La figure 10 montre la répartition par sexe de toutes les
victimes.
Figure 10. Répartition des victimes par sexe
La figure 10 nous montre la répartition par sexe des
victimes d'ATR par moto. Lesexe masculin prédomine (144 cas) par
rapport au sexe féminin (62 cas).
1.3.4. La répartition
des motocyclistes par sexe.
Le tableau 5 présente la répartition par sexe du
groupe des motocyclistes.
Tableau 5. Le sexe des motocyclistes
MOTOCYCLISTES
|
EFFECTIF
|
%
|
M
|
78
|
100
|
F
|
0
|
0
|
TOTAL
|
78
|
100
|
Le tableau 5montrequelatotalité des victimes motocyclistes
sont du sexe masculin.
1.3.5. L'état civil des
victimes
L'état civil de toutes ces victimes est repris dans le
tableau 6.
Tableau 6. Répartition des victimes selon
l'état civil
Etat civil
|
Fréquence
|
%
|
Célibataire
|
131
|
63,5
|
Mariés
|
60
|
29,1
|
veuf
|
9
|
4,3
|
Liaison libre
|
6
|
3
|
Total
|
206
|
100
|
Le tableau 6nous montre une fréquence plus
élevée des célibataires (63,5%) suivis des
mariés (29,1%).
1.3.6. La composition familiale
des victimes
Le tableau 7 repartit les victimes par rapport au nombre
d'enfant.
Tableau 7. Répartition du nombre d'enfants par
victime
Nombre d'enfant
|
Fréquence
|
%
|
0-3
|
158
|
76,7
|
4-7
|
36
|
17,5
|
8-11
|
10
|
4,8
|
12-16
|
1
|
0,5
|
TOTAL
|
N=206
|
100
|
Ce tableau montre une fréquence élevée de
victimes qui ont 0 à 3 enfants.
Le nombre total d'enfants des victimes est de 432, avec une
moyenne de 2 enfants par victime.
1.3.7. La profession
Tableau 8. La profession des victimes
Profession
|
Fréquence
|
%
|
|
Sans professions
Etudiants
|
86
33
|
41,7
16,0
|
Elèves
|
28
|
13,6
|
Ouvriers
|
28
|
13,6
|
Fonctionnaires
|
16
|
7,8
|
Cadres
|
13
|
6,3
|
Retraités
|
2
|
1,0
|
TOTAL
|
206
|
100
|
Le tableau 8 montre une fréquence élevée
chez les victimes sans profession à 42%, suivies des étudiants
à 16%, des élèves et ouvriers à 13,6%
1.4. L'EPIDEMIOLOGIE
TRAUMATOLOGIQUE
1.4.1. Le motif du
déplacement
Tableau 9. Le motif de déplacement des victimes
Motif
|
Fréquence
|
%
|
|
Privé
|
141
|
68,4
|
Etudes
|
30
|
14,6
|
Travail
|
21
|
10,2
|
Famille
|
14
|
6,8
|
|
Total
|
206
|
100,0
|
Le motif le plus fréquemment évoqué par les
victimes de notre étude est une sortie privée ( 68% ) ; il
est suivi des motifs « études » à 14%
et« travail »10,2%.
1.4.2. Les antagonistes pendant
l'accident
Tableau 10. Les antagonistes pendant l'accident
Antagoniste
|
Fréquence
|
Pourcent
|
|
Automobile
|
86
|
41,7
|
Moto
|
46
|
22,3
|
Objet fixe
|
17
|
8,3
|
Terrain
|
5
|
2,4
|
Piéton
|
4
|
1,9
|
Kuluna
Animal
|
3
1
|
1,5
0,5
|
Non précisé
|
44
|
21,4
|
|
Total
|
206
|
100,0
|
Au cours des accidents par moto, l'antagoniste le plus
fréquemment rencontré est une automobile (41%). Il s'agit d'une
collision entre une automobile et une motocyclette. La collision entre deux
motocyclettes représente 22,3% des cas. On signale 3 cas des bandits
armés de machette (Kuluna) qui ont attaqué les motocyclistes.
1.4.3. Le port de casque
La figure 11 représente la notion de port de casque
pendant l'accident.
Figure 11. Port de casque
La figure 11 nous montre une fréquence faible de 12
personnes (5,80%) portant le casque contre 194 personnes (94%) qui n'en portent
pas.
1.4.4. Nombre de passagers sur
la moto
Dans le groupe de nos 81 passagers, la répartition par
nombre de passagers sur la moto pendant l'accident est
représentée dans le tableau 11.
Tableau 11. L'effectif des passagers sur la moto pendant
l'accident
Nbre/passagers
|
Fréquence
|
%
|
1 passager
|
54
|
66,66
|
2 passagers
|
26
|
32,09
|
3 passagers
|
1
|
1,23
|
TOTAL
|
81
|
100
|
Il ressort du tableau 11 que la fréquence la plus
élevée des victimes est retrouvée dans les cas d'ATR de
moto transportant un seul passager. Les accidents sont exceptionnels lorsqu'il
s'agit de 3 passagers (1,23%).
1.4.5. Le moment
d'accident.
Durant les 3 grandes périodes du jour, la
répartition du nombre d'ATR par moto selon le moment de survenue est
représentée dans le tableau 12.
Tableau 12. Le moment de survenue d'accidents
Moment
|
Fréquence
|
Percent
|
|
Avant-midi
Après-midi
Soir et nuit
|
64
76
66
|
31,1
36,9
32,0
|
|
Total
|
206
|
100,0
|
Les accidents surviennent le plus souvent l'après-midi
dans 36,9% des cas ; ils sont peu nombreux (31,1%) dans l'avant-midi.
1.4.6. Délai de
consultation
Tableau 13. Le délai de consultation
Consultations
|
Fréquence
|
%
|
<24h
|
180
|
87
|
24h à 48h
|
20
|
8
|
48 à 72h
|
5
|
2,4%
|
>72h
|
1
|
0,5
|
Total
|
206
|
100
|
Les blessés consultent immédiatement les
médecins dans 87% des cas. Les consultations retardées
au-delà de 72 heures sont exceptionnelles.
1.5. BILAN LESIONNEL
1.5.1. Etage
lésionnel
Tableau 14. les lésions anatomiques qui entrent dans le
calcul du ISS selon Baker et coll.(1974)
Régions
|
Lésions
|
fi
|
%
|
SNC
|
GCS=15
GCS=13-14
GCS=9-12
GCS=5-8
GCS< ou=4
|
106
52
26
17
5
|
51,5
25,2
12,6
8,3
2,4
|
Face, cou
|
Contusions
Fractures non déplacées
défigurations
décollements
perte d'un oeil
Fractures déplacées
Destruction os et tissus mous
Obstruction traumatique voies respiratoires sup.
|
20
2
5
3
1
3
4
2
|
9,7
1
2,4
1,5
0,5
1,5
1,9
9,7
|
Thorax
Abdom
Membres
|
Contusions
Fractures costales ou sternales
Hémo ou pneumothorax
contusions pulmonaires
rupture diaphragmatique
Ouverture thoracique
pneumo médiastin
contusion myocardique
Lacération trachéale, aortique :
Hémomédiastin
rupture myocardique
Contusions pariétales
Contusions intra-abdominaux
hématomes rétro péritonéaux
ruptures vésicales extra-péritonéales
fractures colonne thoraco lombaire
Lacération minime intra-abdominale
rupture vésicale intra-abdominale
fracture colonne avec lésion moelle
lésions spléniques
Rupture d'organe ou de vx intra-abdominale
lésions mineures
Fractures des doigts :
fractures non déplacées des os longs
fractures non déplacées du bassin
Fractures déplacées fermées ou ouvertes os
long
fractures multiples de main ou pied
fractures déplacées du bassin
lacérations neuro-vasculaires
Fractures fermées multiples os longs
Fractures ouvertes multiples os longs
TOTAL
|
13
5
3
5
0
1
0
0
0
1
0
14
5
3
4
3
3
1
1
3
4
108
2
39
2
46
4
2
3
5
7
N=206
|
6,3
2,4
1,5
2,4
0
0,5
0
0
0
0,5
0
6,8
2,4
1,5
1,9
1,5
1,5
0,5
0,5
1,5
1,9
52,4
1
19
1
22,3
1,9
1
1,5
2,4
3,4
|
Le tableau 14 nous montre la diversité des lésions
traumatiques théoriques du score chez les victimes d'ATR par
motocyclette reçues et soignées aux CUKdurant notre
période d'étude.Parmi elles, plus de la moitié
présentent en plus des lésions mineures aux membres avec un GCS
de 15/15.
1.5.2. ABREVIATED INJURY SCALE
SCORE (AIS)
Le tableau 15 exprime la répartition des fréquences
par AIS. L'effectif total élevé de 323 est due par le fait que
certaines victimes ont un score dans plusieurs régions.
Tableau 15. Répartition selon l'AIS
Score AIS
|
Fréquence
|
%
|
1
|
54
|
26,21
|
2
|
79
|
38,34
|
3
|
116
|
56,31
|
4
|
66
|
32,03
|
5
|
8
|
3,88
|
TOTAL
|
N=206
|
100
|
Le score AIS est de 3 dans 56,31% des cas suivi de 2 dans 38,34%
des cas.
1.5.3. INJURY SEVERITY
SCORE(ISS)
Tableau 16. Répartition des victimes selon l'ISS
ISS
|
Fréquence
|
%
|
|
0-15
|
161
|
78,2
|
16-59
60-79
|
45
0
|
21,8
0
|
|
Total
|
206
|
100,0
|
Le tableau 16 indique un ISS situé entre 16 et 59 dans
21,8% des cas
1.5.4. Le type de fractures
Le tableau 17 exprime le type des fractures. Certaines victimes
présentent les 2 types des fractures.
Tableau 17. Le type de fractures
Fracture
|
Fréquence
|
%
|
|
Fractures ouvertes
|
126
|
64,3
|
Fractures fermées
|
70
|
35,7
|
Total
|
N=206
|
100
|
Le tableau 17 montre une fréquence plus
élevée des fractures ouvertes à 64,28%.
1.5.5. Classification des
fractures ouvertes
Le tableau 18 exprime la classification des fractures ouvertes
selon CAUCHOIX. La fréquence de 177 s'explique du fait que nous n'avons
considéré que les victimes avec les fractures ouvertes. Parmi
elles, certaines ont 2 types et plus.
Tableau 18. Classification des fractures ouvertes selon
CAUCHOIX
CAUCHOIX
|
Fréquence
|
%
|
Type I
|
17
|
9,09
|
Type II
|
103
|
58,19
|
Type III
|
57
|
32,20
|
TOTAL
|
177
|
100
|
Le tableau 18 nous montre la fréquence la plus
élevée des fractures ouvertes type II de CAUCHOIX dans 58% des
cas, suivie du type III dans 32,20% et du type I dans 9,09%.
1.5.6. Les segments
fracturés
Le tableau 19 exprime les fréquences des segments
fracturés. Certaines victimes ont plusieurs segments fracturés.
Ce qui élève la fréquence totale à 126.
Tableau 19. Les segments fracturés
Segment
|
Effectif
|
%
|
Crâne
|
26
|
20,6
|
Face
|
4
|
3,2
|
Thorax
|
3
|
2,4
|
Bassin
|
4
|
3,2
|
Membres supérieurs
|
20
|
15,9
|
Membres inférieurs
|
69
|
54,8
|
TOTAL
|
126
|
100
|
Les fractures des membres inférieurs sont plus nombreuses
(54,76%) ; elles sont suivies des fractures du crâne (20,63%).
1.6. IMAGERIE
Les examens d'imagerie ont été
réalisés chez les victimes d'ATR par la moto. La fréquence
totale de bilan d'imagerie élevée à 242 (tableau 16)
s'explique par le fait que certains patients ont réalisés
plusieurs examens d'imagerie à la fois.
Tableau 20. Iconographie
Imagerie
|
Fréquence
|
%
|
Rx Membres inférieurs
|
81
|
39,30
|
Scanner cranio encéphalique
|
57
|
27,70
|
Rx membres supérieurs
|
28
|
13,57
|
Rx colonne vertébrale
|
26
|
12,60
|
Rx crâne
|
24
|
11,70
|
Rx ASP et/ou Echographie
|
16
|
7,80
|
THOR
|
10
|
4,60
|
TOTAL
|
N=206
|
100
|
L'examen d'imagerie le plus demandé dans le tableau 20 est
la radiographie des membres inférieurs (39,3%), suivie du scanner
cranio encéphalique (27,7%).
1.7. LE TRAITEMENT
1.7.1. Les types de
traitement
Le tableau 21 exprime le type de traitement. Certains patients
ont subi simultanément plusieurs types de traitement. Ce qui
élève l'effectif total à 425.
Tableau 21. Le type de traitement
Traitement
|
Fréquence (n=206)
|
%
|
Chirurgical
|
193
|
93,6
|
Médical
|
125
|
60,6
|
Orthopédique
|
104
|
50,5
|
Kinésithérapie
|
3
|
1,5
|
TOTAL
|
425
|
100
|
Le tableau 21 nous montre une fréquence plus
élevée des patients traités chirurgicalement (93,61%),
ceux qui ont été traités médicalement
représentent 60,61%.
1.7.2. Traitement
chirurgical
Figure 12. Le traitement chirurgical
Le parage chirurgical(Par.chir) est l'intervention la plus
réalisée suivi de l'osteotaxis,d'ostéosynthèse
(ostéoS), de laparotomie (laparo), d'amputation(amput), de
cystostomie(cysto), de craniotomie(crâniot) et du drainage thoracique
comme l'illustre la figure 8.
1.7.3. Le traitement
orthopédique.
Figure 13. Le traitement orthopédique
Le traitement orthopédique le plus
réalisé dans notre série est la réduction -
contention plâtrée (53 cas), suivie de badigeonnage des
écorchures, du drainage postural-repos sur plan dur-observation (repos)
dans 30 cas, puis l'osteotaxis dans 18 cas comme illustré dans la
figure9.
1.7.4. L'association
thérapeutique
Figure 14. Les principales associations thérapeutiques
La figure suivante montre une fréquence plus
élevéede l'association 41 suivie de 12 et enfin de 3. Ces
chiffres représentent les fréquences des associations
thérapeutiques comme suit :
41 est la fréquence de l'association Parage
chirurgical- réduction contention-traitement médical ;
12 est la fréquence de parage
chirurgical-osteotaxis-traitement médical ;
3 est l'association parage
chirurgical-ostéosynthèse-traitement médical.
1.8. L'EVOLUTION DES
VICTIMES SOUS TRAITEMENT
Figure 15. L'évolution des victimes.
Il ressort de la figure 13 que parmi les victimes de
notre série, 60% sont guéries, 24,3% sont restées
invalides, 10,6% sont perdues de vu et 5,3% sont
décédées.
CHAPITRE IV. DISCUSSION
DISCUSSION
Les groupes et l'âge des victimes
Selon les données de 2011 pour la France
métropolitaine, DSCR/fichiers BAAC, les motocyclistes de 18 à 24
ans sont les plus touchés par rapport aux autres vulnérables de
la route. On note parmi eux : 34% des tués et 38,5% des
blessés.(28)
LEWHE a trouvé dans sa série la fréquence
la plus élevée chez le conducteur dont l'âge varie de 20
à 30 ans. (5)
Dans notre série,les passagers sur les motocyclettes
présentent plus fréquemment des lésions corporelles
(39,8%) que les conducteurs (37,9%).
Quant aux motocyclistes, la tranche d'âge la plus
touchée est comprise entre 17 à 24 ans tout en notant une
proportion non négligeable des enfants et adolescents de 9 à 16
ans dans 5,12% des cas.
La prédominancede la fréquence chez les
passagers au cours de notre étude s'explique par la surcharge
fréquente des motocyclettes. Ce qui fait qu'un seul accident d'une moto
à 2 passagers entraine 3 victimes dont un motocycliste et 2 passagers.
Ce qui pourrait élever le nombre des passagers.
Le sexe des victimes
Selon LEWHE, 94% des tués par moto sont des
hommes(5).
Les victimes du sexe masculin (69,9%) sont les plus
touchées que celles du sexe féminin (30,1%) au cours de notre
étude.
Nous notons également que tous les motocyclistes de
notre série sont du sexe masculin.
Nos résultats concordent à ceux de LEWHEsous
réserve du fait que dans la plupart de ses cas, il s'agit des motos
privées et non de transport en commun comme tel est le cas dans le
contexte Kinois.
De l'heure de survenue de l'accident
Les deux tiers d'accident sont survenus dans la tranche
d'heure allant de l'après-midi à la nuit (68%) pour baisser
légèrement au tiers l'avant midi (31%).
LEWHE a trouvé dans sa série, la survenue des
accidents de l'après-midi à la nuit (68%). (5)
SOW a trouvé dans son étude, l'heure de survenue
est l'après-midi et le soir dans 70% des cas.(26)
Ces observations concordent avec notre étude. Cela
pourrait s'expliquer par la fatigue qui s'installe l'après-midi et le
soir, sans compter la somnolence des conducteurs tant des motos que des
automobiles pendant la circulation nocturne.
De la profession
LEWHE a trouvé la fréquence élevée
chez les victimes sans profession (40%), suivi des fonctionnaires (31%) et aux
études (16%). (20)
SOW a trouvé dans son étude que les
élèves et les étudiants sont touchés dans 24% des
cas(26)
Dans notre série, la majorité des victimes sont
sans profession (42%).
Nos données corroborent avec ceux de LEWHE au Benin et
SOW au Mali. En effet, les désoeuvrés paraissent plus
présents dans la circulation à la quête de la survie sous
plusieurs formes notamment des rendez-vous forcés pour mendier, les
activités de commerce informelles, la recherche d'emploi etc...
Du motif de déplacement
LEWHE a trouvé dans sa série 16% des victimes
étaient en route pour les études pendant l'accident (5).
Dans notre étude, le motif de déplacement le
plus cité ayant occasionné l'accident est le motif privé
dans 68% des cas suivi des études dans 14%.
La fréquence des victimes sans profession dans notre
étude est favorisée par le vagabondage des sans-emplois à
la quête de survie ainsi que la pratique de certaines activités
informelles génératrices des recettes. Tout ceci dans une
population jeune et désoeuvrée.
Du port de casque
Il est noté au cours de notre étude que 94,2%
n'ont pas de notion de port de casque pendant l'accident.
Nous n'avons pas trouvé cette notion dans la
littérature.
Le défaut du port de casque est le principal facteur de
risque chez les utilisateurs de la moto. Il est démontré que le
port de casque réduit de 20% à 40% le nombre des traumatismes
crâniens graves et mortels chez les motocyclistes et que c'est la
meilleure approche pour qu'ils ne se blessent pas(5).
La majorité de patients de notre série n'ont pas
de notion de port de casque pendant l'accident et même ceux qui en
avaient, ne l'ont pas porté effectivement, ils l'ont soit posé
devant le guidon soit ne l'ont pas attaché convenablement, soit que
c'est un casque inapproprié. Tout ceci dénote de
l'irresponsabilité de cette population jeune inconsciente.
Du délai de consultation
LEWHE a trouvé dans sa série que les victimes
ont consulté le même jour dans 2,1% des cas et à moins
d'une semaine dans 64,8% (5).
Au cours des accidents par moto dans notre série, les
victimes ont consulté le même jour du traumatisme dans 87% des
cas.
Contrairement à l'étude de LEWHE, nos
traumatisés étaient acheminés plus rapidement à
l'hôpital pour les soins alors que, les conditions de ramassage laissent
à désirer. Cette précocité de consultation peut
s'expliquer par la gravité des lésions traumatiques
observées qui pousserait l'entourage à acheminer la victime
immédiatement à l'hôpital.
De l'antagoniste pendant l'accident.
Au cours des accidents par moto, l'antagoniste le plus
fréquemment rencontré est une automobile dans 41% des cas suivi
d'une autre moto dans 22%.
Nous n'avons pas des données dans la littérature
concernant les antagonistes des accidents par la motocyclette. L'observation de
la manière de rouler des motocyclistes ainsi que le comportement des
taximen des automobiles porte à croire que les motocyclistes ne
respectant généralement pas le code de la route, se font
facilement renverser par les automobiles sinon ils entrent en collision entre
eux. D'autre part, la petite taille de cet engin fait que la présence de
ce dernier est mal perçue par les automobilistes. Cette attitude est
encore aggravée par le conflit qui est visible sur la route entre les
motocyclistes et les conducteurs d'automobile.Ce conflit se voit lorsque ces
protagonistes se disputent le passage sur une route surtout pendant les
embouteillages et lorsque les clients sont attirés par les motos pour
contourner les embouteillages ou pour accéder à des
artères plus étroites ou encore pour traverser les
tronçons impraticables par les automobiles.
Du bilan d'imagerie
L'examen d'imagerie le plus demandé est la radiographie
des membres inférieurs dans 39% des cas, suivi du scanner crânio
encéphalique dans 27,7%
Dans les ATR par moto, les lésions les plus
rencontrées sont celles des membres et du crâne. Ce qui justifie
des fréquences élevées de ces bilans dans notre
série contrairement aux lésions dues à d'autres
traumatismes.
Du bilan lésionnel
a. Les lésions anatomiques qui entrent dans le calcul
de l'ISS.
Nous avons noté la diversité des lésions
traumatiques observées chez les victimes. Néanmoins, parmi les
lésions graves qu'elles pourraient présenter, plus de la
moitié présentent en plus, des lésions mineures (contusion
pariétale, plaie superficielle, écorchure) aux membres et
à la tête.
La rupture diaphragmatique, le pneumo médiastin, la
contusion myocardique, la lacération trachéale et aortique ainsi
que la rupture myocardique n'ont pas été retrouvées.Il
est cependant difficile d'affirmer avec certitude qu'elles n'ont pas
été présentées par nos victimes pour plusieurs
raisons.
D'abord, ces lésions sont très létales,
et nécessitent un système de ramassage des blessés
très organisé en vu d'assurer une bonne prise en charge
pré hospitalière des victimes. Faute de quoi, elles meurent sur
le chemin de l'hôpital par manque de soin ou par aggravation de la
lésion par les « secouristes improvisés ».
Quant à celles qui arrivaientvivantesaux CUK, non
seulement celles qui nécessitent des bilans complexes,même
certaines lésions qui peuvent être diagnostiquées par des
moyens simples pourraient être sous estimées.
Ces lésions seraient sous estimées, suite
à l'insuffisance de bilan para clinique nécessaire pour leurs
mise au point. Cette insuffisance pourrait être du à la
pauvreté de la population qui, dans la plupart des cas, sont
obligées de supporter les frais de leurssoinset/ ou au manque
d'infrastructures nécessaires aux CUK.
b. Les scores de gravité et l'étage
lésionnel
Les lésions les plus fréquentes sont
observées au niveau des membresinférieurs à 63% des cas
suivi des lésions de la tête et le cou dans 52%. Ces
lésions graves mettent en jeu le pronostic fonctionnel (AIS=3) dans
56,3% et le pronostic vital (AIS=4) dans 32% des cas. Les
polytraumatisés (ISS plus de 15) constituent 21,8% de notre
échantillon.
Notre étude devrait révéler un taux plus
élevé des polytraumatisés par rapport aux autres
traumatismes ainsi qu'aux ATR par automobiles. Ceci s'explique par la
vulnérabilité de la moto qui manque d'habitacle tout en exposant
ainsi les occupants au moindre choc .Le manquede casque pendant l'accident
observé dans la majorité des victimes alourdit les traumatismes
crânioencéphaliques.
c. Les fractures
Parmi les types des fractures rencontrées dans notre
série, les fractures ouvertes étaient majoritaires dans 64,2% des
cas contre 35,7% des fractures fermées. De ces fractures ouvertes, le
type II de CAUCHOIX est de loin le plus fréquentà raison de 58,2%
suivi de type III et enfin du type I.
Le segment fracturé le plus cité est le membre
inférieur dans 54,76% suivi du crâne dans 20,63%.
L'incidence des fractures des membres et celles du crâne
serait plus élevées dans notre série. Plusieurs raisons
pourraient être à la base de cette élévation :
d'une part la motocyclette étant un véhicule motorisé
dépourvu d'habitacle expose directement les parties du corps en
présentation pendant la collision ou la chute. Les membres
inférieurs et la tête sont les parties les plus exposés si
on observe la position des usagers sur la moto. D'autre part, le tibia est un
os qui effleure la peau. Devant un traumatisme violent directement sur le
membre sans protection entraine facilement des fractures ouvertes.
Du traitement
Les traitements réalisés dans notre série
par ordre décroissant de fréquence sont : le traitement
chirurgical (93,6%), suivi du traitement médical (60,61%), du traitement
orthopédique (50,47%) et enfin de la Kinésithérapie
(1,5%).
En ce qui concerne le traitement chirurgical, le parage
chirurgical était le plus réalisé dans 41,2% des cas
indiqué pour les fractures ouvertes, des plaies contuses et
profondes.
Le traitement orthopédique le plus
réalisé dans notre série est la réduction -
contention plâtrée indiquée pour les fractures des membres
dans 53 cas suivi de drainage postural-repos sur plan dur-observation (repos)
dans 30 cas.
Ces traitements ont aussi étaient utilisé par
plusieurs auteurs (35, 36, 33, 37,31)
De l'évolution
Parmi les victimes de notre série, 60% sont
guéries, 24,3% sont restées invalides, 10,6% sont perdues de vu
et 5,3% sont décédées
60% des traumatisés de notre série avaient
présenté une évolution favorable.
Le phénomène « WEWA »
présente une mortalité intra hospitalière et
séquelles plus élevée avec ses corollaires.
Ce qui s'explique par l'énergie du choc traumatique
très élevée qui est transmise directement sur les
occupants lors des accidents par la moto à cause du manque d'habitacle
et la chute quasi présente lors des accidents.
CONCLUSION
Le taxi moto, phénomène récent à
Kinshasa, est un réel problème de santé publique à
cause de la fréquence des accidents de la route que provoque cet engin
sur nos routes. Cet état de chose met en danger les usagers de la
route.
Ces motos taxis engendrent les accidents qui entrainent des
lésionsgraveset invalidantes.
Les victimes sont des jeunes désoeuvrés et aux
études qui circulent à moto sans casque pour des motifs
inutiles.
Le très jeune âge des conducteurs est au centre
de ce phénomène socio-sanitaire.
RECOMMANDATIONS
Au ministère de transport, de mettre en marche de
manière rigoureuse les mesures de la prévention primaires pour
tous les usagers de la routes en général, et les motocyclistes
ainsi que tous les autres vulnérables de la route en particulier. Il
s'agit notamment : le port obligatoire des casques, utiliser les bandes
uniquement pour des motos dans les boulevards, formation obligatoire des
conducteurs, interdire aux jeunes de moins de 24 ans d'exercer le métier
de taxi-moto, limiter le nombre des passagers sur une même moto,...
A la CNPR, rendre les données fiables en
séparant les ATR par catégorie de véhicule et les rendre
disponibles à jour dans un site internet officiel.
Au ministère de la santé, la création
d'un service de ramassage en urgence les victimes des traumatismes en
général et celles des ATR en particulier en vue d'une prise en
charge pré-hospitalière adéquate.
La construction des centres de traumatologie modernes avec des
équipes multidisciplinaires et formées sur les urgences.
Assurer une remise à niveau du personnel hospitalier
chirurgical sur la prise en charge des urgences traumatologiques
PERSPECTIVES D'AVENIR
Ø Mener une étude analytique multicentrique
à Kinshasa ;
Ø Répertorier les invalidités afin d'en
déterminer l'évolution tant sur le plan psychologique que sur le
plan physique ;
Ø Mener des campagnes de sensibilisation sur les
mesures de prévention des accidents de circulation ainsi que sur le
comportement à adopter en cas d'accident de circulation ;
Ø Création des mutuelles de santé avec
souscription obligatoire pour la couverture sanitaire des traumatisés de
la route au sein des associations des chauffeurs et des motocyclistes
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