2.4. TRAITEMENT
2.4.1. Traitement de l'accès simple
Avant l'ère de la chloroquinorésistance, les
accès de malaria survenant dans les zones endémiques
n'étaient pas traités avec une dose curative de
médicament ; ils recevaient une dose suppressive, plus faible, mais
permettant au patient de surmonter l'infection grâce à
l'immunité déjà acquise. Le schéma
recommandé consistait en une dose unique de chloroquine de 5 à 10
mg de chloroquine base par kilo de poids. Ce principe est à la base de
l'efficacité persistante de la chloroquine dans des régions
à chloroquino-resistant du premier ou du deuxième
degré.
Par conséquent, la dose unique est abandonnée
dans les régions où une résistance est très
commune, les accès jugés moins graves seront traités avec
de la chloroquine en dose classique (25mg/kg en trois jours), et ne seront
suivi d'un traitement plus efficace (mais plus compliqué ou plus cher)
qu'en cas d'échec.
Il ne nous parait pas recommandable de prescrire des doses
augmentées de chloroquine (40mg/kg en 5 jours), comme le
préconisent certains auteurs, espérant aussi surmonter la
résistance.
Remarque préliminaire
La chloroquine utilisée pendant longtemps comme
traitement de premier choix a une efficacité de plus en plus restreinte
et sera progressivement abandonnée. Elle est cependant encore
utilisée avec sans succès dans beaucoup de pays d'Afrique de
l'Ouest et Centrale.
Actuellement en R.D. Congo
Première ligne
Sulfadoxine-pyriméthamine (SP) : pour l'adulte,
trois comprimés en dose unique ; pour l'enfant, dose ajustée
au poids.
2. Cette combinaison agit lentement (environ deux jours)
3. Résistance rare aujourd'hui, mais appelée
à se développer rapidement (à surveiller)
4. Possibilité d'allergie au composé
sulfamidé (ne pas administrer si allergie connue à ce
composé).
Deuxième ligne
Associations à base d'artémisinine :
5. Artésunate + SP (Artésunate +
SP®)
6. Artésunate + amodiaquine
7. Artéméther + luméfantrine
(Coortem®, Riamet®)
Autres associations :
8. Amodiaquine + SP
9. Atovaquone + proguanil (Malarone®)
Troisième ligne (pour les cas graves
ou en cas de résistance aux autres antipaludiques). La quinine reste
efficace et rapide mais ses effets secondaires importants la font de plus en
plus délaisser sauf comme médicament d'urgence (cas graves) et en
combinaison avec la doxycycline (parasites multi résistants). Les
dérivés de l'artémisinine pourront prendre progressivement
sa place en raison d'une bonne tolérance et d'une absence de
résistance.
Toutes fois, on utilise de monothérapie comme la
chloroquine ou amodiaquine en raison de 25 mg de base par kilo de poids
corporel, en trois jours ; Fansidar® (S-P) 1
comprimé par 20 kg de poids corporel (3 comprimés pour l'adulte)
en dose unique ; Quinine en raison de 25 mg de base par kg de pods
corporel et par jour, soit 30 mg/kg de Farmakina®, en 3
administrations (toutes les 8 heures), pendant 5 à 7 jours
(2).
Remarque : il est nécessaire de
terminer un traitement commencé.
En cas des vomissements, nausées importantes ou des
troubles de conscience la voie intraveineuse est impérative. La voie
intramusculaire est à déconseiller à cause des
nécroses aseptiques (qui peuvent toujours s'infecter en cas d'injection
non-stérile). La gravité de l'état clinique peut justifier
une injection IM de préférence dans le muscle quadriceps, avant
le transport à l'hôpital, ou en cas d'impossibilité de
transfert (2).
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