Chap. 2. GENERALITES SUR LA
PALUDISME
2.1. DEFINITIONS DE
QUELQUES CONCEPTS
a) Endémie
C'est la présence habituelle d'une maladie dans une
région déterminée. (LAROUSSE MEDICAL)
b) Paludisme
Selon LAROUSSE MEDICAL, le paludisme est une maladie due
à l'infestation par de protozoaires (organismes unicellulaires type
particulier de protozoaires) du genre plasmodium.
Selon le dictionnaire français, le paludisme est une
maladie de l'être humain présente dans les régions
tropicales et subtropicales, provoquée par un parasite transmis par une
variété de moustique, l'anophèle, et qui se manifeste par
des accès de fièvre survenant à des intervalles
réguliers. Le parasite s'installe dans les globules rouges avant de les
détruire.
2.2. TRANSMISSIONS DU
PALUDISME
Le paludisme est dû à un hématozoaire du
genre plasmodium, transmis par un moustique du genre
culicidé : l'anophèle femelle.
Il existe quatre espèces de parasites de
l'homme :
- Le Plasmodium falciparum : le plus redoutable, l'agent
de la tierce maligne, des accès pernicieux et responsable de la
fièvre bilieuse hémoglobinique. Sa longévité dans
l'organe est inférieure à un an.
- Le Plasmodium vivax, agent de la tierce bénigne, a
une longévité de deux à trois ans et reste le plus
rependu.
- Le Plasmodium malariae a une longévité de
trois à vingt ans et est l'agent de la fièvre quarte.
- Le Plasmodium ovale est proche du plasmodium vivax
(1).
2.3. SYMPTOMES ET
COMPLICATIONS DU PALUDISME
Les signes cliniques du paludisme varient en fonction du
terrain et l'espèce parasitaire. Ils sont polymorphes mais moins
évocateurs chez l'enfant que chez l'adulte. Ils peuvent être
communs aux quatre espèces plasmodiales ou particuliers à
certaines d'entre elles (11).
SYMPTOMATOLOGIE COMMUNE
Ø Accès de primo-invasion ou
paludisme aigu commun
C'est le tableau le plus fréquemment observé
chez l'enfant. Il est souvent interprété comme première
manifestation de la maladie avant qu'ait pu se dégager la
périodicité des accès fébriles. Une période
d'incubation de une à trois semaines est nécessaire entre la
piqûre infestante et les premiers signes. Le tableau clinique manque de
spécificité, c'est une fièvre progressivement croissante,
en général continue en plateau, parfois irrégulière
avec plusieurs pics par jour, atteignant39-40°C sans
périodicité. Elle est presque toujours accompagnée de
céphalées et des vomissements avec myalgies et douleurs et des
douleurs abdominales en particulier épigastrique. Chez l'enfant une
diarrhée modérée est banale. L'examen clinique est normal,
il est rare d'observer une splénomégalie, mais la région
hépatique est parfois sensible. Quelques boutons d'herpès labial
sont fréquents (11).
Ø Accès
périodiques
On les appelle aussi accès intermittents ou
accès de « reviviscence schizogonique ». Ils
s'observent le plus souvent plusieurs mois ou années après la
contamination, même à l'absence du tableau de paludisme de
primo-invasion. Ils sont plus rares chez l'enfant que chez l'adulte, surtout en
dehors des pays d'endémie. Le tableau est
stéréotypé et rapidement évocateur,
caractérisé par la succession régulière de trois
stades et leur répétition selon un rythme périodique.
L'accès débute brutalement, souvent la nuit et
dure une dizaine d'heures. L'enfant frissonne se plaignant d'un froid intense
alors que la T° monte à 39°C, puis les frissons cessent,
l'enfant, repousse la couverture, la T° monte jusqu'à 41°C,
enfin survient une crise sudorale abdominale avec chute brutale de la T°
et parfois phase d'hypothermie. Classiquement, la crise est suivie d'une
période de bien-être et d'euphorie, puis le retour à
l'état normal (11).
Ø Paludisme viscéral évolutif
(PVE)
Ce tableau s'observe essentiellement en pays d'endémie
chez les enfants soumis à des infestations massives et
répétées en cours d'acquisition d'immunité. La
physiopathologie n'est pas claire et des perturbations du système
immunitaire peuvent suggérer des formes des passages avec le tableau de
« splénomégalie tropicale » observé
chez l'adulte. Le tableau clinique est de constitution progressive avec ou sans
fièvre. Il associe une splénomégalie sensible souvent
volumineuse et une anémie clinique intense, avec pâleur, fatigue,
anorexie, souffle systolique anorganique, parfois oedèmes des membres
inférieurs. L'évolution à l'absence des traitements
s'accompagne d'amaigrissement éventuellement de retard
staturo-pondéral et du danger d'aggravation brutale de l'anémie
(11).
Les symptômes apparaissent généralement 12
à 14 jours après l'infection. Les personnes atteintes de
paludisme présentent les symptômes ci-après :
§ Une douleur abdominale ;
§ Des frissons et des sueurs ;
§ Une diarrhée, des nausées et des
vomissements (qu'occasionnellement) ;
§ Des maux de tête ;
§ Des poussées de forte fièvre ;
§ Une pression artérielle basse causant des
étourdissements lors du passage à la position couchée ou
assise à la position debout (une hypotension orthostatique) ;
§ Un vague endolorissement musculaire ;
§ Un appétit médiocre.
Les personnes infectées par plasmodium
falciparum sont susceptibles de présenter les symptômes
ci-après :
§ Une anémie causée par la destruction des
globules rouges infectés ;
§ Une extrême fatigue, du délire, une perte
de connaissance, des convulsions et un coma ;
§ Une insuffisance rénale ;
§ Un oedème pulmonaire (une accumulation de
liquide dans les poumons pouvant entrainer de graves problèmes
respiratoires).
Le plasmodium Vivax et plasmodium Ovale peuvent demeurer
inactifs dans le foie pendant 1 an avant de provoquer des symptômes. Les
parasites peuvent ensuite rester à l'état latent dans le foie et
provoquer des récidives ultérieures. Plasmodium vivax est le type
le plus rependu en Amérique du Nord (13).
|