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Le développement local participatif dans le contexte de la décentralisation en Côte d'Ivoire: le cas du chef-lieu de la région du Nà¢ézi (Dimbokro).

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par BAH ISAAC KOUAKOU
Université Felix Houphouet Boigny de Cocody - DOCTORAT UNIQUE 2014
  

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Conclusion partielle

Il s'agit d'améliorer l'existant en matière de décentralisation et du développement local tout en considérant les aspirations des uns et des autres. C'est donc une nécessité si l'on tient à ce que la décentralisation puisse contribuer au développement socio-économique des régions que les leçons issues des différentes études, débats et états généraux soient mis en pratique. En effet, la réalisation effective du transfert de compétences et des mesures d'accompagnement doit être une des stratégies pour atteindre les objectifs escomptés. Ceci sera plus pertinent à partir de la définition objective, réglementaire et sociologique de la structuration de la décentralisation.

La communication autour du développement entre les acteurs locaux et les différents partenaires de développement doit servir d'approche permettant la participation de tous au développement.

Faire comprendre l'essence du développement local par la décentralisation aux élus locaux par des séances de formation ou de renforcement de capacité est une des voies pour répondre aux besoins des populations dans la dynamique des sociétés ivoiriennes.

Ainsi, au-delà de la coopération inter-collectivités au niveau national, la décentralisation facilite aussi les relations directes avec l'environnement international. Des actions de partenariat peuvent donc être entreprises pour ouvrir des opportunités de projets en vue du développement local.

Il appartient à l'État de créer les conditions favorables à la recherche de ce partenariat à travers la stabilité nationale et l'entretien de liens d'amitié, de solidarité et de confiance avec l'extérieur.

Les structures décentralisées doivent oeuvrer de même dans le domaine du partenariat qui se présente être indispensable pour le développement local.

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CONCLUSION

Notre réflexion sur le développement local et la décentralisation en Côte d'ivoire s'est axée sur le thème « le développement local participatif dans le contexte de la décentralisation en Côte d'Ivoire: le cas du chef-lieu de la région du N'Zi (Dimbokro)».

L'objectif général de l'étude était de déterminer les mécanismes de construction des rapports sociaux autour de la participation de la population de Dimbokro à son développement.

A cet effet, nous avons pu recueillir les données tant auprès du personnel des structures décentralisées (Mairie, Conseil Général de Dimbokro) qu'auprès des structures de développement (ANADER, associations), de la Préfecture, de la direction départementale de la santé, du Centre d'Alphabétisation de l'Eglise Saint Joseph et de la population du département de Dimbokro.

Comment les rapports sociaux qui se construisent autour de la participation des populations concourent-ils au développement local? Autrement dit, quelle est la configuration sociale de la participation de population de Dimbokro au développement local?

Pour répondre à cette question, une hypothèse générale selon laquelle les rapports sociaux qui se construisent autour de la réalisation des projets de développement déterminent le succès du développement local a été envisagée. Cette hypothèse principale s'est donc opérationnalisée à travers trois hypothèses secondaires. Selon la première hypothèse, le regroupement de la population et la communication sont des mécanismes qui impactent l'atteinte des objectifs de la gestion du territoire local.

La seconde indiquait que les relations de partenariat existantes entre les structures décentralisées et la population de Dimbokro constituent un facteur influençant du développement local.

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Enfin, selon la troisième hypothèse, le manque de compétences adéquates et l'absence de cadre d'expression ainsi que l'analphabétisme constituent un frein à la participation de la population au développement local.

Ainsi, l'analyse du profil sociologique des enquêtés (sexe et âge, niveau d'instruction et profession) ainsi que leur connaissance du développement local et du rôle d'une structure décentralisée a constitué la première approche de la question. Ensuite, la politique et matérialisation des projets de développement pour le mieux-être de la population Dimbokro ont été abordés. Evoluant, la perception et attentes de la population en matière de développement ainsi que sa participation au développement local pour l'amélioration de ses conditions de vie ont été examinées.

L'analyse du sujet s'est achevée par quelques stratégies et perspectives d'amélioration de la décentralisation pour le développement local.

Cette analyse s'est faite en s'appuyant sur deux méthodes, à savoir la méthode dialectique et la méthode stratégique.

La méthode dialectique nous a permis de déceler les contradictions dans la participation de la population du département de Dimbokro à son développement dans le contexte de la décentralisation et les actions de développement entreprises.

Cette antinomie est perceptible entre les théories du développement local participatif et celle de la décentralisation qui voudraient que les populations participent à leur développement et de ce qui se présente dans la pratique. Concernant le département de Dimbokro, cette participation se limite à la consultation de la population qui ne lui permet pas de jouer un véritable rôle dans son développement.

L'approche stratégique a été utile pour l'analyse des comportements des acteurs et bénéficiaires des actions de développement, leurs stratégies de participation au développement et les zones d'incertitudes qui sont perceptibles par le jeu des bénéficiaires ou de la population locale.

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La stratégie de participation de la population de Dimbokro à son développement est son regroupement en association et la sollicitation individuelle ou collective de fonds pour la création des activités génératrices de revenus.

L'incertitude perceptible dans cette localité, est la réticence de certains responsables des réunions et actions de développement en se basant sur les appartenances politiques pour légitimer leurs actes.

Cette étude a allié l'approche qualitative et l'approche quantitative.

Les analyses ont été menées suivant les techniques de l'analyse de contenu et de l'analyse quantitative en s'appuyant sur les logiciels de traitement de données et d'analyse tels qu'EPIDATA 3.1 et SPSS 16.0.

L'étude nous a permis d'avoir un aperçu des actions de développement entreprises dans le cadre de la décentralisation et la manière dont la population de Dimbokro participe à son développement.

La première hypothèse qui stipulait que le regroupement de la population et la communication sont des mécanismes qui impactent l'atteinte des objectifs de la gestion du territoire local a été vérifiée; dans le sens où cette disposition qui représente une des bases de participation de la population au développement local est utilisée à Dimbokro.

En effet, les stratégies de participation de la population de Dimbokro sont perceptibles à travers le regroupement de la population et sollicitation de financements (50%), l'adhésion aux projets de développement mis en place (29,48%) et le retour à la terre (20,52%) en s'orientant vers les nouvelles spéculations telles que anacarde, hévéa, palmier à huile.

Cette première stratégie lui ouvre la voie pour participer à son développement.

Dans cette perspective, la communication de proximité est la plus utilisée selon les enquêtés avec un taux de 52,63%.

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Il s'agit des différentes rencontres d'informations et de sensibilisation des agents de la structure décentralisée avec la population locale dans le cadre du développement local.

Ensuite vient la communication à travers les ondes de la radio "la voix du N'Zi" avec un pourcentage de 27,37%.

Enfin, des informations sont reçues par l'intermédiaire des représentants de la population locale, à savoir les chefs de villages, les responsables d'associations pour un pourcentage de 20% des enquêtés.

La deuxième hypothèse quant à elle supposait que les relations de partenariat existantes entre les structures décentralisées et la population de Dimbokro constituent un facteur influençant du développement local.

Cette hypothèse n'a pas été totalement vérifiée à Dimbokro, dans la mesure où c'était le rapport de consultation (66,85%) qui était plus perceptible à travers les données de cette étude. Ainsi, selon 57,90% des enquêtés, la population ne participe pas à la prise de décision concernant les actions de développement de leur localité.

Par contre, 42,10% des répondants ont déclaré que leur participation au développement se limitait à la consultation.

Leurs propos le résument ainsi :

« Il s'agissait des consultations pour connaître nos besoins concernant le développement. Parfois, il arrivait que nous nos besoins étaient exprimés par écrits et déposés au sein de la structure décentralisée»109 .

La consultation constitue certes la voie de participation de la population au développement, mais cela doit tendre vers un partenariat puisque la population locale est bénéficiaire des actions de développement.

109 Propos d'un des enquêtés pour justifier ce qu'ils font concrètement lors des prises de décisions, enquête de terrain 2012.

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La troisième hypothèse, qui faisait remarquer que le manques de compétences adéquates, l'absence de cadre d'expression ainsi que l'analphabétisme constituent un frein à la participation de la population au développement local, a été vérifiée.

En effet, il a été constaté que l'absence de cadre d'expression (35,26%), le manque de compétences adéquates (26,84%), et l'analphabétisme (27,37%), freinent la participation de la population du département de Dimbokro à son développement.

A ce niveau, l'alphabétisation fonctionnelle et la création de cadre formel d'échange sont des solutions à exploiter.

Par ailleurs, en passant par la construction des centres de santé, des écoles, la réhabilitation de certaines routes et pistes villageoises aux forages; des actions de développement sont réalisées pour la population.

Ainsi, de par la politique de développement du Conseil Général de Dimbokro qui consistait à conduire la population à l'autonomie financière à travers la formation professionnelle et la création de micro-projets, il s'est engagé dans la dynamique du développement local.

Le partenariat qu'il entreprenait avec l'ANADER, spécialiste du monde rural augure certes un lendemain meilleur pour la population de Dimbokro, mais celle-ci est parfois consultée et donc ne participe pas en tant que tel au processus de son développement.

Il s'agit ici de la participation de la population à toutes les phases de réalisation d'un projet de développement.

Pour cette difficulté, la culture de l'écoute et la sensibilisation doivent être privilégiées.

Au demeurant, le développement local à partir de la décentralisation est une entreprise qui nécessite la participation de tous.

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Cela exige non seulement assez de moyens financiers mais aussi et surtout, la population doit être intégrée à son propre développement économique et social, tout en dissociant la politique du développement.

Aussi, la franche collaboration avec les structures locales de développement doit être une "des locomotives" du développement local et oeuvrer davantage pour la coopération décentralisée.

Enfin, la recherche de moyen financier et matériel exige que des partenariats avec les organismes de développement soient signés, afin d'être plus ou moins indépendant de la subvention de l'Etat.

En somme, il est ressorti de cette étude que les actions de développement entreprises dans le département de Dimbokro constituaient une première solution au développement de cette localité, malgré le fait que la population de ladite localité n'est pas totalement actrice de son développement. Elle n'est pas véritablement intégrée au processus de son développement.

Dans ces conditions, le développement par les entités décentralisées se trouve être porteur d'écueils reconnus aux précédentes initiatives de développement, ceux relatifs à la non implication des communautés d'accueil et à la non insertion de leurs besoins et attentes dans les préoccupations des initiatives de développement.

Il est donc nécessaire, à ce stade de leur mise en oeuvre, avec les structurations en cours, de réviser le mécanisme de leur fonctionnement et le processus participatif dans la mesure où la décentralisation n'est pas une simple affaire technique ou administrative, elle implique un véritable débat de société.

La présente étude ne prétend pas avoir épuisé les recherches sur le développement local participatif à Dimbokro car elle contient des lacunes.

Elle aurait été plus convenable d'appréhender ce phénomène du point de vue de l'ensemble des villages du département de Dimbokro et aussi des cadres de cette localité.

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Dans ce contexte, les études suivantes doivent être menées :

- une étude nationale sur la dynamique des communautés et les rapports sociaux dans le cadre de la décentralisation pour le développement local;

- acceptation et implication des cadres dans le développement de leur localité;

- la promotion de la femme pour le développement local.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault