CADRE THEORIQUE
ET METHODOLOGIQUE
PREMIERE PARTIE
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Chapitre I-CADRE THEORIQUE
I.1- Construction de l'objet d'étude
I.1.1- Justification et intérêt du
thème
Si l'on admet que la société est une
totalité qui repose sur les relations entre les individus qui la
constituent, qui lui donnent cette unité et lui maintiennent son
identité, force est de constater que par la participation de tous au
développement, des changements pourront s'opérer au sein de
l'ensemble pour donner lieu à l'amélioration des conditions de
vie.
Aussi, la participation populaire articulée au
développement local nous semble constituer un objet d'étude
pertinent pour des raisons fondamentales.
Pour une analyse de la situation, nous nous sommes
intéressé au département de Dimbokro.
La raison de ce choix est d'ordre personnel. En effet, le
département de Dimbokro faisait partie de l'ancienne boucle du
café-cacao. Mais, à cause de l'appauvrissement du sol et de la
baisse de la pluviométrie dans cette localité, les populations se
sont massivement déplacées vers les zones encore propices
à la culture du binôme café-cacao (Corinne BENVENISTE, 1974
: 205). Et cela a eu pour conséquence le déplacement de la force
de travail.
Par ailleurs, l'UTEXI qui constituait une des principales sources
de revenus de la population du département de Dimbokro a
été fermée depuis 2002. Cette région a donc besoin
d'un redémarrage économique en se basant sur la participation des
populations prônée par la politique de décentralisation. Il
est donc important de savoir comment les populations dudit département
sont impliquées et se prennent-elles pour participer à leur
développement. Et aussi analyser les rapports sociaux qui se
construisent autour de la décentralisation à Dimbokro.
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La deuxième raison est d'ordre social et liée
à l'importance de la participation des populations au
développement local et aux rapports sociaux que cela implique.
Notre étude, sur la base d'une analyse de la
participation des populations à leur développement, contribuera
à proposer des modalités d'amélioration de la
décentralisation pour le développement local.
La troisième raison est d'ordre pratique. Avant la
présente étude, la participation de la population au
développement local, malgré l'encouragement des institutions de
Bretton Woods, était, en 2008 de 25% en Côte d'Ivoire (Brou Emile
KOFFI, 2009 : 98).
De plus, la réalité sur le terrain indique que
les populations ne sont pas encore véritablement impliquées dans
leur développement.
Par conséquent, cette recherche se présente
comme une contribution aux mécanismes de participation des populations
au développement local dans le contexte de la
décentralisation.
La quatrième raison est, quant à elle, d'ordre
scientifique.
En effet, cette étude intervient dans le vaste champ du
développement socio-économique dans le cadre de la
décentralisation et surtout de la participation des populations à
leur développement comme prônée par les institutions
internationales (BM, FMI).
En somme, ce travail de recherche est un effort d'analyse
scientifique sur la politique de décentralisation en Côte d'Ivoire
et de son impact sur les populations.
Cette politique de développement comme le souligne Nach
Charles MBACK « est censée instaurer la démocratie au niveau
local et impulser le développement économique depuis la base en
permettant aux populations de se prendre en charge »2.
2 Nach Charles MBACK (2003), Démocratisation et
décentralisation : genèse et dynamiques comparés des
processus de décentralisation en Afrique Subsaharienne, Paris,
Karthala et PDM, page 483.
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Les résultats de cette étude pourraient
permettre de comprendre la nécessité de la participation de la
population au développement local.
Aussi, ils révèleront les rapports sociaux qui
se construisent autour de la participation des populations au
développement.
En vue d'une meilleure clarification du sujet, les concepts
clés qui le composent ont été définis.
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