0.2. PROBLEMATIQUE
La mortalité au niveau mondial de la faune induite par
les humains affecte la viabilité des populations de quelques
espèces comptant parmi les plus menacées, et elle a aussi un
impact environnemental plus large sur l'équilibre des
écosystèmes et la conservation de la biodiversité.
Aujourd'hui, le conflit entre les humains et la faune fait sans aucun doute
partie des principales menaces qui pèsent sur la conservation de la
nature avec la destruction des habitats et la chasse commerciale de la faune
pour alimenter les marchés en viande de brousse et constitue un
véritable enjeu pour les gouvernements locaux, nationaux,
régionaux et internationaux les gestionnaires de la faune, les
organisations de conservation et de développement et les
communautés locales (Kangwana, 1993; Conover, 2002; Treves et Karanth,
2003). Il est impossible de conserver la faune sauvage en dehors des aires
protégées, si l'on se contente simplement de protéger les
animaux sauvages en occultant les problèmes relatifs aux droits et
devoirs des populations et à leurs conflits avec la faune.
La multiplication des conflits ruraux, avec leur corollaire de
violences ouvertes est un thème d'une brûlante actualité en
Afrique sub-saharienne. Les médias et les analystes qui se sont
intéressés à la question n'ont pour la plupart du temps
retenu que les aspects politiques ou ethniques comme causes de ces conflits. Or
les causes profondes de ces conflits sont inhérentes aux modes
d'accès ou d'utilisation des ressources naturelles comme la terre,
l'eau, les pâturages, les forêts, les mines, les sources
énergétiques (Gorel Harouna, 2003).
Dès les années 70, l'explosion
démographiques et l'augmentation du cheptel ont exercé une forte
pression sur les zones inhabitées jusqu'à s'attaquer ouvertement
aux aires protégées. La modification climatique intervenue en
Afrique a poussé la population des régions désertiques
à migrer vers le Sud et s'attaquer ainsi aux aires
protégées supposées propriété des
autochtones. Cet esprit a incité les tenants de la conservation à
changer la philosophie. Pour le gouvernement et ceux qui se préoccupent
de la conservation de la nature ils ont trouvé que pour bien
préserver les aires protégées, il faudra impliquer la
population. Une dimension nouvelle dans la protection des airs
protégées, qui dépassant le rôle de conservation du
fait les aires protégées restent les constituants fondamentaux de
pratiquement toutes les stratégies
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de conservation nationales et internationales, avec le soutien
de gouvernements et d'institutions internationales telles que la Convention sur
la diversité biologique.
Les approches théoriques et pratiques à
même de faire comprendre, analyser et gérer les conflits avant,
pendant et après leur apparition, une cinquantaine de chercheurs,
enseignants, producteurs, communautés rurales, décideurs
politiques d'Afrique de l'Ouest et du centre, d'experts internationaux d'Europe
et d'Amérique réunis à Niamey du 24 au 26 mars 2003, ont
proposé quelques pistes en guise de réponse. Il s'agit
essentiellement de:
- L'utilisation des approches participatives et consensuelles
basées sur les mécanismes formels ou informels ;
- La mise en place ou le renforcement des cadres de
concertation, de médiation, de négociation, d'arbitrages ;
- L'amélioration de la communication et la diffusion de
l'information correcte aux différents groupes d'intérêts et
l'amélioration de la gouvernance locale (CRDI, 2003).
La loi BAKAJIKA, promulguée sous le n°80/008 du 27
Juillet 1973, est restée la seule référence solide portant
sur le sol et sous sol restent la propriété privée de
l'Etat (archive du ministère de l'environnement pêche et
élevage 1990). Les effets néfastes de cette loi touchent presque
tous les parcs de la République Démocratique du Congo en
générale et le PNVi en particulier du fait que les terres qui
jadis revenaient à la jouissance communautaire sont devenues domaniales
et puis affectées pour l'aménagement d'utilisation des terres
à la biodiversité. Ce ci est justifié du fait la
population riveraine n'a jamais respecté cette disposition et elle
continue à exploiter les ressources naturelles sans barrière
aucune comme dans le passé. Ainsi le PNVi naît héritier du
conflit entre les deux systèmes fonciers.
Un parc national érigé sous trois zones
constituant son espace dont : la Zone centrale, la Zone de transition, enfin la
Zone tampon. Cette dernière constitue la seule politique la plus
efficace dans la gestion des aires protégées et sur tout dans la
matérialisation des limites et elle facilite la résolution
pacifique des conflits fonciers Parc-Population.
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Observant le Parc National des Virunga, par son Domaine de
Chasse de RUTSHURU qui a perdu 95% de sa superficie originelle pendant les 50
dernières années suit à l'explosion démographique,
les guerres à répétition de 1994 à 2003, la
faillite et/ou faiblesse institutionnelle ainsi que la tragédie des
biens communs ont accru la pression sur les ressources naturelles via la
recherche des terres arables, des ressources financières pour la survie
des familles et surtout des sources énergétiques qui sont la
cause principale. Ainsi, l'établissement de la zone tampon a
été envisagé par l'ICCN et ses partenaires dont le WWF
comme un projet pouvant avoir un effet d'entraînement positif d'un
développement durable dans ce secteur, avec comme principe directeur la
gestion durable des ressources naturelles à base communautaire.
La fixation des limites du Parc National des Virunga, provoque
depuis des années des tensions entre l'Institut congolais de
conservation de la nature et la population riveraine qui tirant son origine
à partir de l'ordonnance-loi du 1974 portant sur la création du
domaine de chasse de RUTSHURU sur une partie du Parc des Virunga, dans un
endroit où jadis était érigé les champs de la
population riveraine. Celui-ci avait pour but non seulement de protéger
les animaux du parc mais aussi de faciliter le tourisme
cynégétique qui pourrait favoriser une explosion touristique et
économique dans le pays (Syfia Grands Lacs, 2009). Mais effort
malheureux ce domaine de chasse restait sous une gestion unilatérale et
on n'y associe pas la communauté riveraine ainsi que l'absence d'un
système d'information ou de dialogue. Quelque soit la fixation des
limites exactes séparant le parc de la zone d'exploitation agricole
représente une pierre d'achoppement dans les relations entre l'Institut
Congolais pour la Conservation de la Nature et la population riveraine puis,
plusieurs tentatives de résolution de ce conflit ont été
entreprises mais, sans succès.
En 1988, une explosion démographique galopante de la
population riveraine s'est observée et qui faisant accentuer les menaces
sur les ressources naturelles du Parc national de Virunga. Et ceux-ci ont fait
que les gestionnaires et les autres organisations internationales oeuvrant dans
cette air protégée puissent envisager une nouvelle politique
mettant en place une zone tampon où les activités communautaires
seront intensifiées sous la corrélation parc-population. Pendant
cette période, une
Erigée au sein du parc national des Virunga sous tous
ces objectifs mais, ce parc reste toujours héritier du conflit entre les
deux systèmes fonciers. C'est ainsi qu'il nous est
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accalmie de paix s'est observée durant un temps
donné. Mais subséquemment, une interruption de ces
activités communautaires s'est observée suite au conflit inter
professionnel. La zone devenant sous une gestion à mi-exclusive qui
insultant encore le conflit foncier (Bagurugumwe N., 2011). Ce ci s'est
justifié du fait que jusqu'à ces jours, les conflits
parc-population en répétition restent visibles dans cette aire
protégée. Les médias et les analystes qui se sont
intéressés à la question n'ont pour la plupart du temps
retenu que les aspects politiques ou ethniques comme causes de ces conflits. Or
les causes profondes de ces conflits sont inhérentes aux modes
d'accès ou d'utilisation des ressources naturelles comme la terre,
l'eau, les pâturages, les forêts, les mines, les sources
énergétiques (Harouna G., 2003).
La zone tampon étant une région jouxtant un Parc
ou une réserve dans laquelle les activités sont partiellement
limitées pour assurer une protection supplémentaire du Parc ou de
la réserve tout en apportant à la population locale une
compensation pour la perte d'accès aux ressources naturelles du Parc ou
de la réserve. Et par ses objectifs tant écologiques que sociaux
dont il s'agit de :
- Servir de barrière ou de démarcation physique
contre les fréquentations et usages illégaux de la zone à
protection intégrale (Parc) ;
- Améliorer les services environnementaux fournis par
le parc tel que la protection des bassins versant et la régulation
climatique, servir de zone transitoire entre le Parc et la chefferie,
- Minimiser les conflits éventuels entre le parc et la
population riveraine, compenser le manque d'accès aux ressources de la
zone la zone à protection intégrale,
- Servir de base pour les autres programmes d'appui à
la conservation et enfin améliorer les conditions environnementales des
zones limitrophes.
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impérieux en partant de ces conflits en
répétitions entre parc-population au sein du Parc National des
Virunga de développer les interrogations suivantes :
- Qu'est ce qui est à la base de ce conflit foncier en
répétition entre parc-population ?
- Quelle politique efficace entreprendre pour palier à
cette problématique liée à ce conflit ?
- Comment faire pour pérenniser les activités
communautaires dans cette zone tampon ?
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