INTRODUCTION GENERALE
Des conflits interminables, tirant leur origine du mode de
gestion et de l'accès aux ressources naturelles depuis plusieurs
siècles, se sont intensifiés au Congo comme dans beaucoup des
pays ailleurs même du continent Africain depuis l'avènement de
l'ère moderne. Subséquemment, des nombreux chercheurs des
domaines diversifiés s'y sont intéressés depuis plusieurs
décennies.
0.1. ETAT DE LA QUESTION
Cependant, lorsque plusieurs auteurs se mettent à mener
une étude autour d'un même thème, ils n'aboutissent pas
toujours aux mêmes résultats car ne visant toujours pas les
mêmes buts scientifiques, n'établissant toujours pas les
mêmes hypothèses et n'aboutissant de ce fait toujours pas aux
mêmes résultats du fait de la disparité de leurs objectifs,
de leurs méthodologies de travail et des cadres spécifiques dans
lesquels ils évoluent.
En orientant notre étude sur la problématique de
la gestion de la zone tampon et son impact sur le conflit parc-population, nous
sommes lucide que des nombreuses études ont déjà
été réalisées dans ce cadre et nous ne sommes de ce
fait pionnier de la recherche scientifique sur cette problématique.
Ainsi, il nous est avéré indispensable de
consulter dans la mesure du possible les littératures existantes sur
cette problématique dont :
La multiplication des conflits ruraux, avec leur corollaire de
violences ouvertes est un thème d'une brûlante actualité en
Afrique sub-saharienne. Les médias et les analystes qui se sont
intéressés à la question n'ont pour la plupart du temps
retenu que les aspects politiques ou ethniques comme causes de ces conflits. Or
les causes profondes de ces conflits sont inhérentes aux modes
d'accès ou d'utilisation des ressources naturelles comme la terre,
l'eau, les pâturages, les forêts, les mines, les sources
énergétiques (Gorel Harouna, 2003).
L'auteur indique que la solution ne
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viendrait que de la participation communautaire dans la
gestion durable des ressources naturelles de leur terroir.
La pression humaine sur le PNVi s'est aggravée à
la suite de la matérialisation unilatérale des limites
fixées par le décret de la création du Parc du 21/04/1925
et de ses extensions par les décrets du 06/07/1929 et du 06 Janvier 1936
(Ernest Bizimana, 2004). Pour la question de savoir comment
gérer la zone tampon de Rubare sans qu'elle ne soit source de conflits
tout en participant à la conservation du PNVi et au développement
des communautés riveraines, l'approche de la gestion participative est
proposée.
« La participation des communautés riveraines
et la construction d'espaces transfrontaliers sont les priorités
décrétées au niveau mondial pour la requalification des
aires protégées et notamment les parcs nationaux. L'Afrique
n'échappe pas à ces tendances, elle semble même en
être à la pointe. C'est en Afrique australe qu'est née la
Peace Park Fundation à l'origine du concept de Transfrontier Peace Park
chargé de transformer d'ex no man's lands frontaliers et
militarisés en instruments de construction d'une intégration
régionale » (Frédéric GIRAUT et al.,
2003).
L'objectif du parc national (APs) est de préserver cet
environnement ou ·écosystème· tout en accompagnant
des sociétés qui sont à un tournant de leur histoire. Cet
objectif combien louable est mis en cause par des principes des
écologistes qui se basent sur des problèmes liés aux
besoins des populations autochtones qui sont obligés d'y tirer leur
survie. C'est ainsi que l'évolution des faits feront apparaitre
progressivement quelques principes qui ressortent dans les revendications des
autochtones que dans les textes internationaux (Alexis TIOUKA,
2008). Ces principes se résument comme suit :
- Toutes les aires protégées existantes ou
futures doivent être gérées par et établies avec le
plein respect des droits des peuples autochtones et des peuples nomades ;
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- Les comités de gestion des aires
protégées doivent contenir des représentants élus
par les peuples autochtones ;
- Ces deux principes se fondent sur des expériences
observés en Inde, en Bolivie et en Colombie ; selon lesquels les
systèmes autochtones garantissent les mieux la conservation des
biodiversités ;
- De cette expérience va découler un
troisième principe selon lequel on doit reconnaitre la manière
ancestrale traditionnelle et collective de gérer les terres et
territoires autochtones.
Dans son étude sur l'envahissement du DCR en tant que
cause des différends entre population et parc ; et guidé eu cela
par la question de savoir comment préserver ce qui reste du PNVi en
arrêtant la progression de sa dévastation ?.
Aristide KASSANGOYE dans sa
présentation lors des 1ères Journées des Aires
Protégées d'Afrique Centrale (Kinshasa, mai 2007), autour du
thème « Activité de conservation et vie des
communautés locales », parle d'Accès des communautés
locales à la propriété et fini par une question importante
: « Face aux intérêts de conservation et de valorisation
des aires protégées, les communautés des villages
riverains et de l'intérieur des aires protégées
devraient-elles bénéficier d'un droit de propriété
ou d'un droit d'usage coutumier ? »
A notre tour, nous nous sommes démarqué de ceux
susmentionnés du fait que notre recherche est orientée sur «
la problématique de gestion de la zone tampon du PNVi est son impact sur
les conflits parc-population cas du Territoire de RUTSHURU de 2006-2014
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