1-3 Initiatives et innovations retenues
1-3-1 Champs collectifs
a) Justification
Les populations des différents villages de
l'arrondissement d'Aguié connaissent des contraintes qui ont un
caractère chronique et parmi lesquelles on note la crise alimentaire
particulièrement pendant les travaux agricoles (période
d'épuisement des stocks de greniers et de la cherté des produits
vivriers), le manque où l'insuffisance de fonds de roulement pour
développer des activités génératrices de revenus.
Pour résoudre ces contraintes les villages de Damama et d'Elguéza
à l'instar de leurs voisins du PAIIP ont lors de l'élaboration
des SAV en 2002 inscrit comme activité l'exploitation des champs
collectifs aussi bien par les groupements des hommes que par ceux des femmes
dans la perspective de trouver en partie des solutions aux problèmes
cités plus haut. Le PAIIP appuie les groupements en leur fournissant des
engrais et des fongicides.
b) Objectifs
Les objectifs assignés à l'exploitation des
champs collectifs sont les suivants :
- la constitution du stock des banques
céréalières,
- la constitution des fonds de roulement pour exercer des
activités génératrices de revenus.
C) Principe réalisation
Depuis l'identification de cette activité les
populations se sont mobilisées pour sa mise en oeuvre dans les villages.
La production est faite à travers des groupements
d'intérêts plus ou moins semblables aussi bien des hommes que des
femmes. Chaque groupement est dirigé par un chef dénommé
« Chirgaban kounguiya ». Il est garant de la bonne marche
des activités. Chaque groupement établit son propre calendrier
d'exécution des travaux. Les champs sont soient loués ou
prêtés chez les paysans qui ont une bonne assise foncière.
Les cultures pratiquées sont le mil,le sorgho, le niébé,
et l'arachide. Au terme de chaque campagne agricole une partie de la production
est destinée pour la constitution du stock de la banque
céréalière (cas des céréales) et l'autre est
partagée entre les adhérents.
1-3-2 Banques céréalières
a) Justification
Lors des autodiagnostics assistés à la lecture
des situations des villages PAIIP et de leur terroir , il est apparu que dans
tous les villages les populations vivent de manière quasi permanente des
difficultés alimentaires lors des travaux de sarclage . Ces
difficultés alimentaires les amènent à vendre leur main
d'oeuvre et quitter leurs villages pour d'autres contrées à la
recherche des moyens de subsistance .Cette situation ne permet pas à
l'exploitant d'être sécurisé et de consacrer le temps
indispensable dans son champ pour mieux rentabiliser sa force de travail. Elle
a fait émerger par les villageois plusieurs initiatives et innovations
notamment dans le domaine socio organisationnel. La mise en oeuvre de celles-ci
se fait soit individuellement (AGR), soit collectivement (banque
céréalière). C'est dans ce cadre que la banque
céréalière a été considérée
comme l'une de ces innovations la plus porteuse dont la mise en oeuvre a connu
une amélioration dans son mode de gestion classique.
b) Objectifs
Les objectifs assignés à la banque
céréalière sont les suivants :
- assurer la sécurité alimentaire familiale
et villageoise,
- l'approvisionnement en produits vivriers aux
villageois,
- l'encouragement à la production au niveau de
l'exploitation familiale,
- la génération des ressources propres au
village et utilisables à des fins d'intérêts collectifs,
- la croissance de la productivité du travail au
niveau de l'exploitation familiale par le gain du temps de travail qui ne
serait pas perdu pour profiter à une autre exploitation.
C) Principe de réalisation
Les paysans sont les actionnaires principaux de la banque
céréalière à travers une partie de la production
des champs collectifs et le PAIIP apporte un appui généralement
en deçà de la quote part des paysans. La part sociale de chaque
groupement est arrêtée en assemblée générale
villageoise. Elle est fonction de la donne de la campagne agricole de
l'année. La banque céréalière proprement dite
n'est fonctionnelle que pendent la période de soudure (juin, Juillet),
période au cours de laquelle il y a rareté et cherté des
produits agricoles sur le marché. L'avantage est que les
spéculations de la banque céréalière tiennent
compte du pouvoir d'achat des populations. Ce sont les paysans qui pilotent les
activités de la banque céréalière à travers
la mise en place d'un comité. Ils instaurent leur propre mode de
gestion.
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