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Analyse des initiatives et innovations paysannes et leurs effets sur la sécurité alimentaire des ménages dans les terroirs de Damama et Elguéza dans le département d'Aguié au Niger.

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par Chaibou SALEY BOUGI
Abdou Moumouni Niamey - Ingénieur des Techniques Agricoles 2004
  

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1-3 Initiatives et innovations retenues

1-3-1 Champs collectifs

a) Justification

Les populations des différents villages de l'arrondissement d'Aguié connaissent des contraintes qui ont un caractère chronique et parmi lesquelles on note la crise alimentaire particulièrement pendant les travaux agricoles (période d'épuisement des stocks de greniers et de la cherté des produits vivriers), le manque où l'insuffisance de fonds de roulement pour développer des activités génératrices de revenus. Pour résoudre ces contraintes les villages de Damama et d'Elguéza à l'instar de leurs voisins du PAIIP ont lors de l'élaboration des SAV en 2002 inscrit comme activité l'exploitation des champs collectifs aussi bien par les groupements des hommes que par ceux des femmes dans la perspective de trouver en partie des solutions aux problèmes cités plus haut. Le PAIIP appuie les groupements en leur fournissant des engrais et des fongicides.

b) Objectifs

Les objectifs assignés à l'exploitation des champs collectifs sont les suivants :

- la constitution du stock des banques céréalières,

- la constitution des fonds de roulement pour exercer des activités génératrices de revenus.

C) Principe réalisation

Depuis l'identification de cette activité les populations se sont mobilisées pour sa mise en oeuvre dans les villages. La production est faite à travers des groupements d'intérêts plus ou moins semblables aussi bien des hommes que des femmes. Chaque groupement est dirigé par un chef dénommé « Chirgaban kounguiya  ». Il est garant de la bonne marche des activités. Chaque groupement établit son propre calendrier d'exécution des travaux. Les champs sont soient loués ou prêtés chez les paysans qui ont une bonne assise foncière. Les cultures pratiquées sont le mil,le sorgho, le niébé, et l'arachide. Au terme de chaque campagne agricole une partie de la production est destinée pour la constitution du stock de la banque céréalière (cas des céréales) et l'autre est partagée entre les adhérents.

1-3-2 Banques céréalières

a) Justification

Lors des autodiagnostics assistés à la lecture des situations des villages PAIIP et de leur terroir , il est apparu que dans tous les villages les populations vivent de manière quasi permanente des difficultés alimentaires lors des travaux de sarclage . Ces difficultés alimentaires les amènent à vendre leur main d'oeuvre et quitter leurs villages pour d'autres contrées à la recherche des moyens de subsistance .Cette situation ne permet pas à l'exploitant d'être sécurisé et de consacrer le temps indispensable dans son champ pour mieux rentabiliser sa force de travail. Elle a fait émerger par les villageois plusieurs initiatives et innovations notamment dans le domaine socio organisationnel. La mise en oeuvre de celles-ci se fait soit individuellement (AGR), soit collectivement (banque céréalière). C'est dans ce cadre que la banque céréalière a été considérée comme l'une de ces innovations la plus porteuse dont la mise en oeuvre a connu une amélioration dans son mode de gestion classique.

b) Objectifs

Les objectifs assignés à la banque céréalière sont les suivants :

- assurer la sécurité alimentaire familiale et villageoise,

- l'approvisionnement en produits vivriers aux villageois,

- l'encouragement à la production au niveau de l'exploitation familiale,

- la génération des ressources propres au village et utilisables à des fins d'intérêts collectifs,

- la croissance de la productivité du travail au niveau de l'exploitation familiale par le gain du temps de travail qui ne serait pas perdu pour profiter à une autre exploitation.

C) Principe de réalisation

Les paysans sont les actionnaires principaux de la banque céréalière à travers une partie de la production des champs collectifs et le PAIIP apporte un appui généralement en deçà de la quote part des paysans. La part sociale de chaque groupement est arrêtée en assemblée générale villageoise. Elle est fonction de la donne de la campagne agricole de l'année. La banque céréalière proprement dite n'est fonctionnelle que pendent la période de soudure (juin, Juillet), période au cours de laquelle il y a rareté et cherté des produits agricoles sur le marché. L'avantage est que les spéculations de la banque céréalière tiennent compte du pouvoir d'achat des populations. Ce sont les paysans qui pilotent les activités de la banque céréalière à travers la mise en place d'un comité. Ils instaurent leur propre mode de gestion.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams