CHAPITE IV. DISCUSSION
Le présent chapitre se focalise sur la confrontation
des observations faites au cours de ce travail et celles des autres auteurs
ayant travaillé sur cet aspect dans la Reserve de Faune à Okapis
et dans les autres sites.
Les données d'inventaire indiquent que dans l'ensemble
le site d'Edoro a plus de régénération que celui de Lenda
(33.752 individus contre 20.515). Ces résultats sont conformes à
ceux d'autres analyses faites dans l'Ituri et qui indiquent que les
forêts mixtes d'Edoro ont une densité d'arbres plus
élevée que la foret monodominante de Lenda (Makana, 1999 ; Makana
et al., 2004).
4.1. Détermination des paramètres
démographiques
4.1.1. Mortalité des espèces abondantes en
fonction de tempéraments
Sur l'ensemble de la période de suivi, le taux de
mortalité de tous les individus de toutes espèces confondues,
varie de 0,009% à 0,042%. Ce taux est plus élevé chez les
héliophiles dans tous les deux sites avec 0,024 #177; 0,021% et 0,038
#177; 0,032% à Edoro respectivement en première et seconde
période et 0,034 #177; 0,029% et 0,044 #177; 0,042% à Lenda
respectivement en premier et second épisode. Le taux le plus bas est
observé chez les espèces sciaphiles pour la période
2001-2007.La première hypothèse de ce travail selon laquelle le
taux de mortalité est plus élevé pour les espèces
héliophiles que pour les sciaphiles a donc été
confirmée, bien que cette différence n'est pas
nécessairement statistiquement significative.
Les valeurs observées dans cette étude sont
relativement plus faibles que celles dégagées par Omvibho (2014)
dans le dispositif d'Edoro (moyenne de 1,24#177;0,18%). Le taux de
mortalité de la deuxième période est toujours
estimé supérieur à celui de la première ; cette
observation est autant faite dans la forêt sempervirente des Ghâts
occidentaux de l'Inde (dispositif d'étude permanent d'Uppangala)
(Madeleine, 2009). Madeleine trouve un taux de mortalité moyen de 0,82%
; variant de 0,65% à 0,93% pour une période 18 ans. Cette
particularité des forêts naturelles des Ghâts a
déjà été appuyée par Pélissier
(1995). Sogbossi (2012) présente un taux annuel de mortalité des
arbres dans la forêt de la Lama au Bénin se situant entre 0,75% et
1,15%, soit une moyenne d'environ 1% pour l'ensemble de la forêt dense.
Cette mortalité est trop élevée chez les jeunes essences
héliophiles qui souffrent d'un manque de lumière
20
Dynamique de la régénération
des espèces abondantes des forêts de l'Ituri : Cas des dispositifs
permanents de
la Réserve de faune à
Okapi
(c)Fiston Ngongo
nécessaire à leur croissance et à leur
développement, donc de ce fait plus sujettes à la
mortalité naturelle.
Des taux de mortalité relativement
écartés de ceux du présent travail (0,98%) sont
observés en Guyane Française (Delcamp 2007, Madelaine et al.
2007) mais ces taux sont inférieurs à ceux estimés
à 1,48% à Pasoh en Malaisie et 2,03% à Barro Colorado
Island au Panama (Condit et al. 1999) ; 2,03% à La Selva au Costa Rica
(Lieberman et al. 1985) et 1,77% à Kade au Ghana (Swaine et al., 1987).
Condit et al. (2006) trouvent des taux de mortalité compris entre 1,04%
(Pasoh, Malaisie) et 17,06% (Mudumalai, forêt sèche du sud de
l'Inde) pour les juvéniles de moins de 10 cm de dbh.
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