2.2.1.2. Milieu de résidence
Le milieu rural et urbain étant diamétralement
opposés en matière de mode de vie de types d'activités et
d'infrastructures, les risques d'exposition des enfants à la
malnutrition sont différents. Plusieurs auteurs (AKOTO, 2000 ; TANANG,
2009) ont d'ailleurs mis en exergue cette opposition dans leurs études.
En effet en milieu urbain, il existe non seulement une diversité de
produits alimentaires disponibles de façon permanente sur les
marchés, mais également des infrastructures
socio-économiques, socio-culturelles et sanitaires de
référence comme les centres hospitaliers. DACKAM et collaborateur
(1993) précisent qu'avant l'âge d'un an, les déterminants
de niveau collectif (disponibilité de l'eau potable, existence d'un
centre de santé, etc.) jouent un rôle très important dans
la survie de l'enfant. En effet, dans les pays en voie de développement,
le milieu urbain est souvent privilégié au détriment du
milieu rural. Généralement, les milieux ruraux sont
caractérisés par la quasi inexistence des infrastructures
sanitaires et socio-économiques. Ainsi, cette répartition
inégale fait que les zones rurales ne bénéficient pas
assez des campagnes de sensibilisation, de vaccination, de
supplémentation en vitamine A ou d'autres actions en faveur des enfants.
En effet, les hôpitaux de références sont
érigés dans les villes et en particulier les grandes villes
où les interventions en matière de santé sont plus faciles
à mettre en oeuvre qu'en milieu rural. Dans ce cas les enfants des zones
rurales sont plus exposés à la malnutrition que ceux des villes.
D'après les données de l'EDS-MICS du Cameroun de 2011, on observe
que la prévalence du retard de croissance est près de deux fois
plus importante en milieu rural (41 %) qu'en milieu urbain (22 %). Selon EDS
III du Bénin de 2006, c'est en milieu rural que la proportion d'enfants
accusant un retard de croissance est la plus élevée (47 %). La
tendance est la même aussi bien au Mali qu'au Niger. Ces tendances
d'ailleurs ont été confirmées par les résultats de
plusieurs travaux qui ont révélé que le milieu de
résidence affecte l'état nutritionnel en augmentant le risque de
malnutrition infanto-juvénile (KOLEMBI, 2004 ; INSAH, 2008).
|