INTRODUCTION
De nos jours, la migration est plus en plus au centre
débats nationaux et internationaux, ce qui fait d'elle une question
essentielle à l'heure de la mondialisation tant pour les pays d'origine,
de transit et de destination.
La Mauritanie à travers sa position géographique
stratégique (proximité avec l'Europe) devient de plus en plus un
territoire qui attire les migrants qui veulent rejoindre de l'Europe.
Ce pays, à travers sa diversité culturelle et
ces liens historiques avec les pays de la sous région s'est peu à
peu transformé depuis quelques années en un pays de transit pour
les migrants de passage et une terre d'accueil pour les migrants qui s'y
établissent.
Ces flux de personnes, commencent à être reconnus
comme des « migrants de transit » c'est-à-dire, comme la
migration en direction d'un pays dans l'intention d'y chercher la
possibilité de migrer dans un autre pays ou vers le pays de destination
finale.
Dans les médias, la Mauritanie est aujourd'hui
présentée comme une plaque tournante pour les migrants
clandestins qui espèrent gagner l'Europe via les Iles Canaries. La ville
de Nouadhibou en particulier, qui est le deuxième centre urbain du pays
située au Nord et à la frontière avec le Maroc, est
devenue un point de départ pour les pirogues en partance
vers l'Europe et est dénoncée par la presse
européenne comme le « chef-lieu de l'émigration clandestine
sauvage »
Le transit a cependant été largement remis en
cause depuis avril 2006 suite aux événements tragique de Ceuta et
Melilla par l'Union Européenne à travers le renforcement de la
surveillance.
En effet, la situation de certains pays du « Sud »
marquée par la pauvreté, l'instabilité politique (guerre
civile, émeute interethnique), sécheresse poussent de plus en pus
les jeunes à la migration en quête d'une meilleure vie. A titre
d'exemple, nous avons vu pendant le « printemps arabe » plusieurs
migrants qui débarquaient l'ile de Lampedusa (Italie) fuyant les
persécutions régime libyen et tunisien.
Cependant, la vision médiatique ne considère la
« migration » en Mauritanie que dans sa dimension de transit,
négligeant par- là même que ce vaste pays peu peuplé
(environ 3,5 millions d'habitants en 2006) constituait une destination à
part pour les ressortissants ouest-africains. L'histoire de ce pays est
profondément liée à celle de l'immigration, et il continue
aujourd'hui d'attirer une main-d'oeuvre importante avec la découverte
récente de pétrole et des chantiers en cours de
réalisation.
Aujourd'hui, face à l'ampleur de ces flux migratoires
une réelle prise de conscience commence à s'instaurer dans
l'esprit des autorités mauritaniennes. On sait que même si ce
phénomène constitue un risque pour les migrants il en est de
même pour la stabilité et l'économie du pays. Des lors la
nécessité de mettre en place une politique de gestion demeure une
préoccupation majeure pour l'Etat.
Cependant des solutions doivent être mise en place,
d'une part pour la protection des droits des migrants qui sont victimes
constamment d'abus de tout genre, et d'autre part des mesures doivent
être prises non pas pour freiner la venue des migrants mais plutôt
pour les impliquer dans le développement du pays.
Il est désormais clair que ce phénomène
transnational qu'est la migration de transit nous met face à un grand
défi, auquel l'Etat est obligé d'apporter des solutions durable
afin de préserver sa stabilité et la sécurité des
populations contre les effets négatifs qui pourront en
résulter.
Dans un premier temps, nous présenterons le défi
de la migration de transit en Mauritanie (Première partie), ensuite nous
essayerons de déceler les nouvelles tentatives de solutions
apportées (Deuxième partie) aussi bien au niveau politique que
des autres perspectives de solutions.
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