II.2.2. Le Virus de l'Hépatite A
II.2.2.1. Nature et Habitat
a) Caractéristique
microbiologique
Le virus de l'Hépatite A est un virus non
enveloppé dont le génome est constitué d'un ARN
monocaténaire de polarité positive. Il fait partie de la famille
des picornaviridae, genre hépato virus Trois génotypes (I,
II, III) subdivisés chacun en 2 génogroupes A et B sont
décrit actuellement chez
l'homme.(31)
b) Caractère zoonotique
Les singes en captivité ou sauvages peuvent
être infectés par le VHA mais il semblerait que l'homme soit peu
réceptif aux souches simiennes.
c) Réservoir (tellurique, environnemental,
animal, humain)
L'homme infecté est le principal réservoir
des virus qu'il excrète dans ses selles 15 jours à 1 mois
après sa contamination et jusqu'à 1 mois (voire 5mois chez les
nourrissons) après le début des signes cliniques ou
l'augmentation des ALAT.
II.2.2.2. Maladie humaine
a) Formes symptomatiques
Parmi ces formes (y compris complication,
létalité) et phase asymptomatiques, durée de la maladie
(incubation symptomatologie), distribution par classes d'âge.
Caractère épidémique.
L'hépatite A (HA) est une infection aiguë
généralement bénigne qui évolue vers la
guérison sans séquelles dans 95% des cas. Le délai
d'incubation est en moyenne de 1mois (10 - 50 jours). La
sévérité des signes cliniques augmente avec l'âge.
Plus de 90% des enfants infectés avant l'âge de 5 ans sont
complètement asymptomatiques, alors 70 à 80% des adultes
infectés sont symptomatiques. La forme ictérique
représente plus de la moitié des formes symptomatiques. La
mortalité globale liée à l'infection par le VHA est
estimée entre 0,2% et de 0,4% des cas symptomatiques mais elle
dépasse 2% après 40 ans. Si le HA n'évolue jamais vers
la chronicité, des rechutes peuvent se voir de 4 à 15 semaines
après une HA symptomatique apparemment guérie. Les formes graves
sub-fulminantes ou fulminantes s'observent plus volontiers chez les adultes
porteurs d'une hépatopathie chronique sous-jacente.
Ces formes graves associant une hépatite
aiguë, une encéphalopathie métabolique et un taux de
facteur V< à 50% ont un taux de létalité
spontané de 70 à 90%. L'épidémiologie de
l'hépatite A, comme celle de l'ensemble des maladies à
transmission féco-orale, évolue parallèlement à
l'élévation du niveau de vies et l'amélioration des
conditions d'hygiène. Dans les pays en voie de développement, les
jeunes enfants sont exposés très tôt au VHA.
(31)
b) Modalités de contamination humaine autre
que par les aliments et risques de transmission interhumaine secondaire
La transmission par voie féco-orale b est de loin
la plus habituelle, elle est le plus souvent directe de personne à
personne, avec un taux d'attaque secondaire pouvant atteindre 20 à 50%
dans l'entourage du sujet infecté. La contamination indirecte par
ingestion d'eau ou d'aliments contaminés est plus rare.
Bien que faible le risque de transmission par voir
parentale, à partir des produits sanguins labiles ou les
médicaments dérivés du sang ; existe.
Ensuite une virémie se produit chez les sujets
infectés 1 à 2 semaines avant le pic des ALAT et peut persister
jusqu'à 79 jours. Il existe aussi une transmission sexuelle du VHA
surtout dans les communautés homosexuelles, favorisée par le
contact oro-anaux et une possible, bien que non démontrée,
transmission salivaire ou urinaire.
c) Relations dose-effet et
dose-réponse
La dose infectieuse est inconnue mais probablement
faible, elle est estimée entre 10 et 100 particules virales. Des
extrapolations des données obtenues à partir d'autres virus
entérites ont permis d'estimer le risque de morbidité à
9X10-3, chez une personne consommant 60g de coquillages crus
(poids de mollusques) contaminés par 6 virus infectieux en culture de
cellules. (31)
d) Diagnostic (Sérologique, immunologique,
etc....)
Le diagnostic repose essentiellement sur la
détection en ELISA des immunoglobulines spécifiques de types M
qui sont détectables, chez la plupart des patients, 5 à 10 jours
avant l'ictère et jusqu'à 3 à 6 mois voire un an
après. Le virus est difficile à isoler in vitro et la recherche
de l'ARN viral par RT-PCR, à partir des selles ou du sérum est
rarement réalisée dans un but de diagnostic.
e) Hygiène domestique
Le virus de l'hépatite A résiste aux
méthodes classiques de conservation des aliments (froid et
congélation).Avant la consommation, les légumes et fruits
consommés crus doivent être abondamment rincés avec de
l'eau potable. Seuls les coquillages provenant des zones de culture
contrôlés et propres peuvent être consommés ;
ceux qui sont cuits doivent subir une température à coeur de
90°C pendant 2minutes. Le respect d'hygiène permet d'éviter
la transmission interhumaine. Il est recommandé de se laver les mains
chaque fois que l'on s'est rendu aux toilettes et avant chaque repas. Les
sujets infectés par le VHA ne doivent pas manipuler les
aliments.
d) Traitement et prévention
médicale
Il n'existe pas de traitement curatif spécifique,
une transplantation hépatique en urgence peut être
nécessaire en cas de forme fulminante. En revanche il existe un vaccin
efficace.
Cette vaccination n'est pas obligatoire mais elle est
recommandée chez les sujets exposés professionnellement, les
voyageurs (adultes non immunisés et enfants au-dessus de 1 an)
séjournant dans des pays endémiques pour le VHA, les patients
porteurs d'une hépatopathie chronique, les homosexuels masculins. La
prévention de l'hépatite A repose aussi sur les mesures
habituelles d'hygiène prises dans le cadre des infections à
transmission fécale.(31)
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