II.1.2.4. Diagnostic bactériologique
Dans les infections à Shigella il est très
rare qu'il ait passage des bactéries dans le sang, les
hémocultures sont donc les plus souvent négatives et le
diagnostic repose sur l'isolement de Shigella par coproculture. L'examen
macroscopique et microscopique des selles fournit souvent des
éléments de présomption : Présence des
mucus ; de sang et des pus. (32)
II.1.3. Escherichia coli
II.1.3.1. Définition
Escherichia coli (colibacille) est une
entérobactérie mobile capable de fermenter le lactose et de
produire de l'indole. (4)
II.1.3.2. Habitat
Il nous convient de le dire l'Escherichia coli est un
commensal du tube digestif de l'homme et des nombreux animaux.
Il représente à lui seul la plus grande
partie de la flore bactérienne aérobie de l'intestin
(espèce aérobie dominante) à raison de 108
bactéries par gramme de fèces (flore totale : 1011 à
1012 bactéries par gramme).
II.1.3.3. Pouvoir pathogène
A) Le colibacille, hôtes normaux de l'intestin, ne
provoque normalement pas des maladies. Cependant ils possèdent un
potentiel pathogène qu'ils expriment dans certaines
circonstances. (pathogènes opportunistes) :
-Par pénétration par voie urétrale
ascendante (contiguïté) dans l'arbre urinaire, à l'origine
de cystite (infection limitée à la vessie, sans fièvre) et
de pyélonéphrite (infection des reins avec fièvre et
bactériémie). La pénétration des colibacilles dans
l'arbre urinaire est favorisée chez la femme par la
brièveté de l'urètre. Leur persistance est
favorisée par :
a) La présence de pili ou de fimbriae
(adhésine) à la surface des bactéries pour lesquels il
existe des récepteurs à la surface des cellules
épithéliales urinaires.
b) Et toute anomalie fonctionnelle de l'arbre urinaire
(stase, obstacle, reflux...). E .coli est responsable de trois-quarts des
infections urinaires spontanées
B) Certaines souches de colibacilles ont un pouvoir
enteropathogènes intrinsèque par acquisition des gènes de
pathogénicité :
a) Par sécrétion d'enterotoxine (ETEC) ils
peuvent provoquer des diarrhées aiguës « cholera
like ».Cette sécrétion d'enterotoxine est codée
par un plasmide etc.
b) Par fixation sur la surface des cellules de la
muqueuse, ablation de la bordure en brosse des villosités intestinales
et production cytokine(EHEC). Cette sécrétion provoque une
diarrhée aiguë, acquisition, puis hémorragie sans pus ni
fièvre.
c) Par invasion de la muqueuse colique, Certains
colibacilles (EIEC) provoquent des diarrhées aiguës
« dysenteries like », avec présence de mucus, sang
et leucocytes dans les selles. Ces Escherichia coli ont été
isolés dans quelques cas sporadiques de diarrhée aiguë. La
virulence d'EIEC EST liée à la présence d'un plasmide
très proche de celui connu chez Shigella.
d) Enfin, certaines souches d'Escherichia coli sont
associés à des diarrhées et sont clairement
enteropathogènes (EPEC) grâce à des
propriétés d'adhésions particulières .Elles sont ni
sécrétrices d'entérotoxine, ni entero-invasives. Elles
forment des pili, codés par des plasmides, qui forment des
« faisceaux »qui se fixent sur les villosités des
entérocytes. Les villosités sont progressivement
détruites. (4)
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