Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.( Télécharger le fichier original )par Alain NZANZU TAVULYANDANDA Université Catholique du Graben - Licence 2015 |
I.2.2.3. Fonctions reconnues à l'État par les KeynésiensDans son ouvrage « Theory of public finance », l'économiste Richard Musgrave23(*) a défini, en 1959 trois fonctions à l'État : l'allocation, la stabilisation et la répartition. Par la fonction d'allocation, note l'auteur nous entendons la satisfaction par l'État des besoins collectifs, ou alors son intervention pour réguler la production des biens privés. L'État a pour fonction essentielle de distribuer les biens et services indivisibles dont la propriété est collective et pour lesquels aucun prix ne peut être déterminé. Les économistes Keynésiens reconnaissent ensuite à l'État la possibilité d'intervenir dans la fixation du prix d'un bien pour des raisons d'optimum collectifs alors même que l'entreprise se trouve en situation de monopole. La fonction de stabilisation définit l'utilisation du budget de l'État en vue de réguler la conjoncture économique. Cette fonction résulte des effets multiplicateurs reconnus par Keynes aux dépenses publiques et à la fiscalité. Les masses budgétaires ont en outre des effets de stabilisation automatique. Ainsi, lorsque la production diminue, les impôts dont une partie repose sur la production voient leur montant se réduire. Si les dépenses budgétaires sont maintenues à leur niveau initial d'équilibre avec les recettes, il y aura injonction de crédits supplémentaires dans l'économie qui compensera la dépression. De la même façon, en cas de surchauffe de l'économie, les recettes fiscales vont s'accroitre ce qui réduit les liquidités et donc calme la tension inflationniste. Le rôle de stabilisateur de l'État dépasse les seuls aspects budgétaires. L'État peut freiner ou relancer la demande globale grâce à la politique monétaire. La dernière fonction économique reconnue à l'État par Musgrave est celle de redistribution des revenus. Un certain nombre des dépenses budgétaires et plus largement, des dépenses publiques (sécurité sociale, allocations aux chômeurs) ont pour objet d'accorder aux ménages les plus démunis ou subissant des charges importantes, des revenus supplémentaires par la voie de transferts. Il peut s'agir des dépenses sociales qui ont pour but d'accroitre directement les revenus disponibles (prestations en espèces, allocations diverses) ou bien de déductions fiscales qui ont les mêmes effets économiques puisqu'elles accroissent la part du revenu disponible. Tout au long de cette deuxième section ont été présentées sommairement les justifications de l'intervention de l'État dans les domaines économique et social. Si en premier lieu les explications développées sont celles des néoclassiques, tous ne sont pas unanimes quant à ce. La section suivante passe en revue certains courants qui s'opposent à cette intervention de l'État. * 23 TOULOUSE, J-B., et ali., Op.cit, pp. 412-413 |
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