Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.( Télécharger le fichier original )par Alain NZANZU TAVULYANDANDA Université Catholique du Graben - Licence 2015 |
I.3. LES THÉORIES ÉCONOMIQUES CONTESTANT LA POLITIQUE BUDGÉTAIRESi la première section de ce chapitre traite des théories qui se révèlent être pour la politique budgétaire, celle-ci essaie de mettre en évidence celles qui se montrent être contre. Ces théories sont essentiellement celles qui exposent la remise en cause des politiques Keynésiennes. I.3.1. La critique HayekienneL'idée de la primauté du marché dans l'économie a surtout été défendue par Friedrich Hayek24(*), pour qui, seul le marché permet la réalisation des intérêts individuels et de la civilisation. La soumission au marché permet ainsi la liberté et la satisfaction maximale des individus. Hayek voit le capitalisme comme un "ordre spontané" qui se régule tout seul par l'intermédiaire du système de prix. Ainsi, pour Hayek, les prix et notamment les salaires doivent être totalement flexibles. Selon lui, les syndicats sont la cause du chômage car, ils empêchent un juste équilibrage des salaires. Pour cet auteur, ce n'est pas l'insuffisance de la demande qui est la cause du sous-emploi, mais l'injection trop importante de monnaie de la part des autorités monétaires (donc l'État au travers la banque centrale). En effet, une injection de monnaie dans l'économie ne permet pas de résorber le chômage, au contraire, elle entraîne des disparités dans la répartition de la production entre les différents secteurs (notamment entre ceux qui produisent des biens de consommation et ceux qui produisent des biens d'équipement) et elle peut aggraver le chômage en précipitant les crises. Les politiques Keynésiennes peuvent atteindre donc une situation contraire à l'objectif initial. Par ailleurs, Hayek explique la situation de stagflation que l'on connaîtra dans l'économie, à savoir une forte inflation et un chômage élevé et il explique que la crise peut être évitée s'il y a un long détour de production pour les biens d'équipement. D'après Hayek, explique Gilles Dostaler25(*) «Toute tentative pour modifier l'ordre spontané, spécialement le marché, par une redistribution des revenus, une réorganisation de la production, des manipulations monétaires et toute autre mesure d'intervention gouvernementale dans l'économie, ne peut que mener qu'à des distorsions, à l'inefficacité et, surtout, à la gestion au profit des groupes les plus forts et les mieux organisés, au premier rang desquels les syndicats. La volonté de justice sociale ne peut se traduire que par une législation discriminatoire, donc par la violation de la règle de droit, qui caractérise tous les totalitarismes, autoritaires ou démocratiques ». Parlant de la crise, Hayek note que celle-ci est la manifestation qu'une économie vit au-dessus de ses moyens. Elle est en même temps le moyen de purger celle-ci de ses excès en résorbant les déséquilibres qui l'ont provoquée. « Il ne s'agit donc pas de relancer la demande effective et l'investissement par un financement monétaire de celui-ci, mais par la reconstitution d'une épargne suffisante pour retrouver l'équilibre entre épargne et investissement. » Une fois la crise déclarée nous ne pouvons rien faire pour en sortir avant son terme naturel. En ces termes, Hayek s'oppose à Keynes lequel conteste l'épargne. Si Hayek explique que les politiques de relance sont inefficaces, un autre économiste Milton Friedman, chef de file des monétaristes adressera lui aussi une sévère critique à Keynes et à l'État. * 24STUMPF, E., Op.cit * 25DOSTALER,G., Keynes et ses combats, Paris, Albin Michel (2004), cité par ZAKIA HIDOUCHE, (2010),La controverse Keynes - Hayek et les grandes crises - corrigé,[en ligne], [Référence du 23 novembre 2015, 11H00], disponible sur http://www.lafinancepourtous.com |
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