Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.( Télécharger le fichier original )par Alain NZANZU TAVULYANDANDA Université Catholique du Graben - Licence 2015 |
I.2. LES THÉORIES ÉCONOMIQUES DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRESous cette section sont présentées les principales justifications de l'intervention de l'État dans les activités économiques et sociales notamment par l'intermédiaire de son Budget. Ainsi sont développées successivement les justifications néoclassiques et keynésiennes. I.2.1. Les justifications néoclassiques12(*)Fondée sur une analyse micro-économique des producteurs et des consommateurs supposés rationnels, la théorie néoclassique a d'abord ignoré le rôle économique de l'État et des finances publiques. Elle s'est alors centrée sur le problème de l'allocation optimale des ressources dans une économie d'échanges parfaitement libres. Ce n'est que par rapport aux déficiences du marché vis-à-vis de la fourniture de certains services et des conditions de réalisation d'une situation optimale au sens de Pareto que la théorie néoclassique s'est intéressée aux finances publiques. La réalisation de l'optimum de Pareto suppose la réunion de plusieurs conditions, et en particulier l'existence d'une concurrence pure et parfaite, une parfaite indépendance des fonctions d'utilité des consommateurs et des fonctions de production des entreprises, c'est-à-dire l'absence d'effets externes et l'existence des biens figurant simultanément dans la fonction d'utilité de plusieurs individus, c'est-à-dire des biens ou services indivisibles. Ces conditions, très restrictives, ont conduit les auteurs néoclassiques à mettre en évidence certaines déficiences du marché vis-à-vis de l'allocation des ressources et à justifier par ces déficiences les interventions de l'État et des finances publiques. Les néoclassiques s'intéressent en particulier à deux grandes catégories de services : les services collectifs indivisibles et les services dits de tutelle. I.2.1.1. Les services collectifs indivisiblesCe sont les services dont l'offre est indivisible, c'est-à-dire que lorsqu'ils sont produits, ils bénéficient immédiatement à l'ensemble des membres d'une collectivité territoriale donnée, sans que ceux-ci aient nécessairement conscience, et parfois même contre leur gré quand ils estiment certains de ces services inutiles, voire néfastes. Il s'agit, par exemple ; à l'échelle d'un pays, des services de défense nationale, de justice, ou de police. Plus précisément ces services présentent deux caractéristiques majeures qui justifient leur fourniture par les pouvoirs publics et leur financement par les finances publiques : o Le processus de production jointe qui est une conséquence immédiate de l'indivisibilité de l'offre ; o L'impossibilité d'exclusion. À propos des services indivisibles, l'analyse néoclassique développe une théorie dite « théorie de l'échange volontaire ». Elle s'appuie sur une conception individualiste de l'État, selon laquelle celui-ci n'a pas de véritable existence propre, mais n'est que la somme des individus qui décident d'agir collectivement et qui s'adressent à lui, comme à une entreprise, pour obtenir certains services que les entreprises du marché ne sont pas en mesure de fournir. * 12EUZÉBY, A ET HARSCHTEL, M-L ., Op.cit, pp.24-26 |
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