II. CONCLUSION
La Chine est aujourd'hui un pays dont l'économie et
l'importance ne peuvent être ignorées. Le développement
rapide de la Chine a créé une situation inédite dans le
monde et défie quasiment tous les modèles et théories de
développement existants. La montée en puissance des produits
« made in China » a été pendant longtemps très
bénéfique pour le développement de la Chine et
s'étend sur le plan économique que politique. Cependant, les
changements en cours dans le commerce extérieur chinois sont
dictés par le nouvel environnement international, où la demande
mondiale se recentre vers les pays en développement, mais aussi par les
transformations internes de la Chine et l'évolution de son modèle
de développement.
L'augmentation des coûts salariaux depuis le milieu des
années 2000 est une tendance durable liée à
l'évolution démographique et à la politique
gouvernementale en faveur d'un régime de croissance axé sur
l'augmentation de la demande intérieure (relèvement des salaires
minima et généralisation de la couverture sociale des
travailleurs).
L'analyse des quatre composantes du commerce extérieur
chinois met en évidence quelques tendances significatives du changement
de modèle. Les échanges de processing ralentissent et se
dégagent du bas de gamme technologique ; les échanges des
entreprises à capitaux étrangers révèlent leur
intégration accrue dans le tissu économique et productif chinois
; les entreprises privées chinoises émergent comme des acteurs
puissants, même si elles accusent encore en moyenne un retard
technologique.
Dans ce contexte, les thèmes des discussions commerciales
entre la Chine et ses grands partenaires se déplacent de la politique de
change et de la concurrence des exportations chinoises, vers les questions de
règlementation de la concurrence sur le marché intérieur
et les conditions d'accès des entreprises étrangères
à ce marché
Les effets négatifs retentissants de la stratégie
de développement des produits « made in China » adoptée
depuis 1978 deviennent aujourd'hui, dans une certaine mesure, un frein au
développement de la Chine et même à celui de plusieurs
autres pays. À cet égard, les problèmes que la Chine
rencontre aujourd'hui sont d'ordre économique, social, environnemental,
et, en réalité, également politique. Depuis 2007, le
gouvernement chinois a adopté une nouvelle stratégie
économique qui vise un développement plus efficace, plus social
et plus écologique. Bien qu'il soit encore tôt pour évaluer
les impacts réels, elle semble amorcer une nouvelle phase du
développement chinois.
Ainsi, en 2013, la Chine est devenue la première puissance
commerciale du monde. La progression des échanges extérieurs du
pays continue à être plus rapide que celle du commerce
international, mais ses ressorts sont différents de ceux qui
prévalaient avant la crise globale. La participation de
l'économie chinoise aux chaînes mondiales de production, à
travers les activités de processing, n'est plus le moteur principal de
ses performances commerciales. Le nouveau moteur des échanges
réside dans le commerce ordinaire émanant d'une offre
fondée principalement sur les intrants locaux, et d'une demande
intérieure chinoise.
En 2014, la Chine est la deuxième puissance
économique mondiale. Elle est également l'un des cinq membres
permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, le premier
exportateur mondial et elle dispose de l'arme nucléaire, de la plus
grande armée du monde et du deuxième plus grand budget militaire.
Gouvernée par le Parti communiste chinois, la Chine a adopté une
« économie socialiste de marché » où capitalisme
et contrôle politique autoritaire se côtoient en une formule
spécifique.
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