2.5.2. Prévention de la sédentarité et
promotion de l'activité physique
Contrairement aux actions d'éducation nutritionnelle,
certaines actions de promotion de l'activité physique et
réduction de la sédentarité chez les enfants ont
démontré leur impact sur une diminution du risque de
développer une obésité.
X Une action de promotion de l'activité
physique auprès de collégiens, a
apporté des résultats positifs évalués sur la
corpulence : l'ICAPS Intervention auprès des Collégiens
Centrée sur l'Activité Physique et la
Sédentarité38». L'intervention
reposait sur une approche socio-écologique et une forte
adaptabilité à l'environnement (ressources locales pour la
pratique sportive) et à la population : 54 % des
collégiens pratiquaient une activité de
plus de deux heures hebdomadaires en dehors du collège, les deux
tiers de la population déclaraient souhaiter faire davantage de
sport. Parmi les collégiens ne faisant pas de sport en dehors de
l'école, un sur deux évoquait des contraintes matérielles
(horaires, éloignement/déplacements, disponibilité des
parents), financières et individuelles (pas envie de faire de la
compétition, trop dur, n'aimaient pas). Une approche sur trois niveaux
à été proposée :
- Environnement : proposition d'activités en dehors de
tout esprit de compétition pendant les heures de permanence entre midi
et deux et en périscolaire, journées événements
permettant à l'ensemble des collégiens de se
rencontrer autour d'activités physiques : «Tous à
vélo»...
- Individu : séances de débats sur le
thème de l'activité physique et de la sédentarité
pour
Alexia Charreton Monnet 2013
faciliter le sentiment d'appropriation de la démarche
et permettre l'échange collectif.
- Social : séances d'information destinées aux
parents et association des enseignants.
À l'issue des quatre années
d'expérimentation, les résultats de l'étude ont
montré une augmentation de l'activité physique de loisirs d'une
heure par semaine, une diminution du temps passé
quotidiennement devant la télévision et une moindre
prise de poids au cours de l'adolescence (Annexe 2). Pour les
collégiens de poids normal, le risque de se trouver en surpoids à
la fin de l'étude a été diminué de plus de 50 %
dans les collèges bénéficiant de l'intervention Icaps
comparés aux collèges témoins. Puis, le suivi à six
ans a montré des effets bénéfiques
qui ont perduré deux ans après la fin de
l'intervention.
X Une intervention d'un autre registre, a été
effectuée au sein d'une école et visait à réduire
le temps passé à regarder la télévision et à
jouer aux jeux vidéo39. L'intervention a
duré 7 mois et a été menée auprès de 192
enfants de 8 ans répartis en 2 groupes (contrôle et intervention).
Elle reposait sur une approche à 2 niveaux : individuelle avec un apport
de connaissances et amélioration du savoir-faire, et sociale en
renforçant le soutien parental, ce qui est conforme aux recommandations
de l'HAS, qui en matière de prévention et de prise en
charge de l'obésité infantile, conseille de s'adresser aux
familles pour permettre à l'ensemble des membres de la famille d'en
bénéficier, accroitre le soutien social et réduire le
sentiment d'isolement40. Les interventions
étaient réalisées en classe et comportaient 18
leçons de moins d'une heure, sur des thèmes relatifs à
l'objet d'étude. Il était demandé aux enfants, dans un
premier temps, de s'engager à supprimer les activités de
télévision et jeux vidéo pendant 10 jours, puis de les
réintroduire moins de 7 heures par semaine. Les enfants étaient
accompagnés par les professeurs des écoles, pour
s'organiser à répartir dans le temps imparti, les
activités de télévision, jeux d'ordinateur et cassettes
vidéo. Les parents étaient motivés par des courriers leur
proposant des stratégies pour aider leurs enfants à
réduire ces activités. L'évaluation était
réalisée à l'aide de mouchards insérés dans
le matériel audiovisuel, de questionnaires et de mesures
anthropométriques.
Les enfants soumis à l'intervention ont fortement
diminué le temps passé devant la télévision et les
jeux vidéo. Leur IMC, plis cutanés et tours de taille
étaient significativement inférieurs aux enfants du
groupe contrôle.
A travers ces quelques illustrations de la prévention
de l'obésité, il est observé que les actions congrues,
reposent sur des approches prenant en compte l'individu motivé,
mais également son environnement (familial, social, culturel, physique).
Les interventions fondées uniquement sur l'information ou sur
l'éducation nutritionnelle (guides alimentaires, promotion
par le biais des médias ou interventions dans les
écoles...) n'ont qu'un effet limité à court
terme sur les comportements et n'impactent pas
l'IMC41.
Les campagnes de prévention multi focales (s'appuyant
sur les médias et sur des interventions communautaires), ont de leur
côté, pu impacter la prévalence de la surcharge
pondérale, dont la courbe connaît ces dernières
années un certain fléchissement, mais ont alors
déplorablement, contribué à renforcer les
inégalités sociales constatées en matière de
surcharge pondérale11.
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