2. Focus sur l'Obésité
2.1. Définitions
Dans le Plan obésité 2010-2013 du
Ministère du travail, de l'emploi et de la
santé17, l'obésité est
considérée comme une «maladie de la transition
économique et nutritionnelle, liée à
l'évolution des modes de vie (alimentation, activité), à
des facteurs environnementaux et économiques, sur un fond de
prédisposition biologique, et aggravée par de nombreux facteurs
(médicamenteux, hormonaux...)».
L'OMS a une approche davantage médicale, et
définit, en 2013, l'obésité comme «une accumulation
anormale ou excessive de graisse corporelle (adiposité) qui peut nuire
à la santé».
Alexia Charreton Monnet 2013
L'indicateur généralement
utilisé pour estimer l'adiposité, et qui
reflète à 89 % la variation du tissu adipeux sous-cutané
selon la Haute Autorité en Santé (HAS) est l'Indice de
Masse Corporelle (IMC) qui est le rapport poids / taille2.
L'individu adulte est considéré comme étant en situation
de surcharge pondérale lorsque son IMC est supérieur à 25
kg/m2, et en situation d'obésité lorsque son IMC est
supérieur à 30kg/m2. Pour les enfants, la corpulence
variant naturellement au cours de la croissance, l'IMC doit être
rapporté sur les courbes de santé pour observer l'écart
à la moyenne. Selon la référence française, une
courbe de corpulence supérieure au 97ème percentile, ou
supérieure à l' IOTF 25 (International Obesity Task Force) selon
les normes internationales, correspond à un surpoids, tandis
qu'une courbe supérieure à l' IOTF 30 correspond
à une situation d'obésité. Le Z Score d'IMC mesure
l'écart à la norme en faisant la différence entre la
valeur de l'IMC et la valeur de l'IMC médian de la population de
référence, divisée par l'écart type de celle-ci.
Cet indicateur permet d'avoir une vision immédiate de l'excès ou
non de corpulence chez l'enfant sans report aux courbes.
2.2. Physiologie
Chez l'être humain, la prise alimentaire est
déclenchée par des mécanismes
homéostatiques18 permettant
d'ajuster les dépenses physiques et l'appétit aux
réserves énergétiques et des
mécanismes liés à la disponibilité de l'aliment
dans l'environnement. Une fois un repas commencé, la stimulation
à manger est progressivement réduite et le rassasiement
entraîne l'arrêt de la consommation avant même que les
nutriments ingérés n'aient été absorbés. La
taille des repas est déterminée par une interaction de facteurs
sensoriels (qualité et variété de la
stimulation alimentaire), des signaux gastro-intestinaux et des réponses
neuro-endocriniennes à l'arrivée de nutriments dans le tractus
digestif. Un mécanisme d'apprentissage de type pavlovien, par lequel les
qualités sensorielles de l'aliment sont associées aux
conséquences métaboliques de
l'ingestion, met en place, pour chaque
mangeur, le répertoire des goûts et des rejets
alimentaires. Or chez la personne en situation d'obésité, on
n'observe pas d'inhibition de l'appétit proportionnellement à la
masse adipeuse.
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