3.2.2 COMPETENCES LORS DE LA PRISE EN CHARGE DES URGENCES :
Savoir :
Tout l'enseignement acquis doit pouvoir être
immédiatement mobilisable. Il faudrait maitriser les connaissances
décrites par le référentiel de la SFMU.
Il faut connaitre les pathologies de médecine tropicale
que l'on retrouve en Polynésie : Filariose, dengue, leptospirose,
ciguatéra :
« La filariose est une maladie tropicale transmise
à l'homme par des moustiques. Chaque année nous effectuons une
campagne de prévention et chaque habitant doit prendre en
prévention deux traitements (la notézine® et le
zentel®) qui sont administrés en fonction du poids et de
l'âge. La filariose se manifeste par des poussées de
fièvres successives dues à une inflammation des ganglions et des
vaisseaux lymphatiques.
La dengue est une infection virale qui entraîne
fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires et de
la fatigue. Il n'existe pas de vaccin, ni de traitement spécifique
antiviral.
La prévention collective repose sur la lutte contre les
moustiques vecteurs et sur les mesures de protection préventives
individuelles contre les piqûres de moustiques.
La ciguatera est une intoxication alimentaire
consécutive à la consommation de poissons de récif, en
parfait état de fraîcheur, a priori comestibles mais rendus
toxiques par la présence de toxines ayant pour origine une micro-algue,
le dinoflagellé Gambierdiscus.
Ce phénomène de bio-écologie marine,
connu depuis des siècles, sévit de manière
endémique dans la plupart des écosystèmes intertropicaux.
Les trois principales zones d'endémie au niveau du globe sont
l'océan Pacifique, les Caraïbes et l'océan Indien. En
Polynésie française, il affecte principalement les populations
des îles éloignées fortement dépendantes, sur le
plan alimentaire de ressources lagonaires.
La toxine remonte ainsi la chaîne alimentaire subissant
une transformation chimique avec un taux plus élevé
jusqu'à l'homme. Cette maladie a des conséquences graves sur
l'être humain telles que des démangeaisons ou des picotements, des
diarrhées, des crampes musculaires, des vertiges, des
désorientations spatio-temporels, bradycardie et autres...Ces
symptômes peuvent apparaître au bout de 2 à 20 heures.
La Leptospirose est une maladie infectieuse rare
provoquée par une bactérie spiralée du genre Leptospira.
La bactérie est hébergée par des animaux sauvages,
rongeurs (rats) ou carnivores, et par certains animaux domestiques (chiens) et
excrétée dans leurs urines. L'homme se contamine par voie
transcutanée « excoriation de la peau) lors de baignades en eau
douce « rivières, lacs) ou, plus rarement, par contact direct
(morsure).
Les symptômes et signes : incubation dure une dizaine de
jours puis une fièvre
Ruben Kuevidjen - DU Soins Infirmiers en Médecine
d'Urgence - UHA - 2012-2013 Page 22
accompagnée de frissons, de douleurs musculaires
importantes et de maux de tête pulsatiles. Un ictère intense, un
syndrome méningé (nausées , raideur de la nuque ), des
hémorragies rénales .
La leptospirose est traitée par administration
d'antibiotiques pendant deux semaines. Un vaccin efficace contre leptospira
ictero- hemorragiae est proposé aux professionnels exposés.
»19
La dermatologie occupe aussi une place importante : le moindre
« bobo » peut se transformer en érysipèle...
Certaines maladies classifiées comme rares ou
très rares existent de façon assez courante en Polynésie
Française : En poste à Ua pou aux Marquises j'ai eu par exemple
le cas d'une jeune fille de 15 ans où il fallait penser à une
thrombose fémorale devant une cuisse gauche augmentée de volume.
Il existe en effet sur cette ile, en raison du peu de renouvellement de
population, de nombreux patients présentant un déficit en AT
3.
L'Infirmier doit continuer à se former, à
solliciter des formations comme ce DU , continuer à lire des revues
professionnelles, des articles spécialisés...
On se forme tout au long de sa vie et l'article R 4312-10
précise « que l'infirmier a le devoir d'actualiser et de
perfectionner ses connaissances professionnelles. »
Savoir faire :
En milieu isolé le savoir-faire diffère peu de
celui nécessaire dans une structure d'urgence.
L'infirmier doit maitriser parfaitement les gestes de
secourisme, les gestes infirmiers, parfois réaliser des gestes
médicaux sur les conseils de la régulation du centre 15 (comme
par exemple réduction de luxation).
Etant le seul intervenant et ne pouvant compter sur personne
d'autre il doit lors de la prise en charge des urgences agir de façon
systématique afin de ne rien oublier :
Il doit d'abord raisonner et agir comme un secouriste : est ce
que mon patient est conscient, est -ce qu'il respire, est ce que le coeur bat
?. Ensuite il doit initier les gestes découlant de cette analyse ex :
libération voies aériennes, PLS.
A ce jour ma formation de DU en urgence m'a permis
d'acquérir certaines connaissances sur les gestes d'urgences de traiter
directement ce qui tue en premier.
19 Ibidem 17, extraits page 64 à 91
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d'Urgence - UHA - 2012-2013 Page 23
Référons au cours « d'évaluation du
patient et le signe de gravité : méthologie ABCDE du Docteur
Barrière Raphael : « Quand un problème est rencontré
on le fixe« immédiatement puis on passe à l`étape
suivante.«
A: airway = voies aériennes supérieures
B: breathing = respiration
C: circulation
D: déficit ou disability (neuro)
E: exposition / environnement
Quelques jours de formation au centre des sapeurs pompiers de
Colmar dans le Haut Rhin m'a permis d'acquérir quelques connaissances en
terme des EPI qui veut dire équipements de protections individuelles et
aussi des dispositions à prendre avant chaque intervention ou sur le
lieu d'intervention. Tout d'abord se protéger et protéger
victimes et temoins.
Ce n'est qu'une fois que tout ceci effectué, qu' il
peut se mettre dans la « peau « de l'infirmier.
Cette façon de faire systématique permet de
n'oublier aucune séquence dans la prise en charge y compris en situation
de stress. Il est par exemple tout a fait désagréable de mettre
un patient inconscient en PLS, poser une voie veineuse, prendre une pression
artérielle et une saturation, le voir se mettre en arrêt cardiaque
par ce qu'on a oublié de vérifier s'il n'y avait pas un corps
étranger qui obstruait les voies aériennes.
Savoir être :
L'infirmier doit rester calme maitre de lui en toute
circonstance, gérer sa fatigue et son stress car si ses barrières
psychologiques sont dépassées il n'a personne pour prendre le
relais ou même le soigner.
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