4.2 SOLUTIONS
L'infirmier à l'échelon individuel ne peut donc
avoir d'influence que sur la gestion du stress et la décision
d'améliorer ses compétences par des actes de formation.
Gestion du stress
Le coping qui est un moyen de défense que chaque
individu met en place face à une situation stressante.
.
« Lazarus et Folkman (1984) propose ceci comme
définition du coping : « le coping se réfère aux
efforts cognitifs et comportementaux du sujet, variables et instables pour
aménager (réduire, minimiser, contrôler, dominer ou
tolérer). c'est-à-dire des stratégies que le sujet met en
place pendant la confrontation stressante pour la résoudre. »26
Les acteurs de cette étude ont constaté que les
effets des situations stressantes sur la compétence peuvent être
négatif ou positif ».
Amélioration des compétences :
En dehors de formation dédiées à la
gestion du stress le seul facteur d'action réalisable à
l'échelon individuel permettant d'améliorer la prise en charge
des patients et son vécu par l'infirmier passe par des formations.
L'amélioration des compétences permet en elle-même de
diminuer le stress du soignant en le rassurant à l'avance et en lui
permettant de renvoyer une image positive de lui-même .(stress
négatif transformé en
26 « LAZARUS ET FOLKMAN ( 1984)
Ruben Kuevidjen - DU Soins Infirmiers en Médecine
d'Urgence - UHA - 2012-2013 Page 31
stress positif). C'est ce qui m'a motivé de
façon intuitive initialement à suivre cette formation.
L'idéal est d'arriver au stade de l'expert :
« - il reconnaît la situation d'urgence pour aboutir
à une décision précoce,
· en identifiant les « signaux » discriminants
(signes cliniques, contexte...),
· en donnant du sens aux indices recueillis par une
mobilisation de ses connaissances antérieures et en faisant
référence à ses expériences,
- il sélectionne la décision la plus
adaptée,
- il applique immédiatement les connaissances
procédurales (gestes, gestes à faire faire par
téléphone, thérapeutique...),
- il réajuste l'action en fonction des informations
rétroactives (réponse à la thérapeutique,
évolution du patient...).
La médecine d'urgence implique des décisions
rapides dans un contexte souvent difficile, identifie des signes discriminants
est un préalable indispensable à la décision d'agir .
Cette démarche s'effectue en s'adaptant au contexte
parfois hostile, avec une charge émotive forte (mort imminente,
accident, patients multiples, témoins pressants, couloirs emplis de
brancards...). Pour le débutant ou le personnel de santé non
professionnel de l'urgence, chacune de ces étapes est un
véritable obstacle. » 27
Alors nous imaginons tous que l'infirmier exerçant dans
un milieu isolé serait beaucoup plus confrontés à
certaines difficultés à gérer la prise en charge d'un
patient en détresse vitale qui peuvent être d'ordres techniques ,
humains , météorologique perturbant le conditionnement et
l'évacuation d'un patient ou d'une victime ce qui peut entraver la bonne
prise en charge.
Pour éviter tout blocage lors de situations d'urgence,
il faudrait revoir et travailler les arbres de décision en y incluant un
objectif et un principe de geste avec des points forts incontournables : les
invariants. Ceci permettra sur n'importe quelle situation d'atteindre son
objectif quoiqu'il arrive (quelques exemples en annexe 3)
L'infirmier insulaire doit connaître les algorithmes des
recommandations internationales et il doit régulièrement les
travailler en équipe avec par exemple ses auxiliaires ou agents de
soins.
La simulation serait un bon moyen de travailler tout cela en
situation.
L'identification dans ces arbres de décision de
recommandations faites pour les infirmiers serait un moyen d'identifier nos
limites ou de réfléchir et faire évoluer nos limites de
compétences tout en restant efficace (exemple en annexe 4)
27 Ibidem 9 page 706
Ruben Kuevidjen - DU Soins Infirmiers en Médecine
d'Urgence - UHA - 2012-2013 Page 32
L'utilisation de sérious games serait également
un bon moyen d'entrainement et couplé avec du e-learning un moyen
d'accroître ses compétences dans les domaines du savoir,
savoir-faire, voir même le savoir agir avec des prises de
décision.
Ce travail doit être collaboratif avec les
médecins et le service de santé de Polynésie pour
établir de vrais protocoles voir un référentiel de
compétence de l'infirmier insulaire avec délégations et
autorisation de dépassement de tâche dans ce contexte particulier.
(Réflexion en cours sur l'infirmier consultant). Ceci existe par exemple
déjà au Québec avec par exemple ce certificat de premier
cycle en soins infirmiers cliniques « régions
éloignées »28
Avec les progrès technologiques et la
télémédecine il faut développer (cela se fait
déjà et il existe trois iles pilotes les plus
éloignées en Polynésie) la communication en directe avec
un médecin des urgences, possibilité avec la vidéo de
compléter avec ce médecin des diagnostiques voir même si il
existe un enregistrement les prescriptions en direct.
Pour rassurer également les infirmiers des formations
spécifiques seraient intéressantes comme l'apprentissage de KT
intra-osseux qui permettrait devant toute détresse vitale, en l'absence
du médecin et devant l'impossibilité de poser un accès
veineux, un moyen sécuritaire d'attendre une évacuation
sanitaire, de remplir un patient, de passer des médicaments
d'urgence.... Cela existe déjà en France dans les protocoles du
Service de Santé et de Secours Médical de certains Services
Départementaux d'Incendie et de Secours comme en annexe 5 celui du SDIS
62.
Tout ceci sont des exemples qui permettrait de rassurer les
infirmiers isolés, diminuer le stress, augmenter le nombre de
volontaires en rapport aux problèmes de diminution de la
démographie médicale.
28 Ibidem 21 page 249
Ruben Kuevidjen - DU Soins Infirmiers en Médecine
d'Urgence - UHA - 2012-2013 Page 33
|