CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE
Ce chapitre a pour objectif la compréhension des
quelques concepts relatifs au sujet traité et se subdivise en trois
sections dont la première portera sur la notion sur les crédits
bancaires, la deuxième traitera de la notion sur les Petites et Moyennes
Entreprises et enfin la troisième se focalisera sur la notion des
banques et institutions bancaires.
SECTION 1 : NOTION SUR LES CREDITS
BANCAIRES
1.1.1. LA MONNAIE
Le troc et les différentes formes de monnaie
Dans la phase primitive de l'évolution de
l'économie, caractérisée par des activités
basées sur la chasse, la pêche et la cueillette, chaque individu
se procure directement ce dont il a besoin ; il y a un minimum
d'échanges et ceux-ci se font par troc qui est l'échange d'un
bien contre un autre ou contre un service. Au fur et à mesure que la
société enregistre des progrès dans le mode de production
avec l'apparition de la spécialisation, chacun se consacre à une
seule activité et ne peut plus satisfaire la totalité de ses
besoins avec sa propre production d'où l'obligation d'échanger
une partie de celle-ci contre d'autres biens fabriqués par d'autres.
En effet, le troc comporte plusieurs inconvénients,
à savoir :
? La difficulté de faire coïncider les besoins,
quant à la nature, à la quantité des biens
échangés et au moment où ils le seront ;
? L'expression de la valeur des biens et services requiert une
multitude de rapports de valeur autant qu'il y a des combinaisons possibles de
biens et services pris deux à deux ;
? La dissociation temporelle de l'acquisition et de la cession
de biens est impossible ; - Le manque de valeurs décimales et
d'étalon.
Un tel système décourage les échanges et
handicape la productivité et le développement
économique.
Toutes ces difficultés ont poussé les peuples
à choisir un bien qui pouvait servir de monnaie3.
3 H KABAMBA NTENTA, « Economie
monétaire générale, » cours
professé en 3ème graduat en FASEG, Université
de Kinshasa UNIKIN, année académique 2015-2016, P7
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Celle - ci s'est présentée sous des formes
variées ; marchandise avec la prédominance des formes monnaie de
papier métallique (billet) et monnaie scripturale.
? La marchandise - monnaie
La monnaie de paiement a été d'abord un bien
matériel, une marchandise choisie parmi beaucoup d'autres, ayant comme
qualités fondamentales : homogénéité,
malléabilité et rareté.
Avant de trouver l'instrument monétaire réunissant
de manière optimale ces qualités fondamentales,
c'est-à-dire les métaux précieux (or et argent), les
fonctions monétaires ont été exercées par les
matériels demandés par la communauté, pour leur
propriété à satisfaire les besoins des hommes. Cependant,
les objets qui (constituaient des signes extérieurs) semblent avoir
été les premiers à posséder réellement les
attributs monétaires.4
C'est ainsi que les civilisations primitives ont souvent
conféré le rôle de la monnaie à des animaux
domestiques tels que le mouton, la chèvre etc... il faut noter que les
coquillages ont aussi joué un rôle d'instruments
monétaires. Or les animaux domestiques ne sont jamais parvenus à
garder leur caractère de monnaie. En effet, ils sont périssables
et ne peuvent remplir que difficilement la fonction de réserve de
valeur.5
A. La monnaie métallique
Les biens de consommation utilisés comme monnaie ont
été rapidement remplacés par les métaux
précieux, notamment l'or et l'argent. Outre, qu'ils étaient
fortement demandés par la communauté pour leur rareté en
orfèvrerie, ils étaient pratiquement indestructibles et
susceptibles d'être présentés sous forme de très
petite unité. Ainsi, très rapidement, les fonctions
monétaires des métaux précieux devinrent dominantes et
prirent sur leur usage industriel et artistique6. Sur la
pièce, on devait apposer le sceau et le visage du prince
Cette monnaie présentait certains inconvénients
à savoir : elle pèse quand on la possède en grande
quantité, elle est très facile à voler, c'est une monnaie
bruyante et sonnante.
B. La monnaie fiduciaire
4 H KABAMBA NTENTA, « Economie
monétaire générale, » cours
professé en 3ème graduat en FASEG, Université
de Kinshasa UNIKIN, année académique 2015-2016, P31
5 Idem, P15
6 H KABAMBA NTENTA, op.cit., P.31
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C'est la monnaie créée par les orfèvres,
qui étaient d'abord de métaux. Ce sont eux les premiers banquiers
car ils se livraient au commerce de la monnaie, chez qui la communauté
venait déposer leur argent de peur d'être volé, et
remettaient en contrepartie aux déposants de la monnaie
métallique des reçus qui avaient la valeur de la monnaie
déposée. Elle est appelée monnaie fiduciaire parce qu'elle
circule par la confiance.7
Beaucoup d'auteurs ont dit que cette monnaie est
composée de la monnaie métallique et des billets de banque. Comme
la monnaie métallique, celle-ci possède aussi des
inconvénients car elle est facilement périssable, très
facile à voler et falsifiable, elle est encombrante.
Ainsi, pour éviter cela, les détenteurs du
papier- monnaie ont pris l'habitude de déposer leur argent en banque, et
après chaque dépôt, la banque ouvrait un compte et
créditait du montant du versement.
C. La monnaie scripturale
Elle est créée par le dépôt des
billets de banque chez les banquiers. Les déposants avaient
l'entière disposition de leurs fonds mais au lieu de retirer directement
leurs dépôts, ils prirent l'habitude de régler leurs
transactions commerciales par un simple jeu d'écritures sur le registre
des comptes sans manipulation des billets.
Toutes ces écritures que les banquiers passent quand
ils créditent ou débitent les comptes des déposants, c'est
cela la monnaie scripturale, on l'appelle également la monnaie des
banques. Elle est la forme des monnaies la plus utilisée dans
l'économie moderne, elle est immatérielle.8
Elle est la monnaie la plus utilisée parce qu'elle est
beaucoup plus discrète, elle peut être thésaurisée,
il y a la facilité de transactions, la sécurité
assurée, et le coût de la monnaie est faible.
D. La monnaie électronique
Selon la commission européenne, la monnaie
électronique se définit comme : « toute valeur
monétaire représentant une créance qui est stockée
sur un support électronique, cette valeur doit être émise
contre
7 Idem, P.35
8 H KABAMBA NTENTA, op. cit, P.37
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remise de fonds d'un montant dont la valeur n'est pas
supérieure à la valeur monétaire émise »
I.1.2. DEFINITIONS ET RÔLES DES CREDITS
BANCAIRES
I.1.2.1. DEFINITION DU CREDIT BANCAIRE
Le mot « CREDIT » trouve son origine du verbe latin
« CREDERE » qui signifie croire ou faire confiance. Cette
dernière demeure l'élément essentiel en matière de
crédit.
Plusieurs auteurs ont tenté d'une manière ou
d'une autre, et cela sous plusieurs aspects matériel, psychologique,
juridique et financier de définir le terme « CREDIT » : le
crédit est la faculté de se procurer des capitaux, par la suite
de confiance que l'on inspire ou de la solvabilité que l'on
présente9.
Pour le définir, certains auteurs retiennent son aspect
matériel et l'assimilent à un transfert temporaire d'un capital
ou une location des richesses
Et RIST dira faire crédit, c'est accorder à
quelqu'un la jouissance d'un bien ou la disposition d'une somme d'argent,
contre une promesse de paiement ou de remboursement.
D'autres par contre font ressortir dans la définition
du crédit son aspect psychologique :
Ainsi, LEISSE dira : le crédit, c'est la confiance
appliquée aux affaires. Cet aspect est plus basé sur la
définition étymologique qui stipule que c'est la confiance qui
fait l'objet du crédit10.
Considérant l'aspect financier, Emile DECOSTER dira, le
crédit de banque est l'opération par laquelle le banquier met une
somme à la disposition d'un tiers appelé emprunteur moyennant
l'engagement, par ce dernier, de payer au banquier les intérêts
convenus et de restituer, à celui-ci à l'époque
fixée pour le remboursement, une somme équivalente à celle
qu'il lui a fournie.
9 Dictionnaire petit Larousse (grand format), nouvelle
édition, 2001, P.208
10 NYEMBA, C., la problématique de l'octroi de
crédit cas de la BCDC, travail de fin de cycle en
Administration ces Affaires, Université Protestante an Congo, FASE,
Kinshasa 2000, P.5
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Mettant l'accent sur sa nature juridique A.DIERYCK avance que
le crédit est un contrat par lequel une personne, le créditeur
prend l'engagement de se livrer pendant un certain temps, à l'une ou
l'autre opération de son commerce au profit d'une autre personne, le
crédité qui, de son côté, prend l'engagement
d'indemniser le premier, à l'expiration du contrat, des suites de
l'exécution de cette promesse11.
Les auteurs cités ci-haut ont mis l'accent sur l'aspect
matériel, psychologique, financier et la nature juridique en
définissant le crédit, et non sur l'aspect bancaire. Compte tenu
de ces remarques ;
CAMPION dira, que le crédit consenti par les banques
est une opération par laquelle une banque commerciale, en vertu de la
confiance qu'elle a sur son client, lui accorde une assistance
financière ou un aval ou une garantie12.
En matière des finances publiques, le crédit est
une autorisation des dépenses accordée par le parlement au
gouvernement.
En bref, le crédit est compris comme étant
l'opération qui consiste, à la confiance, à accorder
à quelqu'un la disposition d'une bonne somme d'argent ou d'un bien
matériel contre la promesse de paiement différée dans le
temps.
Eu égard à ce qui précède, nous
relevons que le crédit se caractérise essentiellement par deux
éléments à savoir : le temps et la confiance.
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