INTRODUCTION
L'enfant est un être en pleine croissance. Cette
croissance intéresse tous les systèmes de l'organisme
notamment : le système cardio- respiratoire, le système
digestif, le système uro- génitale, le système
immunitaire, etc. Le système immunitaire constitue le système
protecteur de l'organisme ; une atteinte de ce système entravera
cette bonne croissance. (Assumani, 2011).
Par ailleurs, on trouve des agents pathogènes qui
s'attaquent directement à ce système, nous citons ici le virus de
l'immunodéficience humaine VIH en sigle qui se traduit par l'infection
à VIH.
Aujourd'hui, l'infection à VIH défie les
sciences médicales et même au - delà, l'humanité
dans toutes ses modalités d'adaptation sociales et d'organisation, et
cela surtout avec le SIDA, syndrome d'immunodéficience acquise qui est
la conséquence la plus sévère et la plus retentissante de
cette infection. L'infection à VIH réalise actuellement un
problème de santé publique. Cette pandémie décrite
au début des années 80, frappe tous les pays du globe et en tout
presque 40 millions de personnes sont atteintes (Dabis et al, 2002)
En effet, une augmentation régulière de la
prévalence est observée dans la région d'Afrique avec des
disparités dont les causes sont multifactorielles alors que dans le
reste du monde la pandémie semble régresser, si non
stabilisée. Les raisons sont multiples et varient d'un pays à
l'autre : le tourisme sexuel, l'absence d'information de la population sur
les facteurs de protection tels que le préservatif, le refus de
l'abstinence ou de relations hors mariage, manque de moyen ou de volonté
pour faire de la prévention une priorité et informer les
populations, voire le refus d'admettre les faits (Dabis et al, 2002)
Les pays pauvres sont les plus touchés à cause
des insuffisances d'information et d'éducation sur la maladie et surtout
la pratique de sexe reste un moyen de satisfaire les besoins vitaux en raison
de quoi les estimations de l'ONUSIDA ont révélé une
prévalence plus élevée chez les professionnelles de sexe
dans la population en générale. (Giraudan et al, 1999)
Dès lors, des grands efforts ont été
déployés à travers toute la communauté
internationale pour aboutir à la mise au point depuis 1985 de
dépistage de plus en plus performants, à une meilleure
détermination des facteurs de risque de contamination et de propagation
du virus mais aussi à des très nombreux essais
thérapeutiques (essais vaccinaux ; amélioration des
traitements antiviraux).
Toutefois la médiocrité des résultats
traduite par expansion inexorable du virus dans les coins les plus
reculés du monde et l'ascension fulgurante de la prévalence
contraste bien avec l'ampleur des efforts tant humains que financiers.
La prévention constitue de loin la meilleure option,
car il n'existe pas actuellement un vaccin permettant de se protéger du
virus, et les traitements antirétroviraux disponibles actuellement ne
permettent aucune guérison. Bien qu'ayant une certaine
efficacité, ils ne peuvent que retarder la progression vers le stade
Sida en ralentissant la prolifération du VIH au sein de l'organisme. De
plus ces thérapeutiques, coûteuses, ne sont facilement
accessibles que dans les pays développés qui peuvent en assurer
la charge financière, alors que dans les pays en développement
comme la République Démocratique du Congo plus de 90% des
patients ne bénéficient aujourd'hui d'aucun traitement efficace.
C'est pour cette raison que l'ONU à travers son programme ONUSIDA a
fait de la lutte contre le Sida une de ses priorités, lutte axée
primordialement sur la prévention. (ONUSIDA, 2007)
En République Démocratique Congo, à peu
près 1 034 000 des personnes infectées, l'OMS
déclare 250 personnes s'infectent chaque jour, 10 personnes s'infectent
toutes les heures et une personne s'infecte toutes les 5 minutes et cela
n'épargne pas les enfants.
L'infection à VIH pédiatrique reste un
problème majeur de santé publique, du fait de l'augmentation de
cas d'infection chez les femmes en âge de procréer et l'Onusida
l'estime à 15,5 millions dont 12 millions en Afrique soit 77% (Onusida,
2007).
Les nourrissons acquièrent l'infection à VIH de
leurs mères soit au cours du travail, de l'accouchement ou après
la naissance par allaitement. Le risque absolu de transmission est de 5
à 10 % au cours de la grossesse, 10 à 20 % au cours du travail et
de l'accouchement et 10 à 20 % au cours de l'allaitement.
La transmission par voie sexuelle représente environ 5%
des modes de contamination pédiatrique. Les circonstances de cette
contamination peuvent être les viols, ou l'entrée des enfants dans
vie sexuelle précoce les exposant à ce virus.
La transmission par voie sanguine ou par la transfusion est
estimée à environ 5% des modes de contamination
pédiatrique. Les principales circonstances de contaminations par cette
voie sont : la transfusion de sang souillée, l'utilisation de
seringues et objets souillés contaminés par du sang
infecté et les scarifications. (Lebela et al, 2009)
Dans le monde, le nombre des personnes vivants avec le VIH est
passé de 1,5 million (1,3 million- 1,9 million) en 2001 à 2,5
millions (2,2 millions - 2,6 millions) en 2007. Le nombre estimé de
nouvelles infections chez les enfants a toutefois diminué, passant de
460 000 (420 000- 510 000) en 2001 à 420 000
(390 000- 470 000) en 2007. Les décès attribuables au
Sida parmi les enfants avaient augmenté, de 330 000 (380 000-
560 000) en 2001 à 360 000 (350 000 - 540 000) en
2005, mais ont commencé à diminuer, l'estimation pour 2007
étant donné 330 000 (310 000- 380 000).
Près de 90 % de l'ensemble des enfants séropositifs vivent en
Afrique subsaharienne.
Au Cameroun en fin 2005, il a été estimé
qu'il existe 43000 enfants sur 500 029 enfants personnes vivants avec le
VIH soit 8,6%. ( Lebela et al, 2009)
En République Démocratique du Congo à
une population totale estimée à 60 millions dont 50 % sont des
enfants de moins de 15 ans. On estime alors le nombre d'enfant de moins 15 ans
infectés par le VIH/ SIDA à 110.000 (42.000 à 280.000)
d'où sa cinquième place au monde pour cette prévalence des
enfants vivants avec le VIH (PNLS, 2010).
La prévalence du VIH parmi les femmes en consultation
prénatale est restée relativement stable dans la capitale,
Kinshasa (entre 3,8% en 1995 et 4,2 en 2005) mais elle a augmenté dans
la deuxième ville du Pays, Lubumbashi (de 4,7 % à 6,6 entre 1997
et 2005), ainsi qu'à Mikalayi (de 0,6 % à 2,2 % entre 1999 et
2005) (Kayembe et al. 2007). La prévalence est également
élevée dans les villes de Matadi, Kisangani et Mbandaka
(où 6% des femmes fréquemment les services prénatales
étaient séropositives au VIH en 2005) ainsi qu'à Tshikapa
(où la prévalence était de 8%) (PNLS, 2005).
Ceci poussa Madame Ann M. Veneman, directrice
générale de l'UNICEF, à déclarer ce qui suit :
« les enfants restent la face cachée de la pandémie du
Sida ». (OMS, ONUSIDA, UNICEF, 2007)
La plupart des études antérieures n'ont
cherchées à révéler l'ampleur de l'infection
à VIH/ Sida que sous d'autres aspects tel est le cas de Ngwej Tshikwej
qui a ressorti le profil clinique et biologique de l'infection à VIH
chez l'enfant aux cliniques universitaires de Lubumbashi (Ngwej. T, 2005). Nous
pensons compléter cette étude en présentant
« enfants vivants avec VIH suivis au centre d'excellence-
Unilu : Etude épidémio - clinique et
biologique ».
La problématique reste à savoir quelle est la
fréquence des enfants vivants avec VIH au centre d'excellence - UNILU
et quel est le profil épidémio- clinique retenir.
L'objectif général de cette étude est
dégager le profil épidémio - clinique et biologique des
enfants vivants avec VIH au centre d'excellence - UNILU.
Les objectifs spécifiques :
· Déterminer la fréquence des enfants avec
VIH consultant le centre d'excellence - UNILU.
· Déterminer le faciès clinique, biologique
ainsi l'évolution et la prise en charge de ces enfants.
Deux parties subdivisent essentiellement ce travail ; la
première théorique, qui rassemble une revue de la
littérature sur le VIH/SIDA et la perte de la prise en charge et la
seconde, pratique, qui présent les résultats de la recherche.
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