II.5 PHYSIOPATHOLOGIE
Après transmission, une fois en circulation le VIH
reconnaît toutes les cellules porteuses à leur surface de la
molécule CD4 ayant une haute affinité avec la
glycoprotéine d'enveloppe du virus, la gp120. On retrouve parmi ces
cellules les lymphocytes T CD4, les cellules du système
réticuloendothélial (monocytes macrophages), les cellules
folliculaires dendritiques, les cellules cutanées de Langerhans et les
cellules microgliales cérébrales (Revillard,
JP,
2001)
. Le VIH a cependant un tropisme plus
marqué pour les lymphocytes CD4 et les monocytes macrophages. (Burgard
M. et Rouzioux C,.1999),
Le tout premier effet du VIH sur le corps humain est la
destruction graduelle des cellules immunitaires clés en particulier les
lymphocytes T CD4 qui jouent un rôle primordial dans le
déclenchement et la coordination des réponses immunitaires. Le
VIH désorganise le système immunitaire en l'affectant,
après fixation au récepteur CD4 et pénétration dans
les cellules immunitaires. La mort de ces cellules infectées est
consécutive au détournement de la machinerie bioenzymatique des
lymphocytes qui ne peuvent plus fabriquer leurs propres molécules ainsi
qu'à la destruction de l'intégrité membranaire au moment
de la sortie des virus néoformés. Par ailleurs les cellules
infectées exposent à leur surface membranaire des
protéines virales (complexes env). Ces protéines sont reconnues
par les cellules immunitaires saines qui s'accolent alors aux lymphocytes
infectés. Il s'ensuit un phénomène de « baiser
de mort » ou « kiss of death » par lequel la cellule
saine est détruite par activation de la voie d'apoptose. Un des
médiateurs de cette apoptose est l'existence d'un stress oxydatif
caractérisé par une prévalence des radicaux libres
(molécules oxydantes) sur les défenses anti oxydantes de
l'organisme.
Quant à l'organisme, une fois qu'il détecte la
présence du VIH, il élabore des Ac anti VIH. Le virus est alors
détectable sous la forme d'acide nucléique (ARN) dès le
10e -12e jour et sous sa forme d'antigène p24 vers
le 12e -14e jour (Planter JC, 2002). Cette réponse
immunitaire induite par l'infection à VIH peut contrôler
transitoirement l'infection en réduisant considérablement les
antigènes VIH. Il s'agit en particulier de l'immunité
spécifique, la réponse cellulaire se traduisant par l'apparition
des lymphocytes T cytotoxiques CD8 qui reconnaissent les lymphocytes CD4
infectés et les détruisent avant que ceux-ci n'aient
fabriqué des nouvelles particules virales. Mais comme les lymphocytes
CD4 sont indispensables à l'activation des lymphocytes T cytotoxiques,
leur destruction affaiblit progressivement l'efficacité de la
réponse immunitaire. La réponse humorale quant à elle, se
traduit par l'apparition d'Ac anti VIH qui empêchent la fixation des
particules virales aux cellules cibles. A un stade avancé, l'infection
à VIH détermine à terme une immunodéficience
définissant le sida ; elle est due à la destruction des
lymphocytes CD4 et d'autres cellules porteuses des récepteurs CD4,
notamment les monocytes macrophages et se traduit par un affaiblissement
graduel du système immunitaire permettant ainsi aux agents infectieux de
se propager et d'engendrer des maladies dites infections opportunistes.
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