INTRODUCTION
Les bibliothèques ont comme missions essentielles la
collecte, le traitement et la diffusion de l'information scientifique et
technique. Le patrimoine documentaire composé de livres et de non livres
(documents oraux, visuels, iconographiques, sonores, etc.) est destiné
à être communiqué au public pour ses besoins de recherche
et d'information. A coté de cette opération de communication, la
bibliothèque a le devoir de songer à la conservation et à
la protection de ses richesses et ce, contre les éléments de
destruction mineure et majeure susceptibles de menacer la survie des
collections.
L'on pourrait remarquer l'existence d'une dichotomie, une
opposition entre communication des collections et leur conservation et
protection. Les bibliothécaires sont bien conscients de ce principe et
les opérations de conservation et de préservation ne viennent que
rendre aux documents leur qualité et leur pertinence, vu la
fragilité qui caractérise leur état
général.
Il convient dès lors de réfléchir
à la prévision des dangers et risques en même temps que se
dessinent au quotidien, les préoccupations en matière de
modernisation des techniques de gestion des unités documentaires. Il
faut donc se rendre à l'évidence que si les collections souffrent
avant tout du passage du temps ; elles sont fréquemment exposées
à certains dangers qui peuvent endommager ou détruire les livres
et autres ressources documentaires précautionneusement gardés,
protégés depuis des décennies. Dans les
bibliothèques, le constat général est que les moyens de
protection et de conservation ne sont pas assez importants et
vérifiables. Les autorités de tutelle ne mesurent pas assez le
niveau de responsabilité des professionnels
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du livre face à la richesse de la collectivité.
La conservation et la préservation des fonds, source précieuse de
documentation, pose de nombreux problèmes liés à leur
spécificité et à leur
hétérogénéité (différence de formats,
de supports, de technique et de moyens d'accès). « Le mieux
étant souvent l'ennemi du bien », dit-on avec sagesse, il faut
mettre en place des mesures visant à la conservation et la
préservation efficace du fonds documentaire de la bibliothèque de
l'ENS, gage de l'accomplissement véritable et efficace de sa mission
dans le système d'enseignement supérieur. Il est urgent de
garantir la pérennité de la structure documentaire et de ses
richesses et épargner les collections de tout sinistre surtout que la
guerre vient d'en donner les raisons valables.
Voila ce qui fonde l'intérêt de cette
étude. Il importe dès à présent, d'aller à
la découverte de l'institution documentaire au sein de l'Ecole Normale
Supérieure, d'analyser l'état des collections, les mesures de
conservation et de préservation qui y sont appliquées, pour enfin
y apporter des recommandations visant à aider à la
réduction des risques en cas de sinistre.
I- Cadre théorique de l'étude
Pour mener à bien cette étude, un certain nombre
de données méthodologiques ont servi de base comme
éléments de référence pour pouvoir emprunter la
démarche qui oriente ce travail.
1-1- Justification du choix du Sujet
Plusieurs raisons ont motivé le choix du sujet «
conservation et préservation du patrimoine documentaire de la
Bibliothèque Centrale de l'ENS ».
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- Il s'agit d'abord de l'intérêt de traiter des
questions liées à l'avenir des richesses des bibliothèques
ivoiriennes en ces années de crise, car depuis le déclenchement
de la crise ivoirienne en septembre 2002, des bibliothèques ont disparu
avec leurs collections sous l'effet des pillages. On peut citer entre autres,
la bibliothèque du CCJA de Bouaké, celles de l'Université
de Bouaké et l'U.R.E.S de Korhogo.
- Ensuite, le constat est qu'aucune politique ne
prévoit la protection de ces institutions culturelles en temps de
guerre de la part des autorités administratives ou l'Etat.
- On vient d'assister au bombardement de certaines
installations universitaires dans le courant du premier trimestre 2011
après le déclenchement de la grave crise post électorale
qui a secoué le pays depuis décembre 2010.
- Dans le même temps, la BUC de Cocody et la
Bibliothèque Centrale de l'ENS n'ont pas échappé aux
pillages, voyant du coup leurs matériels informatiques et autres
richesses emportés avec des ressources documentaires utiles aux
différents usagers et personnels.
- Enfin, le choix de la bibliothèque de l'ENS qui
émane de deux faits. Ayant préalablement proposé de
travailler sur la Bibliothèque Universitaire Centrale de Cocody, cela
n'a pas été possible du fait de la guerre ou plutôt de la
crise post-électorale qui a occasionné la fermeture de
l'Université de Cocody pour une période
indéterminée.
- La Bibliothèque Centrale de l'ENS, bien qu'ayant
été la cible des pilleurs, a été retenue pour
cette étude, étant donné que c'est une institution
documentaire semblable à la BUC de Cocody par rapport aux missions
essentielles d'accompagnement des enseignements et de la recherche.
Le souci majeur qui fonde cette étude est d'inviter
tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans le domaine
de la gestion des
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bibliothèques en général et celles de
l'enseignement supérieur en particulier, à intervenir de
façon urgente pour la mise en place de dispositions nécessaires
aux questions de conservation, de sécurité et de
préservation afin de permettre aux bibliothécaires de travailler
dans la quiétude .
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