II.7. CARACTERISTIQUES DU RISQUE INFECTIEUX
Quand le service de soins infirmiers se propose de
considérer trois niveaux de risque pour adapter les règles
d'hygiène à chaque patient.
Il se dégage ce qui suit :
A. Risque infectieux faible :
le risque infectieux faible correspond à une plaie avec
une atteinte superficielle de la peau (écorchure) primitivement
intacte :
Ø Le risque faible d'une plaie aiguë peut
correspondre par exemple, à une plaie débordante (fils, agrafes,
sutures adhésives) par incision après intervention chirurgicale
ou par plaie traumatique franche suturée ou non, ou après
endoscopie interventionnelle (coelio-chirurgie).
Ø Le risque faible de la plaie chronique peut
correspondre au stade 2 de l'escarre représenté par une atteinte
limitée aux tissus superficiels pour laquelle la colonisation est
physiologique.
B. Risque infectieux modéré :
la plaie est ouverte avec une mise à nu des couches
profondes (tendons, os) avec ou sans infection superficielle ou profonde. Le
risque de contamination exogène est particulièrement
redouté lors de la réalisation du pansement. Le risque de
transmission croisée entre deux patients : Des
prélèvements microbiologiques peuvent être
nécessaires. Les mesures d'isolement septique (isolement de type
géographique) doivent être appliquées pour les patients
infectés ou colonisés d'autres germes potentiellement dangereux.
Dans tous les cas ces mesures relèvent de la prescription
médicale.
Ø La stratégie de dépistage s'inscrit
obligatoirement dans une démarche définie,
Ø Le risque de la plaie aiguë correspond aux
plaies traumatiques multiples ou délabrées ou aux plaies
chirurgicales comportant de multiples portes d'entrées (chirurgie
thoracique ou abdominale majeure),
Ø Le risque de la plaie chronique au stade 3 de
l'escarre (forme nécrotique) avec atteinte profonde des muscles,
tendons, os, plaie importante par exemple au niveau du sacrum, plaie
cancéreuse.
C. Risques spécifiques :
sont ceux excluant par conséquent les infections du patient,
c'est-à-dire celles survenant à distance du site
opératoire, par exemple une infection urinaire après chirurgie
ORL. On considère comme date de l'infection celle du jour où elle
s'est exprimée cliniquement et/ou elle a été
diagnostiquée par le chirurgien ou par un membre de l'équipe
infirmière en charge du patient.
a) Infection de la partie superficielle de
l'incision :
C'est une infection, si :
Ø Elle survient dans les 30 jours suivant
l'intervention ;
Ø Elle touche la peau et le tissu cellulaire
sous-cutané,
Ø Pour laquelle on constate au moins un des signes
suivants ;
Ø De pus provenant de la peau superficielle de
l'incision ;
Ø Un germe isolé à partir d'une culture
d'un liquide ou d'un tissu prélevé aseptiquement et provenant de
la partie superficielle de l'incision ;
Ø Un signe d'infection (douleur, sensibilité,
rougeur, fièvre...) associée à l'ouverture
délibérée de la partie superficielle de l'incision par le
chirurgien, sauf si la culture est négative.
b) Infection de la partie profonde de
l'incision :
Est une infection, si :
§ Elle survient dans les 30 jours (si pas de
prothèses en place) ou dans l'année (si prothèse en place)
suivant l'intervention ;
§ Elle semble liée à l'intervention ;
§ Elle touche les tissus mous profonds (fascia,
muscles).
A RETENIR : pour constater
une infection profonde il faut au moins un des signes suivants : Du pus
provenant de la partie profonde de l'incision ;
fièvre supérieure à 38°c,
douleur ou sensibilité localisée, lorsque la partie profonde de
l'incision est ouverte spontanément ou délibérément
par le chirurgien lors du pansement en compressant la plaie pour s'assurer de
sa cicatrisation.
Un abcès ou un autre signe évident
d'infection de la partie profonde de l'incision retrouvée à
l'examen macroscopique pendant la réintervention ou par examen
radiologique ou histopathologique ;
Le diagnostique d'infection de la partie profonde de
l'incision est porté par le chirurgien ou l'infirmière en charge
du patient.
c) Infection de l'organe ou de l'espace
concerné par le site opératoire :
Est une infection, si :
Ø Elle survient dans les 30 jours (si pas de
prothèse en place) ou dans l'année, (si prothèse en place}
suivant l'intervention :
Ø Elle semble liée à l'intervention ;
Ø Elle touche l'organe ou le site opératoire
(toute partie anatomique, autre que l'incision, ouverte ou manipulée
pendant l'intervention).
Les risques liés aux patients et aux actes
chirurgicaux : sont basés sur la classe de contamination,
qui définit 4 catégories de chirurgie: propre ou
aseptique, propre-contaminée, contaminée ou
sans antisepsie, sale ou infectée. Le score qui
est un indicateur de la moralité péri-opératoire globale
qui distingue 5 catégories de patient (du patient sain au patient
moribond) : l'indice de risque qui associe ces 2 variables et la durée
d'intervention (score de 0 à 3) ;
La durée d'hospitalisation préopératoire
pouvant être un facteur en soi du biais qui est lié à
l'état du patient.
Les risques liés aux organisations de
soins : les défauts de préparation cutanée
(pour la douche préparatoire, la dépilation) ; défauts de
procédures de désinfection des dimensions
réutilisables.
La période post-opératoire est plus rarement
incriminée dans la survenue d'infections. On peut toutefois,
considérer que des défauts d'organisation des matériels
inadaptés, ou des techniques de soins défectueuses pourraient
provoquer une infection (la plus souvent superficielle) chez des patients
fragilisés.
Par exempte:
Ø Par l'utilisation de pansements inadaptés ou
par défauts d'harmonisation des pratiques ou de transmissions de
consignes entre les équipes provoquant des retards de cicatrisation ;
Ø Par des défauts de technique aseptique, par
exemple en utilisant le matériel non stérile au contact de a
plaie ouverte ;
Ø Par l'absence d'hygiène des mains entre deux
patients ou l'utilisation systématique de produits antibiotiques.
La prise en charge d'une plaie a pour but :
Ø Favoriser la cicatrisation
Ø D'en limiter les conséquences
esthétiques et même infectieuse
Ø De limiter les conséquences des
mécanismes susceptibles de l'entraver: état générai
du blessé, écologie de la lésion, état initial et
localisation de la plaie, survenue d'une infection.
La prise en charge d'une plaie fait partie des
compétences requise pour l'exercice de la profession infirmière
dans une situation d'urgence. Cette prise en charge tient compte des exigences
extrêmement variables tenant compte.
Ø Du terrain,
Ø De la localisation de la blessure et de son
mécanisme.
Ø Sa qualité qui conditionne son
évolution ultérieure.
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