Environnement et vente des produits petroliers dans la ville de Bunia de 2010 a 2013.( Télécharger le fichier original )par Blaise BAHATI DILE Université Shalom de Bunia - 2013 |
CHAPITRE QUATRE : DISCUSSION DES RESULTATSNotre discussion portera sur les détails présentés par nos tableaux ci-dessus. Tableaux n° I : Répartition des enquêtés par tranche d'âge. Dans ce tableau, c'est la classe d'âge de 10 à 20 ans qui arrive en tête, soit 40 %. Ici on trouve que nombre de nos enquêtés sont des jeunes ou des enfants qui ont une connaissance limitée sur la gestion des hydrocarbures. Selon BAZUNGU (2012 : P.34), on parle d'une population jeune, lorsque l'indice de jeunesse donne un nombre supérieur à l'indice de vieillesse. On y trouve également des personnes majeures dont l'âge varie entre 20 et 30 ans voire plus, soit 60% de nos enquêtés. Parmi celles-ci on trouve des lettrés et des illettrés chômeurs, avec une moyenne de 24,5 ans. Ce tableau n° I révèle également que certains de nos enquêtés sont constitués de vieux dont l'âge varie de 56 à 60 ans, soit 2% des nos enquêtés. Tableau n° II : Répartition des enquêtés selon l'ancienneté au travail. Il ressort de notre tableau ci-haut que notre milieu d'étude présente un nombre important d'enquêtés qui, jusque là, n'ont pas beaucoup duré dans la vente des P.P., soit 54% de nos enquêtés. Ceci s'explique par le fait que la période post conflit en Ituri a entraîné plusieurs personnes et surtout les jeunes désoeuvrés à pratiquer ce métier. Cela entraîne des incidences irréversibles sur la santé et sur l'environnement. Tableau n° III : Répartition des enquêtés selon les produits vendus. Conformément à notre recherche sur terrain, le produit le plus vendu est le carburant ou l'essence, soit 88%. Dans la présente recherche, cette représentation revêt d'une grande importance compte tenu de la grande inflammabilité de ce produit. Les risques potentiels qu'il présente est le fait qu'il s'enflamme en moindre contact d'un combustible. Et dans la Cité de Bunia, ce risque demeure constant car ces « Kadhafi » ne respectent pas les règles ou les normes dans leurs emplacements (cf. photos en annexe). Hormis ce dernier produit nous avons également répertorié d'autres produits tels que les gasoils et le mazout avec une faible représentation, soit 12%. Notons que le déversement éventuel de ces produits présente aussi des conséquences sur l'écosystème terrestre, aquatique que sur l'environnement naturel. Selon PYAME M., (2011 : P.15), quand un liquide et un gaz sont en contact, les molécules de gaz pénètrent dans ce liquide jusqu'à ce que leurs dissolutions atteignent une certaine concentration, fonction de température et de pression. Ainsi, l'eau des rivières et des lacs contiennent de l'O2 et de l'N2 et du CO2 par une pénétration de surface de l'air. La grande vitesse de l'eau, les obstacles dans un courant rapide, l'injection d'un jet d'eau à grande vitesse dans une masse d'eau augmentent cette pénétration et conduisent à une sursaturation. En revanche, une entrée massive et quotidienne de pellicules de surface des hydrocarbures tels que l'essence, le mazout, s'opposent à l'entrée de l'air. Tableau n° IV : Répartition des enquêtés selon connaissance des dangers liés aux activités. La faible représentativité de nos enquêtés sur la connaissance des dangers liés aux hydrocarbures constitue aussi un défis à relever dans le sens que toute activité humaine présente des conséquences potentielles sur divers aspects de l'environnement. Et à notre avis une connaissance préalable des effets néfastes qui peuvent en découler pourra aider à les éviter. Les résultats de notre enquête nous montrent clairement qu'il y a une divergence des points de vue en ce point car 84% de nos enquêtés nous ont affirmé connaître ces dangers mais nous avons déploré leur degré de connaissance qui est limité en ce sens. Cela s'explique par le fait que tous nous ont parlé que de l'incendie comme un risque. Nous avons également déploré le fait que certains de nos enquêtés n'ont aucune connaissance des éventuels risques sur leur santé ou sur l'environnement, soit 16%. Tableau n° V : Répartition des enquêtés selon connaissance des moyens de préservation de la santé. Comme ci-haut cité, toute activité humaine présente bien des incidences sur la santé que sur l'environnement. En vue de s'en épargner, les utilisateurs ou les manipulateurs des produits pétroliers devraient se munir des moyens de protection. Et dans le cadre de notre recherche, 24% de nos enquêtés connaissent les moyens de se préserver et 76% n'en connaissent pas. Notons qu'en ce stade également nous avons constaté une insuffisance dans leur connaissance sur les moyens de se protéger. Ceci se révèle d'une grande importance car les conséquences à long terme d'inhalation des gaz de pétrole, entraîne des graves altérations sur la santé et sur l'environnement tel que signalé plus haut. Tableau n° VI : Répartition des enquêtés selon l'endroit de stockage des P.P. Ce tableau révèle que les enquêtés stockent leurs produits à des endroits différents et selon le choix de chacun. 30 enquêtés stockent leurs produits au dépôt, soit 60% ; et 14 enquêtés stockent à domicile, soit 28% et les autres les gardent à la station de vente, soit 12%. A notre avis le mode de stockage des produits pétroliers doit constituer un facteur primordial dans leur gestion compte tenu de leur dangerosité et faire preuve d'un contrôle systématique. Ce contrôle devra impliquer le mode d'installation, les bouteilles et récipients usés, utilisés pour le stockage des P.P., présence ou non d'un objet devant provoquer de l'incendie tels que : la cigarette allumée, l'incinération des ordures, etc. Tableau n° VII : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction. Il convient de noter dans le tableau n° VII que nos enquêtés sont majoritairement analphabètes soit 38%, et de niveau primaire soit 40%, pendant que le niveau secondaire et universitaire occupent respectivement une faible proportion, soit 16% et 8%. Nous pouvons remarquer que l'impact d'une activité sur l'éducation, la santé, le bien-être, et les perspectives d'avenir des enfants et des jeunes gens peut être dévastateur. Le fait qu'ils ne peuvent pas être scolarisés limite leurs choix ainsi que leur possibilité pour l'avenir. L'exposition à des produits chimiques et à des liquides volatils tels que le carburant peut avoir un impact encore plus négatif sur les enfants que sur l'adulte ( www.lafranceagricole.fr/actualité-agicole/pact-2010). |
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