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Conséquence de l'érosion côtière sur le littorale ivoirien

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par Sidiki SAVADOGO
Ecole Supérieur de Technologie LOKO - Brevet de Technicien Supérieur 2013
  

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II-3-1 - Origine et structure de la marge ivoirienne

La marge océanique ivoirienne est une marge passive qui s'est créée probablement à partir du Jurassique supérieur ou du Crétacé inférieur par l'ouverture d'un rift intracratonique de l'Atlantique équatorial, il s'agit d'une marge de cisaillement sous la dépendance des failles transformantes de Saint-Paul et de la Romanche qui limitent un bassin sédimentaire losangique de type "méga pull-apart" (Boilot, 1983; Blarez et Mascle, 1986 in Tastet et al, 1993;) Au Nord, le prolongement de la zone de fracture de Saint-Paul constitue "l'accident majeur des lagunes", qui a joué en distension, comme en témoigne sa structure en demi-rift (Blarez, 1986, Droz et al., 1985). Il constitue la limite septentrionale du bassin sédimentaire profond qui s'étend dans le domaine marin actuel sur une zone de croûte continentale amincie. La limite sud du bassin est marquée par la fracture de la Romanche sur la croûte océanique (Arens et al. 1970). Dans le domaine continental actuel, au Nord de l'accident des lagunes,

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une couverture sédimentaire peu épaisse recouvre le socle précambrien .La bordure nord du domaine marin actuel, c'est-à-dire le littoral, est, à l'Ouest de Sassandra, constituée de formations Précambriennes alors qu'à l'Est, elle est bordée par des dépôts sédimentaires méso-cénozoïques.

II-3-2- Stratigraphie du bassin

Le bassin sédimentaire émergé ou onshore, d'une superficie de 8000 km2, représente 2,5 % du territoire ivoirien. Il occupe cependant les 3/5 de la façade maritime et s'étend sur 360km, depuis Fresco à l'Ouest jusqu'à la frontière du Ghana. La plus grande partie du bassin sédimentaire ivoirien s'étend en mer (Figure 3). Si l'on prend en compte l'offshore plus développé, la superficie totale du bassin est portée à 30.000 km2 (Delor et al, 1992). Il constitue la partie occidentale de l'ensemble « éburnéo-nigérian »(Mestraud, 1970) issu de l'ouverture de l'Atlantique. L'histoire géologique du bassin est liée à l'ouverture de l'Atlantique. Dans le bassin ivoirien le rifting aura duré de 145 à 112 M.a., du Jurassique terminal à l'Aptien supérieur, soit environ 33 M.a. Elle débute par le dépôt sur le socle précambrien d'une série continentale formée de sables, de grès, de conglomérats et d'argiles versicolores (Figure 4). Cette série constitue le "continental de base" d'âge vraisemblablement Jurassique supérieur ou crétacé inférieur. Ces sédiments sont des dépôts synrifts (Digbehi, 1987). Ce bassin sédimentaire est traversé par la faille des lagunes de direction E-W. Cette faille présente un rejet, avec au Nord une faible épaisseur de sédiments, tandis qu'au Sud, ces dépôts avoisinent 10.000 mètres. La coupe géologique présentée par Tastet et al. (1985) montre que ces dépôts commencent par le Jurassique supérieur ou Crétacé inférieur et finissent par le Continental Terminal (mio-pliocène) qui porte une faible épaisseur de dépôts quaternaires.

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Figure 3 : Le bassin sédimentaire de Côte d'Ivoire (Aka, 1991)

- le Cénomanien, d'une puissance régulière (600 à 700 m), est constitué de faciès Conglomératiques, gréseux, sableux passant à des calcaires parfois dolomitiques au Centre du bassin;

- le Sénonien (Crétacé supérieur) est représenté à l'Ouest du bassin par des argiles. Il devient grossièrement détritique au Centre et de type calcaire biogène à l'Est du bassin;

- le Paléocène est connu sous un faciès marin transgressif caractérisé par une microfaune abondante (foraminifères). Les sédiments sont argileux et glauconieux, mais à l'Est d'Abidjan le Paléocène est représenté par des sables, des argiles glauconieuses ou des calcaires coquilliers connus à l'affleurement à Ebocco;

- l'Eocène, d'une épaisseur de 490 m au maximum, repose sur la série marine du Paléocène. On distingue un Éocène inférieur, formé d'argiles sableuses à petits bancs calcaires et un Éocène moyen et supérieur, constitué d'argiles glauconieuses plus ou moins sableuses;

- l'Oligocène est absent dans le bassin ivoirien. Ceci suppose qu'à cette époque, la subsidence a cessé et que probablement un mouvement de surélévation a pu occasionner l'érosion des formations surmontant le Crétacé "moyen" (Tastet, 1979);

- le Miocène est cantonné aux environs d'Abidjan, dans un bassin réduit dont la dimension excède à peine 35 km. Il est traversé sur 600 m par un forage réalisé à Port-Bouët. On y trouve des sables plus ou moins argileux, surmontés de marnes argilo-silteuses. A la base, le Miocène repose en discordance sur le Cénomanien. Cela supposerait que la transgression miocène a emprunté une zone érodée de l'Oligocène ou du début du Miocène;

- le Mio-pliocène (de faciès "Continental Terminal") marque avec le Quaternaire, le dernier épisode de sédimentation dans le bassin ivoirien qui s'observe souvent à l'affleurement. Il est essentiellement formé de dépôts détritiques sablo-argileux.

Ces formations sont sous forme lenticulaire et occupent la quasi-totalité du domaine sédimentaire au Nord des lagunes où elles constituent un manteau plus ou moins épais recouvrant les dépôts anciens (LENEUF, 1968 in Mondé, 1997). Les faciès les plus courants sont des conglomérats ferrugineux, des grès ferrugineux, des sables, des sables argileux, des argiles et des formations ferrugineuses; le Quaternaire s'étend au sommet de la série stratigraphique et constitue les formations de la plaine littorale. Il comprend des sables

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grossiers formant les cordons littoraux, épais d'environ 50 m, ainsi que les vases et les sables du fond des lagunes.

Figure 4 : Coupe schématique du bassin sédimentaire de Côte d'Ivoire suivant le littoral du Golfe de Guinée (Spengler et Delteil, 1966 in Aka, 1991

II-3-3- Tectonique du bassin

Les travaux antérieurs de géologie (Martin, 1973 b; Tastet, 1979) ont montré que le bassin sédimentaire ivoirien est traversé d'Ouest en Est, par une faille extrêmement importante : « l'accident majeur » de Côte d'Ivoire ou « faille des lagunes» . Plus récemment, des travaux de géophysique (Blarez, 1986) ont prouvé qu'il est le prolongement de la fracture de Saint-Paul; Martin (1973 b) indique que cette faille a un rejet de plusieurs milliers de mètres et un pendage vers le Sud. Elle coupe obliquement les axes tectoniques du socle. Dans le Miocène continental, une tectonique de faille, liée certainement à celle du socle, a été mise en évidence (Martin 1977). La direction principale des fractures est NNO-SSE. Cependant, on note, en bordure du bassin, des failles très récentes d'orientation NE-SO. Les failles E-0 du bassin profond, plus ou moins satellites de "l'accident majeur", ou obliques (NE-SO et NOSE), sont vraisemblablement liées au socle. Toutefois, l'existence de failles dues au tassement des sédiments est très probable (Martin, 1977).

III- ASPECTS MORPHOLOGIQUES DU LITTORAL IVOIRIEN.

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La morphologie de la marge ivoirienne est sous la triple dépendance des traits structuraux, de la nature et de l'importance des mécanismes sédimentaires d'érosion et de sédimentation. C'est un socle précambrien en majeur partie granitique qui affleure sur 97,5% du territoire ivoirien. Ce socle n'est en contact avec la mer que dans l'Ouest du cap des palmes à Sassandra. Il forme le long de la côte, une série de bas plateaux dont l'altitude s'élève légèrement d'Ouest en Est (20 à 50 m jusqu'à San-Pedro, 50 à 100 m de San-Pedro à Sassandra) ; ces plateaux sont séparés la plupart du temps de la mer par une étroite plaine côtière formée à partir d'anciens cordons littoraux. Dans cette région, les lits des rivières sont légèrement creusés. Les sables barrent l'embouchure et les cours d'eau n'arrivent pas en général à rompre le cordon.

La côte rocheuse à l'Ouest de Sassandra, plus variée alternent les zones rocheuses et sablo argileuses. Dans l'ensemble, le littoral présente un dessin en dents de scie avec une succession de sept grands tronçons rectilignes orientés WSW-ENE séparés par des décrochements.

Les formations sédimentaires bordent les façades maritimes. De Sassandra à la lagune de Grand-Lahou s'étendent des plateaux parfois cuirassés séparés de la mer par des plaines étroites sauf à Fresco où ils forment sur plusieurs kilomètres une ligne de falaises vives. Plus à l'Est, la côte est basse, les cordons sableux marins prennent une plus grande importance et isolent de l'océan des ensembles lagunaires

Figure 5 : Géologie et morphologie du littoral ivoirien (Tastet, 1979 in Tastet et al., 1993)

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius