I-2-Les causes anthropiques
Les plages peuvent connaître uniquement des
érosions naturelles. D'une façon générale, on est
autorisé à dire que la conjoncture actuelle, qui résulte
à la fois du stade de leur évolution géologique, du
comportement du niveau planétaire des mers, du cadre hydrodynamique
général, n'est pas favorable au maintien de leur équilibre
(Paskoff, 1993). Il en résulte une grande fragilité et une
sensibilité marquée aux interventions humaines
d'aménagement.
La migration des populations sur la côte
nécessite une réorganisation de l'espace littoral. Cet
accroissement de la population induit l'édification d'infrastructures
devant aboutir à une amélioration de sa gestion (ville, voies de
communication, infrastructures touristiques...) et à une exploitation
plus intensive (barrages, installations pétrolières, plantations,
...). Ces modifications se répercutent sur le budget et les conditions
de transport des sédiments et génèrent des impacts
négatifs sur l'équilibre du littoral.
Parmi les responsabilités de l'Homme dans la
déstabilisation des plages, il convient de citer la construction de
barrages sur les fleuves, déforestation, l'extraction de matériel
sableux, la construction de structures de protection des accès
portuaires.
I-2-1-L'extraction de sable
L'extraction de matériel sableux pour couvrir les
besoins sans cesse croissants des grands travaux publics et de construction.
Cette pratique courante sur les plages, entame sérieusement le stock
sédimentaire. Ce faisant, on a bien entendu aggraver l'action
néfaste des barrages. Les extractions se sont encore intensifiées
récemment, bien au-delà des quantités
déclarées. Elles continuent toujours aujourd'hui, malgré
une disposition de la loi sur le littoral qui les interdit strictement. Les
dragages de sédiments sur les avant-plages ne sont pas moins dangereux
si des précautions ne sont pas prises (photo 9)
Projet de fin de cycle
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Conséquences de l'érosion côtière sur
le littoral ivoirien
Photo 9 : Zone d'extraction de sable à
l'est de Diboué
I-2-2-Le canal de vridi
Le littoral d'Abidjan donne un cas de perturbation profonde de
l'évolution d'un rivage. Selon Tastet (1987), avant les
aménagements, la dérive littorale orientée d'Ouest en Est,
avait une capacité de transport de 800.000 m3 de matériaux
solides par an à l'Ouest de la ville et de 400.000 m3 seulement à
l'Est. A l'Ouest le rivage reculait, car la dérive était
sous-alimentée, tandis qu'à l'Est il était stable, voire
même en légère progradation. Une partie des
sédiments en transit était abandonnée à la
tête du Trou-Sans-Fond, canyon sous-marin vers lequel ils pouvaient
glisser. Pour éviter l'ensablement de l'entrée du canal de Vridi
qui donne accès au port, aménagé au début des
années cinquante en lagune Ebrié en arrière du rivage,
deux jetées de protection furent successivement mises en place, la
première ayant été contournée au bout de quelques
années. La seconde, située plus à l'Ouest et
terminée en 1975, longue de 350 m, a bloqué la totalité du
transfert sédimentaire littoral, provoquant une avancée de plus
de 600 m de la plage ouest, d'où un nouveau contournement de l'obstacle
qui repose le problème du colmatage de l'entrée du canal.
Corrélativement, la plage de Port-Bouet, située à l'Est, a
connu dans l'ensemble une sévère érosion, de l'ordre de
1,0 à 1.5 m par an.
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