La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique( Télécharger le fichier original )par Jean Barnabé MILALA LUNGALA Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009 |
LE PARTENARIAT RENOVEL'alignement du contrat chinois sur le cadre national de planification est impératif, et des autres dons et prêts de tout bord. Le contrat chinois a mis en avant l'idée centrale d'un « Partenariat rénové » fondé sur le travail négocié avec les acteurs non étatiques internationaux avec la garantie des Etats. Les reformes à mener dans les secteurs prioritaires de la création de l'emploi et la restauration de l'Etat devait être fondées sur le partenariat de ce genre, pensé et appliqué avec le secteur privé international. Notre proposition s'inspire aussi au point de vue de la politique extérieure de la coopération sous régionale, de plan de NEPAD, le plan de développement de l'Afrique. Nous sous inspirons donc de programme de NEPAD (nous y reviendrons) qui semble dicté de leur priorité le contrat chinois. Les hommes ne peuvent efficacement lutter contre la pauvreté que s'ils conjuguent leurs efforts au niveau local, à l'échelle régionale et sous-régionale, à l'échelle mondiale, pour la sécurité des personnes et de leurs biens d'abord, en instaurant une défense nationale organisée et autonome, et font ensuite de la concertation, du partenariat gagnant- gagnant avec le secteur privé et de la discussion l'espace privilégié des initiatives et des décisions. Il faut qu'à la discussion s'articule l'action collective planifiée. Mais la concertation et la discussion menées dans un espace public intégré au niveau mondial et africain doit suivre. En ce qui concerne l'Afrique, l'articulation des actions efficientes sur les discussions sécuritaires concertées exige un renouvellement non seulement des paradigmes scientifiques mais également celui de son encrage dans un contexte véritable de lutte de classe. Le développement de l'Afrique exige certes de grandes actions à l'échelle du continent, il ne faut donc pas perdre de vue l'importance, l'utilité et l'efficacité de la coopération régionale. L'avenir de l'Afrique réside dans la conjugaison des énergies au niveau des programmes d'actions régionalement intégrés. La Chine a réussit avec une haute philosophie sociale à s'ériger comme une alternative crédible au capitalisme. Elle est véritablement consciente de la lutte des classes dans la sphère internationale, la république populaire de Chine est parvenue à y entrer depuis 1970 exclue qu'elle était lors de son acceptation au conseil de sécurité des Nations- Unies. De modes funestes d'élimination de plus faibles (la lutte implacable des mieux adaptés), l'Afrique doit entrer dans la lutte internationale des classes dont il a longtemps été exclue. La Chine a définit depuis 1978 une jointe -venture de modernisation qui a libéralisé son économie après le principe de défense nationale et d'indépendance. Pour elle, le progrès social est consécutif à une maitrise préalable du domaine sécuritaire et de la révolution intellectuelle du peuple. « Les puissances coloniales (ont pillée l'Afrique) jusqu'en 1960 avant de pérenniser leurs intérêts en y soutenant ses régimes les plus brutaux. L'aide que l'on estime à 400 milliards de dollars pour toute la période 1960 - 2000 (400 milliards, c'est l'équivalent du PNB de la Turquie, mais aussi des fonds que l'élite africaine ont cachés dans les banques occidentales), cela n'a pas produit l'effet escompté et a même, selon une théorie en vogue, empiré les choses. L'Afrique n'a survécu que grâce au sentiment de culpabilité des Occidentaux, qu'elle a fini par décourager. En faisant échouer tous les programmes de développement, en restant la victime éternelle des ténèbres, des dictatures, des génocides, des guerres, des épidémies et de l'avancée des déserts, l'(Afrique) se montre incapable de participer au festin de la mondialisation. »908(*) Pourtant sur base des chiffres, aujourd'hui « la Chine en Afrique est (...) plus qu'une parabole de la mondialisation, c'est son parachèvement, un basculement des équilibres internationaux, un tremblement de terre géopolitique. »909(*) Nous allons expliquer, la suite de l'entr'aide chinoise qui « s'achève, dans le plus grand silence, l'une des dernières étapes de la mondialisation et la rencontre des deux cultures les plus éloignées que la terre puisse porter. »910(*)Il s'agit en l'occurrence de la chine et de l'Afrique. On peut dire que le Partenariat avec la Chine, avec le consortium privé des hommes d'affaires chinois, nous semble bien amorcé au Congo. A propos, il s'agit de la gestion du prêt chinois à la RD Congo. Ce prêt concerne deux volets : 1. La mise sur pied d'une plate-forme financière d'un consortium des banques spécialisées dans les travaux de réhabilitation et construction d'infrastructures et d'exploitation minière pilotée par Exxim Bank de Chine. Ce volet consistera à financer les infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires et sociales (écoles, hôpitaux, universités). 2. Le deuxième accord piloté par un consortium des entreprises ayant comme tête de fil la Banque de Développement de Chine (CDB) , prévoit la création d'une plate-forme financière chargée de : - Collecter des fonds nécessaires au financement des projets d'investissements de grande envergure ; - Recenser les projets qui répondent au mieux aux stratégies de développement de notre pays ; - Mettre en place et développer rapidement le marché bancaire et financier au Congo pour qu'il réponde au mieux aux exigences du développement économique. Le Congo a une vocation africaine : une diplomatie de développement dans un tel contexte atténuerait les voracités et les convoitises des voisins et des autres pays. Il est regrettable que presque toutes les tentatives d'intégration régionale comme la CEPGL (communauté économique des pays de Grands Lacs) par exemple, aient été étouffés par des crises, des conflits armés, des rebellions et de malheureuses agressions entre Etats. Ces initiatives doivent être reprises, affermies à la faveur d'une paix durable et génératrice de développement et de restructuration. Au demeurant, les constructeurs de l'Afrique doivent s'inspirer des modèles qui constituent les trois parties suivantes : La première partie, devait être à la suite de Cheick Anta Diop , celle de l' « Industrialisation de l'Afrique »à partir de huit zones : le bassin du Congo, la zone tropicale (Sénégal, Mali, Niger), la région de golfe de Bénin, le Soudan nilotique -Grands Lacs - Ethiopie), le Ghana et la Côte d'Ivoire, le Bassin de Zambèze, La Guinée Sierra- Leone- Liberia, l'Afrique du Sud. Cependant, il faut l'affirmer ici : l'industrialisation de l'Afrique n'est réalisable que par l'unité politique ou tout au moins l'établissement des Accords bilatéraux. Toutefois, il faudrait avant tout compter sur soi en créant des armées modernes afin de faire face souverainement aux tâches historiques qui pourraient nous attendre encore. La deuxième partie est celle de : « Recensement des sources d'énergie » , elle fait l'inventaire détaillé de toutes les sources d'énergie dont regorge l'Afrique : hydraulique, solaire, atomique, thérmo-nuclaire, éolienne, thermique des mers, marémotrice, de la houille rouge, de l'énergie thermique de volcan, et de l'énergie géothermique. Cet inventaire a pour objectif : « L'utilisation par les africains eux -mêmes, non pas pour créer des industries complémentaires de celles de l'Europe, mais pour transformer les matières premières que recèle le continent ». La troisième partie est celle de la révolution culturelle, et s'intitule : «Unité historique : restauration de la conscience historique et de la mémoire africaine ». Cette unité doit se construire autour de l'exhumation et de l'animation de la mémoire collective et de la conscience historique, et du processus d'unification linguistique à l'échelle continentale. Il est donc question de travailler à l'essor d'une « seule langue africaine de culture et de gouvernement, devant coiffer toutes les autres ; les langues européennes, quelles qu'elles soient, restant ou retombant au niveau de langues vivantes de l'enseignement secondaire ».L'unité fédérale débute par l'intégration régionale de l'Afrique centrale francophone et anglophone. Concrètement, un cartel de Présidents ou des Chefs d'Etat démocrates animerait un Etat fédéral caractérisé par le bicaméralisme, et l'égalité de sexe. Des plans de développement comme le NOPADA qui a échoué (le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique) représentent des exemples des programmes d'action qui n'ont pas été appliqués face au partenariat international. Le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique(NOPADA) a définit les secteurs prioritaires sans des moyens financiers conséquents. Les bailleurs de fonds attendus n'ont pas honorés leurs engagements. Il s'agit de secteurs suivants : - Infrastructures, - Ressources humaines, - Santé, - Technologie de l'information et de la communication, - Agriculture, - Energie, - Accès des exportations africaines aux marchés des pays développés. Le nouveau partenariat avec l'Afrique, largement anticipé par la coopération africaine de la chine devait par delà le Congo viser les actions multiples. Le Contrat Chinois est inscrit dans une perspective africaine : l'Afrique bénéficie de l'aura de la chine aujourd'hui parce que le partenariat est réel et le volume important des investissements est PLUS QUE remarquable. La différence essentielle dans le partenariat en Afrique avec le monde extérieur est marquée la dernière décennie (2000- 2010) par un événement remarquable : la montée fulgurante de la Chine et leur volume d'investissement public en Afrique. La hauteur, la nature et le volume des ressources financières et matérielles apportées par la Chine par rapport aux partenaires traditionnelles, tels ACP- UE, et les anciens pays colonisateurs de l'Afrique sont sans commune mesure. Volume d'investissements publics chinois en Afrique depuis 2006 911(*)
Comparativement, les 25 pays de l'Union Européenne devaient apporter pour la période 2000- 2007 une somme totale loin inférieur de 23,5 milliards d'euros et pour la période de 2008 - 2013 le montant de 22 682 milliards d'euros aux 78 pays ACP. Dans cette jointe -venture amorcée au Congo avec la Chine, il faudra donc promouvoir la participation de secteur privé national : la politique de carré minier nous emble être une expérience malheureuse pour les autochtones des contrées minières. Le pouvoir économique se mue toujours en pouvoir politique, un pouvoir économique local devient le pouvoir politique local. Les affaires et le pouvoir sont inextricablement liés. Cette situation concerne en priorité l'identification des problèmes à résoudre selon les aspirations et les besoins des classes sociales congolaises et africaines qui vivent les vicissitudes innombrables : la grande bourgeoisie et la bourgeoisie moyenne en RD Congo sont à majorité étrangères (les PEM). Au Congo domine dans les affaires les Indo-pakistanais, les libanais, et autres ouest - africains. Les congolais, que nous sommes, ne sommes pas encore entrés collectivement dans une mentalité positive de progrès, cela exige le changement drastique des techniques et des moyen des de production. Nous en sommes encore à la houe. Il faut aussi penser à une reforme agraire fondamentale équilibré à la suite du DSCRP. Le capitalisme exige le changement de régime de propriété collective en propriété privée dominante. Une expropriation du fermier campagnard (penser à l'évaluation de Code forestier, Code minier, etc.). Le contrat chinois au Congo et la planification des activités inhérents n'est pas exempt des critiques : le contrat chinois devait associer impérativement un programme rapide de mécanisation du monde rural et de l'agriculture, ce qui aurait pour mission d'atténuer des souffrances atroces dont continuent d'endurer notre peuple, qui si on ne tient garde risque de se transformer en dynamites sociales comme cela se passe en Tunisie, en Egypte et en Cote d'Ivoire. Au niveau de l'Initiative pour la gouvernance économique et la gouvernance des entreprises, il nous emble important d'en faire une priorité. La richesse du Congo est produite par le portefeuille de l'Etat. Celui-ci doit être la base de l'organisation du processus de reconstruction. La Chine envahit économiquement le monde entier, en particulier l'Afrique. Les multinationales chinoises, dans le secteur privé, sur base de troc et des banques chinoises - mécanismes novateurs de coopération, devaient collaborer avec le portefeuille congolais intégré et organisé pour bénéficier des flux financiers chinois bien négociés, ce qui favorisera certainement une intégration avantageuse. Il faut ici dans la foulée, il nous semble, revenir à la loi d'avant 1978 sur les entreprises publiques en RD Congo. Dans le secteur des infrastructures, les travaux ont effectivement commencé : à la longue avec l'assistance des institutions spécialisées dans chaque secteur, il faudra mettre en place des cadres politiques et législatifs pour encourager la concurrence locale. L'entretien et la gestion des infrastructures, en particulier dans les régions urbaines et rurales pauvres peuvent être faites par les nationaux. Les cadres juridiques suivront les changements induits par les infrastructures. Dans le même temps, s'en suivrons de nouveaux cadres de réglementation et de consolidation de la capacité de formation de personnes responsables des ouvrages et l'harmonisation des politiques. Par ailleurs, l'intégration régionale n'est pas un décret théorique comme on l'a vécu il ya plus de cinquante ans. L'intégration est un processus pratique, ça passe par les affaires, le partenariat avec le secteur privé. Ce serait un processus pratique qui intègre les pays (voir le contrat chinois). Pour accéléra le développement, il faudra penser à l'intégration africaine, tout prêt à croire que la Chine nous aide dans ce sens. * 908 Serge MICHEL, Michel BEURET, La Chinafrique ,Pékin à la conquête du continent noir, Hachette, éditions Grasset & Fasquelle, 2008,p.18. * 909Ibidem, p.21. * 910Ibidem, p.16. * 911 Sources Serge MICHEL, Michel BEURET, La Chinafrique , p.410 . |
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