Projet de création de la radio campus de l'université de Kinshasa, éléments de la grille des programmes et attente du public( Télécharger le fichier original )par Jean-Pierre MASUKESA KILUNDU FAMAS Université de Kinshasa RDC - Licence en communication et journalisme politique internationale 2010 |
ii. II. I. 2. HistoriqueDu point de vue historique, l'Université Lovanium aujourd'hui Université de Kinshasa avait été créée en 1954 sur un mode extrêmement élitiste et strictement européen par des courants coloniaux du catholicisme belge. Elle avait pour vocation de devenir la plus grande université catholique africaine. Au départ, elle a démarré avec 33 jeunes étudiants dont 12 en pré-université générale, 10 en psychologie, 5 en médecine et pharmacie, 4 en sciences politiques, économiques et sociales et 2 Agronomie contre plus au moins 26 000 étudiants actuellement.31(*) Cette université naissante était issue du Centre Universitaire de Kisantu et elle s'était affiliée à la fédération internationale des universités catholiques. Malgré cette affiliation, l'Université Lovanium était ouverte à tout le monde sans discrimination religieuse. Dans le formulaire d'inscription, aucune référence d'appartenance à une religion n'était renseignée. Elle est restée une université gérée par les catholiques de 1954 à 1971.A partir de cette année où, le régime politique du Président Mobutu va procéder à sa nationalisation qui aboutira à la création de l'Université Nationale du Zaïre (UNAZA). Devenue la propriété de l'Etat congolais, l'université Lovanium devient ipso facto un Campus de l'UNAZA, à l'instar de l'Université Officielle du Congo (UOC), actuellement Université de Lubumbashi et de l'Université Libre du Congo (ULC), aujourd'hui Université de Kisangani. Cette centralisation à outrance sentait un arrière goût politique, car le pouvoir voulait avoir une main mise sur les universités pour en maîtriser les clivages et les enjeux idéologiques. En 1981, le Comité Central du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR, Parti-Etat, suggère une décentralisation de trois universités en vue de d'assouplir leur fonctionnement. La réforme qui s'en suivie mettre fin à l'existence de l'Unaza ainsi que l'existence de trois campus et celles-ci redeviendront trois universités publiques autonomes. Ainsi, le Campus universitaire de Kinshasa s'appellera désormais Université de Kinshasa et compte 10 facultés à savoir : la faculté de Droit, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, la faculté des sciences Sociales politiques et administratives, la faculté d'Economie et de Gestion, la Faculté de Sciences Exactes, la faculté Polytechnique, la faculté des Sciences Agronomiques, la faculté de psychologie et des sciences de l'Education, la faculté de Pharmacie et la Faculté de Médecine. Nous ne perdrons pas de vues pour signaler qu'au moment de notre étude, l'Université de Kinshasa compte 12 facultés. Parce qu'il y a deux jeunes facultés qui viennent de voir le jour à savoir la Faculté de Médecine Vétérinaire et la Faculté de Géologie, Pétrole et Gaz.32(*) A l'histoire de l'Université de Kinshasa s'associe étroitement celle de ses entités décentralisées33(*) que sont: - les Cliniques Universitaires, fondées en 1957 par l'université de Lovanium, actuelle Université de Kinshasa, les Cliniques universitaires de Kinshasa (C.U.K) ont bénéficié par leurs infrastructures en bâtiment, de trois édifices hérités du site construit par l'Office National des Transports (ONATRA, ex OTRACO) ainsi que les ailes construites par l'Université elle-même. De leur existence, les cliniques universitaires de Kinshasa ont été placées sous l'autorité scientifique de la Faculté de Médecine, mais ayant une autonomie de gestion et dépendant pour ce faire, directement du Conseil d'Administration de l'université de Lovanium ; - un Centre Neuro-psychopathologique de l'Université de Kinshasa (CNPP/UNIKIN), est implanté sur le site de l'université de Kinshasa, dans sa partie orientale. Il est délimité au nord ouest par l'Institut Supérieur des Techniques médicales: au sud par l'ERAIFT, le Centre Hospitalier du Mont Amba et l'Ecole de Santé publique, à l'Est par le Quartier Livulu. C'est le 02 janvie1973 que le CNPP / UNIKIN a été inauguré avec une capacité de 420 lits (145 actuellement disponibles). Sa construction sur le site universitaire était dite suite au déplacement vers Kinkole du Centre Psychiatrique de NGALIEMA ; - L'Institut Technique Médical du Mont-Amba (ITM/M.A): Cette école infirmière de l'université Lovanium qui s'est appelée successivement "Ecole d'Infirmière du Campus", puis "Institut Techniques de Mont -Amba a ouvert ses portes aux premiers élèves en octobre 1957 ; - L'Ecole de Santé Publique (ESP): la création d'une école de santé publique en République Démocratique du Congo a été motivée par le souci de doter le pays d'un personnel ayant la capacité de diriger avec compétence non seulement les zones de santé mais aussi les services et programmes du Ministère de la Santé. Après avoir fait un constat amer dans le secteur de la santé, les autorités du pays avaient accepté que ce soit initié, au sein du département de santé publique de la Faculté de Médecine de l'Université de Kinshasa, le projet: "Ecole de santé publique". Ce projet a vu sa concrétisation le 28 août 1984 avec l'appui de l'USAID et d'un consortium d'universités américaines coordonné par l'Université de Tulane. Ce projet ainsi concrétisé a démarré ses activités de formations au cours de l'année académique 1986-1987 ; - Le groupe Scolaire de Mont-Amba (GSMA): est une entité décentralisée de l'université de Kinshasa, son école d'application. En 1959, sur initiative personnelle d'une dame Professeur à la Faculté des Sciences de l'éducation, l'école a commencé dans un salon. Elle s'est chargée d'encadrer les enfants des professeurs expatriés oeuvrant à l'Université ; - L'Intendance Générale ; Une autre Institution qui va bientôt voir le jour sur le site de l'Université de Kinshasa et qui mérite d'être signalé c'est l'ERAIFT (Ecole Régionale d'aménagement international de Forêts Tropicales), ..... A l'UNIKIN actuellement, la capacité d'accueil est déplorable et toutes les conditions reconnues à une grande université se sont complètement dégradées. Bon gré, malgré cela, elle survit ; et ce n'est pas son principal mérite, car elle accueille un nombre croissant d'étudiants fournissant au fil du temps et jusqu'alors sa principale source de financement. Elle demeure avec l'université de Lubumbashi la référence des dizaines d'universités apparues dans les années 1990-2000. Qui sont pour la plupart démunies du corps professoral et doivent donc mobiliser les professeurs de ces deux universités historiques qui réalisent ainsi des activités dites extramuros qui arrondissent considérablement les fins de mois et entretiennent parfois la réputation des universités confessionnelles concurrentes. A l'instar de l'ensemble des administrations et services publics de la RDC, l'université à charge des usagers, relève désormais d'une réalité hybride, ni vraiment publique, ni vraiment privatisée. Encore dirigée par une génération proche ou ayant presque atteint l'âge de la retraite, quasi dépourvue de bon laboratoires et centres de recherche, de financement public ou de bibliothèques, les rites académiques y ont conservé une vigueur toute démonstrative mais l'entretien rhétorique d'un corporatisme académique fort daté ne cache plus du tout le cocktail d'effets pervers, d'aucuns diront des dérives semble miner l'existence même d'une université publique orpheline d'Etat sans pour autant en hypothéquer l'existence. C'est là le paradoxe de pareilles institutions qui d'ailleurs, ne se privent pas de forces autocritiques, subissent un discrédit populaire massif, mais restent attractives pour des milliers de jeunes issus d'un enseignement secondaire en piteux état lui aussi. L'Unikin reste par ailleurs un espace politique majeur, tant parce que les chevauchements de rôle des personnels universitaires et politiques sont nombreux et profonds, qu'en raison de la turbulence politiquement redoutée d'une jeunesse frustrée. En effet, l'histoire de l'Université Congolaise a connu de haut et de bas. Si la période allant de la création aux années 1970 a été prospère à tout point de vue, celle allant de 1971, année de la création de l'Université Nationale du Zaïre (UPN actuelle), s'est accompagnée d'un cortège de pesanteurs qui n'a fait que miner et ruiner l'université congolaise. Outre cette histoire, il y a lieu de nous poser la question si aujourd'hui encore, l'université de Kinshasa mérite d'être regardée comme un site académique ayant une histoire qui l'a toujours caractérisée ou si au contraire, elle est devenue à l'instar de la société congolaise toute entière Qui l'a engendrée une simple colline d'enjeux et de luttes ? Nous savons que cette interrogation peut paraître absurde dans la mesure où tout espace académique demeure un lieu de luttes, c'est-à-dire un lieu de divergences théorique ou d'écoles souvent alimentées par un esprit novateur de perpétuelle remise en question. Mais dans ce cadre précis, nous nous livrons à l'interprétation de la sociologie des idéologies véhiculées à travers des phénomènes sociaux vécus sur le site de l'université de Kinshasa, et lesquels constituent des problèmes majeurs qui peuvent être dévoilés au public externe à travers la radio. Cela constitue également des préoccupations ou attentes du public universitaire qui attendent trouver solution. Dans cet environnement social, les pensionnaires se livrent à des luttes d'une autre nature qui compromettent la vie universitaire. Ces rivalités se déchaînent autour de ce que Sylvain SHOMBA qualifie de quête d'hégémonie identitaire et de quête de survie.34(*) L'Université de Kinshasa déjà en crise, voit son personnel et ses étudiants, de par leurs comportements, contribuer au renforcement de celle-ci. Elle souffre donc, ses plusieurs maux sociaux qui justifient le sens euphémique accolé au terme « colline inspirée ou d'enjeux » sans oublier sons sens propre qui fait percher l'Unikin par rapport au reste de l'étendue de la capitale du pays. C'est justement cette colline des problèmes ou à problèmes qui se donne pour un objet d'étude en vue de proposer des pistes de solution efficaces à travers l'installation d'une station de radio. Nous savons qu'il y a certes, plusieurs maux quoi rongent d'une manière ou d'une autre la colline inspirée, il est difficile pour nous l`étendre notre vision sur tout mais nous en épinglons quelques uns vu les contraintes temporelles. L'observation et la lecture de la vie quotidienne menée en milieu universitaire nous ont permis de relever quelques problèmes ou maux qui engendrent différentes luttes au sein de l'université de Kinshasa. Cela permet de bien saisir le fonctionnement de cette grande institution d'enseignement de la RDC actuelle à travers le dysfonctionnement de plus en plus chronique, des rapports humains minés par divers clivages installés dans la conscience collective des étudiants et des membres du corps du personnel. * 31 Journal de l'ERUDIT de l'Université de Kinshasa, n° spécial cinquantenaire de la RDC 30 juin 2010, Août 2010. * 32 Entretien avec le Service académique du Secrétariat général académique du 20 Août 2010. * 33 Le Journal de l'ERUDIT, Op.cit., p. 15. * 34 SHOMBA, K., L'Université de Kinshasa, Op. cit., p.15 |
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