2. RESULTATS
2.1. Analyse de la situation
socio-économique
2.1.1. Situation sociale
2.1.1.1. Peuplements et populations
Démographie
La population dans la zone s'élève à 104
468 individus en 2009. La zone est occupée par une population
inégalement répartie entre les trois communes. L'évolution
du nombre de la population pour chaque village aurait une relation avec les
activités liées aux ressources naturelles.
Le nombre de population et le nombre de ménage, la
densité de la population ainsi que le taux d'accroissement
démographique sont présentés ci-après (Tab. 03).
Tableau 03: Nombre des populations dans les trois communes
Communes
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Nombre de population
|
Nombre de ménage
|
Densité (hab. /km2)
|
Taux d'accroissement démographique
|
Beheloke
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19.034
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3.172
|
4,55
|
2,8%
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Itampolo
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56.366
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8052
|
22
|
35%
|
Androka
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29068
|
3633
|
8
|
12%
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Source : BIODEV, 2009
Ménage
Les familles sont nombreuses car la moyenne est plus de 5
individus par ménage. Le nombre maximum dans un foyer dans tous les
villages dépasse 6 individus et va jusqu'à 24 dans certains
villages. La zone est également caractérisée par la
présence de plusieurs foyers sans enfant (environ 15%), de la polygamie
qui présente un taux de 5% et des femmes chefs de ménage de 10%
de l'ensemble des foyers (Narimanantsiory, 2009).
Le sex ratio (nombre hommes x 100 / nombre femmes) est environ
de 102% pour l'ensemble du littoral. La présence d'hommes pourrait
être interprétée par la mobilité de la population
masculine en fonction des activités productives.
Composition ethnique et organisation de base
Le peuplement est hétérogène. La zone est
peuplée par de nombreuses ethnies mais, en général, on y
relève la présence de trois grands groupes sociaux dominants :
les Tanalana, les Vezo et les Tandroka, eux-mêmes structurés en de
multiples lignages. La peuplade Tandriaka ou Tandroka confondant les
Sarà, les Temilahehe, les Temaromainte, les Temitongoa, les
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Vavalinta est une ethnie mineure. Il habite à Androka
et au Sud du fleuve Linta (Pascal, 2008).
Dans la commune d'Androka, les Temaromainte,Vavalinta sont de
même proportion (58%). Les Temilahehe représentent 33%, les
Sarà et les Temitongoa sont de 25% (Randriamahaleo et al., 2009). Ces
pourcentages expriment une égalité de
représentativité pour les clans. Temaromainte et Vavalinta sont
majoritairement présentes dans la zone. Selon l'explication de certaines
personnes ressources à Androka, les Temaromainte sont reconnus
localement comme les détenteurs de pouvoir relatif à la mer. Les
Vavalinta semblent des gens qui pratiquent l'agriculture mais qui exercent la
pêche saisonnièrement ou occasionnellement quand la
sécheresse est dure. Les Temilahehe viennent de l'Androy ; les
Sarà viennent d'Anakao. L'origine des Temitongoa sont issus des
Tanalana.
Dans la commune d'Itampolo, l'on observe la
prédominance des Temitongoa (66%), Temilahehe (8%). Les autres familles
représentent 4,16% chacune (Randriamahaleo et al., 2009). Il semble que
les Temitongoa sont dominants, les Temilahehe et les Vezo sont minoritaires.
Dans la commune de Beheloke, les Tetsivoke est de 28,57% ; les
Tekaroke, Sarà sont 21,42 % chacune ; les Telanampotsy
représentent 14,28%, les autres familles représentent 7,14%
chacune (Randriamahaleo et al., 2009).
Ces différentes proportions de présence des
clans dans la commune ont été considérées dans la
mise en place de l'APM Nosy Ve-Androka. Les grandes familles présentes
dans chaque établissement humain au niveau des trois communes
concernées sont figurées dans la partie Annexe de ce
présent document (Annexe 03).
On constate aussi que certaines structures et normes sociales
caractérisent l'organisation de tous les groupes ethniques. Chaque
individu est ainsi identifié par son appartenance à un groupe
d'ancestralité (« raza »), son rattachement à un poteau
rituel lignager (« hazomanga ») et à un site d'enterrement.
L'omniprésence des ancêtres aux côtés des vivants est
une réalité partagée par tous (Raveloarimanana et al.,
1996).
Fondé sur la reconnaissance formelle d'un ancêtre
commun, le clan apparaît comme la structure sociale essentielle à
la base de l'organisation de chacun des groupes présents dans la zone.
De façon archétypique, chaque groupe se sent appartenir à
une tanindraza (« terre des ancêtres ») centrée sur les
lieux d'inhumation des ancêtres, les espaces de résidence et le
poteau rituel.
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