2.2-LE CADRE HUMAIN
Tout comme dans l'étude physique, nous n'entendons pas
mener une étude approfondie sur la population de la zone d'étude
mais il s'agit d'établir des liens qui existent entre certains
éléments démographiques et les transports interurbains.
2.2.1-Caractéristiques de la population
2.2.1.1-Une population hétérogène
et en pleine croissance
Composée de 15 cantons, la préfecture de la
Kozah aurait aujourd'hui une population estimée à plus de 222117
habitants, (DRSCN, 2009). Ce nombre pléthorique d'âmes est le
résultat d'une croissance spectaculaire de l'agglomération de
Kara qui s'est très tôt transformée en un centre
administratif et commercial très influent par rapport aux autres
chefs-lieux de cantons et préfectures. Cet essor de Kara est en grande
partie dû à la volonté politique ferme des autorités
de créer une ville de taille pouvant se défaire du poids
écrasant de Lomé et de « rompre avec le système
unipolaire », (NYASSOGBO K., 1991). La ville de Kara est de ce fait
devenue en une trentaine d'années un centre important de gestion et de
production moderne, le second au Togo. Cette mutation a entraîné
avec elle une croissance démographique considérable.
En effet, estimée en 1981 à 28 902 habitants,
la population de Kara se chiffrait à 72 000 habitants en 2000. Mais
depuis le début des années 2000, le potentiel humain va
considérablement évoluer pour atteindre les 105 000 habitants en
2005 (TEBIE A.,
2004). On estime en 2009, la population de Kara à plus
de 122 400 âmes (estimations faites à partir des données de
TEBIE A.). Cette brusque évolution de la population de Kara au cours de
ces dernières années, s'explique par le renforcement des
fonctions urbaines de Kara et surtout par la création de
l'université en 2004. L'avènement de cette université va
déclencher de puissants courants d'immigration de jeunes, surtout des
étudiants. À cet accroissement lié aux mouvements
migratoires des jeunes, s'ajoutent la baisse de la mortalité et le
maintien d'une fécondité élevée entraînant un
taux d'accroissement annuel de 3.9%, (TEBIE A., 2004).
Cette croissance rapide de la population a
entraîné une occupation anarchique de la vallée de la
rivière Kara,
2.2.1.2-Une population à majorité
jeune.
La tranche la plus importante de la population de Kara est
celle de moins de 30 ans qui représente plus de 70% de la population
totale. Outre le taux d'accroissement naturel fort lié à une
forte fécondité, notons l'apport de l'Université de Kara
qui a favorisé une forte migration d'étudiants. Le graphique 1
montre la répartition de cette population par tranche d'âges. Il
montre en effet une forte proportion des jeunes (les moins de 30 ans) par
rapport au reste de la population de la préfecture. Cette forte
représentation des jeunes est particulièrement remarquable en
milieu urbain, surtout dans la commune.
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Graphique 1 : Répartition de la
population de Kara par groupe d'âges
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Source : D R S CN / Région de la Kara
L'étude de cette population
hétérogène a laissé également entrevoir
quelques disparités liées à l'âge. Le graphique 2
n'est autre que la pyramide des âges de la population de Kara et illustre
mieux sa répartition par rapport à l'âge.
Avec une base large et un sommet effilé, cette
pyramide est la caractéristique même de la structure jeune de la
population. Cette structure traduit le fort taux de fécondité de
la région à laquelle s'associe une mortalité en baisse.
Ces progrès dans la réduction de la mortalité s'expliquent
par le fait que la ville abrite un centre hospitalier universitaire et un
centre hospitalier régional très importants figurant parmi les
mieux équipés de l'intérieur du pays. A ces deux centres
s'ajoute une polyclinique avec un personnel soignant qualifié.
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Graphique 2 : Pyramide des âges de la
préfecture de la Kozah
Source : D RSCN/ Région de la Kara
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