II.3.2. Les institutions
financières non bancaire
Ce sont des organismes qui ont la vocation d'accorder le
crédit à moyen terme à des secteurs
déterminés de l'économie, de recueillir et gérer
les épargnes volontaires ou obligatoires et participer à des
différentes activités sur le marché financier.
Elles reçoivent des fonds auprès des agents
à capacité de financement, dans certaines institutions cette
épargne est perçue involontairement, cas de l'INSS et dans
d'autre par contre, elle est volontaire, ainsi fait l'objet d'un
déplacement de l'agent vers l'institution (SONAS). Contrairement aux
institutions bancaires pour lesquelles le délai est de courte
période, les institutions non bancaires quant à elles sont
censées porter, sur les projets d'investissements susceptibles
d'élargir les capacités productives dans l'économie
à moyen et long terme.
II.3.2.1. Typologie des
institutions financières non bancaires
Dans la catégorie des institutions financières
non bancaires il y a bien de distinguer les institutions de financement de
développement placeurs institutionnels collecteurs d'épargne ;
institutions de financement de l'habitat, institutions de financement du
développement.
Depuis l'époque coloniale, la République
Démocratique du Congo a connu cinq organismes de financement de
développement, à savoir la SCCMI (la société de
crédit aux classes moyennes et à l'industrie, malheureusement
elle n'a pas survécu, liquidée après 30 ans (délai
son existence légale) en 1977 (elle a été
créée en 1947). La CAC (le Crédit Agricole
Contrôlé) qui fut créée sous forme d'un projet
bilatéral Américains-Zaïrois mis en vue d'apporter une
assistance technique et financière aux secteurs.
Placeurs institutionnels : actuellement dans, les pays
développés les institutions de placement ont tendance à
jouer le même rôle que les institutions monétaires
étant donné la concurrence qu'elles engagent en matière de
placement.
En République Démocratique du Congo par contre,
les deux placeurs institutionnels n'exercent plus leur mission initiale et
connaissent des difficultés dans leur gestion.
Nous distinguons l'INSS (Institution Nationale de
Sécurité Sociale) ; il a comme mission d'organiser et de
gérer le régime de sécurité sociale et nous avons
la SONAS (la société nationale d'assurance) elle jouit du
monopole des assurances dans le pays et elle a pour objet toutes les
opérations d'assurance, de réassurance, de coassurance ainsi que
toutes les opérations relatives aux transactions immobilières.
Les collecteurs d'épargne, nous avons la CADECO (Caisse
Générale d'Epargne du Congo) créée en 1950 avec la
mission d'améliorer le sort des masses congolaises. Les
coopératives d'épargne et de crédit.
Les institutions financières de l'habitat : l'on
distingue pour le secteur public et parapublic nous avons l'office des
cités africaines, qui avait pour objectif de réaliser sur les
terrains mis à sa disposition pour le Congo Belge et le Rwanda Urundi,
toutes les opérations ayant pour but d'assurer l'aménagement pour
la construction d'habitation, et pour le secteur privé l'on a eu deux
institutions, la Compagnies Financières de Kinshasa (COFIKI) et la
Société Immobilière et Mobilière (MOBIMO). Les deux
avaient le même objet social à savoir la réalisation des
opérations financières et les opérations
immobilières et mobilières.
Malheureusement, toutes ces institutions ont souffert du fait
que l'Etat était unique actionnaire dans la majorité des cas,
ainsi, il a nui au bon fonctionnement de ces institutions de diverses
manières :
Ø Le choix des gestionnaires, dont la plupart n'avaient
ni le profil technique, ni l'expérience requise pour assumer les
fonctions qui leur étaient confiés (BCC) a accrût le
problème de sélection adverse ;
Ø La sélection des bénéficiaires
du crédit qui se recrutaient dans la classe dirigeante et le
défaut de libérer l'entièreté du capital souscrit
par l'Etat ont aggravé le risque d'aléas moral ;
Ø L'obligation faite à ces institutions
financières de financer les opérations peu rentables ou des
actifs du trésor, sans contrepartie, en plus de la prise de
participation dans le capital des entreprises publiques (qui se sont
avérées incapables de couvrir seules leurs frais de
fonctionnement) ;
Ø Le manque de liberté dans la politique
tarifaire et l'occupation sans contrepartie des immeubles de ces institutions
(cas de l'INSS).
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