GREGOIRE TIBERGHIEN 2011- 2012
REMERCIEMENTS
Avant toutes choses, je souhaite adresser mes
remerciements les plus sincères aux personnes qui m'ont apporté
leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce
mémoire ainsi qu'au bon déroulement de cette année
universitaire.
Je remercie vivement Monsieur Georges Castel,
Directeur des études et du pôle trading de l'ESLSCA, qui c'est
toujours montré très disponible, apportant tous les conseils
nécessaires afin d'avancer, merci également pour les cours
dispensés, avec une grande pédagogie.
Mes remerciements s'adressent également
à Monsieur Naji Freiha, en qualité de professeur, mais aussi de
maître de mémoire. Merci pour ses cours au sein de l'ESLSCA qui
m'ont guidé dans le choix du thème de ce mémoire. Et
surtout, merci d'avoir accepté ma demande, celle de diriger ce
mémoire.
PRÉFACE
INTRODUCTION 1
I-- PRÉSENTATION D'UN HEDGE FUND 2
DEFINITION D'UN HEDGE FUND: 2
LES HEDGE FUNDS AUJOURD'HUI: 2
LES PRINCIPAUX INVESTISSEURS DES HEDGE FUNDS:
4
REPARTITION SECTORIELLE DES ACTIFS COMPOSANTS LE
PORTEFEUILLE TYPIQUE DES HEDGE FUNDS: 5
REPARTITION PAR TAILLE DES SOCIETES COMPOSANTS LE
PORTEFEUILLE TYPIQUE DES HEDGE FUNDS: 6
II -- FONCTIONNEMENT D'UN HEDGE FUND
|
8
|
A-
|
CONSTRUCTION - STRUCTURE - REGLEMENTATION
:
|
8
|
B-
|
LES OUTILS DES HEDGE FUNDS:
|
9
|
C-
|
LES STRATEGIES DES HEDGE FUNDS:
|
10
|
|
ARBITRAGE DE CONVERTIBLE (CONVERTIBLE
ARBITRAGE):
|
13
|
|
SELECTION DE TITRES (LONG SHORT EQUITY):
|
17
|
|
MACROS / OPPORTUNISTES (GLOBAL MACRO):
|
20
|
|
ARBITRAGE SUR PRODUITS DE TAUX (FIXED INCOME
ARBITRAGE):
|
23
|
|
GESTION EVENEMENTIELLE (EVENT DRIVEN):
|
25
|
|
MARCHES EMERGENTS (EMERGING MARKETS)
|
30
|
|
QUANTITATIVE TRADING:
|
32
|
|
HIGH FREQUENCY STATISTICAL ARBITRAGE:
|
32
|
D-
|
LA REMUNERATION DES HEDGE FUNDS:
|
33
|
III-MESURE DU RISQUE ET DE LA PERFORMANCE D'UN HEDGE FUND 34
A-
|
COMPARAISON DU RISQUE ENTRE UN HEDGE FUND ET UN FOND
TRADITIONNEL:
|
35
|
B-
|
LES AUTRES FACTEURS DE RISQUES :
|
36
|
1.
|
LE RISQUE DE LIQUIDITE :
|
36
|
2.
|
LE RISQUE DE CONTREPARTIE:
|
37
|
3.
|
LE RISQUE DE MARCHE :
|
37
|
4.
|
RISQUE DE PERSONNALITE
|
37
|
C-
|
MESURE DE LA PERFORMANCE:
|
37
|
1.
|
LE RATIO DE SHARPE :
|
37
|
2-
|
LE RATIO D'INFORMATION:
|
38
|
3-
|
LE RATIO DE TREYNOR :
|
39
|
4-
|
LE CAPM (CAPITAL ASSET PRICING MODEL):
|
39
|
IV-- REGLEMENTATION DES HEDGE FUNDS 40
SITUATION AUX ETATS-UNIS : 41
SITUATION EN EUROPE: 43
CONCLUSION 45
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 46
L'une des raisons du développement des hedge funds est
de délivrer une performance de gestion qui soit indépendante des
fluctuations boursières. Ils demandent à être jugés,
non par sur une surperformance de l'indice, mais sur la réalisation de
performances en absolu. L'analyse de leurs performances passées
permet-elle d'étayer cette ambition?
Est-elle aussi observée sur un passé plus
récent ou les hedge funds se sont multipliés rendant plus
difficiles la réalisation de performances déconnectées du
marché?
PRÉFACE
Ce sont les plus petits acteurs. Mais ce ne sont pas les moins
actifs. Leur développement est spectaculaire: ils étaient environ
450 en 1980, passaient la barre des 2 500 en 1990. Ils sont plus de 10 000
aujourd'hui. Et les actifs qu'ils gèrent sont passés de 35
milliards de dollars en 1990 à plus de 1 500 milliards aujourd'hui.
Ces fonds qu'on appelle aussi fonds d'arbitrage ne
fonctionnent pas comme les autres acteurs de l'investissement. Ils sont
présents dans toutes les classes d'actifs : changes, actions,
obligations, produits dérivés, matières
premières... Leur but est de traquer les incohérences du
marché, voire de la provoquer, pour en tirer profit. Ils recherchent une
performance non plus relative (c'est à dire comparée à un
indice) mais absolue, c'est-à-dire déconnectée de
l'évolution des marchés. Leur action, qui les fait
présenter souvent comme des prédateurs sans foi ni loi, consiste
donc à repérer les faiblesses d'un système et à les
exploiter. Leur arme : l'effet de levier, à travers les produits
dérivés et l'endettement. " Les hedge funds peuvent profiter
d'une hausse ou d'une baisse des marchés, finalement ce qui les rend
moins performants, c'est l'absence de tendance ", explique Noël
Amenc, professeur de finance à l'EDHEC.
Ils sont nécessaires au bon fonctionnement des
marchés, disent les économistes, car ils permettent de continuer
à trouver des acheteurs et donc de la liquidité quand celle-ci a
disparu.
1
INTRODUCTION
Considérés par certains comme responsables de la
crise financière actuelle, et par d'autres comme de formidables outils
de gestion alternative, les hedge funds sont apparus dans les années
1950 avec les activités de Alfred Winslow Jones, un ancien journaliste
du magasine Fortunes.
Ils ont été découverts par le public
à l'occasion de la dévaluation de la livre sterling
consécutive à l'intervention de Georges Soros.
Historiquement, les family offices furent les premiers
à les utiliser et ont ainsi contribué à leur
émergence.
En 2009, les deux tiers des hedge funds sont localisés
dans les îles Caïmans, qui est de facto le paradis fiscal des
multinationales. Pour le reste, ils étaient en 2005 principalement
domiciliés à 70% au Luxembourg et en Irlande et dirigés
à 90% depuis l'Angleterre et la France.
Les retentissantes faillites des fonds LTCM (Long Term
Capital Management) en 1988 et Amaranth en 2005 ont créés
une très grande méfiance à l'égard de ces
véhicules d'investissements opaques et mystérieux pour les
politiques et le public. Cependant, ces derniers contribuent à
diversifier le choix des investisseurs aussi bien qu'à réduire la
volatilité globale des portefeuilles, tout en créant une
liquidité, critique, au bon fonctionnement des marchés
financiers.
4 Préciser « Nous commencerons ce mémoire
par définir ce qu'est un Hedge Fund et comment il fonctionne. Puis nous
présenterons en détail,....»
2
I-- PRÉSENTATION D'UN HEDGE FUND
A DEFINITION D'UN HEDGE FUND:
Les Hedge Funds sont des fonds d'investissement d'un type
particulier. Il n'existe pas de définition légale, précise
et formelle du terme. La traduction littérale en français est
« Fonds de couverture », c'est à dire se livrant
à des placements de protection contre les fluctuations des
marchés considérés.
Une telle définition devrait les faire pencher du
côté des fonds sans risque; or, au contraire il s'agit de fonds
particulièrement risqués, beaucoup plus risqués que les
fonds communs de placement « OPCVM ». D'ailleurs, ce qui les
différencie des OPCVM, est que ces derniers font appel à
l'emprunt pour composer leurs portefeuilles, ce qui les contraint donc à
dépasser des seuils de rentabilité minimal. Ils ne sont donc pas
assujettis aux nombreuses réglementations de protections des
investisseurs qui s'appliquent aux fonds d'investissements classiques
« Mutual Funds » -- par exemple, les réglementations
limitant l'utilisation de l'effet de levier, celles visant les conflits
d'intérêt, les réglementations exigeant que les parts des
OPCVM soient remboursables à tout moment.
Cette absence de réglementation permet aux hedge funds
d'utiliser des techniques d'investissement sophistiquées d'une
manière beaucoup plus importante que les OPCVM.
L'investissement minimal va de quelques dizaines de milliers
de dollars, à plusieurs centaines de milliers, suivant les fonds. De
plus, n'étant par essence pas aussi réglementé que les
fonds de placement classiques, ils ne peuvent être distribués au
grand public et sont réservés à la catégorie des
investisseurs institutionnels ou aux grandes fortunes.
B LES HEDGE FUNDS AUJOURD'HUI:
Les activités spéculatives ont accompagné
et certainement permis la frénésie de ces dernières
années qui a abouti à l'implosion de 2008 : hausse du prix des
matières premières, hausse du prix du pétrole, titrisation
démesurée d'emprunts subprimes, etc.
Les hedge funds aujourd'hui représentent une part
significative des transactions sur de nombreux marchés. Autrefois petits
groupes d'entrepreneurs, ils sont aujourd'hui, le plus souvent, de grandes
institutions financières.
Compte tenu de leur importance croissante et de leur
spécificité, les hedge funds éveillent des suspicions
quant à leur capacité présumée à
déstabiliser les marchés voire à leur faire courir un
risque systémique.
Si ces inquiétudes sont légitimes pour certains,
les hedge funds restent néanmoins des fonds d'investissements
très rentables pour les investisseurs.
4 Aujourd'hui, on dénombre un peu plus
de 9500 hedge funds avec des encours estimés à 1806Md$ au second
trimestre 2011 (Voir ci--dessous).
3
Les AUM (Assets Under Management) dépassent les
2300Md$ en 2011 pour les hedge funds et les funds of funds...
4 Les hedge funds représentent cependant
une faible partie des actifs sous gestions mondiaux: environ 1.5% du total en
2008 (Voir ci--dessous).
4
C-- LES PRINCIPAUX INVESTISSEURS DES HEDGE FUNDS:
Historiquement, les investisseurs types sont des clients
privés très fortunés. Avant le développement rapide
de l'industrie (qui débuta dans les années 90), la
clientèle fortunée représentait la grande majorité
des investissements dans les hedge funds. Mais, au fil du temps, d'autres
intervenants se sont intéressés à ces fonds, et
aujourd'hui, la clientèle des hedge funds compte des fonds de pensions,
des banques privées, des fondations et d'autres institutions.
Le graphique ci-dessous nous montre la répartition de
l'industrie
américaine des hedge funds.
40% des investisseurs sont une clientèle privée,
Les fonds de fonds représentent 12%,
Les fonds de pension 11%,
Les 27% restant se divisent entre des institutions
financières et non financières.
Le graphique ci-dessous nous montre la répartition des
investisseurs dans le reste du monde.
Ici, on remarque que les investisseurs institutionnels
représentent une part importante de l'ensemble, en effet, le
marché Américain, n'a pas le même historique que le reste
du monde.
On a donc après les fonds de fonds qui
représentent 25% des investisseurs, les banques avec 23%.
5
D-- REPARTITION SECTORIELLE DES ACTIFS COMPOSANTS LE
PORTEFEUILLE TYPIQUE DES HEDGE FUNDS:
Cette analyse est tirée des chiffres compilés
par Goldman Sachs qui a analysé les actifs de 556 Hedge Funds qui ont
entre 10 et 200 positions, totalisant 551 Milliards $ sous gestion.
Les Hedge Funds sont très investis dans les valeurs
Technologiques: elles représentent la plus grosse partie de leur
portefeuille. Trois secteurs ont la cote, avec la moitié du total des
positions: les technologies, les produits de Grande consommation et les
sociétés financières. Etonnamment, l'industrie est sous
représentée avec seulement 10% des positions.
6
On trouve dans le Top 5 des sociétés les plus
traitées par les hedge funds trois
valeurs technologiques:
Apple (1er du classement)
Microsoft (2nd du classement)
Google (5ème du classement)
Apple (sans doute une des meilleurs valeurs de Wall
Street) elle représente désormais 20% de la valeur totale du
Nasdaq, et donc, elle marque un intérêt croissant pour les hedge
funds. Le titre est détenu désormais par quelques 190 hedge
funds.
E-- REPARTITION PAR TAILLE DES SOCIETES COMPOSANTS LE
PORTEFEUILLE TYPIQUE DES HEDGE FUNDS:
Typiquement, en terme de nombre de positions ouvertes, les
Hedge Funds allouent 34% de leurs actifs dans des valeurs ayant une
Capitalisation Boursière de moins de 2 milliards $ (small caps). Ils ont
généralement 35% de leur portefeuille dans de grandes
capitalisations de plus de 10 milliards $(Large caps). Leur allocation pour les
Moyennes capitalisations de 2 à 10 milliards $ (mid caps)
représente 31% du portefeuille d'un Hedge Fund.
4 En terme de positions, c'est donc assez
équilibré:
4 En terme d'actifs investis, la
répartition tourne à l'avantage des Large et Mid caps:
7
En revanche, si on prend cette fois les montants investis, on
se rend compte que les Hedge Funds sont beaucoup plus présents sur les
Large caps. Sur une base globale de leurs actifs, les Hedge funds allouent
seulement 18% de leurs actifs sur des petites valeurs (small caps), tandis que
47% sont alloués sur des grandes capitalisations (large caps).
La part allouée aux small caps n'a cessé de s'éroder
depuis 2009. Alors qu'au début de 2009, les small caps
représentaient un peu plus de 30% des positions, soit le même
niveau que les mid caps, cette part est passée sous les 20% à la
fin de l'année 2010.
Si on prend en considération une autre classe de Fonds,
les fonds communs de placement (les FCP, ou "Mutual Funds" en
anglais), ceux--ci investissent en moyenne seulement 12% de leurs
portefeuilles sur des petites capitalisations, et 64% sur des grandes
capitalisations. En termes d'actifs, les FCP réservent une part infime
aux small caps: seulement 8% des sommes investies, contre 68% pour les large
caps.
En définitive, il apparaît que les Hedge funds
traitent beaucoup plus de valeurs ultra liquides (large caps),
particulièrement des valeurs Technologiques.
Ceci s'explique par la différence entre la part moyenne
des positions ouvertes et l'ensemble des actifs investis.
8
II -- FONCTIONNEMENT D'UN HEDGE FUND
Les hedge funds ont des objectifs de performance qui
ne sont pas relatives à un indice de référence mais
possèdent des perspectives de rendements absolues, stables en toute
circonstance, indépendantes de la performance des marchés et qui,
souvent, protègent le capital.
Ainsi, l'objectif d'un gérant de hedge funds
est de générer un rendement absolu («absolute
return») quelque soit la performance du marché et non pas de
surperformer un indice de référence. Comme les performances des
hedge funds sont totalement indépendantes de l'état des
marchés financiers, elles doivent refléter les qualités
propres du gestionnaire du fonds.
A-- CONSTRUCTION - STRUCTURE - REGLEMENTATION :
9
B-- LES OUTILS DES HEDGE FUNDS:
Les hedge funds utilisent 3 principaux outils:
LA VENTE A DECOUVERT (SHORT SELLING):
Ce processus consiste à vendre au comptant des titres
que l'on ne détient pas, en espérant les racheter moins cher
ultérieurement.
Pour se faire, le gérant emprunte ces mêmes
titres sur la période. En effet, lors d'un prêt de titres, il y a
transfert de propriété vers l'emprunteur, si bien que celui-ci a
le droit de les vendre; il lui faut seulement faire en sorte d'avoir
racheté les titres au moment où il doit les rendre. Cette
stratégie est très risquée en cas de retournement haussier
du marché: en effet, le cours du titre sous-jacent a la capacité
de hausser théoriquement à l'infini et si l'on ajoute l'effet de
levier (voir ci--dessous) les pertes peuvent être abyssales.
La vente à découvert a cependant un coût.
En effet, il faut rémunérer le prêteur. Il faut aussi payer
au propriétaire les dividendes du titre que l'on emprunte. Mais le
gérant qui vend le titre place en général le cash
reçu et perçoit un intérêt sur cette somme, ce qui
diminue le coût d'emprunt (voir l'annule).
L'EFFET DE LEVIER (LEVERAGE):
Le levier est utilisé par les gestionnaires de hedge
funds quand ils pensent que le coût d'emprunts des fonds sera minime par
rapport aux rendements de leurs investissements. Cela peut être un point
clé de la gestion d'un hedge funds puisque il donne aux gestionnaires la
possibilité d'améliorer significativement le rendement (mais
aussi perdre potentiellement plus) grâce aux fonds empruntés.
L'effet de levier consiste à emprunter pour augmenter la taille
effective du portefeuille (constitué au départ seulement des
fonds apportés par les investisseurs).
Le levier type des hedge funds dépend du type
d'instruments financiers utilisés: - Les stratégies obligataires
ont les niveaux de risques plus faibles (mais aussi des rendements
espérés plus faibles) de tel sorte qu'il est commun d'avoir
un levier de 4 ou 5 fois la valeur des fonds.
Les stratégies « actions » présentent
un profil de risque plus important et ainsi le levier typique est de 1,5
à 2. Cependant, même si les stratégies « actions
» sont plus volatiles, un bon équilibre des positions profitables
et perdantes dans le portefeuille limitera significativement les impacts d'une
forte hausse ou baisse du marché.
Les hedge funds réalisent leurs emprunts auprès
de banques (« prime broker ») et utilisent les titres qu'ils ont
acquis et déposés sur leur compte chez leur « prime broker
» comme collatéral. Si le hedge fund ne peut rembourser l'emprunt,
l'institution financière créancière peut alors vendre le
collatéral pour rembourser l'emprunt.
10
4 Le levier offre deux avantages:
1. La liquidité supplémentaire permet au
gérant de produire un rendement additionnel supérieur au
coût de cette même liquidité additionnelle (i.e.
l'intérêt dans le cas d'un emprunt).
2. Dans le cas d'un arbitrage, le levier permet de
démultiplier les gains : très utilisé en Fixed Income
Arbitrage, où les gains « unleveraged » sont relativement
faibles (entre 1 et 80 bps).
Le levier est souvent perçu comme agressif et donc
comme risqué. Or ce n'est pas toujours le cas. Prenons l'exemple suivant
: un gérant effectue une vente à découvert de 10 millions
de manière à couvrir une exposition au marché de 10
millions. L'exposition au marché finale est donc de 0 (Beta
neutre).
Le levier est de 2 :1 ; Comparé à un fond
classique investi à 10 millions avec une exposition de 100% au
marché, le risque de marché de 0% fait de la stratégie
« leveraged » l'investissement le moins risqué!
LE « HIGH FREQUENCY TRADING » OU «
L'ACTIVE TRADING » :
Il s'agit de réaliser à très grande
vitesse, un nombre faramineux de transactions et accumuler au final beaucoup
d'argent grâce à de très faibles gains captés lors
de chacune de ces opérations d'achat-vente d'actifs.
Il faut cependant que les gains de cette rotation accrue
soient supérieurs aux coûts de transaction (frais de courtage,
etc.).
Une disposition prise en 2000, a été l'un des
éléments techniques déclenchant le HFT, lorsqu'il a
été décidé que les transactions seraient
effectuées selon des prix calculés à deux décimales
près après la virgule, ouvrant la voie à la l'accumulation
des mini-profits résultant de ces fugaces opérations. Un milliard
d'actions seraient traitées quotidiennement, soit 60% du volume des
transactions boursières sur les places américaines, pour un
bénéfice annuel estimé à 21,8 Md$.
C-- LES STRATEGIES DES HEDGE FUNDS:
Les hedge funds constituent un ensemble
hétérogène, et l'on peut les classer en stratégies
alternatives, chacune ayant des spécificités propres en termes de
style, d'actifs utilisés, de rendements, de profil de risque, de
liquidité, d'horizon, de coûts.
Rappelons aussi que chaque gérant a sa propre
manière de mettre en place sa stratégie, et qu'au sein d'une
stratégie, les styles des différents fonds diffèrent
fortement. Beaucoup de gérants adaptent leur processus d'investissement
aux conditions de marché, sans se cloisonner dans une stratégie
unique. L'objectif principal de la segmentation en stratégies est de
pouvoir proposer aux investisseurs des produits plus à même de
satisfaire leurs besoins (en termes de rendement/ risque par
exemple).
11
Parmi les différentes segmentations existantes, j'ai
choisi la classification établie par Crédit Suisse, dans
la mesure où elle me semble être la plus simple. De plus, il
s'agit de la base de données de référence dans
l'industrie.
1. ARBITRAGE DE CONVERTIBLE (CONVERTIBLE
ARBITRAGE):
2. SELECTION DE TITRES (LONG SHORT
EQUITY):
3. MACROS / OPPORTUNISTES (GLOBAL MACRO):
4. ARBITRAGE SUR PRODUITS DE TAUX (FIXED INCOME
ARBITRAGE):
5. GESTION EVENEMENTIELLE (EVENT DRIVEN):
6. MARCHES EMERGENTS (EMERGING MARKETS)
7. QUANTITATIVE TRADING:
8. HIGH FREQUENCY STATISTICAL ARBITRAGE:
La répartition des encours (AUM) par stratégie a
évoluée entre 2000 et 2010, au début des années
2000 la stratégie macro était la plus utilisée mais depuis
et avec le « Bull Market» entre 2003 et 2008 une grande partie de
hedge funds adoptent la stratégie « Long/Short. »
12
4 Les encours gérés sont
également en augmentation croissante, comme on peut le remarquer sur
la figure ci--dessous.
Les gestionnaires de hedge funds utilisent une foule de
stratégies, lesquelles peuvent être classées de diverses
façons : selon le processus ou la stratégie, la catégorie
d'actifs, l'emplacement géographique, le secteur industriel ou les
sources de rendements.
4 La classification la plus complète
des dernières stratégies et sous stratégies des hedge
funds (source: HFR) :
13
4 Une autre classification des stratégies de hedge
funds:
Nous allons donc détailler dans la partie qui suit, les
différents types de stratégies, appuyé de quelques
exemples pratiques pour les plus courantes et nous présenterons des
tableaux d'indicateur de performance, de volatilité,...
1. ARBITRAGE DE CONVERTIBLE (CONVERTIBLE ARBITRAGE):
Typiquement, cette stratégie consiste à acheter
l'obligation convertible, tout en vendant l'action sous-jacente à
découvert.
5 Stratégie:
L'objectif de cette stratégie est de jouer sur la
relation qui lie l'obligation convertible et l'action sous-jacente. Rappelons
qu'un convertible donne droit à son détenteur de convertir
l'obligation en titres actions du sous jacent quel que soit le moment entre la
date d'émission et la maturité
Il y a différents types d'arbitrage de titres
convertibles; certains gestionnaires s'appliquent à obtenir des flux
monétaires positifs, tandis que d'autres vont plutôt
négocier leur position courte sur des actions afin d'optimiser le ratio
de couverture (delta). Certains gestionnaires feront des «
opérations de couverture inverses » si le titre convertible est
surévalué (qu'ils vendront à découvert les
obligations convertibles et achèteront les actions), ce qui peut
être coûteux s'il y a portage négatif.
14
4 Application:
En général, le convertible chute moins que
l'action en marché baissier, mais a tendance à suivre l'action en
période de marché haussier. On dit que la partie obligataire du
convertible constitue un « coussin » à la baisse. L'option de
conversion du convertible prend de la valeur quand le sous-jacent action monte,
ce qui explique la tendance du convertible à suivre l'action en
période de hausse de celle-ci.
L'idée de base est de réussir à
identifier un convertible qui perd peu de valeur quand le sous-jacent est
à la baisse, et qui prend quasiment tout « l'upside » lorsque
le sous- jacent est à la hausse.
Le processus est le suivant:
Le gérant définit le type d'emprunt dans lequel
il investit: marché primaire ou secondaire. Puis l'outil qu'il choisit :
en général, le gérant utilise actions et obligations de
manière à établir des positions en Delta neutre,
c'est-à-dire que le Profit/Lost de la position ne dépend pas de
l'évolution du prix du sous-jacent. Le plus courant est d'être
à l'achat (long) sur le convertible et à la vente
(short) sur le sous- jacent.
Les autres risques, notamment le risque de change ou de taux,
sont couverts en utilisant des instruments de couverture tels les swaps et
contrats à termes (forward).
La gestion en Delta neutre implique une mise à jour des
positions, car les niveaux de couvertures varient en fonction du temps et des
conditions de marché.
Une fois tous ces aspects sous contrôle, l'arbitrage en
tant que tel se fait alors indépendamment du temps ou pas. On parle de
gestion en Theta neutre.
Le gérant prend position de la manière suivante.
Il achète le convertible, et vend le sous-jacent à
découvert de manière à rester delta-neutre. Le nombre
d'actions vendues à découvert varie en fonction de l'exposition
au marché voulue: si le gérant ne veut pas être totalement
delta neutre, par exemple en cas de marché haussier, il vend à
découvert un nombre d'action inférieur au ratio de conversion du
convertible. Si le gérant s'attend à un marché baissier,
alors il vend à découvert un nombre d'actions proche du ratio de
conversion de manière à être quasi totalement couvert.
4 Enjeux:
Il existe des risques inhérents à cette
stratégie, qui peuvent amener un gérant à défaire
ses positions : la disparition de l'arbitrage (la sous-évaluation/
surévaluation n'existe plus), l'agrandissement de l'écart entre
le convertible est le sous-jacent (la position devient tellement
risquée que le gérant applique une stratégie de «
stop-- loss », il préfère perdre « un peu » que
continuer et perdre « tout »), un événement
inattendu (downgrading etc.), conversion forcée de
l'émetteur (l'émetteur force le détenteur de
l'obligation à convertir - une clause dans le contrat (« covenant
») permet à l'investisseur de savoir si l'émetteur peut ou
pas forcer la conversion, s'il peut, l'obligation a moins de valeur en
général).
15
4 Exemple:
Un gérant achète pour $1,244,000 d'obligations
convertibles de Sandisk, de valeur faciale $1,000,000 à 6,5%. Les titres
sont convertibles en 18,360 actions, qui se négocient à $66,75.
Le gérant couvre sa position en vendant à découvert 75% de
sa position, i.e. 13,770 actions, au prix de marché, soit un gain
immédiat de $919,148.
Le cash obtenu est placé et rapporte $43,650
(après frais de courtage). Le coupon de 6,5% rapporte lui $65,000. Le
rendement total est donc (43,650 + 65,000)/1,244,000 = 8,7%. Le prix de
l'action chute de $66.75 à $56.125 en 2 semaines. Le gérant ferme
ses positions. Il réalise un gain de (66.75 -- 56.125) * 13,770 =
146,306 sur le short, $20 sur le cash de la vente et subit une perte de
$127,000 sur le convertible. Le gain total est donc de 19500/1244000 = 1,6% sur
2 semaines, annualisé à presque 40% !
4 Quelques Chiffres:
16
4 L'analyse de la performance de la stratégie montre
que; la stratégie convertible arbitrage offre un rendement annuel moyen
de 3.22% sur 5 ans, supérieur aux indices S&P500 (0.18%) et DJ World
(-1.17%)
Cette stratégie a prouvé être relativement
performante durant des périodes de fortes baisses (2008) ou les pertes
subites par la stratégie étaient deux fois inférieurs aux
autres indices.
La volatilité est inférieure aux autres indices
10.64% contre 17,07% pour le S&P500, 19,15% pour le DJW. La
corrélation est un peu faible par rapport aux indices actions (0,66)
Le rendement cumulé sur 5 ans (17.16%) est
supérieur aux indices actions S&P (3.97%) et DJW (-5.71%) il n'est
inférieur qu'au benchmark MLUS (19.43%)
4 L'Évolution des AUM de la
Stratégie:
4 Le flux de capitaux vers cette stratégie a
baissé de 24% durant la crise des subprimes pour finalement atteindre le
niveau de 2007 quatre ans plus tard, on pourrait l'expliquer par la fuite des
capitaux des stratégies actions/obligations suite à la croissance
de la volatilité.
17
2. SELECTION DE TITRES (LONG SHORT EQUITY):
Stratégie:
Le principe de base est de prendre des positions longues dans des
titres sous-- évalués, en anticipant une hausse, et d'être
court (short) dans des titres dont on pense qu'ils sont
surévalués, en anticipant donc une baisse.
Il existe des variantes un peu plus complexes : les plus
courantes sont la couverture par le short selling et le pair trading.
Application:
La couverture consiste à éliminer le risque de
marché sur une position (courte ou longue). Prenons par exemple une
compagnie ABC du secteur de l'énergie. Le CAPM (Capital Asset
Pricing Model) (avec alpha) donne la formule suivante pour expliquer le
rendement:
5 R(abc) = Rf + Beta(abc) * (Re - Rf) + Alpha(abc)
Ou le Beta(abc) est le Beta de l'action ABC par rapport au
marché énergétique, de rendement Re, et Alpha(abc) l'alpha
du titre par rapport au modèle théorique du CAPM (c'est la
surperformance non prise en compte par le modèle du CAPM classique).
Si le gérant veut être exposé seulement au
risque spécifique à ABC, c'est à dire, Alpha(abc), mais
pas au risque de marché, il prend alors une position longue (ou courte)
dans le titre et une position courte (ou longue) dans l'indice énergie.
Ainsi sa position se résume de la manière suivante (dans le cas
long ABC, short ETF énergie):
5 + (long) R(abc) = Rf + Beta(abc) * (Re - Rf) +
Alpha(abc)
5 -- (short) Rf + Beta(abc) * (Re - Rf)
Soit Position = Alpha(abc). Le gérant est exposé
uniquement au risque spécifique de ABC, on dit qu'il est « Beta
neutre », le Beta ayant été supprimé par
construction.
Enjeux:
Cette stratégie est très répandue, car
elle offre les avantages de l'investissement classique (miser sur un titre
sous--évalué), tout en permettant de prendre position sur
des titres surévalués grâce à la vente à
découvert.
Cependant, le nombre croissant d'acteurs fait diminuer les
opportunités d'arbitrage, notamment en ce qui concerne le « pair
trading », ou les « spreads » ont tendance à diminuer.
Il faut alors augmenter le levier pour contrer cette tendance.
18
Exemple:
Considérons les titres ATT et Verizon. Imaginons qu'ATT
cote à 100, et Verizon à 103. Le spread est de --3 (ATT vs
Verizon).
Le trader veut parier sur une amélioration de la
situation d'ATT par rapport à Verizon, sans être affecté
par le marché Télécom. Il parie donc sur le fait que le
spread entre les 2 fournisseurs de service va se réduire, même si
les 2 titres sont en baisse ou en hausse. La seule chose qui compte est le
spread.
Le trader voit à horizon 1 mois les ventes Verizon
augmenter de 5% alors que celles de ATT vont augmenter de 12%, avec l'impact
suivant sur les titres : ATT cotant dans un mois à 111 et Verizon
à 110, le spread étant de +1.
Le trader prend les positions suivantes : long ATT avec 1,03
action, et short Verizon avec une action. Estimons que les 2 fournisseurs ont
la même exposition au marché, c'est à dire: Beta(ATT) =
Beta(Verizon). Le P/L est actuellement de 0, avec une exposition au
marché minime, nous sommes quasi-neutre en Beta, c'est à dire:
0,03 * Beta * (R(marché Télécom) - Rf)
Un mois plus tard, la prévision du trader
s'avère juste et les cotations sont à 111 pour ATT et 110 pour
Verizon.
Le trader gagne 11 sur ATT, mais en perd 7 sur Verizon, soit
au total il gagne +4. En effet, le spread passe de -3 à +1, en pariant
juste sur le spread, le trader empoche la différence. Mais il a aussi
une exposition au marché de 0,03 * Beta, que l'on estime insignifiante
ici pour simplifier. Cette exposition au marché est choisie par le
trader, de manière à être élevée s'il voit le
marché haussier, et faible s'il voit le marché baissier.
Au total il réalise un bénéfice de +4 (en se
protégeant du risque marché)
Quelques Chiffres:
19
4 L'analyse de la performance de la stratégie, permet
de constater que sur ces 5 dernières années, en moyenne la
stratégie LSE a un rendement supérieur à la fois au
S&P et au DJ World (6.68% contre 0.18% et - 1.17%), tout en offrant une
volatilité moins élevée (7,9% contre 17,07% et 19,15%).
Le rendement cumulé sur les 5 dernières
années est supérieur au S&P et au DJ World (38.19% contre
3.97% et - 5.71%)
On voit aussi que la stratégie est partiellement
corrélée aux indices et qu'au pire de la crise des subprimes les
pertes de la stratégie était de loin inférieurs à
ceux des autres indices (-17% contre -50% (S&P) et -57%(DJ World)
L'Évolution des AUM de la Stratégie:
4 On remarque que les AUM ont chutés dramatiquement
avec le commencement de la crise des subprimes, ceci est probablement dû
à la réduction du risque aussi bien que celui du levier «
deleveraging »
20
3. MACROS / OPPORTUNISTES (GLOBAL MACRO):
Stratégie:
Cette stratégie, qui a fait la
célébrité de personnalités telles que Georges Soros
(Quantum) et Julian Robertson (Jaguar), a été la stratégie
phare des années 80 et 90.
Les gérants macros suivent principalement des tendances
macroéconomiques. Ils ont une approche internationale et très
opportuniste. Les gérants macro font des hypothèses sur les
facteurs suivants : le prix des actions dans leur ensemble, les taux de change
des monnaies, les taux d'intérêt, l'inflation, les politiques
fiscales.
La stratégie macro offre sur 5 ans un rendement annuel
moyen supérieur aux indices classiques, avec une volatilité
inférieure.
La corrélation est très faible par rapport
à ces 2 indices (0,24 et 0,20), dans la mesure où la
flexibilité de la stratégie offre aux gérants un
éventail d'opportunités tel qu'il est indépendant des
marchés. En marché baissier ou haussier, ou même stable, le
gérant trouvera des opportunités sur tous les marchés.
Application:
La plupart des fonds investissent à travers le monde,
tant dans les marchés établis que dans ceux en
émergences.
Leurs décisions d'investissement reposent
essentiellement sur leur intuition et se font de façon descendante (top
down). C'est-à-dire qu'ils commencent par identifier une situation de
déséquilibre macroéconomique (où les prix des
éléments d'actif ne sont pas à leur prix
d'équilibre ou à leur prix cible) pour ensuite choisir les
éléments d'actif à acquérir ou vendre à
découvert.
Enjeux:
La flexibilité est le plus grand avantage de cette
stratégie, qui n'est pas confinée à une certaine classe,
géographie, secteur, ...
Le principal risque des fonds macro est le timing, c'est
à dire la détermination du point d'inflexion à partir
duquel le cycle change et leur scénario se concrétise.
Exemple:
Prenons le cas où un gestionnaire macro mondial
prévoit un élargissement des écarts de taux
d'intérêt entre le Canada et les États-Unis, suite à
une hausse des taux d'intérêt au Canada.
Le gestionnaire de fonds établit une position d'achat
du dollar canadien (et de vente du dollar US) en attente d'une hausse du dollar
canadien par rapport à sa contrepartie US, suite à une hausse des
taux d'intérêt canadiens. Le risque associé à cette
stratégie est la possibilité d'une baisse du dollar canadien par
rapport au dollar US.
21
Le dollar canadien augmente par rapport au dollar US, le
gestionnaire dénoue la position et empoche les plus--values de la
différence du prix d'achat du dollar canadien et de son prix de vente
par rapport aux dollars US.
Quelques Chiffres:
4 L'analyse de performance de cette stratégie permet de
constater que sur ces 5 dernières années, en moyenne la
stratégie Global Macro a un rendement
22
supérieur à la fois au S&P et au DJ World
(7.66% contre 0.78% et - 1.17%), tout en offrant une volatilité moins
élevée (7,9% contre 17,07% et 19,15%).
Le rendement cumulé sur les 5 dernières
années est supérieur au S&P et au DJ World (44.63% contre
3.97% et - 5.71%)
On remarque également que la stratégie est
dé-corrélée des indices S&P (0.26) et DJ World (0.35)
ce qui est tout à fait prévisible considérant que cette
stratégie n'est pas exclusivement centrée sur les marchés
actions.
Cette stratégie a été très
impressionnante durant les cinq dernières années par son
rendement relatif à la volatilité, comme on peut observer sur le
graphe du « drawdown » la stratégie est restée
très stable durant la période de chute des autres indices (-1%
contre -55% pour le S&P et -57% pour le DJ World).
L'Évolution des AUM de la Stratégie:
4 On remarque que la stratégie a attiré
d'avantage de capitaux après la crise des subprimes, ce qui pourrait
s'expliquer par l'anticipation des gestionnaires sur les
déséquilibres macroéconomiques créés par
l'intervention des états pour sauver les banques et la transformation
des dettes privées en dettes publiques avec pour conséquence des
déficits budgétaires incontrôlables et un endettement
insupportable.
23
4. ARBITRAGE SUR PRODUITS DE TAUX (FIXED INCOME
ARBITRAGE):
Stratégie:
Le but ici est de chercher à tirer profit des mouvements
et des déformations de la courbe des taux. Elle utilise comme
véhicule les titres d'État, les futures et les swaps
de taux.
Application:
Les gérants identifient des situations auparavant
stables qui s'écartent de leurs moyennes historiques, ou des situations
dans lesquelles un choc externe peut provoquer des modifications profondes. Les
gérants cherchent à éviter tout lien avec les
marchés et visent, comme c'est le cas en EMN, à produire des
rendements grâce à leur seule habileté à identifier
au bon moment les bons titres (i.e. mal évalués).
Cette stratégie est extrêmement quantitative. Son
principal risque est donc un risque de modèle et de gérant. Les
autres risques, auxquels cette stratégie est confrontée, sont les
risques de change, de crédit, de contrepartie, de liquidité/
timing (c'est ce dernier qui a provoqué la faillite de LTCM).
Une transaction sur base est un exemple de stratégie
d'arbitrage de revenu fixe. Cette transaction consiste à acheter ou
à vendre un contrat à terme sur taux d'intérêt et,
simultanément, à vendre ou à acheter de façon
symétrique un titre de revenu fixe livrable aux termes du contrat
à terme.
Décisions du gestionnaire et occasion de profit. Un
gestionnaire de hedge fund achète une obligation de l'État tout
en vendant un contrat à terme portant sur cette obligation.
Le profit à en tirer dépendra:
1. De l'incertitude concernant l'obligation à livrer
selon le contrat à terme;
2. Des fluctuations de l'offre et de la demande des
obligations correspondantes.
Les principales stratégies sont:
· · L'anticipation sur les déformations de la
courbe des taux:
· · Aplatissement/ pentification. Par exemple, long
2 ans, short 10 ans à sensibilité équivalente.
· · Butterfly. Par exemple, long 2 ans et 30 ans,
mais short 10 ans. L'idée est de jouer un resserrement entre les
extrêmes (2 et 30 ans) et le milieu (10 ans) sur la courbe des taux.
Enjeux:
Cette stratégie est extrêmement quantitative. Son
principal risque est donc un risque de modèle et de gérant.
24
Quelques Chiffres:
25
5 La stratégie Fixed Income Arbitrage offre des
rendements annuels moyens sur 5 ans de 7,72%, légèrement
inférieurs aux rendements de l'indice obligataire mais supérieur
à l'indice actions (Citigroup WGBI 7.9% et DJW -1.17%).
Cependant, la volatilité est légèrement
supérieure à l'indice obligataire mais deux fois inférieur
par rapport à l'indice action 8.86% contre 7,90% pour Citi WGBI et
17,15% pour DJW).
On remarque qu'il y'a une légère
corrélation par rapport aux marchés actions / obligations (0,78
contre le Citi WGBI et 0,40 contre le DJW). On peut trouver une meilleure
diversification dans d'autres stratégies.
L'Évolution des AUM de la Stratégie:
5 Le flux de capitaux vers la stratégie fixed income a
suivi la même tendance baissière qu'a connue l'industrie
alternative, durant la période de crise 20072008. Cependant les AUM ont
repris leurs tendance à la hausse une fois les marchés
stabilisés pour dépasser le niveau d'avant crise.
5. GESTION EVENEMENTIELLE (EVENT DRIVEN):
Stratégie:
Le gestionnaire recherche les opportunités
générées par des événements intervenant dans
la vie des entreprises: filialisation, fusions, ou des difficultés
(distressed securities)
Il existe deux sous-catégories de stratégies event
driven:
1. l'arbitrage de fusions ou de risque (non directionnelle).
2. les titres en détresse ou à haut rendement
(directionnelle).
26
1-- Arbitrage de fusion
Les gestionnaires d'arbitrage de fusions exploitent
l'activité de fusion afin de profiter de l'écart entre les
valeurs courantes des titres au marché et leurs valeurs dans
l'éventualité d'une fusion, d'une restructuration ou d'une autre
transaction concernant la société. Les gestionnaires envisagent
généralement une transaction après une déclaration
publique.
La plupart des gestionnaires d'arbitrage de fusions exploitent
tant les transactions en comptant que celles en actions. Avant de mettre en
place sa stratégie, le gestionnaire analyse la probabilité que la
transaction ait lieu, le prix offert et l'échéancier de la
transaction. La probabilité de succès de la transaction a un
effet direct sur l'importance des positions prises par le gestionnaire, la
rentabilité de l'arbitrage reposant sur la réalisation effective
de la transaction
Exemple:
Cas de fusions où les actionnaires de la
société ciblée se voient offrir des actions de la
société acheteuse, l'écart est la différence entre
les valeurs courantes des titres de la société ciblée et
de la société acheteuse.
Cet écart est acquis quand l'arbitragiste achète
le titre de la société ciblée (société B) et
vend celui de la société acheteuse (société A).
1- Déclaration de prise de contrôle : la
société A est l'acheteuse, la société B est la
cible de contrôle.
2- Offre : la société A fait une de prise de
contrôle de la société B, l'offre comporte une prime de 20
% par rapport au cours actuel.
3- Réaction du marché : normalement le cours du
titre A stagnera ou baissera, le cours du titre B augmentera de 10%.
4- Attentes du gestionnaire : le gestionnaire vend a
découvert le titre de A, le gestionnaire achète le titre de B.
La stratégie sera profitable si la prise de
contrôle réussit et les cours des titres convergent, de telle
sorte que le titre de A baisse et/ou celui de B augmente ou un autre acheteur,
la société E (le nouvel acquéreur), fait une offre
supérieure à celle faite par A.
Le gestionnaire changera dès lors sa position à
découvert de la société A à la
société E.
Enjeux:
Lorsqu'une transaction s'effectue dans une industrie
réglementée (par exemple, dans le secteur bancaire), le
gestionnaire tient compte du risque réglementaire (le risque que la
transaction soit rejetée par les autorités pertinentes).
Les gestionnaires de fonds faisant appel aux titres en
détresse ou à haut rendement interviennent sur les marchés
d'obligations et d'actions, avec des stratégies visant des
événements courants ou prévus tels que l'annonce d'une
faillite ou d'une réorganisation d'entreprise à la suite d'un
défaut obligataire.
27
2-Titres en détresse
Les titres en détresse ou à haut rendement ne
sont généralement pas de qualité placement; ils
nécessitent donc des vérifications préalables en
profondeur afin de tirer avantage de leurs cours réduits.
Les investisseurs dans de tels titres visent l'accroissement
du capital plutôt qu'une source de revenu.
De bons rendements reposent sur la capacité des
gestionnaires à analyser les situations entourant ces
événements, plutôt que sur l'orientation des marchés
d'actions ou d'obligations.
On établit une distinction entre les gestionnaires qui
investissent dans les titres en détresse ou à haut rendement
selon le niveau de la structure de capital dans laquelle ils investissent
(dette ou capitaux propres, rang du titre), l'étape du processus de
restructuration et la mesure dans laquelle les gestionnaires participent
à la négociation des conditions et à la gestion de la
restructuration (à savoir, le gestionnaire établit si le
placement est passif ou actif).
Dans certains cas, les gestionnaires peuvent se voir attribuer
une place au conseil d'administration de la société, peuvent y
jouer un rôle actif, s'il y a lieu, et peuvent même engager des
recours judiciaires contre la société, des membres du conseil ou
ses administrateurs.
Exemple:
1. Un Corporate Raider (Carl Icahn) prête cent millions
de dollars à Suntrust, la société se sert des fonds pour
se restructurer et/ou rembourser une partie de sa dette.
2. Suntrust se retrouve par la suite en difficulté
financière, puis en faillite (ou au bord de la faillite).
3. Suntrust fait défaut sur sa dette, ce qui
entraîne une diminution de la valeur du prêt.
Décisions du gestionnaire et occasion de profit:
4. Un gestionnaire, spécialiste des titres en
détresse, analyse la situation en vue d'y investir
éventuellement, soit dans les actions, soit dans les obligations de la
société.
5. Le gestionnaire de hedge fund se posera les questions
suivantes:
· La société a-t-elle une valeur à
long terme?
· La société fait-elle face à des
difficultés (un niveau de levier excessif, par exemple) qui peuvent
être corrigées?
· Les indicateurs opérationnels de la
société semblent-ils en déclin?
· Quelle catégorie de dette viendra en tête
des priorités dans la restructuration?
Si l'analyse avantages-coûts de la société
en détresse se révèle favorable, le gestionnaire pourra
faire un placement passif ou actif. Son but consiste à acheter les
titres de la société en détresse à très bas
prix et de les revendre à un prix bien plus élevé,
habituellement après une période prolongée de
restructuration.
28
Enjeux:
Le risque de cette stratégie, c'est que la
société se retrouve en faillite, n'ayant pu se redresser
après la restructuration.
Quelques Chiffres:
4 L'analyse de cette stratégie permet de remarquer que
l'Event Driven offre un rendement supérieur à la majorité
des classes d'actifs classiques à l'exception du Credit Suisse High
Yield Index (5.34% contre 3.40% pour le S&P, 3.29% pour DJW et7.39% pour le
CSHIY)
La volatilité de la stratégie est plus faible
que celle des autres indices (8.05% contre 15.82 pour le S&P500, 10.94%
pour le CSHYI et 17.8% pour DJW)
29
La stratégie est relativement corrélée
aux autres indices. C'est principalement dû au fait que les
opportunités offertes par des évènements spéciaux
sont bien dépendantes des marchés.
L'Évolution des AUM de la Stratégie:
4 La sous-stratégie Merger Arbitrage d'Event Driven a
accusé un flux négatif de capitaux après la crise des
subprimes, ce qui est facile à expliquer si on considère qu'en
période de crise l'activité Fusion-Acquisition devient
anémique.
30
5 Le flux vers la sous--stratégie titre en
détresse et redevenue relativement stable après un pique en 2007,
elle risque de voir son flux de capitaux augmenter si la crise de la dette
souveraine provoque une récession de l'économie mondiale.
6. MARCHES EMERGENTS (EMERGING MARKETS)
Stratégie:
Le but est d'investir dans les marchés en
développement. Stratégie très risquée car les
instruments de couverture ne sont pas toujours disponibles sur ce type de
marché. En outre, le gérant est confronté au risque de
liquidité, les marchés émergents étant souvent peu
liquides.
Enjeux:
Les pays émergents sont affectés d'une
très forte volatilité, et l'approche indicielle de la
stratégie comporte des risque certains. De plus, compte tenu du peu
d'efficience de certains marchés émergents et du manque
d'information, des situations imprévisibles peuvent surgir.
Donc, le fait d'investir dans ces marchés expose le
portefeuille au risque de devises.
Il faut également savoir que les fluctuations de
devises en pays émergents ne peuvent généralement pas
être couvertes à l'aide de produits dérivés.
Cette situation peut être résolue à
travers l'investissement dans des ETF (Exchange Traded Funds) country (Ex. THD,
BZQ&.Etc)
Quelques Chiffres:
31
4 La stratégie emerging markets offre
un rendement annuel moyen sur 5 ans de 9.84%, supérieur au DJW Emerging
Index (6.82%) grâce à l'usage des ETF's qui permettent de prendre
des positions Long/Short sans risque de change dans un marché
très volatile. Le rendement est également très
supérieur au DJWI (-- 1.17%).
La volatilité de la stratégie (10,92%) nettement
inférieur au DJWI (19.15%), et au DJWEI (26.42%).
La stratégie est moyennement corrélée aux
deux indices (0.73) DJWI et (0.83) DJWEI.
Dans le passé la vente à découvert
était très difficile pour les fonds emerging markets, mais avec
l'avènement des Short et Ultra Short ETF's, le rendement de ces fonds a
nettement augmenté et leur volatilité a sérieusement
baissé.
32
L'Évolution des AUM de la Stratégie:
4 Le flux des AUM vers la stratégie Emerging Markets a
chuté de plus de 57% avec la crise des subprimes, ceci est dû aux
rédemptions des investisseurs des fonds EM afin de couvrir les pertes
subies sur les autres investissements.
QUANTITATIVE TRADING:
4 Stratégie:
Consiste à prendre des positions basées sur des
prédictions effectuées par un modèle quantitatif, i. e.
une analyse des cours et des informations dans le but de déceler des
signaux acheteurs ou vendeurs. Stratégie efficace sur les futures
uniquement (frais de courtages très faibles et liquidité
suffisante).
HIGH FREQUENCY STATISTICAL ARBITRAGE:
4 Stratégie:
Consiste à prendre des positions basées sur un
écart de comportement par rapport à l'historique, c'est à
dire, miser sur un retour à la moyenne. Ceci peut consister à
tirer profit d'une baisse ou d'une hausse de la corrélation entre des
titres, secteurs ou marché, lorsque celle--ci semble injustifiée
d'un point de vue fondamental. Ce comportement est auto prédictif, c'est
à dire, son adoption favorise la stabilité des observations.
Exemple : tirer profit d'une baisse de la
corrélation entre BNP et GLE en achetant l'une et en vendant l'autre.
33
D-- LA REMUNERATION DES HEDGE FUNDS:
La rémunération des hedge funds se
structurent comme ceci : une rémunération fixe des gestionnaires
et une participation à la performance.
Les frais fixes de gestion vont de 0 à 2% des actifs
sous gestion. Les commissions sur le rendement (« performance fee »)
sont exprimées comme un pourcentage du rendement du fond, ce qui permet
au gérant du hedge fund de participer à la performance
du fond. Elles sont de l'ordre de 15% à 25% de la performance du fond et
peuvent être d'une part conditionnées à l'atteinte d'un
niveau minimum (« hurdle rate »), en général le
rendement d'un T-Bill ou EONIA, et d'autre part soumises à un «
high--water mark** », c'est-à-dire que la
performance fee n'est perçu que sur le dépassement du plus haut
historique (le « high-water mark »). Ainsi, comme le montre la figure
ci-dessous, si la « Net Asset Value » (NAV) actuelle est en dessous
du high-water mark, le gestionnaire devra dans un premier temps regagner la
différence entre la NAV actuelle et le high-water mark et ne recevra de
commissions sur la performance que sur la partie de la NAV du fonds
dépassant le high-water mark.
Net Asset Value et High Water Mark
Source : La Gestion Alternative, Daniel
Herlemont
Cette réminiscence des performances antérieures
permet de diminuer les comportements risqués du type « quitte ou
double » que pourrait adopter un gestionnaire en fin d'année
lorsque la performance annuelle est loin du high-water mark car une mauvaise
décision creuserait encore plus l'écart entre le NAV et le
high-water mark et cela l'handicaperait encore plus pour espérer
percevoir son performance fee l'année suivante.
** Les Water Marks:
La plupart des fonds pratiquent un « High water mark
». Cela signifie que le gérant ne se verse pas de performance fee
tant que la valeur du fonds n'excède pas la plus grande NAV (Net Asset
Value) qui a déja été atteinte par le passé. Ainsi,
un fonds qui a une valeur initiale de 120, qui perd 10 une année mais
regagne 5 l'année suivante ne prendra pas de performance fee sur la 2e
année, malgré une performance positive, car la NAV reste
inférieure à 120.
34
III - MESURE DU RISQUE ET DE LA PERFORMANCE D'UN HEDGE
FUND
La volatilité est la principale composante du risque.
Elle existe lorsque les résultats sont incertains. En
général, plus le niveau de risque pris est élevé,
le niveau de rendement le sera également. Mais, il y'a également
pour les rendements un plancher, appelé, «Taux sans
risque.»
Le placement sans risque (Bon de trésor) donne droit
à un rendement de base pour récompenser les investisseurs d'avoir
commis des capitaux.
La relation typique entre la volatilité (comme mesure
de risque) et le rendement est illustré dans le graphique ci-dessous.
L'investissement risqué exige une rentabilité
plus élevée, c'est la raison pour laquelle on ne peut
évaluer la rentabilité d'un placement sans prendre en
considération le risque associé.
Sur le graphique ci-dessus on constate deux fonds A et B, le
fond A à une rentabilité de 6% avec un risque proche de celui du
taux sans risque. Le fond B par contre a une rentabilité
légèrement supérieure à 6% avec un risque
associé de 12%.
Du point de vue de l'efficience des risques, le Fonds A serait
le premier choix, malgré le fait que son rendement absolu est
inférieur au rendement du fond B. Cet exemple démontre la
nécessité de mesurer le rendement de façon ajusté
au risque.
Le ratio de Sharpe fait exactement cela.
Le ratio de sharpe est considéré comme le pilier
des statistiques de risque des hedge funds.
35
A-- COMPARAISON DU RISQUE ENTRE UN HEDGE FUND ET UN
FOND TRADITIONNEL:
Les mouvements des marchés de capitaux et de taux
représentent des forces qui animent respectivement un mouvement
corrélé à travers les actions et les obligations. Ce
comportement corrélé est capturé par des benchmarks comme
le S&P 500, le CAC 40&.Etc.
Par ailleurs, dans le monde des investissements traditionnels,
les gestionnaires sont jugés sur la base de leur performance par rapport
à ses benchmarks. Par conséquent, le comportement des fonds
traditionnels est proche de celui de leurs benchmarks.
Par contre, les hedge funds qui sont jugés sur leurs
performances absolues, adoptent une approche de mesure de risque autre que la
simple exposition aux risques de marchés. Ce qui rend la mesure de leurs
performances très complexe, cette situation est d'avantage
exacerbé par le fait qu'il n'y'a pas de force qui fait converger le
rendement vers celui d'un index.
Le fait que les risques des placements traditionnels sont
à la fois linéaires et additifs nous permet de les analyser en
utilisant des approches relativement simples.
Le comportement des hedge funds est nettement plus complexe
pour les raisons suivantes:
- Risque Idiosyncrasique : le principal risque d'un
fond traditionnel est le risque directionnel du marché, En revanche, les
hedge funds ciblent le risque "idiosyncrasique», définit comme
étant un risque indépendant des phénomènes qui
affectent l'ensemble des titres.
- Valeurs relatives : les hedge funds visent souvent
les valeurs relatives dues à leurs capacités de vendre à
découvert.
- Optionality : contrairement aux fonds traditionnels,
les hedge funds peuvent utiliser les options. Ces instruments introduisent un
comportement non linéaire (Convexité) dans le portefeuille.
- Le levier.
- Asymmetric Trading: les placements traditionnels sont
typiquement du genre buy-and-hold, la période de détention
moyenne est généralement d'un an ou plus. En revanche, de
nombreux hedge funds adoptent des stratégies d'achat/vente opportuniste,
leur période de détention est d'un mois, parfois même une
seule journée. Les stratégies asymétriques introduisent la
convexité tout comme les options, parce que le comportement à
l'égard des positions profitables est différent de celui envers
celle qui ne le sont pas, tout simplement on se débarrasse des actifs
avec des moins-values aussi vite que possible et on garde les actifs avec les
plus-values.
36
Le profil de rendement des hedge funds par rapport aux
investissements traditionnels parait très intéressant:
4 La volatilité est l'asymétrie
ne sont pas les seuls facteurs affectant le rendement d'un hedge fund, d'autre
facteurs existent et peuvent affecter le profil risque/rendement d'un hedge
fund.
B-- LES AUTRES FACTEURS DE RISQUES:
1. LE RISQUE DE LIQUIDITE :
Il y'a une corrélation de comportement entre les actifs
non liquides, typiquement en période de crise il y'a un mouvement de
« flight to quality» ou fuite vers les actifs de qualité, les
instruments non liquides ont tendance à sous performer le
marché.
Les hedge funds qui sont habituellement « long » des
instruments les moins liquides et à découvert sur les plus
liquides peuvent avoir des pertes corrélées. Cette situation est
aggravée par des problèmes spécifiques au portefeuille qui
lorsqu'une perte est subite, et si le capital est investi dans des instruments
non liquides l'investisseur ne peut les céder rapidement pour lever des
fonds et répondre aux appels de marge.
37
LE RISQUE DE CONTREPARTIE:
Comme on l'a vécu durant la crise des subprimes, la
banque, le broker ou l'institution qui a pris la contrepartie à un trade
peut faire faillite et si la transaction a été faite de
gré à gré, le risque de perte devient réel.
LE RISQUE DE MARCHE:
Ce risque est mesurable comme on l'a vue au début de cette
section, on peut utiliser plusieurs méthodes pour le quantifier, la VaR,
le ratio de Sharpe, ...
La figure ci--dessous quantifie les corrélations entre les
différents risques de marché auxquelles peut être
exposé un hedge fund:
RISQUE DE PERSONNALITE
Plusieurs personnes sont devenues très riches en
gérant un hedge fund, cette richesse les a élevées au
statut de stars. Les gens réagissent à cela très
différemment. Certains restes humbles, alors que d'autres
développent de grand ego. Malheureusement pour eux les marchés ne
traitent pas les célébrités de façon
spéciale. Le manager qui ne reconnaît pas la force ultime du
marché subira son humiliation.
C-- MESURE DE LA PERFORMANCE:
1. LE RATIO DE SHARPE :
Le ratio de Sharpe mesure l'écart de rentabilité
d'un portefeuille d'actifs financiers (actions par exemple) par rapport au taux
de rendement d'un placement sans risque (autrement dit la prime de risque,
positive ou négative), divisé par un indicateur de risque,
l'écart type de la rentabilité de ce portefeuille (autrement dit
sa volatilité).
38
Formellement,
Où est le taux de rendement du portefeuille
considéré,
étant le référentiel de comparaison
choisi (en général le taux de placement sans risque),
Et l'écart-type du taux de rendement du portefeuille
considéré.
Pour simplifier, c'est un indicateur de la rentabilité
(marginale) obtenue par unité de risque pris dans cette gestion. Il
permet de répondre à la question suivante: le gestionnaire
parvient-il à obtenir un rendement supérieur au
référentiel, mais avec davantage de risque?
4 Si le ratio est négatif, le
portefeuille a moins performé que le référentiel et la
situation est très mauvaise.
4 Si le ratio est compris entre 0 et 1, le
sur-rendement du portefeuille considéré par rapport au
référentiel se fait pour une prise de risque trop
élevée. Ou, le risque pris est trop élevé pour le
rendement obtenu.
4 Si le ratio est supérieur à
1, le rendement du portefeuille sur-performe le référentiel pour
une prise de risque ad hoc. Autrement dit, la sur-performance ne se
fait pas au prix d'un risque trop élevé.
Une variante est le ratio de Sortino, qui prend pour
indicateur de risque la volatilité négative (donc qui ne prend en
compte que les baisses de cours, alors que la volatilité complète
tient compte autant des hausses que des baisses)
2-- LE RATIO D'INFORMATION:
Le ratio d'information est un ratio égal au rendement
moyen d'un actif par rapport à la moyenne d'un point de
référence, divisé par l'erreur de suivi de ce dernier.
Il s'agit donc d'un indicateur synthétique de
l'efficacité du couple rendement/risque associé à la
gestion du portefeuille qui permet d'établir dans quelle mesure un actif
obtient un rendement supérieur par rapport à un point de
référence.
Ainsi, un ratio d'information élevé signifie que
l'actif dépasse régulièrement le point de
référence.
Ce ratio fait partie des indicateurs statistiques
utilisés pour sélectionner les meilleurs OPCVM dans une
catégorie.
3-
39
LE RATIO DE TREYNOR :
Ti est le ratio de Treynor,
Ri est la rentabilité du portefeuille
i,
Rf est le taux sans risque,
Bi est le beta du portefeuille i.
Plus ce ratio est élevé, plus le portefeuille
présente une rentabilité intéressante par rapport au
risque couru.
LE CAPM (CAPITAL ASSET PRICING MODEL):
Le Medaf ou « Capital Asset Pricing Model »
explique la réalisation de l'équilibre du marché par
l'offre et la demande pour chaque titre. Il permet de déterminer le
rendement d'un actif risqué par son risque systématique.
Les transactions cesseront lorsque les opérateurs auront
un portefeuille identique.
La formule est une fonction de la mesure du risque
systématique de l'actif, c'est-à-dire au risque non diversifiable
(l'investisseur diversifiera son portefeuille
directement sur le marché), noté (coefficient
bêta de l'actif); de la
rentabilité espérée sur le marché,
notée ;du taux d'intérêt sans
risque (généralement des emprunts d'État),
noté .
représente la prime de risque du marché,
c'est-à-dire le surplus de rentabilité exigé par les
investisseurs lorsque ces derniers placent leur argent sur le marché,
plutôt que dans un actif sans risque.
Le est la volatilité de la rentabilité de l'actif
considéré rapportée à celle
du marché. Mathématiquement parlant, elle
correspond au rapport entre la covariance de la rentabilité de l'actif
et de la rentabilité du marché et la variance de la
rentabilité du marché.
Dans le modèle MEDAF (ou CAPM), on peut montrer que ce
coefficient correspond à l'élasticité du cours du titre
par rapport à l'indice boursier représentant le marché.
40
où représente le risque du marché
(l'écart-type de ) et le
risque de l'actif (l'écart-type de la
rentabilité attendue de l'actif). Ainsi, un actif
représentant le marché aura un égal
à 1. Pour un actif sans risque, il
sera égal à 0.
IV-- REGLEMENTATION DES HEDGE FUNDS
Dans le passé, le besoin de réglementation et de
supervision des intermédiaires financiers traitant avec le public avait
rarement été contesté.
L'objectif de la réglementation était triple:
1. De protéger les investisseurs et les
déposants contre les abus et la négligence par le biais de
licences, d'enregistrement et de transparence accru;
2. De réduire les risques systémiques et de
s'assurer de la solidité et de l'intégrité du
système financier, en imposant des exigences en capitaux propres;
3. De s'assurer que les clients obtiennent un service de
qualité à des prix compétitifs;
La situation réglementaire des hedge funds,
comparée à celle des intermédiaires financiers
traditionnels comme les banques, les OPCVM, les primes brokers ou les
compagnies d'assurance, a toujours été équivoque.
D'un côté, les hedge funds opèrent sur des
marchés réglementés, ils utilisent l'infrastructure de
centres financiers réglementés et font des transactions avec des
institutions financières réglementées pour mettre en suvre
leurs stratégies d'investissement. Ils sont donc dans un sens
indirectement réglementés.
D'un autre côté, les hedge funds ont tendance
à se structurer de manière à éviter la supervision
réglementaire directe et d'échapper aux enregistrements
applicables aux restes des sociétés d'investissement (Ex. OPCVM)
.
Ils veulent fonctionner avec un maximum de flexibilité,
ce qui est précisément ce que les régulateurs ne veulent
pas des fonds traditionnels.
Dans cette partie du mémoire nous allons voir le cadre
réglementaire relatif aux sociétés d'investissements en
général et son application aux hedge funds en particulier aux
niveaux des Etas Unis et de l'Europe.
41
A- Situation Aux Etats-Unis:
L'économie américaine est principalement
fondée sur le dogme de l'autorégulation des marchés. En
conséquence, le gouvernement ne devrait intervenir que comme
remède lorsque les forces du marché ne parviennent pas à
corriger certaines perturbations.
Toutefois, le krach boursier de 1929 et la dépression
qui s'ensuivait a également établi la ferme conviction que des
marchés financiers non réglementés pourraient conduire
à une spéculation rampante, d'éventuelles bulles, et la
ruine d'investisseurs non protégés.
La conséquence, a été le passage de
réglementations fédérales strictes, qui contrôlent
l'accès des investisseurs aux véhicules d'investissements, et
placent des limites contraignantes sur les institutions financières
quant aux types d'activités qu'elles sont autorisées à
exercer.
Aujourd'hui, trois agences fédérales supervisent
les institutions financières traitant avec le public. La Securities and
Exchange Commision (SEC) à pour rôle de contrôler tout ce
qui est relatif aux valeurs mobilières et appel public a
l'épargne. La Commodities futures trading commission (CFTC) surveille
les marchés à termes. Et, finalement la Réserve
Féderale, qui a pour mandat de surveiller les banques.
Les hedge funds basés et/ou opérant aux US,
seront plutôt concernés par la SEC et à moindre mesure la
CFTC.
La SEC et un organisme gouvernemental quasi judiciaire dont la
mission première est de protéger les investisseurs, maintenir
l'intégrité des marchés de valeurs mobilières et
garantir un accès égal aux informations financières.
4 La SEC tire ses pouvoirs de régulateur à
partir d'une série d'actes parmi lesquelles:
1. Le Securities Act (1933) qui règlemente l'appel
public à l'épargne et la dissémination d'informations
financières.
2. Le Securities Exchange Act (1934) qui réglemente
les firmes de courtage, agents de transfert et agences de compensation ainsi
que les organismes autorégulés, comme le NYSE.
3. Investment Company Act (1940), qui réglemente les
entreprises qui servent d'intermédiaires du public dans les placements
en valeurs mobilières.
4. Investment Advisers Act (1940), qui réglemente les
entreprises ou les praticiens individuels rémunérés en
tant que conseiller en placement.
Bien que toutes ces lois fixent des règles qui semblent
bien fonctionner pour les fonds d'investissement traditionnels, ils sont
incompatibles avec les stratégies des hedge funds comme par exemple, la
vente à découvert, les produits dérivés ou encore
les commissions de performance.
Les hedge funds américains doivent donc utiliser
certaines exceptions et lacunes propres aux lois sur les valeurs
mobilières pour opérer en dehors de leurs portées.
Jusqu'à présent, les hedge funds ont
réussi à contourner la réglementation, tout simplement
parce que leurs investisseurs sont, soit des
42
particuliers fortunés, ou, des institutionnels avertis
-- et les lois fédérales des valeurs mobilières
présument que ces investisseurs sont capables de protéger leurs
propres intérêts sans intervention de la SEC.
5 The Securities Act (1993) :
L'article 5 du Securities Act exige la registration
auprès de la SEC de tous les titres proposés en appel public
à l'épargne. En pratique, la plupart des hedge funds évite
ce processus de registration, lent et coûteux, avec toute son exigence en
termes de divulgation d'information à travers la structuration de leur
offre en tant que «placement privé», ce qui la rend
automatiquement exempté de registration.
L'exemption d'un placement privé fédéral
découlant de l'article 4 (2) du Securities Act, permet à la SEC
d'exempter certaines offres de registration avec l'agence si elles n'impliquent
pas un appel public à l'épargne.
5 Regulation D :
La Regulation D sert de refuge pour les placements
privés. La règle 506 est d'un intérêt particulier
pour les hedge funds, elle spécifie les exigences que les offres doivent
satisfaire pour être exemptées.
En résumé, l'offre doit être restreinte aux
investisseurs accrédités.
Dans tous les cas, l'émetteur doit déposer un
formulaire D auprès de la SEC au plus tard 15 jours après la
première vente de part. Le formulaire D informe essentiellement la SEC
que le fond a utilisé la Regulation D et permet également de
fournir des informations basic sur le gestionnaire et son offre.
5 Regulation S :
Alternativement, les hedge funds américains ciblant des
investisseurs étrangers peuvent utiliser le règlement S pour
réclamer une exemption de registration.
5 National Securities Markets Improvement Act (1996) :
Le NSMIA est essentiellement une tentative de mettre à
jour et modifier les Securities Acts précédents ainsi que de
créer un code uniforme que les entreprises et les régulateurs
pourraient suivre. Il propose plusieurs amendements cruciaux aux lois
susmentionnées et libéralise un certain nombre de règles
concernant les sociétés d'investissement dispensées
d'enregistrement auprès de la SEC.
5 Dodd--Franck Law (2010) :
La loi dodd-- Frank oblige tous les hedge funds à
l'exception des family offices de s'enregistrer auprès du SEC et de se
soumettre à certaines exigences de transparence et de reporting
appliquées aux fonds traditionnels.
43
B-- Situation en Europe:
L'un des principes fondamentaux du processus
d'intégration européenne a été la création
d'un marché interne intégré, dans lequel existe quatre
libertés fondamentales - la libre circulation des biens, des personnes,
des services et du capital.
En ce qui concerne le capital, la communauté
européenne a approuvé la directive 85/611/CEE sur «la
coordination des dispositions législatives, réglementaires et
administratives relatives aux Undertakings for Collective Investment in
Transferable Securities" connu sous l'acronyme UCITS, une
façon compliquée de dire «Fond ».
L'objectif principal de la directive UCITS a été
de créer un passeport unique pour la commercialisation et la
distribution des OPCVM à travers les pays membres de l'union.
Malgré ses intentions louables, la directive
UCITS a prouvé être un succès mitigé:
- La gamme des Fonds UCITS a été limitée
à ceux qui investissent dans des «valeurs mobilières»,
à savoir, essentiellement les actions et obligations. Cette restriction
a empêché la création de fond monétaire UCITS ou
encore de fond de fond conforme à la directive.
- En théorie, une fois qu'un fond UCITS a obtenu
l'approbation des régulateurs d'un état membre,
l'agréement de distribution devient une simple formalité parmi le
reste des états. En pratique, la directive UCITS a été
interprétée et appliquée différemment dans
différents états.
En conséquence, les fonds UCITS créés
dans un pays étaient principalement vendus aux particuliers de ce
pays.
UCITS II a été
élaboré avec comme objectif l'harmonisation des lois
européennes, ainsi de permettre la création de fond UCITS
(monétaire, fond de fond, dérivés et indiciels). UCITS II
a été abandonné comme étant trop ambitieux.
Finalement, la directive UCITS III a été adoptée par les
membres de l'union, permettant l'harmonisation des lois sur la distribution des
parts de fond dans les pays membres.
La situation des hedge funds en Europe a en un sens,
évolué de façon parallèle à celle des OPCVM.
Initialement, afin de protéger les investisseurs des excès de
risques, les régulateurs avaient imposés des restrictions sur la
distribution des produits alternatifs, la vente à découvert et
l'usage des instruments financiers volatiles.
En conséquence, la plupart des gestionnaires
européens s'étaient installés offshore, à
l'exception de ceux de deux pays, le Royaume-Uni et la Suisse, qui disposaient
de réglementations accommodantes.
Avec l'augmentation de la demande des produits de gestion
alternative, les régulateurs européens ont finalement
accepté les hedge funds comme un style de gestion viable. Ils ont
progressivement assoupli les lois sur les hedge funds et permis aux
investisseurs traditionnels d'investir dans ces fonds.
44
Par conséquent l'industrie européenne des hedge
funds commence à émerger et les fonds qui se sont établies
offshore commencent à reconsidérer leurs domiciliations.
Cependant, la culture européenne reste un obstacle, les
investissements qui font usage de produits dérivés ou d'effet de
levier sont considérés avec beaucoup de suspicions. Les pertes
subites par des entreprises qui utilisent les mêmes instruments que les
hedge funds (Ex. Affaire Kerviel -- Société
Générale, Barings Bank, Metalgesselshaft) n'aident pas le cas des
hedge funds.
45
CONCLUSION
Le métier des hedge funds est très technique et
spécialisé, pratiqué généralement par des
gérants expérimentés, indépendants et dont la
fortune personnelle est souvent pour partie engagée dans le fond.
Les hedge funds peuvent être des véhicules
d'investissements complexes qui sont difficiles à comprendre. Cela est
dû en partie à des stratégies sophistiquées qu'ils
utilisent, et en partie au niveau élevé de secret
inhérent, visant à empêcher les autres de copier une
méthodologie d'investissement. Cela n'aide pas l'industrie des
médias, qui ne présentent les hedge funds que lorsqu'il y a une
« explosion » ou alors lorsqu'un hedge fund présente des
rendements extrêmement élevés.
La vérité sur la question est qu'il y a des
hedge funds qui génèrent des rendements intéressants (par
rapport aux attentes), et parfois le modèle de rendement peut être
très volatile, alors que d'autres fois il peut être très
stable. Il s'agit de hedge funds qui s'inscrivent dans un profil de
risques/rendements adaptés aux investisseurs, avec qui ils mettent en
place des règles, et, de ce fait ils deviennent beaucoup moins
intimidants.
Cela ne veut pas dire que tout le monde devrait prendre les
hedge funds à la légère. En effet, il y a plus de risques
accordés à un hedge funds que la probabilité de perdre de
l'argent. Par exemple, il y a le risque que l'investisseur ne peut pas avoir
accès à son argent pendant de longues périodes. Il y a
aussi le risque que la gestion du portefeuille de l'investisseur devienne sous
optimale.
Alors que l'industrie continue d'évoluer, on peut voir
que des règles supplémentaires peuvent aider à
évaluer le bien fondé de l'investissement des hedge funds.
Les hedge funds attirent des investisseurs fortunés et
avisés, par les perspectives de résultats qu'ils offrent, quelque
soit la tendance globale des marchés. La croissance de l'industrie est
dopée par l'offre des hedge funds qui proposent de nouvelles
stratégies et réduisent peu à peu leurs contraintes.
Enfin le marché des hedge funds va connaître un
fort essor dans les pays émergents d'Asie tels que la Chine ou l'Inde
qui deviendront à long terme les principaux investisseurs des fonds.
Ainsi même si l'industrie des hedge funds a connu
quelques revers, la croissance des actifs que gèrent les fonds est
durable à condition bien sur que la crise financière que nous
connaissons depuis les subprimes se résorbe peu a peu.
46
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WIKIPEDIA
http://fr.wikipedia.org
FIMARKETS
http://www.fimarkets.com
THE HEDGE FUND JOURNAL http://www.thehedgefundjournal.com/
CREDIT SUISSE
https://www.credit--
suisse.com/ch/hedge_strategies/fr/
GERALD PASQUIER'S WEBLOG
http://geraldpasquier.com
VERNIMMEN http://www.vernimmen.net/
FÉDÉRATION FRANÇAISE DES
SOCIÉTÉS D'ASSURANCE
http://www.ffsa.fr
OBJECTIF ECO
http://www.objectifeco.com
8ÈME
OPTIONS, FUTURS ET AUTRES ACTIFS DÉRIVÉS -
ÉDITION - J.HULL - PEARSON
WALL STREET JOURNAL
FINANCIAL TIMES
4
BOURSIER.COM
http://www.boursier.com
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