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Diagnostic écologique de la végétation et bioécologie de l'avifaune du Chott el Beida (wilaya de Sétif, hauts plateaux de l'est algérien)

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par Habib Bechini et Fouaz Radjai
Université El Hadj Lakhdar - Batna-, Algerie - Master 2013
  

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1.2.2. Discussion

Notre inventaire floristique contient 45 espèces appartenant à 18 familles distinctes. La famille indicatrice du milieu d'étude et la plus commune dans les milieux salins est celle de chénopodiacée représentée par 5 espèces. Les chénopodiacées comprennent plus de cent genres et un millier d'espèces ;

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Résultats et discussions

ce sont essentiellement des plantes de terrains salés vivant surtout sous le climat semi-aride (Salicorne, Atriplex, suaeda) (OZENDA, 1991). Ces dernières d'un point de vue physiologique augmentent dans leurs tissus le taux de Na+, Cl+ et Mg++ aux dépends du Ca++ et K+ (Atriplex halimus, Suaeda mollis, etc), contrairement à d'autre espèces halophiles comme les Poacées paraissent s'adapter en limitant l'accumulation des sels minéraux (POUGER, 1980). Selon POUGER (1980) il y a un surpâturage dès que le prélèvement de la matière végétal par les animaux et supérieur à la production annuelle, entrainant ainsi une réduction du couvert végétal. Les plantes sont consommées avant d'avoir pu constituer des réserves et d'avoir eu le temps de former des repousses pour les saisons suivantes ; elles dépérissent peu à peu en même temps que leur système racinaire. De même, les plantes annuelles ne peuvent fructifier et produire les graines indispensables à leur survie. De nouvelles espèces non supportées par les troupeaux s'installent peu à peu (Peganum harmala) (POUGER, 1980). L'identification d'une vingtaine de plantes vivaces révèle un couvert assez stable ceci probablement serait dû à la protection de ces dernières par le haut-commissariat du développement de la steppe (HCDS) mais la présence d'une espèce dégradation (Peganum harmala) nous oblige à dire que le site d'étude va être menacé par le pâturage pratiqué par les riverains qui l'entourent. Le surpâturage et l'aridité sont des facteurs qui entrainent systématiquement le développement de taxons comme Peganum harmala (GHEZLAOUI et al., 2011). L'apparition d'unités de Peganum harmala indique un surpâturage et montre l'ampleur de l'action anthropozoogène (NEDJRAOUI et al., 1999). L'intervention de l'homme et son troupeau exercent une certaine influence sur la répartition des différentes classes des types morphologiques (SIMONEAU, 1961).

Notre zone d'étude appartient à la composante méditerranéenne qui, par définition est caractérisée par une forte variation saisonnière. Pour les différents types de végétation, des critères de regroupement des espèces peuvent être fondés sur les stratégies utilisées pour leur survie durant la période défavorable. Etablie sous des conditions tempérées froides, la classification des types biologiques de Raunkiaer (1934) est basée sur la localisation des bourgeons de rénovation par rapport à la surface du sol. Les bourgeons de rénovation peuvent être situés : en dessous de la surface du sol (dans le sol), ce sont les géophytes ; au niveau de la surface du sol, et donc à moitié cachés : ce sont les hémicryptophytes ; à 25-30 cm de hauteur par rapport à la surface du sol, ce sont les chaméphytes ; à une hauteur supérieure à 25-30 cm par rapport à la surface du sol, ce sont les phanérophytes ; Enfin, seule la graine persiste pendant la saison défavorable chez les thérophytes à cycle en général annuel, ainsi Le type biologique n'est cependant pas un caractère indissociable de l'espèce, c'est souvent le cas de nombreuses hémicryptophytes qui, sous climat aride, se comportent en thérophytes (exp. Crepis vesicaria), Par ailleurs Stipa tenacissima, dans les hautes plaines et l'Atlas saharien en Algérie, se présente souvent comme une hémicryptophytes en sous-bois de Matorral (Annexe 5) et en géophyte en steppe aride (AIDOUD, 2003).

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Résultats et discussions

Les types biologiques sont considérés comme une expression des stratégies d'adaptation de la flore aux conditions du milieu MADANI (2008) et représentent selon DAHMANI (1996) un outil privilégié pour la description de la physionomie de la végétation. Les types biologiques sont les véritables formes d'adaptation des espèces au milieu (BOUZENOUNE, 2003). Ces types ont été établis par RAUNKIAER pour les végétaux des régions tempérées où la saison défavorable est la saison froide MADANI (2008), Mais ils peuvent être appliqués aux végétaux des régions où la saison défavorable est la saison sèche (DAJOZ, 2003). Notre flore est dominée par les thérophytes qui peut être expliqué par l'exposition du site à des inondations brusques dans les saisons pluviales, qui vont permettre aux plantes annuelles qui ont une germination et croissance rapide à se développer, vu la capacité de ces dernières à coloniser des milieux nouvellement créés par dépôts de sables après être arrosés par les précipitations saisonnières (CHENCHOUNI, 2012). De même, KHADRAOUI (2007) a indiqué que les rigueurs climatiques et l'instabilité structurale du sol (texture sableuse et structure particulaire, ...) favorisent le développement des espèces à cycle de vie court, surtout les thérophytes. Or la position de la nappe phréatique salée près de l'horizon superficiel favorise le développement des halophytes dont la famille des Chénopodiacées est la mieux représentée en espèces chamephytiques thermophiles. Il semble là aussi que les communautés végétales recensées donnent également une grande importance aux thérophytes et aux chamaephytes. Ces derniers se sont bien adaptés aux zones steppiques (GHEZLAOUI et al., 2011). Ces dernières ont une bonne adaptation aux conditions du milieu, ce qui leur permet d'occuper des territoires plus ou moins étendus(LE HOUEROU, 1992). Les hémicryptophytes ne s'expriment pas en abondance, cela probablement peut s'expliquer par la pauvreté du sol en matières organiques (LE HOUEROU, 1979). Ce phénomène a été confirmé par BARBERO et al. (1989). Les géophytes sont représentés par quatre espèces qui sont : Allium paniculatum, Allium roseum, Ranunculus sceleratus et Juncus maritimus. DANIN et ORSHAN (1990) trouvent des proportions plus importantes en géophytes en domaine méditerranéen que steppique (QUEZEL, 1983). Les Phanérophytes représentent par une seul espèce Tamarix gallica c'est une espèce introduite par le haut-commissariat au développement de la steppe (ANONYME, 2004).

Concernant les éléments phytochoriques, QUEZEL (1983), BOUAZZA et al. (2004) expliquent la diversité biogéographique de l'Afrique par les modifications climatiques durement subies dans cette région depuis le Miocène, ce qui entraîne la migration d'une flore tropicale, notre liste contient une espèce d'origine tropicale Tamarix gallica L et une espèce paléo-tropicale Bromus rubens L. la flore de différentes origines biogéographiques, survivant de formations soit tempérées soit tropicales qui y ont existé avant même l'apparition du climat méditerranéen; Ces espèces se sont adaptées aux nouvelles conditions estivales essentiellement xériques ou bien ont réajusté leur profil écologique dans le large spectre d'opportunités offertes par l'hétérogénéité spatiale et temporelle de ces zones (AIDOUD, 2003).

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Résultats et discussions

Dans le site d'étude, l'élément méditerranéen strict soit 20.5% de l'ensemble tableau 3, et circumméditerranéen l'emporte sur les autres types; ces origines confirment l'adaptation des espèces recensées aux écosystèmes méditerranéens.

Nous avons ajouté un tableau comparatif de la végétation recensée dans le Chott El Beida avec celle signalée en Algérie (KAZITANI, 2011), dans des zones humides du sud constantinois et dans un lac saharien (lac Ayata) il s'agit de : Chott Tincilt (LABIAL M, 1995), Chott Djendli (CHENCHOUNI, 2007), lac Ayata (CHENCHOUNI, 2011). Nous avons ajouté deux travaux effectués dans notre site d'étude il s'agit de (ALIAT, 2007) et (KHAZNADAR, 2008) (Tableau 4).

Tableau 4 : Comparaison de la flore de présent travail avec la flore des autres zones.

Sites étudiés

Superficie (ha)

Nombre
de familles

Nombre
d'espèces

Chott Tincilt (LADJIAL, 1995)

950

11

36

Chott

Djendli (CHENCHOUNI, 2007)

3700

25

58

lac Ayata (CHENCHOUNI, 2011)

155

8

13

Chott El Beida (ALIAT, 2007)

5355

24

61

Chott El Beida (KHAZNADAR, 2008)

4000

41

127

Chott El Beida (Le présent travail, 2012)

5355

18

45

Algérie (KAZITANI, 2011)

238174100

150

3139

La zone étudiée reflète une richesse moyenne comme les autres sites (tableau 4). Cette moyennée de la richesse est liée aux conditions édaphiques et climatiques de la région (salinité). En effet (OZENDA et al, 2005) notent que les communautés végétales des sols salés sont généralement pauvres et caractérisées par la dominance d'espèces spécialement adaptées à la salinité des sols.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore