Introduction
Par ailleurs, elles sont des lieux d'une biodiversité
riche et sont d'une importance majeure pour les oiseaux migrateurs et
constituent un lieu d'hivernage pour des milliers de canards, les foulques, les
oies et les flamants roses (KRAIEM, 2002).
En effet, elles accueillent également de nombreuses
espèces d'oiseaux qui y trouvent des lieux de reproduction, d'hivernage,
d'alimentation, de protections... adéquates. Une grande partie de
l'avifaune présente dans les zones humides n'est pas résidente
d'une manière permanente. Aussi, beaucoup d'espèces sont
migratrices et ne font que passer ou y restent quelques mois (YEANN, 2006).
En Algérie, peu d'articles démontrent le
rôle écologique joué par les zones humides dans l'entretien
des oiseaux d'eau migrateurs qui les fréquentent (HOUHAMDI, 2002 ;
HOUHAMDI et SAMRAOUI, 20012003 et 2008 ; MAYACHE et al., 2008 ;
METALLAOUI et HOUHAMDI, 2008 ; METALLAOUI et al., 2009). De plus, ils
ne concernent que les régions surplombant le littoral septentrional du
pays. Ainsi, le biomonitoring, la reproduction et les stratégies
d'hivernage de cette avifaune aquatique, surtout dans les hydrosystèmes
continentaux (steppiques et sahariens) restent à enrichir et à
documenter. Les seuls travaux réalisés dans ces régions
concernent la région d'Oum El-Bouaghi dans les hauts plateaux de l'Est
Algérien (MAAZI, 2005 ; 2009 ; SEDDIK, 2005 ; SAHEB et al.,
2006 ; SAMRAOUI et al., 2006 ; BOULEKHSSAIM et al., 2006 et
2009 ; HOUHAMDI et al., 2008). Les vastes écosystèmes
aquatiques de la région de Sétif, souvent inaccessibles n'ont
fait l'objet d'aucune étude antérieure (BAAZIZ et al.,
2011).
L'éco-complexe des zones humides des hauts plateaux de
l'Est d'Algérie (la région de Sétif) constitue une escale
vitale pendant des moments cruciaux pour de nombreux oiseaux d'eau hivernant
dans le Sahara ou de retour vers les lieux habituels de nidification. La
diversité des habitats aquatiques et notamment des ceintures de
végétation attirent de nombreuses populations nicheuses. Les
vastes écosystèmes aquatiques de la région de Sétif
(Sebkha de Melloul, Sebkha de El-Hamiat, Chott El-Fraine, Sebkha de Bazer-Sakra
et Chott El-Beida) sont les plus élevés d'Algérie (environ
1200 m) (BAAZIZ, 2006).
En dépit de leur importance internationale, les zones
humides en Algérie sont constamment sous la menace. La vitesse à
laquelle les zones humides sont perdues en Algérie est inconnue, mais
elle s'est accélérée ces dernières années du
fait des activités menées par l'homme telles que le
surpâturage et l'urbanisation qui affectent la faune et la flore
engendrant ainsi un déséquilibre irréversible de ces
milieux. En effet, l'agriculture menée autour des zones humides est
liée à l'augmentation de la population rurale et du bétail
qui a pratiquement éliminé la végétation
émergente sur les bords de ces dernières conduisant à une
érosion sévère et une mauvaise
régénération (MEDAIL et QUEZZEL, 1999 ; GREEN et
al., 2002). Le déboisement et le drainage ont abouti
à la perte d'habitats humides donc de la biodiversité (AYYAD,
2003).
3
|