I.1.1.4 Couche du facteur de couverture du sol (C)
La couverture du sol prend en compte : la canopée,
le paillage du sol et la pierrosité de surface.
Ainsi, d'après Lewis (1988), le facteur C du bananier
est égal à 0,04 ; nous avons adopté cette valeur pour
toutes les bananeraies bénéficiant d'un paillis minimal.
Les travaux de Rishirumuhirwa (1990) , sur l'effet de
l'écartement et du niveau de paillage sur le facteur C dans les
bananeraies ( au Burundi), nous ont permis de déterminer le facteur C
avec une valeur de 0,001 pour un paillage complet du sol. Toutes les
bananeraies présentant un paillage complet du sol ont donc reçu
un facteur C= 0.001
Nous avons aussi déterminé le facteur C pour les
mêmes parcelles considérées précédemment en
fonction de leur pierrosité de surface. Pour cela, nous avons pris pour
référence les travaux de Collinet et Valentin (1984) en
Côte d'Ivoire repris par ISSS (1996). Les chercheurs ont mis en
évidence l'effet de la pierrosité de surface sur le taux
d'érosion pluviale comme le montre la figure 7.
Figure 7:
Erosion relative en fonction de la pierrosité de surface(ISSS
(1996))
A travers ce graphique l'on a pu déterminer le facteur
C (érosion relative) en fonction de la pierrosité de surface
estimée (en considérant la moyenne de la classe de
pierrosité) dans chaque parcelle prospectée.
En conséquence nous avons donc déterminé
deux valeurs du Facteur C par parcelle et choisi uniquement celui dont la
valeur était la plus faible. En effet celle-ci, révèle la
composante de la couverture du sol qui est la plus efficace pour lutter contre
l'érosion pluviale dans chaque cas.
En ce qui concerne les jachères, nous avons retenu un
facteur C = 0,01 correspondant à une savane ou prairie en bonne
condition (Roose, 1975). En effet, la flore des jachères
rencontrées, est dominée par la strate herbacée (les
convovulaceae, les leguminoseae et les Poaceae) avec un maximum de 2m de
hauteur couvrant complètement la surface du sol.
Enfin une analyse thématique, a été
réalisée à partir notre base de données du facteur
C pour représenter la couche spatiale de ce facteur à
l'échelle de notre zone d'étude.
I.1.1.5 Couche du facteur pratique conservatoire (P)
Un certain nombre de pratiques conservatoires sont
utilisées dans notre zone d'étude à savoir :
· Le billonnage ;
· L'andainage (andains d'ananas de 2 mètres de
large) ;
· Le réseau de drains.
L'efficacité de ces mesures antiérosives
dépend de leur orientation par rapport à la pente et à
leur densité sur le site. Un certain nombre de travaux de recherche, ont
permis de déterminer le facteur P pour les structures
antiérosives les plus couramment utilisées. Dans le cadre de
notre étude, nous avons utilisé les valeurs du facteur P comme
présentées dans le tableau 7.
Tableau 7 : Valeurs du facteur P pour le
billonnage et bande antiérosive (andain)
Structures antiérosives
|
Intensité de pente en %
|
Longueur de pente en mètres
|
Facteur P
|
Billonnage isohypse (d'après Wischmeier et
Smith (1978))
|
1 à 8
|
122 à 61
|
0.25
|
9 à 12
|
36
|
0.3
|
13 à 16
|
24
|
0.35
|
17 à 20
|
18
|
0.4
|
21 à 25
|
15
|
0.45
|
Bande antiérosive isohypse de 2m de large
(d'après Roose (1994))
|
X
|
X
|
0.3
|
En ce qui concerne, les drains, nous les avons
considérés comme des obstacles (lorsque ceux-ci, sont
perpendiculaires à la pente) ; en effet, ils réduisent la
longueur de la pente, ce qui nous donne une nouvelle longueur que nous
utilisons pour trouver le nouveau facteur LS. Le rapport entre ce nouveau
facteur LS et le facteur LS calculé à partir de la longueur
totale de la pente, nous donne le facteur P du réseau de drain pour
chaque parcelle où celui-ci existe et est perpendiculaire à la
pente.
L'absence de structure antiérosive ou son
inefficacité correspond à un Facteur P = 1. Après avoir
déterminé le facteur P par lot et introduit dans notre base de
données, une analyse thématique a permis de le visualiser
à l'échelle de Nassif Haut et de Loum 1.
|