I.6 Culture
I.1.1 Les systèmes de culture
D'après Anonyme (2006), Il existe deux grands
systèmes de culture de la banane dans le monde :
· La culture des bananiers pour l'exportation est
presqu'exclusivement basée surles variétés du sous-groupe
Cavendish. Cette production est faite en monocultureintensive et
nécessite des intrants et investissements importants : irrigation,
traitementsaériens, station d'emballage.
· Les productions pour les marchés locaux
(plantains, bananes à cuire et autres bananesdessert) s'inscrivent dans
une gamme très large de systèmes de culture qui vont de
l'extensiffondé sur le brûlis forestier à des associations
complexes avec des culturespérennes (cacao, café, palmier...),
vivrières (macabo, manioc, arachide, maïs) et
fruitières(agrumes, avocatier, papayer, manguier, arbre à
pain...). Ces systèmes, économesen intrants, peuvent être
intensifs en travail.
I.1.2 Itinéraire technique
Lassoiset al. (2009) présente ici
l'itinéraire de la banane dessert d'exportation de type Grande Naine
(sous-groupe Cavendish AAA) tel que rencontré dans la région de
Njombé au Cameroun :
· De la plantation à la
floraison. Le premier cycle de culture est mis en place au champ par
la plantation, en ligne ou en touffes, de rejets, de souches ou de plants issus
de la culture in vitro. L'objectif principal de l'utilisation de
vitroplants est de disposer au champ d'un matériel sain, en particulier
indemne de nématodes, de virus et de bactéries. Au cours de sa
croissance végétative, le bananier émet des rejets
latéraux. Un unique rejet sera sélectionné, par une
technique appelée oeilletonnage, afin d'assurer le cycle de culture
suivant tout en conservant au maximum une structure de population constante.
· De la floraison à la
récolte. Dès l'émergence de l'inflorescence
commencent les soins aux régimes. Ces soins vont conditionner la
qualité des fruits au moment de la récolte. Les feuilles
susceptibles de gêner le développement du régime, ou
risquant d'abimer les fruits par frottements, sont dégagées.
Cette opération consiste à découper ou écarter les
feuilles en contact avec l'inflorescence. Dans la mesure du possible, cette
pratique est limitée au maximum afin de ne pas diminuer le potentiel
photosynthétique du bananier.Au stade « doigts horizontaux »,
le bourgeon mâle et les dernières mains sont supprimés afin
de privilégier la croissance des mains supérieures. Seuls deux
doigts, appelés « tire-sèves », sont
préservés. Ces derniers permettent d'arrêter les
remontées de pourritures dans le rachis.
Les restes des pièces florales sénescentes
présentes à l'extrémité des fruits sont
également supprimés. Cette opération, nommée
épistillage, permet d'éviter une source importante d'inoculum
pathogène et de limiter les blessures par contact avec les autres
doigts. Les régimes sont ensuite gainés à l'aide d'un film
de polyéthylène permettant de tamponner les variations de
température, d'assurer une meilleure croissance des fruits, de
présenter une barrière mécanique contre les parasites et
de protéger les fruits contre les agressions mécaniques dues, par
exemple, aux frottements des feuilles.
· La récolte :
Traditionnellement, la récolte s'effectue lorsque le grade commercial
est atteint. C'est-à-dire lorsque le fruit de référence,
représenté par le doigt médian du rang externe de la
deuxième ou de la quatrième main, a un diamètre de
respectivement 36 ou 34 mm. Les fruits sont à ce stade remplis aux
¾ et sont encore verts et durs. Le seul critère du grade n'est pas
suffisant pour décider du stade optimal de récolte. En l'absence
de facteurs limitant, le grade de coupe est atteint lorsque le fruit a
accumulé 900 °C jours au seuil de 14 °C depuis le marquage au
stade doigts horizontaux. Il est ainsi possible de prévoir la
récolte à partir de la date de floraison et de l'utilisation de
données météorologiques. L'intervalle de temps entre la
floraison du bananier et la récolte du régime, appelé
« intervalle fleur-coupe » (IFC), est donc théoriquement
constant lorsqu'il est exprimé en somme de températures. Il est
par contre très variable en jours en fonction de la zone de production,
de la saison et surtout des pratiques culturales.La récolte s'effectue
à la machette avec toutes les précautions nécessaires pour
éviter les chocs et meurtrissures aux fruits. Les régimes sont
portés à l'extérieur des parcelles dans des berceaux
matelassés positionnés sur la tête. Le régime est
alors déposé avec le berceau dans une remorque ou accroché
à un système de câbles qui traverse la bananeraie jusqu'au
hangar d'emballage.
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